Dimanche 6 décembre 2009


Quatrième de couverture :
Vous vous rendez un beau matin dans un hôtel du Vieux Montréal pour y rencontrer un étrange vieillard : Egon Ratablavsky.
Vous ignorez tout de cet homme. Lui, en revanche, connaît votre vie par cœur. Il vous propose comme ça, sans raison, une occasion extraordinaire, inespérée : le rêve de votre vie ! Allez-vous reculer ? C'est ce qui arrive à Florent Boissonneault et à sa femme Elise qui, grâce, à ce mystérieux bienfaiteur, vont pouvoir ouvrir un restaurant et de pauvres devenir riches ! Mais si c'était là un piège diabolique ? Ainsi commence une histoire échevelée, celle d'un combat bizarre et terrible autour d'un restaurant, d'un gamin et d'un matou.
Salué par une critique unanimement élogieuse, Le Matou a remporté un énorme succès. La truculence, l'humour, la fantaisie, le charme, la férocité, la tendresse, contribuent à faire de ce roman une fête du récit et de son auteur l'un des conteurs les plus doués que la littérature d'expression française ait découverts depuis longtemps.

Mon avis : pfffiou quelle déception ! Ce qui m'a d'abord gêné dans ce livre c'est le style, simple (trop ?) et fluide il est cependant alourdi par de fréquentes métaphores que j'ai trouvées tirées par les cheveux, comme si l'auteur cherchait à tout prix à paraître original... ça se lit tout de même facilement, disons que le lecteur est soutenu par de nombreuses péripéties, mais l'écriture ne donne pas envie de s'arrêter spécialement sur un passage, on cherche juste à savoir ce qui va arriver aux personnages, qui sont certes plutôt attachants, mais... si le roman avait fait 200 pages, j'aurais sans doute conclu : ouais, c'est mignon quoi.
Le problème, c'est qu'il en fait 600, les aventures s'enchaînent de façon rocambolesque, et ça finit par lasser sérieusement. Je l'ai terminé parce que j'avais décidé de lire ce livre pour le défi blog-o-trésor, parce qu'il m'avait été chaudement recommandé, et puis j'espérais jusqu'au bout qu'une péripétie capitale allait bouleverser mon opinion sur ce roman ; et en effet péripétie capitale il y a, mais mon dieu j'ai trouvé ça d'un pathétique, j'ai eu tellement l'impression que l'auteur avait décidé de tuer ce personnage exprès pour apitoyer le lecteur, et seulement dans ce but.... pfff. Et au final, pas de véritable dénouement, aucune explication qui se tienne pour éclaircir tous les mystères du roman !
De plus certains rebondissements m'ont paru bien prévisibles, et globalement, le regard que l'auteur porte sur ses personnages (et donc le regard qu'il voudrait que le lecteur porte sur ces derniers) m'a paru très complaisant, vous savez, cette impression que l'auteur vous dit : "regardez comme le sort s'acharne sur mes pauvres héros qui sont pourtant si gentils, si courageux, si méritants !" Exaspérant. Cela m'étonne vraiment que la critique ait été "unanimement élogieuse", du coup.
Ce roman, je le vois comme une œuvre de divertissement qui peut charmer, je n'en doute pas, c'est "gentil", et certaines scènes du début donnent le sourire mais le tout m'a semblé bien niais, mon enthousiasme a été de courte durée... même si j'ai été contente de trouver quelques expressions québécoises, mais pour ce côté-là aussi je suis plutôt déçue, je m'attendais à un dépaysement linguistique plus grand... en film, ça passerait peut-être mieux.

Lundi 21 décembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/unchantdenoel.jpg(titre original : A Christmas Carol, aussi traduit par : Un conte de Noël / Le drôle de Noël de Scrooge)

Résumé :
Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul. Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

Mon avis : je connaissais déjà cette histoire grâce à deux adaptations animées : Le Noël de Mickey (cliquez  pour voir en ligne la première partie, et la deuxième partie est ), mais surtout, un dessin animé peu connu (je crois me souvenir que l'animation n'était pas très fluide), Le Noël de Mr Scrooge, qui m'avait enchantée quand j'étais petite. Aujourd'hui, comme vous le savez certainement, Disney propose une nouvelle adaptation de ce conte, Le Drôle de Noël de Scrooge (que je n'ai pas eu l'occasion de voir), et je me suis souvenu à cette occasion qu'un conte de Dickens était à l'origine de ces différentes adaptations, et j'ai donc décidé de le lire enfin.

Cette lecture ne m'a pas vraiment surprise, les adaptations que j'ai vues sont assez fidèles au conte original il me semble (mais mes souvenirs sont quand même un peu flous)., et puis  on devine très rapidement quelle va être l'issue du conte. On peut peut-être reprocher à Dickens un goût pour le pathétique, que j'avais déjà moyennement apprécié dans Olivier Twist, ici les descriptions de la misère de certains personnages, et de leur bonté par contraste, m'ont paru exagérées, c'est vraiment plein de bons sentiments... Le fait que Mr Scrooge change radicalement son comportement en si peu de temps - dès l'arrivée du second spectre il est tout plein de bonne volonté - est peu crédible, mais je pense qu'il ne faut trop chercher de réalisme dans ce conte qui de toute façon s'inscrit dans le genre du fantastique, puisqu'il s'agit d'une histoire de fantômes. J'ai trouvé ce conte très bien écrit, le style est rendu vivant par de fréquentes adresses au lecteur, et les descriptions détaillées des situations m'ont bien plu. L'ensemble est bien mignon, quoique moralisateur -_- et me semble accessible à un public assez jeune (mais pas trop quand même), qui sera peut-être plus sensible que moi à l'"Esprit de Noël" que prône l'auteur dans ce conte ? (ouille, ça me vieillit de dire ça, mais c'est sans doute vrai malgré tout :/ !) Une petite lecture agréable pour moi, mais un peu décevante si je la compare à mon émerveillement  enfantin, la première fois que j'ai vu le premier dessin animé...

Note : Je me suis aperçu après avoir commencé ma lecture que ce livre était la lecture commune choisie pour le club de lecture de Livraddict. Vous pourrez donc dénicher sur le forum, dans la section Lectures communes, différents avis sur divers aspects de ce conte.

Mardi 29 décembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lebruitetlafureur.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre F - 23ème livre lu <~
[ Matilda's Contest ]

Quatrième de couverture / extrait : oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui je meurs pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit...
Pauvre Quentin
Elle se renversa en arrière appuyée sur ses bras les mains nouées autour des genoux
Tu n'as jamais fait cela n'est-ce pas
Fait quoi
Ce que j'ai fait
Si si bien des fois avec bien des femmes.
Puis je me suis mis à pleurer sa main me toucha de nouveau et je pleurais contre sa blouse humide elle était étendue sur le dos et par-delà ma tête elle regardait le ciel je pouvais voir un cercle blanc sous ses prunelles et j'ouvris mon couteau.

