Mercredi 19 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/tombes.gifQuatrième de couverture : "Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans J'irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu.
Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : Tiens, c'est du Vian ! Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant.
Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler.
Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils sont tout entiers dans ce qu'ils écrivent.Ca ne se pardonne pas, ça.
Vian a été condamné.
Flaubert a été condamné..."
Delfeil de Ton.

Mon avis : J'ai commencé cette lecture avec un peu d'appréhension, car je savais qu'il s'agissait d'un bouquin plutôt violent, et l'idée d'être déçue par Boris Vian que j'aime tant jusqu'ici, me mettait mal à l'aise... ah, c'est bien différent de l'Ecume des Jours, de l'Arrache-coeur, de l'Herbe Rouge... mais en fait, j'ai bien aimé ! Le reproche principal que je ferais à ce livre, c'est que l'intrigue est très simple, c'est juste une histoire de vengeance en fait... (et bien sûr, on n'y trouve guère le monde poétique et fantaisiste de Boris, mais bon, ça on le savait d'avance, alors passons). J'avais peur d'être d'être choquée par l'érotisme de ce livre et les scènes sanglantes, mais finalement non ; les scènes de sexe sont plutôt bien écrites, elles pimentent un peu l'intrigue qui est quand même assez plate ; le héros est un gros dégueulasse, mais même quand il fait des trucs ignobles, je n'arrivais pas à le détester complètement, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que son côté manipulateur m'intriguait... ! Et je me demandais toujours, quand il était avec des filles, dans quelle mesure il avait envie d'elles, et dans quelle mesure il ne les considérait que comme des instruments de sa vengeance... cette ambiguïté m'a intéressée. J'ai été un peu déçue par la fin, même si la dernière phrase m'a amusée. Ce roman est loin d'être un de mes préférés de l'auteur, mais il est quand même distrayant et habilement écrit, et ça me rassure un peu quand je pense qu'il a été écrit suite à un pari (il avait dit qu'il pourrait écrire un best-seller en dix jours), Boris Vian lui-même ne le considérait donc sans doute pas avec beaucoup de sérieux... mais j'aimerais lire les autres romans noirs de Boris Vian !



Vendredi 21 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/orgueiletprejuges.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre A - 18ème livre lu <~
[ Matilda's Contest ]

Quatrième de couverture (première phrase du livre) : « C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier, et si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence , cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur le champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles »

Mon avis :  la société décrite dans ce roman correspond tout à fait à ce qui me fait horreur : un monde où la plupart des gens perdent leur temps et leur énergie en interminables mondanités, ne songent qu'à leur réputation et sont incroyablement hypocrites... la dénonciation des faiblesses de ce milieu est exécutée avec finesse et humour (le personnage de Mrs. Bennet notamment est ridicule), le style est remarquable, fluide et vivant. Au milieu tout cet univers répugnant malgré ses apparences raffinées, certains personnages plus nobles, tels qu' Elizabeth, Jane et Mr. Darcy, forment un délicieux contraste, ils m'ont beaucoup plus. J'ai beaucoup aimé également le décalage dessiné par l'auteur entre la façon dont les gens sont perçus par leur entourage, et qui ils sont réellement, et, par conséquent, l'évolution de leurs relations au fur et à mesure qu'ils apprennent à se connaître m'a passionnée ! une lecture vraiment excellente, que j'ai savourée pendant plusieurs jours - ce livre est le roman fétiche d'une amie qui m'est chère, toutes les critiques positives que j'ai pu lire au sujet de ce roman m'avaient mis l'eau à la bouche et j'attendais beaucoup de ce livre, et je n'ai nullement été déçue !

