Vendredi 2 juillet 2010

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http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lecosmonaute.jpgQuatrième de couverture : « J’ai rencontré Pimprenelle vers la fin du xxe siècle… La femme la plus légère de la création, la plus seule, portée par la grâce, la plus instable, la plus étrange, la plus candide et la plus cinglante, la plus bizarrement habillée, une fille irrésistible avec des yeux gris et des cheveux fins. »
Et si la première impression n’était pas la bonne ? Que se passe-t-il quand on s’endort près d’un ange de douceur et qu’on s’éveille dans les bras d’une névrosée, maniaque et misanthrope ? Qu’est-ce qu’une vie réduite aux mètres carrés d’un appartement parisien, à la violence domestique, à la jalousie morbide ? Et la liberté, serait-ce alors de partir, seul dans l’espace, sans attaches dans la ville, tel un cosmonaute ?
Dès son premier livre, Le Chameau sauvage, il y a eu un style Jaenada : la douleur et le rire, la comédie et la tragédie, l’autodérision et la tendresse lucide.

Mon avis : J'ignorais tout de cet auteur, et je ne regrette pas de m'être inscrite au Challenge Caprice  car ce livre a été pour moi une très belle découverte !  L'Ogresse (qui a choisi de me faire lire ce livre donc, suivez un peu) m'avait prévenue, pour lire ce livre il faut "aimer les parenthèses" Je n'avais pas tellement d'a priori contre les parenthèses (j'ai moi-même tendance à en utiliser un peu trop :D), j'espérais juste que cela n'entraverait pas trop la lecture, qu'on pourrait suivre le fil de l'intrigue sans difficultés... et je n'ai pas été déçue : le style est très fluide sans être du tout simpliste, le ton du narrateur et héros, Hector, est tel que je me suis illico sentie très proche de lui, j'ai été scotchée par son histoire du début à la fin !

Les parenthèses (parlons-en) qui en effet reviennent très souvent apportent indéniablement un plus : il s'agit de commentaires d'Hector, le plus souvent humoristiques, ils sont plein d'autodérision, et d'une sincérité désarmante. Ce style assez oral, qui suit de manière fidèle et enjouée les pensées de notre héros, m'a fait songer au ton si agréable qui anime souvent des billets bloguesques, si bien que j'ai été frustrée à plusieurs reprises (riez !) de ne pas pouvoir stopper ma lecture pour laisser un commentaire au héros et ainsi mettre mon grain de sel pour le réconforter et l'aider ; l'extrême sympathie que j'ai ressentie pour lui tout au long de ma lecture est sûrement ce qui explique pourquoi j'ai tant aimé ce livre ; il se passe plein de choses et j'ai été reconnaissante envers Hector (je vous préviens, je suis incapable de prendre de la distance vis-à-vis de ce personnage ! ^^) de tout nous raconter, et dans le détail.

On commence très fort, avec le récit (du point de vue affolé d'Hector qui s'apprête à être père) de la fin de l'accouchement de Pimprenelle, qui se passe très mal. On a ensuite un immense flash-back, pas linéaire et tant mieux, on suit toujours les pensées d'Hector, j'ai été trop collée à l'action (et j'ai peut-être lu trop vite, emportée dans mon élan ? il faudra vraiment que je le relise) pour vous présenter de façon précise toute la structure du roman, sachez juste qu'on saura tout, les circonstances précises de sa rencontre avec Pimprenelle, l'évolution de leur relation au cours du temps... avant de revenir de nouveau à l'accouchement, de façon bien plus détaillée cette fois-ci. Ce fort long passage m'a d'ailleurs bien "dégoûtée", pas dans le sens où j'avais envie de stopper ma lecture, non, mais.... ne me parlez pas de faire un enfant maintenant, je pense qu'il va falloir un certain temps pour que les images gores qui m'ont traversé l'esprit et l'angoisse liée à cet évènement se dissipent !

Dans la deuxième partie du roman (paradoxalement intiulée "l'indépendance"), on a un autre très long passage - très mais pas trop, j'ai admiré qu'on puisse connaître la situation dans toute son ampleur et ses détails terrifiants ! - qui nous montre à quel point Pimprenelle est maniaque... mon amitié pour Hector s'est encore accrue, le pauvre se retrouve prisonnier d'une véritable tyrannie domestique, qui par contraste m'a fait savourer ma liberté actuelle, le fait simplement de pouvoir lire tranquillement sans être ennuyée par quiconque (bon, il y avait bien une télé parasite dans mon environnement mais j'étais assez concentrée pour qu'elle ne me dérange pas !) m'a semblé être un bonheur inestimable. Je ne vais pas continuer à commenter les émotions diverses qui m'ont parcourue pendant cette lecture rapide (deux jours) mais intense et intensive, mais rien que d'évoquer ce livre me donne l'impression de le revivre encore une fois, et c'est un plaisir. La fin m'a frustrée, car elle est ouverte, effrayante, et surtout, c'était la fin (MeL, reine des tautologies ahah, et quand je commence à parler de moi à la troisième personne c'est qu'il est temps que j'aille dormir), j'ai été triste de quitter cet univers bourré de digressions anecdotiques sensationnelles et délirantes, et d'analyses psychologiques qui démontrent d'une façon éblouissante comment une histoire d'amour merveilleuse peut virer progressivement au cauchemar complet.