Résumé (amazon) : C'est avec cet ouvrage explosif que William Faulkner fut révélé au public et à la critique. Auteur de la moiteur étouffante du sud des États-Unis, Faulkner a réellement bouleversé l'académisme narratif en plaçant son récit sous le signe du monologue intérieur, un monologue d'abord "confié" à un simple d'esprit passablement dépassé par les événements qui se déroulent autour de lui. Confusément, les images qui lui parviennent font remonter ses souvenirs : il brosse de façon impressionniste et chaotique l'histoire douloureuse de sa famille. Vient ensuite le moment d'écouter les confessions de Quentin, son frère, exposant les raisons qui le pousseront à se donner la mort. D'amours déçues en déchirements, la fratrie (qui compte un troisième membre ayant lui aussi son monologue) se désagrège. Jouant subtilement avec les différences de registres en passant d'un personnage à l'autre, Faulkner conclut en tant que narrateur extérieur ce roman violent, où chacun se débat tant bien que mal sans réellement pouvoir se soustraire à un destin funeste.

Mon avis : Un roman difficile à lire, sachez-le d'emblée ; j'ai eu envie de l'inclure au challenge ABC parce que je le connaissais de nom et je trouvais le titre très beau, (et c'est une référence à Macbeth en fait : "La vie […] : une fable racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien." ). je me suis lancée dans cette lecture sans rien connaître de l'histoire mais au bout de quelques pages, j'ai déchanté, j'avais l'impression de ne rien comprendre, je n'arrivais pas à saisir qui était le narrateur, ni à quoi il faisait allusion ; alors, plutôt que d'abandonner ce livre, j'ai décidé de lire la préface proposée par le traducteur (chose que je fais très rarement), et je dois dire qu'elle m'a bien aidée, en donnant des informations sur la composition du roman, j'ai pu comprendre quel est le point de vue adopté dans chaque partie, et ça m'a semblé essentiel pour ne pas perdre le fil.

Ce roman nous montre - et j'utilise ce verbe à dessein car j'ai vraiment eu l'impression que tout nous était montré plus que raconté, et encore, pas vraiment montré, c'est à nous de nous approcher, je n'ai pas eu le sentiment que ce roman était vraiment tourné vers son lecteur , mais tant mieux - l'histoire terrible d'une famille du sud des Etats-Unis, une famille où chacun semble un peu fou à sa manière, où l'amour est aussi destructeur que la haine. Nous voyons successivement à travers les yeux d'un handicapé mental, Ben, de Quentin, son frère qui ne supportera pas le départ et le mariage de leur soeur bien-aimée, Caddy ; et dans la troisième partie nous avons le point de vue de Jason, leur autre frère, qui a eu l'impression de s'être sacrifié pour cette famille, et qui hait Quentin, la fille de Caddy qui est ensuite élevée chez eux. Il faut aussi prendre en compte les autres personnages : Caroline, la mère, Jason, le père et les serviteurs noirs : Roskus, Frony, le jeune Luster et surtout la bonne et dévouée Dilsey. 

Plusieurs personnages portent le même prénom, parfois la ponctuation est presque absente, le roman ne suit pas un ordre chronologique, les retours dans le passé se font de façon imprévisible, pensées au présent et souvenirs se mêlent sans logique, comme c'est le cas dans la réalité : ces monologues intérieurs demandent donc une certaine concentration au lecteur, qui ne peut pas tout comprendre (pas du premier coup en tout cas !) ; mais grâce à ce procédé d'écriture, c'est toute une atmosphère qui ressurgit sous nos yeux, sans les artifices de la narration traditionnelle, c'est au lecteur de s'adapter pour comprendre ce monde. Si parfois la lecture m'a semblé vraiment laborieuse, à d'autres moments j'étais vraiment "dedans" et j'ai été vraiment touchée par certains passages ; chaque partie est vraiment écrite avec un style, un regard différent, ce roman me semble vraiment très riche et je suis persuadée que je pourrais encore le relire plusieurs fois avant d'avoir le sentiment de l'avoir épuisé ; c'est une lecture qui demande un effort, mais un effort qui en vaut la peine !

Pour conclure je vais laisser la parole au traducteur (que je remercie infiniment !) : "Je ne crains pas, du reste, d'affirmer que la compréhension absolue de chaque phrase n'est nullement nécessaire pour goûter Le bruit et la fureur. Je comparerais volontiers ce roman à ces paysages qui gagnent à être vus quand la brume les enveloppent. La beauté tragique s'en accroît, et le mystère en voile les horreurs qui perdraient en force sous des lumières trop crues. L'esprit assez réfléchi pour saisir, à une première lecture, le sens de toutes les énigmes que nous propose M. Faulkner, n'éprouverait sans doute pas cette impression d'envoûtement qui donne à cet ouvrage unique son plus grand charme et sa réelle originalité."

Mardi 29 décembre 2009

Quatrième de couverture : Sur Manderley, superbe demeure de l'ouest de l'Angleterre, aux atours victoriens, planent l'angoisse, le doute : la nouvelle épouse de Maximilien de Winter, frêle et innocente jeune femme, réussira-t-elle à se substituer à l'ancienne madame de Winter, morte noyée quelque temps auparavant ? Daphné du Maurier plonge chaque page de son roman - popularisé par le film d'Hitchcock, tourné en 1940, avec Laurence Olivier et Joan Fontaine - dans une ambiance insoutenable, filigranée par un suspense admirablement distillé, touche après touche, comme pour mieux conserver à chaque nouvelle scène son rythme haletant, pour ne pas dire sa cadence infernale. Un récit d'une étrange rivalité entre une vivante - la nouvelle madame de Winter - et le fantôme d'une défunte, qui hante Maximilien, exerçant sur lui une psychose, dont un analyste aurait bien du mal à dessiner les contours avec certitude. Du grand art que l'écriture de Daphné du Maurier, qui signe là un véritable chef-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle, mi-roman policier, mi-drame psychologique familial bourgeois.