Films : je sais qu'il existe plusieurs adaptations, je n'en ai vu aucune pour le moment... j'ai été amusée de voir de nombreuses similitudes entre Mr. Darcy et le Darcy de Bridget Jones ;-)

Samedi 22 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/tentation.jpg
Quatrième de couverture :
" Tu ne me reverras plus. Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, je ne m'en mêlerai plus. Ce sera comme si je n'avais jamais existé. "
Rejetée par celui qu'elle aime passionnément, Bella ne s'en relève pas. Fascinée par un vampire, comment pourrait-elle retrouver goût à la pâle existence humaine ? Pourtant il faut vivre. Mais Bella n'a de goût pour rien, sinon le danger : alors elle entend la voix d'Edward, et éprouve l'illusion de sa présence. Comme s'il ne l'avait pas abandonnée, comme s'il tenait encore à elle. Bella échappera-t-elle à cette obsession amoureuse qui la hante ? A quel prix ?


Mon avis : A mon grand étonnement, j'ai préféré ce tome au premier ; je n'étais pas d'humeur à lire l'histoire d'une idylle heureuse, et le fait que ce tome est bien plus sombre que le premier m'a tout à fait convenu ! J'ai vraiment été très touchée de la détresse de Bella, au point d'en être affectée en-dehors de ma lecture (c'est-à-dire à table), et j'ai parfaitement compris ses désirs d'autodestruction...le processus d'identification a parfaitement fonctionné pour moi ! J'ai aussi été agréablement surprise par le personnage de Jacob, il ne m'avait pas du tout interpellée dans le premier tome, je savais qu'il prendrait plus d'importance dans celui-ci et je me demandais bien comment ; j'ai été un peu déçue de comprendre la révélation qui le concerne avant l'héroïne, mais bon ! Dommage, le film a effacé de ma tête l'image que je me faisais d'Edward auparavant, alors que mon image à moi était bien plus belle...

Le style est souvent malhabile, certains termes grandiloquents sont trop souvent répétés (cela était aussi le cas pour le premier tome, je ne sais plus si j'en avais parlé dans mon avis à l'époque), mais ces maladresses formelles m'ont surtout gênée à la fin du livre, quand mon attention est un peu retombée... tant que je souffrais avec Bella, je lisais très vite, mais à partir du moment où ça s'arrange un peu, certains passages m'ont agacée, dialogues niais faciles, répétitions de serments banals... pfff.
Une lecture très distrayante toutefois, et je suis contente de voir que cetome ne s'achève pas dans un moment de suspense insoutenable - je n'ai pas une hâte démesurée de lire la suite (que je lirai quand même, hein). J'ai quand même du mal à comprendre les gens qui ne jurent que par cette saga, si je compare ce livre avec Orgueil et Préjugés par exemple, y'a pas photo ^^ Je dis juste cela pour prévenir les commentaires hystériques du genre "oh ouiiii toi aussi tu as adoré ! c'est le meilleur livre du monde !" Euh... pas à mes yeux :)

Mercredi 26 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/evangiledejimmy.jpgQuatrième de couverture : " Je m'appelle Jimmy, j'ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m'annoncer que je suis le clone du Christ. " D.V.C.

Mon avis : déçue ! Pourtant, le point de départ était alléchant, et c'est d'ailleurs une bonne histoire, avec des péripéties qu'on ne voit pas venir, parfois on a le point de vue de Jimmy, parfois on a un point de vue extérieur qui montre les tentatives de manipulation exercées sur le clone, cette alternance est intéressante. Mais j'ai trouvé que l'histoire était longue à se mettre en place, il se passe bien des choses avant que Jimmy apprenne qui il est, on fait vraiment connaissance avec lui, mais même s'il est au départ un personnage relativement sympathique, j'avais hâte que la révélation annoncée dès la quatrième de couverture survienne. J'ai trouvé qu'il y avait trop de personnages, on s'y retrouve facilement mais ils ne sont pas tous très importants et j'ai eu l'impression que du coup ce foisonnement fait qu'on ne s'attache à personne en particulier ; car c'est bien là ce qui m'a le plus gênée dans ce livre : alors qu'il aurait pu être vraiment dérangeant (et par certains aspects il l'est, j'ai apprécié les éclaircissements faits sur la Bible par exemple), je n'ai pour ainsi dire ressenti aucune émotion, je suis restée assez extérieure à tout ça, je n'ai été bouleversée par aucun des personnages, la faute au style j'ai l'impression, on avance, on avance dans l'histoire sans s'arrêter véritablement sur aucun passage... à partir du moment où Jimmy accepte son héritage génétique, il décide (on l'y incite fortement, aussi), de vivre la vie de Jésus, de chercher à le copier, et ça m'a semblé absurde, inutile, j'aurais vraiment souhaité autre chose !
Au final, toutes ces polémiques, ces conflits autour de la religion m'ont plus gavée qu'autre chose, et je termine ce livre en pensant qu'il ne me marquera pas... j'en sors encore plus écœurée de la religion qu'avant. Mais je ne vous le déconseille pas, c'est une bonne histoire, mais qui ne m'a pas touchée. Je pense vraiment que je ne suis pas le bon public pour cette œuvre, tout simplement.