Un livre qui a donc été pour moi très très agréable (ouais je mets en gras parce que vous serez peu à tout lire, je suis bien trop bavarde), je me considère désormais comme la meilleure pote d'Hector, et, en donnant une image négative de la vie de couple (même si....), ce roman a flatté la vision idyllique que je m'efforce d'avoir du célibat, j'ai donc bien envie de dire que c'est tout pile ce qu'il me fallait actuellement ! XD Alors que les situations décrites sont le plus souvent dramatiques (dans le sens, pas gaies et beaucoup de pression !), on sourit beaucoup et on est de tout cœur avec le personnage. J'adore *_* Merci à l'Ogresse d'avoir choisi ce livre !

Extraits :

"Depuis cette rencontre avec le chameau sauvage*, j'étais donc devenu un vrai costaud. Plus personne ne pouvait me faire du mal (ou du moins je m'en remettais vite), plus rien ne pouvait sérieusement m'atteindre, il suffisait que je me couche mentalement sur le sol, me déclarant ainsi le plus fort, et mes adversaires ne comptaient plus, mentalement (la plupart du temps ils ne s'en rendaient pas compte et me balançaient sur le crâne tout ce qu'ils avaient à portée de la main, mais dans mon esprit, ils s'en allaient tête basse en maugréant qu'ils étaient nuls). Donc j'étais invincible."

"J'allais pénétrer dans une enceinte interdite, moi qui suis si timide (depuis que j'ai une voiture, par exemple, j'attends pour la porter à réparer d'y être indiscutablement obligé (quand elle ne roule plus du tout), car je n'ose pas entrer dans un garage et demander au mécanicien d'y jeter un oeil, j'ai l'impression d'entrer chez des inconnus sans sonner, d'aller trouver la maîtresse de maison dans son salon et de lui demander de me donner un coup de brosse dans les cheveux (or les garagistes ne sont jamais surpris ni outrés qu'on leur apporte une voiture à réviser (et le pire, c'est que je le sais))), mais je n'avais plus le choix. Je ne pouvais pas laisser Pimprenelle là-bas. A toi de jouer, Orphée."


*cette allusion à un "chameau sauvage" m'a fait me demander si Le Cosmonaute n'était pas la suite du premier livre de l'auteur (si vous ne comprenez pas cette phrase, (re)lisez la quatrième de couverture ;)), mais apparemment non ce sont deux livres indépendants.

Vendredi 2 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/unemaisondepoupee.jpgCHALLENGE ABC 2010, 12ème livre lu ♦
World Book Challenge / Tour du Monde ~> Norvège

Quatrième de couverture :
"Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu'il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d'y voir clair", dit Nora, avant de prendre la porte. Celle qui semblait avoir tout misé sur le compromis tourne le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Pour mieux renaître à elle-même, peut-être. Cette porte qui claque à la fin du drame fit scandale à l'époque et continue, aujourd'hui encore, de résonner à nos consciences. Cette nouvelle traduction, au plus près de l'original, tente de ressaisir ce que fut l'apport rythmique d'Ibsen au théâtre : une écriture laconique, économe et précise, agencée comme un théorème.

Mon avis : une pièce de théâtre qui figurait dans la liste de livres à lire fournie par des profs de ma fac (liste que je n'ai toujours pas mise en ligne d'ailleurs, le ferais-je un jour ? Mystère), je l'ai lue sans savoir du tout ce quoi elle parlait (je mets la quatrième de couverture dans mes articles, mais je l'ignore moi-même souvent). J'ai apprécié cette lecture, mais je me suis demandée pendant presque toute la pièce où l'auteur (et surtout l'héroïne, Nora) voulait en venir. J'ai mis un certain temps à comprendre en quoi consistait le déshonneur qui la guettait, et quand je l'ai enfin compris, j'ai pensé "tout ça pour ça ?" même si, en y réfléchissant bien, je peux deviner, comprendre le désastre qui la menace. Dès le début, l'apparente niaiserie (qui en fait cache une relation artificielle) du couple Nora-Helmer m'a un peu agacée, et j'ai été bien contente, du coup, de voir que la remise en cause de ce couple était plus ou moins l'enjeu de la pièce.

J'aurais aimé que les personnages de Madame Linde (une amie d'enfance de Nora qui resurgit) et de Krogstad soient plus développés, qu'on sache de manière plus claire (plus rapide ?) leur véritable rôle dans la pièce car j'ai parfois trouvé ça un peu flou, mais au fond, développer ces personnages n'aurait pas été vraiment utile, je peux donc bien sacrifier de bon cœur cet infime confort de lecture, en savoir plus et plus clairement aurait nui à l'intrigue. On sent que quelque chose de grave se prépare, sans savoir vraiment quoi craindre, et cette incertitude augmente la tension dramatique. J'ai beaucoup de compassion pour le personnage du docteur Rank (mais je n'expliquerai pas pourquoi, tant pis pour vous). Et enfin, le personnage de Nora, qui me laissait un peu perplexe (qu'a-t-elle derrière la tête ?, n'ai-je cessé de penser) devient grandiose à la fin, quand elle montre sa vraie nature j'ai eu envie d'applaudir son très beau plaidoyer pour la vérité et la liberté., et j'imagine bien le scandale que ce discours féministe a pu provoquer lors de la création de cette pièce en 1879 ! J'aimerais voir cette pièce jouée, je pense qu'alors chacun des personnages (tous ont un intérêt) serait bien mieux mis en valeur.