Mon avis : Un beau roman, on s'attache vite à l'héroïne, même si j'ai trouvé qu'elle pensait parfois un peu comme une "petite adolescente" un poil trop trop sentimentale. Son mariage la fait évoluer, et j'ai trouvé très intéressant de la voir partagée entre ses rêves d'une vie idéale et sa lucidité croissante, qui donne lieu à un constat moins brillant de sa vie de couple. L'ombre de la femme défunte, Rebecca, s'impose de façon subtile mais est de plus en plus présente. Le personnage diabolique de Mrs Danvers (la femme de charge qui dirige la maison et adorait Rebecca) fait froid dans le dos et le lecteur a alors d'autant plus envie de soutenir l'héroïne tout timide, qui a bien du mal à s'adapter au milieu codifié et dominé par la peur du qu'en dira-t-on où elle a été jetée (son malaise avec les domestiques notamment est très bien décrit !)
Le rythme du roman change lorsque le mari, Maxim, se décide enfin à lui révéler des choses d'importance au sujet de la fameuse et obsédante Rebecca, et suite aux rebondissements concernant sa mort il y a un certain suspense ; même si j'avais deviné l'une des péripéties, l'essentiel est bien ficelé et captivant. En somme j'ai beaucoup aimé ce roman, séduisant par son intrigue riche en surprises, par le portrait de ses personnages (j'ai particulièrement apprécié le fait que l'héroïne imagine sans cesse d'hypothétiques situations) ; le style m'a peut-être un peu déçue, si l'ensemble m'a paru bien écrit, certaines formules un peu cliché et mélo comme "le soleil était plein de promesses" m'ont semblé maladroites, mais finalement elles sont assez en accord avec la personnalité un peu naïve de la narratrice. A présent, j'aimerais beaucoup voir l'adaptation d'Hitchcock ! (d'autant plus que Laurence Olivier, que j'adore dans les Hauts de Hurlevent de William Wyler, joue le rôle de Maxim ! :p)

Jeudi 31 décembre 2009

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♦ Dernier jour de l'année, j'ai envie de faire un petit bilan livresque :)
Si je ne me suis pas trompée, j'ai lu 90 livres cette année, et je ne suis pas vraiment satisfaite de mon rythme de lecture, j'ai eu plusieurs périodes de passages à vide cette année, j'aimerais tant retrouver la frénésie de livres que j'avais au lycée, ou même au collège ! Ma bonne résolution de 2009 était de retrouver des moments de lecture au lit... or je lis toujours très peu le soir, je l'ai pour ainsi dire seulement fait pendant ces derniers jours ! Mais je persévère pour l'année prochaine !

♦ Un topic du forum Livraddict (que je continue de vous recommander chaudement !) m'a donné l'idée de mettre en avant mes plus gros coups de cœur de cette année ; voici donc mon top 10 de mes lectures de 2009 ! (plutôt dans le désordre, trop dur pour moi de vraiment hiérarchiser mes lectures aimées !)
http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/histoiresansfin-copie-1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/laviedevantsoi-copie-1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/orgueiletprejuges-copie-1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/refletsdansunoeildor-copie-1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/41XG4QXGGALSS500-copie-1.jpg

- La Vie devant soi, de Romain Gary

- Petit Déjeuner chez Tiffany, de Truman Capote

- Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline

- Reflets dans un œil d'or, de Carson McCullers

- Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez
(ex-aequo avec De l'amour et autres démons)

- Le Vagabond des Etoiles, de Jack London

- No et moi, de Delphine de Vigan

- Orgueil et Préjugés, de Jane Austen

- Ravage, de René Barjavel

- L'Histoire sans fin, de Mickael Ende

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/2233645097small1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/centansdesolitude-copie-1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/2279373433small1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/2432863593small1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/ravage-copie-1.jpghttp://bouquins.cowblog.fr/images/livres/002.jpg

... et en bonus, la nouvelle Voix (extraite du recueil Le Jeu de l'envers de Tabucchi), que j'aime follement et vous pouvez lire en ligne ici !

♦ En ce qui concerne les challenges, j'ai réussi le Défi blog-o-trésors (4 livres, c'était assez facile !) ; je ne suis pas allée au bout de mon challenge ABC 2009, (23 livres sur 26, peut-être 24), je m'y attendais et cela ne me déçoit pas vraiment, étant donné que je l'ai presque fini ; et globalement je suis très contente des choix que j'avais fait pour ce défi. Je renouvellerai bien entendu l'expérience en 2010 car ce challenge me plaît beaucoup ! Comme je participe également au challenge Livraddict 2010, je ne pense pas que participerai à d'autres challenges.

♦ Je prends pour résolutions en 2010, évidemment de lire plus, et donc, parce que ça va ensemble, de passer beaucoup moins de temps sur l'ordi ; mais aussi de tenir un registre de lecture sur papier (comme Raison et Sentiments, mon rêve secret est de dépasser ses statistiques héhé :p) pour noter précisément mes lectures ; je pensais que ce blog me suffirait, mais finalement je me dis qu'une liste affichée dans ma chambre (je n'ai pas toujours accès à Internet) et complétée au fur et à mesure me permettrait de mieux me rendre compte encore de mon rythme de lecture, et m'aiderait peut-être à l'améliorer...

Je sous souhaite une bonne santé,
une envie de lire grandissante
et beaucoup de joie pour 2010 ! :D

MeL

Jeudi 31 décembre 2009

http://storage.canalblog.com/42/54/663983/47668423_p.jpg
Je rappelle la règle du jeu pour ceux qui ne la connaîtraient pas : le but de ce challenge est de lire, dans l'année, 26 livres. Ces livres sont choisis selon l'initiale du nom de leur auteur. Un auteur commençant par A, un autre par B, ... jusqu'à Z ! [Blog officiel du challenge => http://challengeabc2010.canalblog.com ]

J'ai déjà participé au
challenge ABC 2009, que je n'ai pas fini ; je devrais donc lire en plus en 2010 les livres du challenge abc 2009 non lus dans les temps... ci-dessous, ma liste pour cette année, qui n'est pas forcément définitive.

A : Auster, La Nuit de l'oracle ~> Lu en mai
B : Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques ~>
Lu en octobre
C : Cocteau, Les Enfants terribles ~>
Lu en juillet
D : Daudet, Le Petit Chose ~>
Lu en décembre
E : d'Epenoux, Deux jours à tuer ~>
Lu en février
F : Fromentin, Dominique ~>
Lu en octobre
G : Gray, Au nom de tous les miens ~>
Lu en octobre
H : Harris, Chocolat ~>
Lu en janvier
I : Ibsen, Une Maison de Poupée ~>
Lu en juillet
J : Jelinek, La Pianiste ~>
Lu en juin
K : King, La Ligne Verte ~>
Lu en novembre
L : Le Fanu, Carmilla ~>
Lu en janvier
M : Musset, On ne badine pas avec l'amour ~>
Lu en juillet
N : Nabokov, La Vraie vie de Sebastian Knight ~>
Lu en août
O : Oz, Soudain dans la forêt profonde ~>
Lu en février
P : Paolini, Eragon ~>
Lu en octobre
Q : Queffelec, Les Noces Barbares ~>
Lu en octobre
R : Rowling, The Tales of Beedle The Bard ~>
Lu en octobre
S : Semprun, L'Ecriture ou la vie
T : Testud, Gamines ~>
Lu en janvier
U : Ueda, Contes de pluie et de lune ~>
Lu en février
V : Vallès, l'Enfant ~>
Lu en août
W : Wallace, Big Fish ~>
Lu en janvier
X : Xinran, Baguettes chinoises
~> Lu en janvier
Y : Yoshimoto, Kitchen ~>
Lu en février
Z : Zusak, La Voleuse de Livres ~>
Lu en octobre

Samedi 2 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/aubonheurdesdames.jpg(Challenge ABC 2009, lettre Z - 24ème livre lu, en retard)

Résumé :
Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s'amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu'une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d'enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d'elle le symbole du modernisme et des crises qu'il suscite. Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.