Jeudi 27 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/levoyagedhiver.jpgQuatrième de couverture : "Il n'y a pas d'échec amoureux."

Mon avis : Comme souvent dans les romans de Nothomb, on assiste à une histoire d'amour contrarié, où le mal-aimé décide de se venger de façon perverse... mais je ne m'en lasse pas ! Je ne m'en lasse pas parce qu'à chaque fois, une ambiance particulière s'installe (ici, on a froid et on mange des champignons), et les personnages ont un truc bien à eux qui charme : Zoïle nous paraît antipathique et prétentieux au début du livre, et j'adore quand je me laisse progressivement séduire par un personnage comme ça a été le cas ici, j'aime qu'on me persuade du bien-fondé d'un acte que j'abominerais dans la vie réelle ; le personnage d'Aliénor est aussi très inattendu, et j'ai trouvé dans ce bouquin une foule de réflexions rigolotes et pertinentes que j'ai envie de noter ! Je n'ai pas peut-être pas été éblouie comme à la lecture d'Attentat, mais à aucun moment je ne me suis ennuyée ni n'ai été déçue, c'est un livre plutôt léger et amusant, même si l'histoire n'est pas gaie du début à la fin, et c'est justement ce mélange que j'apprécie... l'autodérision de certains passages m'a également fait sourire !

Citations : "Se délecter de la médiocrité d'autrui reste le comble de la médiocrité."

"Epoque héroïque où les amateurs d'une œuvre littéraire n'hésitaient pas à zigouiller le critique imbuvable."

Dimanche 30 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/pauletvirginie.jpgQuatrième de couverture : Paul et Virginie grandissent en toute innocence dans un lieu isolé de l'Île de France - actuelle île Maurice - avec pour unique compagnie leurs mères, deux domestiques et un vieil indigène. Lovés dans la forêt vierge, ils connaissent des jours heureux. Mais bientôt Virginie cesse de voir en Paul un frère. Une lettre, qui oblige la jeune fille à rentrer en France, empêchera-t-elle à jamais l'union des deux amoureux ?

Mon avis :
whaouh, tout le début (le récit de leur enfance) est carrément paradisiaque, plein de nature magnifique et de sentiments formidables, un autre monde, les descriptions de l'île m'ont beaucoup plu, j'adore me laisser bercer par ce genre d'écriture... mais bon, je pense que si ça avait été ça pendant tout le bouquin, ça aurait fini par me lasser ;  au bout d'un moment, ça se gâte, du coup c'est (un petit peu) plus réaliste miam ! Surtout le dialogue entre le vieillard et le Paul, parmi les critiques de notre civilisation occidentale (qui a quand même un peu changé mais pas tant que ça), il y a pas mal de trucs que j'ai trouvés plutôt vrais, bien tournés et scotchants. Et puis à la fin, j'étais à fond dedans, même si je savais déjà comment ça allait finir (à cause de ma grand-mère, Minou, qui m'avait raconté cette histoire quand j'étais petite).
C'est un roman qu'on peut lire avec plusieurs points de vue contradictoires, alors ça donne au final une impression assez étonnante, mais je comprends tout à fait pourquoi Paul et Virginie sont considérés comme un couple mythique... une histoire d'amour démesurée, contée d'une façon désuète et charmante.

