Samedi 13 octobre 2007

Alcools est un recueil de poèmes publié en 1913 que vous pouvez lire en ligne ici. (ce lien est pratique mais la mise en page des poèmes n'est pas du tout respectée ! si vous en connaissez un meilleur faites-moi signe)

J'aime ce recueil parce qu'il contient des poèmes variés. Certains font plusieurs pages ; le plus court est constitué d'un seul vers. On croise des poèmes écrits avec des vers libres ; d'autres sont plus traditionnels, mais tout aussi intéressants.

En lisant Alcools, on se retrouve immergé dans une atmosphère particulière. Ivresse, automne, amours déçues, voyages, rêveries se mêlent. Certains éléments plus ou moins mystérieux sont récurrents : les cyprès, les oiseaux, les citronniers, le vent... dire que j'ai bien compris tous les poèmes serait un mensonge. Cependant, même le poème le plus hermétique peut plaire par sa musicalité ; et puis cela stimule l'imagination du lecteur ! En relisant les poèmes, et en me renseignant sur Apollinaire, j'ai l'impression de les comprendre de mieux en mieux ; j'en viens même à penser que dans la plupart des poèmes, Apollinaire ne fait rien d'autre que raconter sa vie en la magnfiant... et je trouve cette transformation superbe.

Je vous conseille de voir, si vous en avez l'occasion, le documentaire de Jean-Claude Bringuier sur la vie d'Apollinaire, je l'ai trouvé vraiment très éclairant.

Cette critique est très brouillonne, mais je n'ai pas l'habitude de lire et de donner mon avis sur de la poésie, et je pense qu'on ne peut décidement pas juger un recueil de poèmes comme on juge un roman !

Mercredi 17 octobre 2007

Résumé : Dans un bourg d'Amsterdam où se croisent matelots de toutes nations, souteneurs, prostituées et voleurs, un homme que le hasard a mis sur le chemin de l'un de ses compatriotes, se raconte. Qui est-il ? C'est la source de cet admirable monologue, où Jean-Baptiste Clamence retrace le parcours autrefois brillant de son existence. Jusqu'au jour où différents évènements ruinent les derniers vestiges de sa normalité existentielle. Il fuit dans la débauche ce qu'il découvre tous les jours un peu plus. Fuir l'hypocrisie des coeurs, de la charité, de la solidarité, l'hypocrisie du monde, fuir cette existence fausse où le plaisir personnel décide des actes les plus beaux. Il part alors pour la cosmopolite Amsterdam et s'y institue " juge pénitent " pour dénoncer l'ignominie humaine.

Mon avis : un livre insolite et captivant qu'il vaut mieux lire d'une traite (il est asez court) ! J'y ai trouvé un tas de réflexions très pertinentes, mais qui sont toutefois déprimantes : l'homme est incapable d'accomplir une bonne action de façon désintéressée, tout acte généreux cache de l'amour-propre par exemple... ce n'est qu'à la fin que l'on comprend quelques sont les intentions de Clamence quand il se confesse ainsi et c'est un choc pour le lecteur ! Le style est vivant, et c'est bien agréable à lire en plus d'être intelligent.

Mercredi 17 octobre 2007

Résumé : A la suite d'un pari avec les membres de son club, Phileas Fogg, accompagné de son domestique Passe-Partout, s'embarque pour un tour du monde en 80 jours. Nous sommes en 1872... Gagnera-t-il son pari ?

Mon avis : très amusant à lire. J'ai aimé suivre les aventures de ce duo étonnant, Phileas Fogg l'Anglais imperturbable et Passepartout, le Français joyeux qui s'emporte pour un rien ! Les descriptions des pays traversés sont ludiques et pittoresques, et jusqu'au bout l'auteur arrive à maintenir un certain suspense. Le style est impeccable. Lire ce roman en 2007 est délicieusement décalé, la vision du monde que nous livre ici Jules VERNE est complètement dépassée : les moyens de transport sont aujourd'hui différents et bien plus rapides, et les pays traversés, qui étaient pour beaucoup des colonies anglaises à l'époque, sont aujourd'hui indépendants, et la vision qu'on a de leurs habitants dans le livre ne nous paraîtrait pas très correcte aujourd'hui, ils sont par exemple appelés "indigènes"... je ne pense pas cependant que Jules Verne soit raciste pour le moins du monde, car il montre les richesses des cultures étrangères. En résumé un livre très bien, et qui peut être lu par des enfants assez facilement !