Mon avis : Emile, je t'aime. C'est ce que j'ai pensé en lisant ce roman. Pourtant, ça n'était pas gagné : certes, j'avais entendu beaucoup de bien de cette œuvre, mais au départ le résumé ne me tentait pas du tout.... les histoires où il est question de commerce, très peu pour moi, me disais-je. Mais j'ai l'impression à présent qu'Emile pourrait me parler d'à peu près n'importe quoi, il arriverait à me captiver ! Ce qui m'a plu au départ, bien plus que le cadre (qui est essentiel), c'est l'histoire de ces trois gamins débarqués à Paris sans le sou : Denise, 20 ans, toute chétive et maternelle, son frère Jean, un bel adolescent, et Pépé, l'adorable petit. Quand on apprend  (au tout début) que Baudu, un des commerçants que Le Bonheur des Dames ruine, est l'oncle de Denise, je me suis dit aïe aïe aïe : il était évident que notre héroïne, qui cherche une place de vendeuse, allait devoir faire son choix, entre les petites boutiques traditionnelles, et le grand magasin.
J'ai eu donc peur pendant un instant que l'auteur nous offre une vision manichéenne du commerce de l'époque, avec le Bonheur des Dames comme grand méchant loup d'un côté, et les petites boutiques au bord de la faillite comme des victimes qu'il faut plaindre, de l'autre. Heureusement, Zola a eu la très bonne idée de nous offrir quelque chose de beaucoup plus subtil ; loin de diaboliser le Bonheur des Dames (qui est cependant plusieurs fois qualifié de "monstre" à cause de son gigantisme), il en décrit le charme à la perfection, et même moi qui ne suis guère une adepte du shopping, je me suis prise à rêver chiffons pendant ma lecture ! On comprend donc bien vite que Denise est du côté du grand magasin, tout en gardant du respect et de la compassion pour le camp adverse, ce qui nous donne un tableau très humain de l'ensemble. Les nombreuses descriptions, loin de m'ennuyer, m'ont séduite, et j'admire le talent de portraitiste de Zola qui est quelques mots parvient à nous présenter un personnage, toujours différent de tous les autres.
Ce roman confirme donc mon amour pour Zola, que j'admirais déjà énormément pour Thérèse Raquin et l'Assommoir (j'avais aussi lu Germinal, je l'avais aimé mais avais eu un peu de mal à le lire quand même, je pense que j'étais trop jeune pour l'apprécier, il faut que je le relise !) J'ai été peut-être un peu moins captivée par la fin, qui est quand même assez prévisible : mais je garderai de ce roman un souvenir enchanté, ne serait-ce que grâce du style de Zola ! Un jour je pense que je reprendrai les Rougon-Macquart dès le début, pour tous les lire, et dans l'ordre :p

Samedi 2 janvier 2010

http://raison-et-sentiments.cowblog.fr/images/Matildacopie1.jpg(pour voir l'article de Raison-et Sentiments qui correspond
à la naissance de ce challenge cliquez sur l'image)


Progression de ce challenge : 9/14 (juillet 2010)

Oui je sais, j'avais dit que je ne m'inscrirais pas à d'autre challenge cette année ; mais celui-ci c'est différent, car il est sans limite de temps ! C'est Mlle Raison-et-Sentiments (qui a pour pseudo Matilda sur Livraddict, comme c'est étrange ! ^^) qui a eu cette charmante initiative ; ce challenge a été inspiré par un extrait du célèbre livre de Roald Dahl, (voir ci-dessous) et en voici les règles :

- Lire Matilda de Roald Dahl.~> LU
- Lire tous les livres de la liste ci-dessous.
- Faire un article sur son blog pour ce challenge.
- Il n'y a pas de limite de temps (de 1 à 99 années)
- Faire si possible un article sur chaque livre lu.
- S'amuser !

Tous les billets des participants sur les livres du challenge sont répertoriés ICI.
Et voici le fameux extrait :


"Au cours des six mois suivants, sous l'œil ému et attentif de Mme Folyot, Matilda lut les livres suivants :

Nicholas Nickelby, de Charles Dickens
Oliver Twist, de Charles Dickens
~> LU
Jane Eyre, de Charlotte Brontë ~> LU
Orgueil et Préjugés, de Jane Austen ~> LU
Tess d'Urberville, de Thomas Hardy ~> LU
Kim, de Rudyard Kipling
L'Homme invisible, de H.G. Wells
~> LU, à relire
Le Vieil Homme et la Mer, d'Ernest Hemingway ~> LU
Le Bruit et la Fureur, de William Faulkner ~> LU
Les Raisins de la colère, de John Steinbeck
Les bons compagnons, de J.B. Pristley
Le rocher de Brighton, de Graham Greeene
La ferme des animaux, de George Orwell
~> LU

C'était une liste impressionnante et Mme Folyot était maintenant au comble de l'émerveillement et de l'excitation, mais sans doute fit-elle bien de ne pas donner libre cours à ses émotions. Tout autre témoin des prouesses littéraires d'une si petite fille se serait sans doute empressé d'en faire toute une histoire et de clamer la nouvelle sur les toits, mais telle n'était pas Mme Folyot."
{Extrait de Matilda de Roald Dahl.}

Samedi 2 janvier 2010

http://a10.idata.over-blog.com/300x451/2/90/59/74//Laurence.jpg(image : photo prise par Laurence, l'une des participantes, pour le Read-A-Thon)

Qu'est-ce que c'est ?

Un défi livresque bien particulier, puisqu'il s'agit d'un marathon de lecture. Les personnes inscrite à ce défi devront lire, lire et lire pendant 12 heures (Mini RAT) ou 24h (Big RAT), tous en même temps - le jour est choisi bien à l'avance.