Extrait : "Qui voudrait vivre, mon fils, s'il connaissait l'avenir ? Un seul malheur prévu nous donne tant de vaines inquiétudes ! la vue d'un malheur certain empoisonnerait tous les jours qui le précèderaient. Il ne faut même pas trop approfondir ce qui nous environne ; et le ciel, qui nous donna la réflexion pour prévoir nos besoins, nous a donné les besoins pour mettre des bornes à notre réflexion."

"Un bon livre est un bon ami."

Vendredi 4 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lettrespersanes.gif
~> CHALLENGE ABC 2009, lettre M - 19ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Usbek, un grand seigneur persan intelligent et désabusé, accompagné de son jeune ami Rica, plus malléable et enthousiaste, vient à Paris afin de découvrir les secrets et l'art de vivre du monde occidental. Les mœurs, les caractères, les types sociaux, le décor et la vie - tout les surprend et les pousse au parallèle avec leur propre monde. Puis, une fois surmonté le premier désarroi, cette société nouvelle révèle peu à peu ses fondements et ses lois, mais également ses drames. L'étranger d'abord étonné devient observateur politique, philosophe et quasi-sociologue avant l'heure : " Comment peut-on être persan ? " Si dès leur parution en 1721, les Lettres persanes rencontrent un considérable succès, c'est qu'au-delà du roman par lettres ce livre étrange et neuf est une chronique politique en même temps qu'un journal de voyage. C'est aussi un essai de morale, mais convenons qu'en Montesquieu le moraliste est gai, et que le ton de ses lettres est volontiers narquois. Voltaire, ainsi, a pu juger que, dans cet " ouvrage de plaisanterie ", " plein de traits annoncent un esprit plus solide que son livre ". En réalité, le livre est aussi solide que l'esprit car la leçon du roman est que l'impertinence est libératrice : l'écrivain accepte le monde où il vit, mais refuse d'en être la dupe.


Mon avis : difficile de juger cette lecture en la réduisant à une seule impression : autant certaines lettres m'ont beaucoup touchée, intéressée, fait sourire, autant d'autres m'ont laissée froide, je ne pense pas non plus les avoir toutes comprises ! Disons qu'en général, j'ai préféré les lettres parlant des femmes, des défauts des hommes, de la société en général, à celles traitant de politique et de religion ; j'ai admiré les arguments qu'a exposé l'auteur, notamment au sujet de la liberté des femmes ; jusqu'ici je n'avais réussi à envisager des arguments positifs justifiant la séquestrations de femmes dans des sérails, et même si je juge encore maintenant cette pratique assez ignoble, je me rends compte qu'il y a bien des façons différentes de voir les choses, au cours de ma lecture j'ai maintes fois été étonnée ; toutes les lettres parlant du sérail m'ont vraiment passionnée, en fait ! Il y a 150 lettres en tout, qui restent brèves (rarement plus de deux-trois pages, celles qui sont plus longues contiennent des histoires, des anecdotes la plupart du temps légères et divertissantes) ; on passe d'un sujet à l'autre sans transition, c'est donc très varié, il y a pas mal de destinataires différents, vers la fin je peinais un peu, finissant par trouver tout cela un peu décousu, étant lassée par certains sujets ; je pense que je relirai les Lettres Persanes quand j'aurai fini mes études, en étalant cette lecture sur plus longtemps, pour mieux savourer chaque lettre et ne pas avoir une impression de "saturation" vers la fin.

Samedi 5 septembre 2009

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Quatrième de couverture :
Un homme rattrapé par l'âge s'inquiète de ce qui lui reste d'aptitude au plaisir. Lors d'un voyage dans la région de Naples, jadis fameusement vouée aux délices (l'amour, le vin, la poésie...), il rencontre un couple dont la liberté le fascine - même s'il doit s'avouer que le fascine surtout la jeune femme, double à ses yeux des belles voluptueuses que l'on peut contempler sur les fresques des villas romaines d'alentour. Amusés - et troublés - par le désir hors saison de ce passant tardif, ces deux-là l'ont baptisé le Faune...
Alternent pages du Journal que tient le vieil homme et épisodes de la vie du couple avec lequel il finira par se lier. Eros accompagne ce trio. mais comme en sourdine: les esprits, quoi qu'on dise, se parlent plus vite que les corps... Qui est vieux ? Qui est pervers. innocent ? Qui est sincère, on rusé ? Et surtout: est-il sage de renoncer à ce qui n'est plus pour nous et qui passé certaine limite de la vie (mais quelle limite ?), semble perdu d'avance ? Poccioni se garde bien de répondre à ces questions. L'essentiel pour lui est dans la façon de les poser: loin de tout discours univoque. entre tristesse et enchantement. Où il rejoint Rilke. autre voyageur émerveillé par la beauté de ce qui n'est plus et, plus loin encore, par la richesse que ne cesse de nous apporter tout ce qui nous manqué.