Lundi 5 juillet 2010


Quatrième de couverture : Dans une petite ville d'Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
Couronné par le Prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.

« Ce livre est magique. D'une tendresse, d'un humour, d'une mélancolie sans pareils. »
Frédéric Vitoux, Nouvel Observateur.

« Un phénomène comparable à l'Attrape-Coeurs de Salinger, et donc l'un des plus beaux livres jamais écrits. »
Femina

Mon avis : toutes les critiques que j'ai eu l'occasion de lire sur ce livre jusqu'ici sont très positives, j'en attendais donc beaucoup. Mais environ jusqu'à la moitié du livre, j'étais un petit peu déçue. Je pensais "mmmh, c'est très bien, mais pour le moment je n'ai pas de magistral coup de cœur". Au tout début du roman, Scout (dont le vrai nom est Jean Louise) évoque la fracture du bras que son frère s'est faite à 13 ans et tous deux, une fois adultes, se demandent quels sont exactement "les évènements qui avaient conduit à cet accident." Le roman tout entier est en fait un immense récit rétrospectif : Scout, la narratrice, va revenir sur des tas d'aventures dont, de manière plus ou moins directe, les circonstances de cet accident bien plus important qu'on ne pourrait le penser au départ sont la conséquence... accident qui sera raconté finalement en détails à la fin du livre (et à ce moment-là, on pense "aaaaaah !", et on relit le début ^^).

On suivra donc la vie de Scout, son frère Jem, leur père Atticus, leur domestique Calpurnia, leur ami Dill et les voisins sur une période de trois ans. A travers bien des anecdotes (que je n'évoquerai pas de manière précise pour ne pas vous gâcher la lecture :)), on apprend à connaître les différents personnages, et de manière générale, la mentalité des gens de Maycomb, qui peut nous sembler bien étrange : les traditions ont beaucoup de poids et les préjugés font loi, chacun étant censé avoir un comportement strictement conforme à ce que la réputation de sa famille lui prescrit.... à travers ses yeux d'enfant, Scout nous parle du fonctionnement de cette petite société, qu'elle accepte comme une évidence au début, mais qu'elle va progressivement remettre en question.

Je viens de parler de "ses yeux d'enfant", mais justement, ce point pose un peu problème. Je m'attendais vraiment à un style enfantin très marqué, comme dans L'attrape-coeurs de Salinger (un extrait de critique figurant sur la quatrième de couverture fait un rapprochement entre les deux oeuvres), ou dans Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, d'Howard Buten. Mais ce n'est pas vraiment le cas : les situations sont analysées de façon subtile, la syntaxe est tout à fait normale et le vocabulaire est d'une richesse telle que, même si on a l'impression de suivre en temps réel les actions de notre petite héroïne, on a bien du mal à croire qu'on a le point de vue d'une petite fille de huit ans, j'ai vraiment senti un décalage entre ce personnage de petite fille, et le langage utilisé : c'est d'ailleurs le seul bémol que je pourrais trouver à ce livre, et je dois d'ailleurs le nuancer ; il faut premièrement se souvenir qu'il s'agit d'un récit rétrospectif, raconté par Jean Louise adulte ; étant donné la vivacité du récit, la proximité qu'on ressent vis-à-vis des personnages, on a tendance à vite l'oublier ; deuxièmement, il me semble évident que Scout n'était de toute façon pas une petite fille ordinaire, mais au contraire un personnage très mûr pour son âge, et même, précoce (elle a appris à lire seule et très jeune par exemple). Ces deux choses justifient donc aisément le style un peu inattendu.
Cependant, certains éléments nous rappellent de manière régulière qu'elle reste une enfant : sa candeur vis-à-vis de certains sujets (la sexualité...), la description de ses jeux, la relation émouvante qu'elle a avec son frère (protecteur et taquin), l'affection qu'elle a pour son père, son refus d'être une "dame" comme sa tante le voudrait et son caractère garçon manqué la rendent authentique et amusante. On a en quelque sorte accès à la fois la sensibilité de l'enfant, et à la maturité de l'adulte, et c'est un mélange finalement très réussi puisqu'on ne peut les distinguer.
L'atmosphère de ce roman m'a fait songer à plusieurs reprises à Frankie Addams de Carson McCullers : le sud des Etats-Unis et toute la mentalité que ça implique, la chaleur, l'été, une héroïne un peu rebelle, une domestique noire comme figure maternelle, la fin de l'enfance, la densité du récit....