J'ai manqué la première édition française de ce défi (qui existe déjà depuis un bon moment à l'étranger à ce qu'il paraît), mais la prochaine est le 20 février 2010, et je compte bien y participer !

Le but du jeu est de lire le plus de pages possible, à la fin un classement est fait et les gagnants ont la joie de recevoir un livre (du moins c'est ainsi que cela s'est passé la première fois). J'avoue qu'au départ, je n'étais pas convaincue, c'était surtout le fait qu'il y ait un côté "compétition" puisqu'on compte le nombre de pages qui me gênait. Mais en lisant tout le déroulement du précédent Read-A-Thon, je me suis vite rendu compte que ce n'était pas vraiment l'essentiel pour les participants, le plus important étant surtout de tenir, de jouer le jeu, j'ai apprécié la bonne ambiance qui semble se dégager de tout cela ! Tout au long de cette journée de folie que constitue le Read-A-Thon, les participants ont la possibilité de laisser leurs impressions, de participer à des petits jeux sur le blog du Read-A-Thon (quizz....) et ils sont soutenus par les Cheerladers (des blogueurs qui ne participent pas mais qui encouragent les valeureux "Read-A-Thoniens" ! ^^)


Pour plus d'infos, pour voir le premier Read-A-Thon
et surtout pour vous inscrire, rendez-vous sur le
Blog Officiel du Read-A-Thon !
>
http://readathon.over-blog.com <

Et rendez-vous le 20 février ! :p


http://idata.over-blog.com/2/90/59/74//Photo0067.jpg

Dimanche 3 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/dubruitdanslesarbres.jpgQuatrième de couverture : "Ils vont sonner et sans leur demander de décliner leur identité je vais ouvrir. Ce sera très bref, je les accueillerai en leur disant que je n'ai rien à dire, que je vais mourir bientôt, qu'il n'est rien dans ma vie que je regrette, aucune action, aucune parole, et là chacun reconnaîtra les siens, et que tout se trouve dans mes livres. Je leur dirai que rien aujourd'hui ne me semble avoir plus d'importance que le bruit du vent dans les arbres, que la seule chose au monde que je regretterai à l'instant où j'en terminerai avec cette comédie de la vie ce sera cela. "
Norwich Restinghale, vieux poète reclus, reçoit un photographe et un critique à l'occasion de la publication d'une nouvelle après presque dix ans de silence. Infréquentable, maniaque, capricieux et misanthrope, l'écrivain connaît ses interlocuteurs puisqu'il fut l'amant de la mère du photographe, qui s'est suicidée après cette tragique relation, et sujet de la thèse avortée du second. Un roman polyphonique drôle et cinglant, sans concession, ni pour l'université, ni pour la critique.

Mon avis : Pour un cours de "théorie littéraire" je suis censée lire plusieurs romans réflexifs, où il est question de littérature, d'écriture, dont celui-ci, et nous devrons faire des exposés à partir de ces livres (j'ignore encore les modalités de ces exposés). Et ma foi pour le moment je ne sais pas trop ce que je vais faire de ce bouquin en lien avec ce cours, certes il est question d'un écrivain, de son œuvre, de ce qu'il choisit d'en dire, de son mépris de la critique et des universitaires, mais cela me semble un peu secondaire, ce n'est pas ça en tout cas qui fait le charme de ce roman à mes yeux.
Ce roman est court (111 pages), et on y retrouve un procédé d'écriture qui en général ne me plaît guère : l'alternance des points de vue, chaque chapitre nous offre successivement le point de vue de Georges, le "thésard avorté", de Paul, "le fils éploré" et de Norwich Restinghale, vers qui tous les regards se tournent. Comme chaque chapitre est court, les différents points de vue s'enchaînent, un peu trop rapidement à mon goût ; j'ai eu l'impression au début surtout, qu'on changeait de narrateur alors même que je commençais à peine à m'habituer au précédent ! Ce qui explique que j'ai eu un peu de mal à apprécier les premiers chapitres, après je me suis habituée, et ça ne m'a plus posé de problème.

La quatrième de couverture nous laisse à penser que la rencontre entre les trois personnages est le centre du roman, alors que ce n'est pas le cas : j'ai attendu un moment cette fameuse rencontre avant de me rendre compte qu'en fait, ce n'était pas ce qui importait : l'essentiel, c'est les circonstances de cette rencontre, et les souvenirs qu'elle fait ressurgir. Paul et Georges revivent mentalement les évènements en lien avec l'auteur, et c'est Norwich Restinghale lui-même qui vient tout démonter en livrant ses propres souvenirs, ses propres pensées sur ces évènements qui, comme il le devine avec raison, préoccupent les deux autres alors qu'ils s'apprêtent à le rencontrer.

J'ai été troublée par les similitudes que j'ai trouvées entre ce roman et Hygiène de l'assassin d'Amélie Nothomb : dans ces deux romans, il est question d'un écrivain misanthrope et énorme, qui vit en ermite depuis longtemps, et qui va enfin être interviewé de façon exceptionnelle ; et dans les deux œuvres, l'écrivain a une sœur aimée, morte trop tôt dans des circonstances mystérieuses. Il faudrait peut-être que je relise Hygiène de l'assassin pour mieux juger de ces ressemblances, mais j'ai quand même du mal à croire à une pure coïncidence, et je ne sais qu'en penser ! Le personnage de Laurie, la petite voisine handicapée plus intelligente qu'il n'y paraît, et que l'écrivain prend en amitié, est un personnage marginal et mystérieux comme Amélie Nothomb les affectionne, et elle serait tout à fait à sa place dans un des romans de cette dernière.

Du bruit dans les arbres est un roman finalement assez riche et plaisant, et que je relirai sûrement (et peut-être bientôt si je le choisis pour mon exposé) ; je ne l'ai pas trouvé "drôle ni cinglant" (ou alors j'ai rien compris ?), je parlerai plutôt d'ironie du sort, parce que cette rencontre entre trois êtres qui ont à la fois tant et si peu en commun est assez improbable et extraordinaire, et la fin m'a laissée méditative, puisqu'elle semble justifier tout le reste, tout en étant étonnante, vu la personnalité de l'écrivain on ne s'attendait pas à ça... ce qui correspond bien toutefois à l'esprit de l'ensemble du roman, tout peut surprendre finalement car les choses sont souvent différentes de ce que l'on croit, et une partie de la réalité reste toujours cachée... la citation suivante m'a frappée et je pense assez bien cette idée : "La réalité des faits est quelque chose d'illusoire, la seule réalité c'est ce qu'on en dit, ou la façon dont on veut bien la considérer."