Mon avis : un roman avec une atmosphère bien particulière, pleine de nostalgie (un peu trop de vin à mon goût, mais bon), le personnage du héros est bien sympathique, on s'attache à lui, on assiste, d'un côté à son progressif renoncement, son acceptation de sa vieillesse, et de l'autre, à ses sursauts de vie, ses désirs de rencontres, et surtout de sexe. J'ai préféré la partie "journal" du roman, ce que le vieil homme dit de son journal correspond assez bien au rôle que j'attribue moi-même à un journal intime. Mais j'ai été un peu déçue, je pensais que le voyage à Naples occuperait une bien plus grande partie du roman...  j'ai eu un peu l'impression d'attendre tout le long quelque chose qui n'est jamais arrivé, le couple m'a paru plus banal que ce que le laissait présager la quatrième de couverture... un récit finalement plutôt doux, qui m'a laissé une sensation de tristesse, et je ne sais que penser de la fin, je ne m'attendais pas du tout à ça !  Et bien sûr, cela m'a fait un peu bizarre de lire ce roman, car l'auteur a été mon professeur de français, et professeur principal au collège, et, j'ai trouvé une certaine cohérence entre sa personnalité telle que je la connais et sa façon de raconter, impression que j'avais déjà eu en lisant Un garçon en ville, une autre de ses œuvres.

Extrait : "Il faut obligatoirement commencer un journal intime par une confession compromettante. C'est un baptême, un passage initiatique qui donnera d'emblée à la démarche sa valeur. Il faut se prouver qu'on est prêt à poser sur la page des souvenirs ambigus, des faits dont nulle fierté ne vient dorer les contours, enjoliver le résultat final."

Dimanche 6 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/refletsdansunoeildor.jpgQuatrième de couverture : Au début du siècle dernier, dans une garnison isolée du sud des Etats-Unis, le hasard tisse entre deux femmes et trois hommes des relations singulières. Rapports d'autorité, problèmes et conflits sexuels sont au cœur de l'intrigue que Carson Mc Cullers développe avec cette exquise subtilité qui lui est propre. Coloré tour à tour de lyrisme, de suspense et d'humour, ce roman bref et dense dévoile les modalités d'un drame imputable moins au hasard des situations qu'à la psychologie des personnages et aux ressorts inconscients qui inspirent souvent notre conduite à tous.

Mon avis : un livre étonnant et captivant, on a l'impression de connaître à fond ces personnages, d'être un peu les voyeurs de leurs actes les plus secrets et les plus incompréhensibles, impossible de comprendre véritablement leurs motivations, leurs pensées, et pourtant loin de me désintéresser de cette drôle d'histoire, j'ai été scotchée, parce que je me demandais vraiment ce qui allait survenir de tout cela, et pourquoi.
Chacun de ces personnages a sa place bien définie dans la société, une société bien particulière d'ailleurs, close et avec une hérarchie parfaitement établie (puisqu'il s'agit d'une garnison) : et on voit qu'au milieu de tout ce cadre qui pourrait être bien lisse et sans aventures notables, les personnalités humaines se détachent, agissent selon leur propres intérêts, qu'ils ne comprennent parfois pas eux-mêmes ; on voit toute l'hypocrisie déployée pour que ces gens parviennent à vivre ensemble malgré leurs profondes divergence, et, à l'inverse, les mystérieuses attirances entre des personnes qui n'auraient a priori rien à faire ensemble.
On voit alors la folie ordinaire de chacun, et jusqu'où elle peut mener quand chacun sort du rôle qui lui est défini... et le tout est raconté de façon si naturelle et à la fois brillante ! J'avais déjà lu Frankie Addams du même auteur, que j'avais beaucoup aimé, et j'ai vraiment envie de ne pas m'arrêter là dans mon exploration des oeuvres de Carson McCullers !