Tout ce qui concerne le domaine de l'enfance, des questions et des peurs qui y sont liées, font de ce livre un roman universel qui peut toucher à peu près tout le monde, je pense.... et tout l'aspect historique lié à la ségrégation raciale s'ajoute à ce premier aspect déjà riche. J'avoue d'ailleurs que c'est à partir du moment où il est question du procès de manière plus centrale que j'ai vraiment été prise dans ce roman (avant, j'arrivais à le reposer sans angoisse). Même si l'issue du procès est assez prévisible (hélas) j'ai été émue par toute cette partie de l'intrigue.

Enfin, ce roman a un côté poétique, avec plusieurs métaphores originales, plusieurs motifs en arrière-plan qui parcourent tout le roman comme un fil rouge : l'"oiseau moqueur" (qui renvoie à plusieurs personnages), et le personnage mystérieux de Boo Radley, voisin fantômatique que personne ne voit jamais, et qui va hanter l'imaginaire des enfants... et quand on finit le roman, on s'aperçoit que pas mal de questions restent en suspens, on ignore tout de la mère de Scout et Jem par exemple, et ces manques peuvent nous laisser penser que le monde des personnages est sans fin et a une véritable existence en-dehors de la lecture qu'on en a faite... ce qui donne également envie de relire ce livre plus tard, pour voir si on trouve plus de choses, plus d'indices... et en attendant on peut toujours imaginer ce qu'on ne sait pas !

Un livre très vivant, riche, avec un personnage principal excellent, un arrière-plan historique prenant.... et donc, en un mot, une vraie réussite, même s'il a fallu un certain temps pour que je m'attache complètement à tout cet univers plus complexe qu'il n'y paraît !

Extrait :

"Le problème de mes vêtements rendait tante Alexandra fanatique. Je ne pourrais jamais être une dame si je portais des pantalons ; quand j'objectai que je ne pourrais rien faire en robe, elle répliqua que je n'étais pas censée faire des choses nécessitant un pantalon. La conception qu'avait tante Alexandra de mon maintien impliquait que je joue avec des fourneaux miniatures, des services à thé de poupée, que je porte le collier qu'elle m'avait offert à la naissance - auquel on ajoutait peu à peu des perles ; il fallait en outre que je sois le rayon de soleil qui éclairait la vie solitaire de mon père. Je fis valoir qu'on pouvait aussi être un rayon de soleil en pantalon, mais Tatie affirma qu'il fallait se comporter en rayon de soleil, or, malgré mon bon fond, je me conduisais de plus en plus mal d'année en année. Elle me blessait et me faisait constamment grincer des dents, mais, quand j'en parlai avec Atticus, il me répondit qu'il y avait déjà assez de rayons de soleil dans la famille et que je n'avais qu'à continuer à vivre à ma façon, peu lui importait la manière dont je m'y prenais."

Lundi 5 juillet 2010

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv59145985.jpgCHALLENGE ABC 2010, 13ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : On siffle sa première pièce ? Musset s'en moque, il publiera les autres pour son plaisir, insouciant d'aucune règle, sauf celle de ses caprices et de sa fantaisie douloureuse et si légère. Ce sera son "spectacle dans un fauteuil". c'est pourquoi on ne cessera jamais de jouer ses comédies et proverbes. Dans quel rêve, quel château, quel parc mélancolique sommes-nous ? Le jeune seigneur Perdican devrait y épouser sa cousine Camille, mais en un instant il décide d'aimer une jeune bergère. Soudain dédaignée, Camille, qui ne croyait pas à l'amour, connaît le dépit, la jalousie, l'égoïsme de la passion. Autour d'eux, s'agitent des personnages fantoches d'une cocasserie irrésistible. Dans ce théâtre féérique, on se croise, on se déchire, on s'ennuie, on croit que tout est vain, on triche, on se désire, on souffre jusqu'à en mourir. Comme dans la vie.

Mon avis : mmh, je suis loin d'avoir détesté mais je m'attendais tellement à adorer cette pièce que c'est quand même une déception ! Une très bonne réputation, un beau titre, et j'adore depuis que j'ai vu le film L'Etudiante l'extrait très célèbre "tous les hommes sont faux, inconstants..." (cf ci-dessous). Seulement, une fois ma lecture finie, je constate que cet extrait reste mon passage préféré, et de loin, aucun autre n'a su m'exalter autant. Point fort de cette pièce : les personnages d'amoureux ne sont pas caricaturaux ; d'ordinaire, dans ce genre de comédies où il est question d'amour (remarquez, j'en connais peu, je dis peut-être de grosses bêtises ?), les deux amoureux sont sûrs de leurs sentiments, et le problème est que leur entourage, d'une manière ou d'une autre, s'oppose à leur union ; là, c'est le contraire, les deux tourtereaux supposés ne s'accordent pas et vont jouer au chat et à la souris pendant toute la pièce.