Dimanche 28 octobre 2007

Résumé : Kalachnikov en bandoulière, Biharima tue des gens pour gagner sa vie. Pas plus haut que le stick d'un officier, cet enfant-soldat du Liberia raconte. L'errance, la guerre, les pillages, les massacres, les copains qui tombent sous les balles... Témoin lucide et fataliste, il nous offre l'image terrifiante d'une Afrique qui sacrifie ses enfants.

Extrait : "Maintenant, après m'être présenté, je vais vraiment, vraiment conter ma vie de merde de damné."

Mon avis : Tout à fait étonnant. Le style est particulier, le narrateur s'exprime en p'tit nègre, et à chaque fois qu'il introduit dans son discours un nouveau mot un peu compliqué, il en donne la définition dans une parenthèse, ce qui nous donne un style assez redondant et lourd. Mais au bout d'un moment on s'habitue, et puis ce style spécial rend l'ouvrage plus authentique : c'est un enfant qui parle. Certains passages concernant la politiques de différents pays africains m'ont un peu ennuyée. Mais à part ces points négatifs, le récit est vraiment vivant, et bluffant. D'habitude quand on entend parler d'enfants-soldats, on se figure des victimes innocentes, et ce livre détruit complètement ces clichés, montrant que les enfants peuvent se montrer cruels et tuer de leur plein gré... le personnage de l'adulte qui accompagne Biharima, un marabout escroc, est lui aussi intéressant. Le ton est très souvent ironique, ce qui renforce l'horreur de la situation. Un livre pas toujours très agréable à lire, mais original et qui traite d'un sujet finalement peu connu.

Mardi 30 octobre 2007

Quatrième de couverture : Cette nouvelle conduira le lecteur au centre d'une Afrique encore inexplorée, où la civilisation n'imprime une trace précaire et dérisoire que par la sauvagerie routinière de l'exploitation coloniale. Au terme de ce périple, il y a M.Kurtz, continent inconnu au coeur de l'Afrique inconnue, et qui, au fond de lui-même, n'a découvert que l'horreur. M.Kurtz, ange exterminateur et prophète sanglant, instrument ambigu de sa propre barbarie, en qui T.S. Eliot voyait l'archétype de l'homme du XX siècle.

Mon avis : Voilà un récit qui, comme son titre l'indique, est très obscur : le cadre spatio-temporel reste toujours très flou. Il s'agit de l'histoire étrange de Marlow (un marin dont on ne sait pas grand-chose) qui, à la fin du XIX siècle, veut se rendre au coeur du Congo (mais ce pays n'est jamais nommé). Pendant son voyage il entend parler de M.Kurtz, un colon que tout le monde décrit comme "génial". Ce personnage va le fasciner, et on se rend compte peu à peu qu'il est très ambigu. Le lecteur manque de repères auxquels se rattacher, il ne se passe presque rien, mais le tout est vraiment très bien écrit et il se dégage de ce récit une atmosphère surprenante, qui nous mène à une réflexion pessimiste.
Conseil : pour mieux comprendre ce récit je vous conseille de lire le chapitre 9 qui s'intitule "Connaissance du vide : Au coeur des ténèbres" extrait de l'essai Poétique de la prose de TODOROV. Ce chapitre de 12 pages expose de façon synthétique l'intérêt de ce récit.
Film : le film Apocalypse now (que je n'ai pas vu) s'inspire de ce récit. Attention cependant, il y a une transposition, tout se déroule pendant le guerre du Vietnam, et non plus au Congo.

Extrait : "Il était écrit que je resterais fidèle au cauchemar de mon choix."

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

"C'est presque tout que de savoir lire." Alain

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
Créer un podcast