Lundi 7 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/venuserotica.jpg/!\ POUR LECTEURS AVERTIS /!\

~> CHALLENGE ABC 2009, lettre N - 20ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Les lecteurs français du tome III du célèbres Journal d'Anaïs Nin savent qu'en 1940, sur l'instigation d'un mystérieux collectionneur, Henry Miller et Anaïs Nin écrivirent des "érotiques". Ce fut à la fois un défi, un exercice de style, un jeu ; et un moyen de gagner de l'argent dans une période où les amis d'Anaïs étaient à court. L'exigeant collectionneur demandait que l'on insiste sur le sexe, au détriment de toute poésie, ce qui choquait profondément les convictions d'Anaïs Nin, mais ne l'empêcha pas de fournir de nombreuses pagesinspirées par des lectures, des discussions, des confessions et des expériences réelles.
Longtemps, ces textes furent mis en sommeil.
"En les relisant, bien des années plus tard, je m'aperçois que ma propre voix n'a pas été complètement étouffée. Dans de nombreux passages, de façon intuitive, j'ai utilisé le langage d'une femme, décrivant les rapports sexuels comme les vit une femme. J'ai finalement décidé de publier ces textes érotiques, parce qu'ils représentent les premiers efforts d'une femme pour parler d'un domaine qui avait été jusqu'alors réservé aux hommes."
Depuis sa publication aux Etats-Unis, ce livre n'a cessé de figuré sur la liste des best-sellers et la critique a accueilli avec enthousiasme ces textes particulièrement révélateurs du talent romanesque d'Anaïs Nin.

Mon avis :  Ce livre se présente comme un recueil de nouvelles, et dans plusieurs nouvelles, on retrouve les mêmes personnages. Je pense que certaines personnes pourraient être choquées, voire même dégoûtées, car le lexique utilisé est bien évidemment très cru, les descriptions des actes sexuels occupent une grande place et dans certaines histoires il est explicitement question d'inceste, de pédophilie et de nécrophilie ; cependant, j'ai apprécié la variété de ces nouvelles, et l'humanité des personnages, et de leurs relations ; contrairement à ce que demandait le "collectionneur" qui a commandé l'écriture de ces nouvelles (et heureusement), la poésie n'est pas absente, les seniments non plus, les rapports sexuels décrits se passent souvent dans une relative tendresse, ce qui est loin d'être la norme dans la littérature érotique (je pense au marquis de Sade par exemple). Même si je n'ai pas adoré toutes les nouvelles, ça a été pour moi une lecture très troublante, et pas désagréable.

Mercredi 9 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/leroisemeurt.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre I - 21ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Dès le lever du rideau, le Roi apprend qu'il va mourir. Avant qu'il n'accepte son sort, le spectateur rit, tremble, et pleure. Ionesco cherche à montrer l'homme ramené à sa condition fondamentale, c'est-à-dire l'homme face à l'angoisse de la mort. Le roi se meurt n'est pourtant pas une pièce triste. D'abord, parce que l'humour n'y est pas absent. Ensuite, et surtout, parce que Ionesco propose les remèdes pour sortir de la crise. Cette grande œuvre classique est une leçon de dignité devant le destin.

Mon avis : une pièce dans un style simple et fort, qui nous remet en tête le problème de la mort de différentes façons (je n'y pense pas tous les jours moi...), et le fait qu'il s'agisse de l'agonie d'un roi décrit comme tout-puissant donne un accent encore plus tragique à la pièce... au fur et à mesure de la pièce, on voit le roi dépérir en même temps que le reste du monde, on assiste à ses différentes réactions, et également aux réactions des deux reines si opposées. Dans cette pièce Ionesco nous montre l'absurdité de la vie causée par la mort, tout en montrant paradoxalement sa valeur... en ce qui concerne la forme, la pièce donne une impression de cohérence, elle est donc sans doute plus compréhensible que certaines de ses autres pièces (La Cantatrice Chauve par exemple) ; seuls quelques passages sont véritablement absurdes, et ils correspondent en général aux délires du roi.