Mardi 5 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/gamines.gifChallenge ABC 2010, 1er livre lu ♦

Quatrième de couverture :
- Qu'est-ce que tu faisais dans la chambre de maman ?
- J'ai volé une photo. Une toute petite photo.
- Tu lui ressembles tellement, a dit ma sœur.
J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans.
- La photo est ressortie de ma poche! j'ai dit à mes sœurs. J'ai vu l'homme de la photo !
- Qui ?
- Celui qui porte le même nom que nous, le même nom que moi. Ce n'est pas une photo, c'est un homme !
J'ai donc un père. Que dois-je faire? Trente ans que je réponds: « Je n'ai pas de père. Je n'ai qu'une photo. » Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : « Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça. »

Mon avis : Sylvie Testud est une comédienne que j'ai découverte dans Stupeur et tremblements, l'adaptation cinématographique du livre d'Amélie Nothomb réalisé par Alain Corneau, et dans le rôle d'Amélie elle m'a vraiment bluffée, sous son personnage on sent une forte personnalité, pétillante, d'une maladresse attachante, et qui ne mâche pas ses mots. Quand on lit ce roman, et quand on connaît un minimum sa biographie, on s'aperçoit immédiatement qu'il s'agit d'un livre autobiographique. Mais Sylvie joue avec son lecteur puisqu'elle écrit en avertissement : "Cette histoire est une fiction. Elle est librement inspirée de la vie d'une petite fille. Je ne sais pas qui ça peut être. Pas du tout. Toute ressemblance avec des personnes existantes est un peu un hasard." Par jeu, par provocation, par ironie, pour se sentir plus libre de broder ? Sans doute aussi parce qu'elle veut bien montrer qu'il s'agit de littérature et pas du tout d'une de ces confessions sulfureuses que publient sans cesse toutes sortes de people pour faire du fric, on en est très loin ici !

J'ai commencé ma lecture en pensant que c'était réellement une fiction, et j'ai  séduite par le ton employé, tour à tour joyeux et grognon... J'aime beaucoup les styles "enfantins" comme celui-ci, qui dénotent une vision très personnelle et un peu naïve du monde, différente de notre regard adulte un peu formaté par les années, ne serait-ce parce que, contrairement aux enfants, nous utilisons sans y penser un langage "standard" où les expressions imagées ne nous étonnent plus, nous les utilisons sans plus songer à leur sens premier, qui est pourtant savoureux, comme le montre le style de Testud ! Je me suis très vite sentie embarquée dans le quotidien de ses trois sœurs complices tout en se chamaillant, qui vivent seules avec leur mère qu'elles adorent et font tourner en bourrique ! J'ai vraiment trouvé ça drôle, original, plein de fraîcheur, très vivant, un délice !

Premier petit regret : on bascule d'un coup de leur enfance à l'âge adulte, et cela m'a un peu frustrée, j'aurais aimé assister à leur adolescence ! La seconde partie est plus grave, moins rigolote, plus émouvante, puisque nos "gamines" vont enfin essayer de résoudre l'énigme que constitue leur père, ce fameux père objet de tant d'obsessions enfantines, un inconnu absent depuis toujours ou presque, et dont le nom même a toujours été tabou sous le toit maternel. Hélas, cette partie m'a beaucoup moins plue : elle est plus sombre, moins rythmée, et sans doute à l'image de ce qui s'est passé réellement, elle m'a paru décevante. J'ai donc un avis un peu mitigé sur ce roman, mais je vous le conseille tout de même car le récit de leurs enfance est excellent, et la personnalité étonnante de l'actrice, qui transparaît dans tout le roman, offre un style savoureux !

(tiens, mes avis ont tendance à s'allonger ces dernier temps, et je ne sais pas pourquoi !?)

Jeudi 7 janvier 2010

Quatrième de couverture : "Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu’elle nous parlait :
- Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
- Allons, allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver."

Résumé : Jeanne, la narratrice, pourrait être la petite soeur d'Alice, précipitée dans un monde où les repères familiers sont bouleversés. Avec son frère aîné, Thomas, elle voyage beaucoup. Un jour leur bateau fait naufrage et, seuls rescapés, ils échouent miraculeusement sur une île inconnue. Mais la tempête les avait tant secoués qu'elle les avait vidés de leurs mots, privés de parole. Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils découvriront un territoire magique où les mots mènent leur vie : ils se déguisent, se maquillent, se marient.

Mon avis : un conte poétique, qui m'a à la fois fait penser au Petit Prince et à L'île des gauchers (puisqu'il s'agit là aussi d'une île imaginaire et utopique où un personnage entreprend un apprentissage. Mais le roman d'Alexandre Jardin est quand même très différent hein !). Je n'ai pas trop aimé l'héroïne, que je trouve un peu trop émotive, un peu mièvre ; mais bon, il faut prendre en compte le fait que c'est une petite fille !
Ce qui m'a surtout plu, c'est tout ce qui concerne les mots, et la grammaire : à travers des métaphores inattendues, l'auteur parvient véritablement à personnifier les mots, à expliquer de façon claire la nature des mots, les règles d'accord, les conjugaisons  : rien de bien compliqué mais c'est très amusant de voir ces petites règles sous un angle ludique, c'est vraiment très clair et bien imaginé ! La critique de l'analyse littéraire très froide et technique m'a aussi fait sourire, j'ai trouvé ça assez juste, même si l'auteur a quand même pris des exemples très caricaturaux : malgré mes études de lettres (qui me font donc bouffer pas mal d'analyse) j'ai trouvé ces passages plutôt incompréhensibles, même mes profs les plus impressionnants ne s'expriment pas ainsi !
J'ai trouvé que la vision du langage que nous donne l'auteur est peut-être un poil trop gentillette : les mots sont gentils, ils sont là pour servir l'amour... le dialogue est important, essentiel pour se comprendre et se tolérer, certes, mais je ne suis pas aussi optimiste que l'auteur, et je trouve cette vision des vertus du langage un peu réductrice, puisqu'elle nie la vérité et la beauté esthétique de tous les textes plus "violents"...  je conseillerais plutôt ce livre à des collégiens (même s'il peut être lu après bien entendu !), mais je sais que personnellement j'aurais bien plus apprécié cette lecture il y a quelques années. Une jolie découverte quand même, pas mal de très bons passages qui méritent d'être lus, même si j'ai été un peu déçue par certains aspects ; je ne pense pas que je lirai la suite (Les chevaliers du subjonctif).

Samedi 9 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lescatilinaires.gifRésumé : La solitude à deux, tel était le rêve d'Emile et de Juliette. Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l'un près de l'autre. Etrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d'abord est venu se présenter, puis a pris l'habitude de s'incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde...