Une histoire d'amour et d'orgueil, parfait, ai-je pensé... (Catherine Earnshaw, l'héroïne des Hauts de Hurlevent et mon héroïne de fiction préférée, est une amoureuse très orgueilleuse). Sauf que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, peut-être parce que cette pièce est courte et qu'on n'a pas vraiment le temps de s'attacher à eux ? Ils m'ont simplement semblé capricieux, leur conduite m'a paru stupide, je ne leur trouve aucune excuse, n'ai pas ressenti de compassion à leur égard... bon, si, j'ai bien eu un peu pitié de Perdican vers la fin, mais j'ai pensé que son sort était mérité. Et la froideur de Camille au tout début m'a semblé tout à fait injustifiée. Le style est très fluide, on ne sent pas vraiment (je trouve) que cette pièce a été écrite il y a plus de 150 ans, le langage utilisé n'est pas vraiment dépaysant. Certains diront peut-être que c'est tant mieux, que c'est plus facile à lire, mais j'aurais préféré un style plus, je ne sais pas comment dire... flamboyant ? L'extrait si célèbre et que j'aime tant n'est pas vraiment représentatif du reste de la pièce, aucune autre réplique n'a su me faire frémir et m'extasier.

Les passages qui mettent en scène maître Bridaine (curé) et maître Blazius (gouverneur de Perdican), deux ivrognes qui se disputent les faveurs du baron, sont plutôt drôles, ces deux personnages secondaires sont réussis, et plus développés que d'ordinaire... mais au fond, ces passages, même s'ils sont agréables, n'ont rien à voir avec l'intrigue principale qui nous intéresse, et que j'aurais aimé voir plus développée, avec un peu plus de lyrisme. Peut-être que si j'ai l'occasion de voir cette pièce jouée, elle me touchera bien plus, peut-être aussi que ce n'était pas le bon moment pour moi.... dommage ! Je trouve mon extrait favori toujours aussi génial, j'ai lu cette pièce sans ennui, j'ai pu relever plusieurs bons points... mais j'en attendais tellement plus ! A relire dans quelques années pour voir si mon regard sur les personnages est moins sévère.

Le fameux extrait qui tue tout :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice crée par mon orgueil et mon ennui."

Mercredi 7 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lesenfantsterribles.gifCHALLENGE ABC 2010, 14ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : A la sortie du lycée Condorcet, Paul est terrassé par une boule de neige lancée par son idole, Dargelos, le coq du collège.
Trop faible ; il n'ira plus en classe, sa sœur le soignera dans leur chambre, navire imaginaire qui, tous les soirs, appareille pour des contrées lointaines. Ni Gérard qui aime Elisabeth, ni Agathe qui aime Paul n'empêcheront le frère et la sœur de s'adorer et se déchirer. Cette œuvre clef de Jean Cocteau est un conte fantastique, un roman de poète dont le récit devient chant. La chambre est un sanctuaire où l'on célèbre un culte à l'amour et à la mort.
Il y a une prêtresse, il y a un trésor, il y a des victimes sacrifiées. Il y a envoûtement et malédiction.

Mon avis : un livre au style étrange, différent de ce que j'ai eu l'occasion de lire ces derniers temps, et un style qui sort de l'ordinaire, c'est toujours une bouffée d'air que je respire à pleins poumons. J'ai lu ce petit livre en deux jours, seulement dans des moments volés, bus, tram, dans un parc en attendant mon train... il faut savoir que je n'ai pas (plus) du tout l'habitude de grapiller des moments de lecture, j'aime en général lire plusieurs heures d'affilée, lire un livre d'une seule traite.... lire dix minutes par-ci par-là, ce n'est pas mon truc, mais j'aimerais justement réapprendre à lire de cette façon, cela me serait bien utile. Là au début ce n'était pas du tout évident, car même si l'intrigue est plutôt facile à suivre (fans de livres d'action et rien d'autre, vous risquez de vous ennuyer), il faut plonger dans une atmosphère particulière, tout est très imagé, au début par exemple une petite bataille de collégiens est présentée comme une guerre d'importance mêlant des héros... on retrouve cette façon décalée, poétique de voir les choses dans tout le livre. Dans la première partie surtout (il y en a deux).

Suite à un accident qui semblait pourtant bénin, Paul se retrouve alité, et commence alors pour lui,  son ami Gérard et sa sœur une vie oisive mais sans ennui qui va durer plusieurs années.... leur rythme de vie bizarre, leurs jeux qui consistent à s'extraire du monde, ce qu'ils considèrent comme leurs trésors, tout cela m'a fascinée. Les enfants sont livrés à eux-mêmes tout en étant entretenus par quelques adultes (dont on saura très peu de choses), et j'avouerai que j'ai envié leur situation ^^ ! Un autre personnage viendra les rejoindre dans "la chambre", et cette chambre, qu'ils essaieront toujours de reconstituer même quand ils la quitteront, est très importante, elle est considérée comme un temple. La prêtresse dont la quatrième de couverture parle, c'est Elisabeth, la soeur de Paul. Tous deux ont une relation unique, fusionnelle et ambigüe.