Citation : "Pourquoi suis-je né si ce n'était pas pour toujours ?"

Vendredi 11 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/001.jpgRésumé : Un pasteur marié d'un petit pays du Jura tient un journal. Il recueille chez lui la jeune Gertrude, aveugle de naissance et idiote. Pendant plusieurs années, le pasteur fait au mieux pour élever cette pauvre jeune fille. Jusqu'au jour où il comprend qu'il est amoureux d'elle. Jacques, son fils, a deviné les sentiments de son père à l'égard de Gertrude. Le problème : il est lui-même amoureux de la jeune fille. Un roman d'amour et de raison.

Mon avis : je n'ai pas réussi tout de suite à m'immerger dans ce roman, au début ce pasteur m'a semblé un peu trop sage, trop sérieux, trop plein de bons sentiments, et le style, très soigné, manquait de fluidité à mon goût, je trouvais ça un peu sec, un peu raide ; je n'ai commencé à apprécier vraiment ma lecture qu'à partir du moment où il parvient à communiquer avec Gertrude, ce personnage m'a beaucoup plu, sa vision partielle du monde et l'évolution des sentiments des différents personnages m'a intéressée, si bien que la fin est arrivée trop vite, j'aurais bien aimé que certaines choses soient un peu plus développées ! Un bon roman, mais après un démarrage un peu décevant, j'ai eu la sensation de rester un peu sur ma faim ; cependant j'aimerais lire d'autres livres de cet auteur, et j'aimerais bien voir le film réalisé à partir de ce roman.

Mardi 15 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/onzehistoiresdesolitude.jpgQuatrième de couverture : Dans ce recueil de nouvelles, Richard Yates nous offre onze variations sur un même thème : la solitude. Solitude de l'enfant à l'école (Docteur jeu de quilles) ; de l'homme à l'armée (Quand Jimmy reverra sa brune) ; solitude à deux du couple (Tout le bonheur du monde) ; solitude des vieillards malades (Fini l'an'ieux, 'ive l'an neuf). Autant de visages de ce mal moderne, autant d'aspects du talent si divers de Richard Yates.

Mon avis : J'aime, j'aime, j'aime ! Un recueil qui raconte des histoires qui pourraient être banales, si elles ne mettaient pas en lumière les failles de ces individus de façon si brillante... dans chacune de ses nouvelles, il y a un petit truc cruel qui fait que, pour diverses raisons, un personnage ne rentre pas "dans le moule", et à cause de cela il se détache de tous les autres, l'auteur nous montre avec subtilité sa différence (la solitude de chacun de ses personnages n'est pas toujours évidente, on ne la comprend parfois qu'à la fin de la nouvelle), c'est souvent cruel, souvent triste, mais c'est très juste, c'est tout à fait le genre de bouquin qui nous rend plus humain, qui nous donne envie d'être plus attentif aux autres, à leur fragilité. J'ai retrouvé dans ce recueil ce regard qui m'avait tant frappée dans La Fenêtre Panoramique.... la tonalité de ces nouvelles m'a aussi un peu fait penser au recueil de David Lodge que j'ai lu récemment, l'Homme qui ne voulait plus se lever (mais pour le coup ma préférence va à Yates !) J'ai très envie de lire tous les autres livres de cet auteur dont j'apprécie grandement la plume et la sensibilité ! (sauf qu'apparemment seuls les deux livres que j'ai lus ont été traduits en français pour le moment... -_-)

Vendredi 18 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/quandjavais5ansjemaitue.jpgQuatrième de couverture : Un roman d'amour. Raconté par un garçon de huit ans, qui dérange et boulerverse... Gil, victime de la bêtise des adultes qui transforment ses rêves en symptômes cliniques, et son amour en attentat. A cause de ce qu'il a fait à Jessica, il se retrouve à la Résidence Home d'Enfants « les Pâquerettes ». Une histoire à rire et à pleurer, dans une langue merveilleusement préservée.