Mon avis : La quatrième de couverture de mon édition  ne me tentait pas trop, c'est sans doute pour cela que je n'avais pas encore lu ce roman d'Amélie Nothomb (maintenant il ne me reste plus que Péplum, sauf erreur de ma part). J'avais peur d'être déçue, et finalement j'ai tout lu d'une traite (comme toujours avec Nothomb me direz-vous, la brièveté de ses romans permet cela) ; ça a été une expérience de lecture un peu bizarre pour moi : en effet j'ai trouvé ce roman moins rythmé que d'autres romans de cet auteur : c'est assez lent, et répétitif : mais n'en déduisez pas que je me suis ennuyée, non : mais j'ai trouvé cette écriture étouffante, tout comme les personnages j'ai souffert de la visite récurrente et finalement inquiétante de ce voisin silencieux, toujours mécontent et qui s'obstine dans son incrustation, cela devient peu à peu un vrai cycle infernal, un huis clos terrifiant dans lesquels notre sympathique couple se retrouve empêtré !

Tout comme le héros de ce roman, Emile Hazel, j'ai progressivement ressenti une impression de dégoût, qui s'est amplifiée au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture : dégoût provoqué par le comportement incompréhensible de M. Bernardin, par les descriptions peu ragoûtantes du physique de M. Bernardin et de sa femme, mais aussi par les différentes réactions du héros, tantôt lâches, tantôt cruelles, et pourtant, on s'identifie à lui... (même si pour ma part j'arrive très bien à ne pas ouvrir ma porte et à laisser sonner le téléphone : ainsi les principes de politesse ne m'ont pas trop pourrie, ouf !). La personnalité de Palamède Bernardin comme la cause de son comportement restent toujours un mystère, on ne peut les envisager qu'à travers les hypothèses successives qu'Emile et Juliette forment à leur sujet, et le jugement d'Emile sur son voisin est très instable, ce qui nous montre bien à quel point une attitude imprévisible nous désarçonne, à quel point chaque individu fait correspondre sa manière d'agir à une étiquette, à un schéma déjà connu... Au final je sors de cette lecture un peu nauséeuse, un peu comme quand j'ai fini Truismes, de Marie Darrieussecq. C'est donc indubitablement une lecture qui a fortement touché mes sens, et qui m'enfonce un peu plus dans ma misanthropie : vous devez donc comprendre, si vous me connaissez un minimum, que j'ai beaucoup aimé ce roman, même si je n'ai pas envie de le relire tout de suite à cause du malaise qu'il a fait naître en moi.

Beaucoup de passages m'ont interpellée, je vais en recopier quelques-uns ici ; et c'est un livre que je vous conseille, il m'a semblé plus riche, plus profond que certaines autres œuvres d'Amélie (que j'aime pourtant !) comme Journal d'hirondelle ou le Voyage d'hiver. J'ai trouvé que ce livre-ci distrayait son lecteur d'une façon plus subtile, plus dangereuse peut-être aussi, en nous faisant vraiment nous interroger sur nos comportements, et notamment nos comportement "mondains" : on joue de jolies comédies sans cesse et cela se passe bien quand notre interlocuteur joue le même jeu que nous ; mais que se passe-t-il quand notre interlocuteur se rebelle par sa grossièreté, son mutisme ? Rapidement, nous nous trouvons désemparés, et c'est ainsi notre propre vacuité, notre propre faiblesse que l'interlocuteur rebelle nous révèle.... mais j'en dis trop, si vous voulez connaître les réponses d'Amélie à ces passionnantes questions, lisez donc.
 
Extraits : "J'attendais la retraite comme le mystique attend la mort.
Ma comparaison n'est pas gratuite. Juliette et moi avons toujours aspiré à être libérés de ce que les hommes ont fait de la vie. Etudes, travail, mondanités même réduites à leur plus simple expression, c'était encore trop pour nous.(...) Nous voulions quitter cette perte de temps qu'est le monde"

 


" - (...) Qu'en pensez-vous, Palamède ?
Nous eûmes beau attendre, il ne répondit rien. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'admirer ; qu'il fût demeuré ou non, il avait ce courage ou ce culot que je n'avais jamais eu : ne rien répondre. Ni "Je ne sais pas", ni haussement d'épaules. Indifférence absolue. De la part d'un homme qui s'imposait chez moi pendant des heures, cela relevait du prodige. J'étais fasciné. Et je l'enviais d'en être capable. Il n'avait même pas l'air d'être gêné - c'était nous qui l'étions ! Le comble ! J'avais tort de m'en étonner, d'ailleurs : si les rustres étaient honteux de leurs manières, ils cesseraient d'être rustres. Je me surpris à songer que ce devait être merveilleux d'être une brute. Quelle réussite : se permettre toutes les indélicatesses et en faire retomber les remords sur les autres, comme si c'étaient eux qui s'étaient mal conduits !"

Samedi 9 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/carmilla.jpgChallenge ABC 2010, 2ème livre lu ♦

Quatrième de couverture :
"Deux grands yeux s’approchèrent de mon visage et soudain, je ressentis une douleur fulgurante, comme si deux grandes aiguilles espacées de quelques pouces seulement s’enfonçaient profondément dans ma poitrine. Je me réveillai en hurlant. La chambre était éclairée par la chandelle qui était restée allumée toute la nuit, et je vis une silhouette féminine au pied de mon lit, un peu sur la droite."
L’action se passe dans un château de Styrie. L’héroïne, la jeune Laura, tombe sous le charme de la belle et mystérieuse Carmilla, dont l’arrivée énigmatique dans ce lieu isolé marque l’initiale d’une amitié tendre et exaltée.
De l’ouverture presque bucolique à la destruction du vampire que se révèle finalement être Carmilla, tout est là des ingrédients d’un roman gothique, classique du genre. Mais ici, le vampire est une femme, et à la transgression vampirique s’ajoute celle de l’homosexualité féminine, dans un récit tout de séduction et de sensualité.

Carmilla voit le jour en 1871, soit vingt-six ans avant son illustre successeur Dracula (1897), et ces vampires nous viennent d'Irlande, dont est originaire Sheridan Le Fanu, qui donne ici un chef d'œuvre incontesté. 