Dans la deuxième partie, nos personnages continuent leur vie immobile, même si quelques changements ont eu lieu.... dans cette partie, c'est la fin de leur âge d'or, de leur innocence, les personnages unis jusqu'ici vont se monter les uns contre les autres, des sentiments viennent tout compliquer, et finalement ce qui semblait être un conte éthéré tourne à la tragédie... la tendresse turbulente du début ne laissait pas présager une telle violence, et finalement je suis sortie de ce livre un peu étourdie et confuse. Deux ou trois descriptions m'ont paru un peu longues (enfin, elles ne sont pas tellement longues, mais vu le style parfois un peu étonnant, je les ai trouvées un peu trop abstraites - et souvenez-vous des circonstances de ma lecture, être pleinement concentrée n'était pas toujours aisé), mais en-dehors de cette minuscule réserve, j'ai trouvé ce livre magique, je me suis souvent arrêtée par plaisir, pour relire une phrase. Maintenant, j'aimerais bien voir le film...

Extraits :

"Il est de ces maisons, de ces existences qui stupéfieraient les personnes raisonnables. Elles ne comprendraient pas qu'un désordre qui semble à peine devoir continuer quinze jours puisse tenir plusieurs années. Or ces maisons, ces existences problématiques se maintiennent bel et bien, nombreuses, illégales, contre toute attente. Mais, où la raison n'aurait pas tort, c'est que si la force des choses est une force, elle les précipite vers la chute.
   Les êtres singuliers et leurs actes asociaux sont le charme d'un monde pluriel qui les expulse. On s'angoisse de la vitesse acquise par le cyclone où respirent ces âmes tragiques et légères. Cela débute par des enfantillages ; on n'y voit d'abord que des jeux."

"Projets d'avenir, études, places, démarches ne les préoccupaient pas davantage que garder les moutons ne tente un chien de luxe."

Lundi 12 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/TessdUrberville.jpg[ CHALLENGE ABC 2009, lettre H - 25ème livre lu ]
[ Matilda's Contest ]

Quatrième de couverture : Un grand classique anglais où la fatalité mène le jeu en dehors de toute morale, de tout préjugé social. Cette force aveugle, présente à chaque instant, couvre de son ombre le visage de Tess, héroïne et victime désignée. Réalisme et poésie se côtoient. Thomas Hardy dépeint admirablement la nature et la vie des paysans en cette fin de XIXème siècle. Les paysages du Wessex qu'il sait si bien décrire offrent un admirable cadre, parfois riant, parfois âpre, à cette fresque victorienne. Les personnages se détachent, scrutés jusqu'à l'âme, sur ce décor brossé avec tendresse.

Paru en 1891, Tess d'Urberville a inspiré à Roman Polanski, presque cent ans plus tard, l'un de ses plus beaux films.

Mon avis : Tiens, je ne m'attendais pas à une histoire de ce genre. J'avais bien pris garde de ne pas lire de résumé pour ne pas gâcher ma lecture (et j'ai snobé la quatrième de couverture. Quand il s'agit de "grands classiques", je me méfie, les éditeurs - et les profs, mais c'est une autre histoire -  souvent ne se gênent pas pour raconter la fin, ils s'imaginent sans doute que les romans qu'ils rééditent sont universellement connus dans tous leurs détails ? Sauf que non ! Et heureusement qu'on peut encore lire un roman du passé sans forcément connaître la fin d'avance...). Je crois bien que la première fois que j'ai "entendu parler" de ce livre, c'était dans Comme un roman de Daniel Pennac. Ma grand-mère ensuite m'a incité à le lire, et c'est ainsi que ce livre s'est retrouvé dans mon challenge ABC 2009 (challenge périmé, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire...).

Simplement à partir du titre (je dirais même, simplement à cause de la particule), je m'étais imaginée que ce roman relaterait une histoire d'amour dans un milieu noble. Pour le côté "histoire d'amour", j'avais visé juste ; mais alors, de milieu noble, point du tout ! Notre fameuse héroïne, Tess, s'appelle en vérité aux yeux du monde Tess Durbeyfield... Durbeyfield, déformation dégradée de d'Urberville, nom de ses nobles ancêtres, noblesse légendaire mais bien éloignée dans les faits, puisque Tess mène une rude vie de paysanne dans la campagne anglaise (ça, j'aurais pu le deviner si j'avais lu la quatrième de couverture qui indique que "Thomas Hardy dépeint admirablement la nature et la vie des paysans en cette fin de XIXème siècle", huhu.)

Qu'importe, j'ai donc été embarquée dans un milieu bien plus modeste et rural que ce que je prévoyais, je ne vais pas m'en plaindre. Au début du roman, Tess est la jeune paysanne typique, fraîche avec de jolies joues roses, rêvant vaguement à l'amour de façon tout à fait ingénue, même si ce n'est pas le premier de ses soucis puisqu'elle doit travailler dur pour aider sa famille nombreuse et pauvre à laquelle elle est naturellement toute dévouée. Elle est bien gentille, elle va devoir quitter le foyer familial pour travailler pour un jeune homme riche et séducteur, et il va sans dire que la pauvre, malgré une résistance farouche (c'est une fille vertueuse), elle va vite tomber dans le panneau.... et tous les malheurs de sa vie découleront de cette première erreur. Au début, je dois bien admettre que je n'étais pas très emballée par Tess, qui me semblait être un personnage un peu trop cliché pour que je m'y intéresse et m'y attache vraiment.... mais peu à peu, j'ai eu beaucoup de sympathie pour elle, et je l'ai suivie dans ses (més)aventures avec plaisir. (ignoble petite sadique que je suis)