Mon avis : Un livre très touchant qui nous immerge complètement dans le monde du petit Gil, monde parfois merveilleux, parfois absurde... j'adore ces livres au style si particulier où on a vraiment le point de vue d'un enfant, comme dans La vie devant soi par exemple.  L'imagination débordante du héros m'a vraiment fait retomber en enfance le temps de ma lecture, on arrête pour un moment de regarder les choses avec nos yeux d'adultes, pour preuve les fautes de Gil, au lieu de m'agacer, créent un style unique et plein de charme qui m'a aidé à me mettre à sa place et  ! En grandissant, on a tendance à oublier qui nous étions, et on ne comprend plus forcément la façon de voir le monde d'un enfant, et là, ça m'a remis certaines choses en tête, et voir l'incompréhension hostile des adultes, leur autorité arbitraire, est glaçant... chapeau à l'auteur, on sent vraiment son amour et son respect de l'enfance à travers ce livre !

Une citation qui m'a frappée : (phrase d'un adulte plus compréhensif que les autres) : "Figurez-vous qu'il s'agit d'un être humain habillé en enfant."

Lundi 21 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/woodyallen.jpgQuatrième de couverture : " Ce que je sais, en physique, c'est que pour un homme se tenant sur la berge, le temps passe plus vite que pour celui qui se trouve en bateau -surtout si ce dernier est avec sa femme. "
Dans l'erreur est humaine, Woddy Allen renoue avec un sens du décalage, de la dérision et de l'absurde qui rappelle l'esprit de ses premiers films. Avec, comme toujours, des dialogues à hurler de rire.

Mon avis : Ohlàlà, grosse déception, j'ai eu un mal fou à le finir ! Je crois que je ne suis tout simplement pas réceptive à ce genre d'humour, ce recueil m'a agacée pour de multiples raisons ; Il s'agit toujours plus ou moins du même sujet : des individus riches (ou pauvres mais persuadés qu'ils feront fortune car convaincus de leur talent) se laissent embarquer dans des histoires rocambolesques et, à cause de leur bêtise, finissent ruinés ou échappent de peu à une catastrophe ; bien sûr il ne faut pas prendre tout cela au premier degré, Woody Allen se moque clairement des personnes superficielles obsédées par l'argent, la réputation... mais c'est un milieu qui a tendance à m'indifférer (pour ne pas dire m'ennuyer) profondément. Toutes ces nouvelles sont vraiment trop répétitives, et le style, souvent alambiqué pour donner un côté pédant risible, a fini par m'incommoder, ça manque vraiment de naturel, et j'ai trouvé ça très lourd ! A de multiples reprises, l'auteur évoque des oeuvres qui n'existent pas et nous en livre de longs extraits, des scénarios notamment, mais chacune d'entre elle m'a semblé une digression trop longue, et ce n'est parfois qu'à la fin de la nouvelle que je m'apercevais qu'il s'agissait en effet de son véritable sujet.

Les seules nouvelles que j'ai vraiment appréciées sont celles qui sortent un peu du lot, comme "Ainsi mangeait Zarathoustra", et "Sans foi ni matelas", dont j'ai savouré le côté absurde très poussé, mais globalement mon impression sur ce recueil est très négative...

Extrait : "A minuit ce soir-là, sur la route d'Amarillo, Texas, deux personnes roulaient à grande vitesse à bord d'une Ford rouge. De loin, les plaques d'immatriculation paraissaient authentiques, mais à y regarder de plus près on voyait bien qu'elles étaient en pâte d'amandes. Le chauffeur avait sur l'avant-bras droit un tatouage "PAIX, AMOUR, DECENCE". Lorsqu'il remontait sa manche gauche, un autre tatouage apparaissait : "Erreur d'impression - Ne pas tenir compte de l'avant-bras droit."

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"La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas." Fernando Pessoa

Un livre au hasard

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