Mon avis : whaouh !!! J'aime j'aime j'aime ! On trouve d'abord dans cette histoire tous les ingrédients que j'aime retrouver dans la littérature en général, et dans les nouvelles fantastiques du XIXème siècle en particulier : un personnage qui mène une vie un peu oisive (je crois que vivre dans un château avec des domestiques à mon service est l'un des rêves de ma vie ^^) à qui on raconte/ qui vit une aventure extraordinaire. Ici, la narratrice est une jeune fille tout charmante de naïveté, Laura (marrant comme la naïveté peut, selon les récits - selon les styles ? - me paraître mièvre ou charmante...), qui va accueillir une autre jeune fille, moins naïve et qui semble cacher un lourd secret... bon, la quatrième de couverture, et même simplement la réputation de cette nouvelle (j'en avais quand même entendu parler avant de la lire, pas vous ?) nous gâchent la surprise de la fin, mais heureusement, cette nouvelle magnifique a plus à nous offrir qu'un peu de suspense.

La narratrice, Laura, écrit ce récit huit ans après les faits ; et pourtant, elle parvient parfaitement à tout nous restituer avec la candeur qu'elle avait au moment de sa rencontre avec Carmilla ; ce que j'ai trouvé à la fois étonnant et délicieux, c'est le décalage qu'on remarque entre le désir d'objectivité et de précision de la narratrice qui raconte ce qui lui est arrivé, et l'envoûtement, le déni de ce qui nous paraît pourtant très évident, qui perce toujours à travers ce récit. Et tout comme l'héroïne, je me suis sentie fascinée par le personnage de Carmilla : oui, on comprend vite qu'elle est louche cette petite, et pourtant, on a envie de la défendre, on admire sa beauté ; à aucun moment je ne me suis vraiment senti du côté de Laura, même quand il est clair que cette dernière est en danger. Au delà du premier degré du texte, on peut voir à travers cette histoire vampirique tout un tas de questions sur l'amour, qui peut être un mélange de peur, de fascination, d'attirance, de douceur, d'amitié et de violence ; les descriptions sensuelles de leur relation ambiguë, de même que les rêves étranges que connaît Laura, m'ont véritablement semblé merveilleusement écrites, je reste encore à présent sous le charme et ai très envie d'acheter ce livre pour le garder avec moi !

Un vrai coup de cœur donc, qui confirme mon amour pour les histoires vampiriques classiques et bien menées comme celle-ci (je suis relativement peu attirée par les romans parlant de vampires qui sortent en ce moment) ; j'avais beaucoup aimé Dracula, mais je préfère Carmilla, ce personnage me touche plus, sa beauté et son apparente fragilité la rendent plus mystérieuse je trouve, elle constitue donc un danger moins prévisible. d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire mettant en scène uniquement des femmes. Carmilla m'a semblé plus rythmé, l'intrigue est plus resserrée, la tension dramatique plus grande : c'est du moins mon impression, mais mon souvenir concernant Dracula est maintenant un peu flou.

Dimanche 10 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/legoutapredeskakis.gifQuatrième de couverture : Un bassin, des massifs de roses et un plaqueminier donnent de quoi faire au jardinier d'une vieille dame qui, depuis la mort de son mari, se sent très seule et en danger dans sa grande maison au cœur de la ville. Les fleurs donnent des fruits, les kakis mûrissent et elle ne se prive pas d'en offrir, notamment à son locataire.
Des liens subtils se tissent entre eux, que vient troubler l'apparition d'une fiancée...

Mon avis : la quatrième de couverture correspond à la nouvelle éponyme qui clôt le recueil ; et d'ailleurs, il ne s'agit pas d'un jardinier, mais du locataire de la vieille dame, qui au départ ne s'occupait absolument pas du jardin. Cette dernière nouvelle, contrairement aux quatre autres nouvelles de ce recueil, donne une vision quasi-légendaire de l'univers des personnages : le lecteur apprend tout le passé de la vieille dame, son mariage, et la vie plutôt fastueuse et idyllique qu'elle a mené avec son défunt mari, dans une atmosphère qui rappelle un peu l'univers des contes. Bien sûr, le présent de la vieille dame est moins reluisant, c'est au final une nouvelle très mélancolique sur la solitude, la fuite du temps.

Les trois premières nouvelles, Les taches, l'appartement et le Père-Lachaise parlent aussi d'amour, de couple, mais les héros de ces nouvelles sont plus jeunes et ancrés dans une époque plus proche de la nôtre ; à travers ces nouvelles, l'auteur nous fait surtout voir la désillusion de jeunes femmes déçues par leur mariage, et qui cherchent à trouver une solution à leur problèmes ; on voit bien l'incompréhension (beaucoup de bels exemples de dialogues de sourds !), le décalage entre les mentalités de l'homme et de la femme, entre les différentes générations, entre ceux qui gardent une vision traditionnelle du couple, et ceux qui sont plus tentés par le modèle occidental. Les femmes peinent à sortir du carcan qu'on cherche à leur imposer, partagées entre l'envie de prendre soin de leur mari et de leur maison comme on leur a toujours enseigné, et par leur désir de liberté, ou tout simplement d'égalité ; mais il n'y a aucun manichéisme, aucune caricature, les hommes ne sont pas systématiquement assimilés à des bourreaux maltraitant leurs épouses soumise, tout reste complexe et lié à la psychologie de chaque personnage : certaines femmes de ce recueil ne comprennent pas le mode de vie moderne que leur mari leur propose, d'autres soumettent leur mari à leurs caprices.

Le tout est écrit dans un style serein, très lié à la nature, aux petites choses de la vie domestique, nourriture, vêtements, que de belles descriptions parviennent à sublimer ; j'avais déjà aimé ce style particulier à l'écrivaine irannienne quand j'avais lu un autre de ses recueils de nouvelles parlant aussi principalement du couple et de la vie des femmes, Comme tous les après-midi. Dans Le Goût âpre des kakis, on trouve plus d'images de conflits, et les personnages sont moins profondément liés à l'Iran, beaucoup vivent en Europe, ou sont attirés par le mode de vie européen, on sent vraiment une tension, une hésitation entre les deux cultures. La troisième nouvelle, L'Harmonica, m'a moins plu, elle met en scène des hommes amis qui vont se retrouver séparés par le mariage de l'un d'eux et leurs idéaux différents : je ne doute pas que ce changement de point de vue ait son intérêt, mais j'ai trouvé cette nouvelle un peu trop décousue ; mais toutes les autres m'ont vraiment beaucoup touchée ! J'aimerais à présent lire un roman de cet auteur, pour suivre ses personnages plus longtemps ; je pense que je lirai donc On s'y fera quand je le pourrai. Lire des livres de cette auteur est pour moi une occasion unique de connaître une culture qu'on connaît en fait très peu de l'intérieur, chacune de ses nouvelles est empreinte d'une atmosphère, d'un charme particulier, et c'est pourquoi je vous conseille les œuvres de Zôya Pirzâd !

Bonus : entretien avec l'auteur

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"Un bon livre est celui qu'on retrouve toujours plein après l'avoir vidé.", Jacques Deval

Un livre au hasard

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