On sent bien qu'on lit un livre du XIXème siècle ; c'est plutôt facile à lire de mon point de vue (plus que ce à quoi je m'attendais, puis bon peut-être qu'à force je suis rodée, et ce qui m'aurait apparu comme une difficulté il y a 5 ans m'est aujourd'hui une originalité stylistique plaisante :)), mais ce sont surtout  les mœurs des personnages qui sont très différentes des nôtres. On est de toute façon bien forcé de garder en tête cet éloignement temporel, sans quoi on serait outré (je le serais en tout cas) par la conception de l'honneur de l'époque, et les conséquences désastreuses d'un manquement à un idéal moral si vain sont, quand on les juge avec notre regard d'aujourd'hui, complètement absurdes....de même certains préjugés sur les femmes énoncés comme des vérités générales (surtout tout ce qui concerne la nécessaire soumission au mari !) m'ont fréquemment fait lâcher un petit soupir, mais bon, j'ai bien conscience que c'était conforme à la mentalité de l'époque, et je dois aussi défendre Thomas Hardy qui aurait pu se montrer infiniment plus sévère (et donc lourd) : s'il évoque tous ces préjugés, c'est souvent pour les remettre en question (du moins je préfère le comprendre comme ça, ne me détrompez pas !), et il nous a épargné beaucoup de passages religieux qu'il aurait pu facilement insérer, là toutes les références à Dieu restent pittoresques et très supportables. Tout ce qui arrive à Tess est très injuste, et je dirais que globalement elle n'a vraiment pas de chance, heureusement elle ne stagne pas et ne cesse d'essayer de s'en sortir, et je n'ai pas arrêté d'espérer que tout s'arrange pour elle !

Le style du XIXème siècle fait donc comme une petite musique, profondément dépaysante ; le narrateur intervient assez souvent (mais avec de petits sabots), soit pour donner un peu de peps à une description (cf extrait ci-dessous), soit pour railler (plus ou moins) légèrement les personnages, souvent hélas pour casser l'ambiance en rappelant à Tess que son destin est noir et que c'est pas la peine de s'enthousiasmer (méchant narrateur !). Cependant j'ai parfois regretté un léger manque de rythme... je ne me suis pas vraiment ennuyée car comme je l'ai dit les péripéties sont relativement nombreuses ; oh, ne vous emballez pas, rien de très rocambolesque, chaque "étape" (le roman est divisé en sept "phases", et pour vous donner une idée, les deux premières s'appellent "jeune fille" et "femme") est très développée donc on n'a pas non plus un enchaînement rapide des différentes actions, mais ce n'est pas ça qui m'a gênée, non, j'ai beaucoup aimé qu'on s'arrête avec Tess dans chacun des endroits qu'elle parcourt, qu'on fasse de nouvelles connaissances avec elle, qu'on la suive dans ses travaux de laiterie, dans ses réflexions un peu désespérées... (au début ses sentiments me semblaient un peu lisses, mais par la suite, on s'enflamme, on a de la passion violente, des menaces de suicide, le top. Elle essaie toujours de se modérer, dommage pour nous, mais quand même.)

Non, ce qui à mon avis a un peu alourdi inutilement le texte, c'est qu'à chaque début de chapitre (et les chapitres sont courts, il y en a 59 pour 400 pages), on a presque systématiquement un paragraphe descriptif plus ou moins long, soit pour nous présenter un nouveau lieu si Tess s'est déplacée, soit pour nous parler de la météo ; ce sont surtout le passages météo qui ont fini par me barber, au début je les lisais attentivement, ils sont même plutôt poétiques, mais ils reviennent trop souvent pour que je les accueille à chaque fois sans lassitude, et j'en ai sauté quelques-uns pour finir. Ce n'est qu'un détail, mais qui m'a empêché d'être vraiment emportée par ma lecture, ces pauses dans le récit l'ont freiné un peu trop souvent à mon goût.

Même si l'intrigue reste assez simple (machin lui pardonnera-t-il ? sera-t-elle un jour heureuse ?) je n'ai pas réussi à prévoir la fin, et plus de cent pages avant la dernière, j'ai applaudi un beau rebondissement qui, personnellement, m'a laissée sur les fesses. Je n'ai pas vraiment eu de coup de cœur pour le style, qui est pourtant bien particulier, ni pour l'héroïne, qui m'a assez régulièrement exaspérée, même si je l'aime beaucoup au fond (petite mère !), mais je ne regrette en aucun cas cette lecture qui m'a tenue occupée plusieurs jours, qui a réussi à m'angoisser et m'extasier en même temps à certains moments, et à m'emmener loin de ma chambre.... maintenant, il faut que j'emprunte le DVD pour juger le film !

Extrait :

"La société des volatiles dont Tess avait été nommée surveillante, pourvoyeuse, infirmière, chirurgien et amie, avait pour quartier général une vieille chaumière située dans un ancien jardin, maintenant sablonneux et piétiné. Le lierre envahissait la maison, et ses branches en élargissaient la cheminée, lui donnant l'aspect d'une tour en ruine. Les pièces du bas étaient complètement abandonnées aux oiseaux, qui s'y promenaient d'un air de propriétaires, comme si cet endroit avait été bâti par eux et non par certains tenanciers réduits en poussière qui gisaient maintenant dans le cimetière."

Mardi 13 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/sac1.jpg     http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/slatbag.jpg

♦ Ce soir, j'ai commencé la lecture des Piliers de la terre, de Ken Follett, un pavé qui risque de m'occuper plusieurs jours :P ; mon billet ne sera de toute façon pas publié avant le 28 juillet (remember, c'est une lecture commune). Je n'en suis qu'à la page 45 (sur 1050) et pour le moment j'aime bien !

♦ En ce moment sur Livraddict, on cherche à construire la liste de nos 100 livres incontournables ; pour cela, chacun propose une liste de 20 livres qu'il considère comme incontournables, et la courageuse Mélusine compile le tout, j'ai hâte de voir ce que la liste finale donnera et en quoi consistera le beau challenge qui suivra sûrement ! Pour proposer vos listes et ainsi participer à cette noble entreprise, c'est PAR ICI, dépêchez-vous pendant qu'il est encore temps !

♦ Il y a maintenant un petit moment, j'ai reçu deux sacs du Livre de Poche : "Laissez-moi finir ma page", je l'ai eu en achetant Clarissa et Voyage dans le passé de Stefan Zweig (et hop, deux en plus dans la PAL). Quant à "Cet été je lis", cela fait 4 ans que je rêve de l'avoir (eh oui, si vous me croyez à l'abri de désirs futiles vous vous trompez ! :p), je n'ai pas réussi à me le procurer au moment où il était gratuit, mais enfin maintenant il est à moi, grâce à la magie d'Internet *_* ! (et de priceminister)

♦ Pour finir cet article fourre-tout, je tiens à mettre en avant deux petits gadgets qui sont déjà dans mes favoris mais qui passent peut-être un peu trop inaperçus : (cliquez sur les images)

Envie de lire des avis sur un livre que les blogolecteurs que vous connaissez n'ont pas lus ?
Le moteur de recherche personnalisé des blogs de lectures est là pour vous !
Testé et approuvé par votre humble serviteur !

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/moteurderecherchelitteraire.jpg
Plus aléatoire mais tout aussi intéressant, voici la blogroulette "blogs de lectures"
qui vous permet de découvrir en un clic de nouveaux blogs à l'infini
(non, pas à l'infini, mais enfin, plus de 770 blogs référencés, ça laisse rêveur...) !

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/blogroulette.gif

Ces deux gadgets très sympathiques ont été créés par Calepin, à qui j'en profite pour dire bravo et merci !

Mercredi 14 juillet 2010

http://a10.idata.over-blog.com/2/90/59/74/Photo0067.jpg

Yess !!! Chrestomanci, la valeureuse organisatrice, vient d'annoncer sur le blog officiel du Read-A-Thon la prochaine édition : cela se passera le week-end du 9 & 10 octobre 2010, en même temps que le RAT américain. Je me suis aussitôt inscrite, et j'espère bien que je pourrai faire le BIG-RAT !


Là, tous ceux qui ne savent pas encore (quoi ? est-ce possible ???) ce qu'est le Read-A-Thon regardent leur écran d'un air dubitatif, petit rappel donc : Le Read-A-Thon est un marathon de lecture qui consiste à lire pendant 12 heures ou 24 heures d'affilée (selon la formule choisie : mini ou big RAT) (et on prend les pauses qu'on veut bien sûr, c'est un jeu hein !), le tout dans la bonne humeur. J'ai déjà participé à la première édition 2010 du RAT, le 20 février, et ça a été une super-expérience pour moi, j'ai vraiment adoré et cela faisait un moment que j'avais hâte que le prochain soit annoncé ! *_*

Pour ceux qui ne connaissent pas encore et veulent en savoir plus, allez voir l'article où je présente le Read-A-Thon, et les deux articles qui rendent compte de ma première expérience : 1 heure avant le départ, et mon bilan du 1er RAT.


Tentés ? Alors n'hésitez pas et faites comme moi, offrez-vous un week-end entièrement livresque le 9 et 10 octobre !!!! Les inscriptions se font par mail auprès de Chrestomanci, filez donc sur le blog officiel ;) Et si cet évènement vous passionne autant que moi, parlez du Read-A-Thon autour de vous !

(et pour tous ceux qui pensent que la date est trop éloignée pour savoir déjà s'ils pourront y participer, mettez des post-its partout chez vous pour ne pas oublier cet évènement - les inscriptions sont possibles jusqu'au jour J)

Mercredi 21 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/Nadja.jpgQuatrième de couverture : Nadja est un récit autobiographique d'André Breton. Avec le ton neutre du « procès-verbal », du document « pris sur le vif », Breton rend compte « sans aucune affabulation romanesque ni déguisement du réel » des événements quotidiens survenus durant 9 jours entre lui et une jeune femme inconnue rencontrée le 4 octobre 1926 à Paris.

"J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre... J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.


Mon avis : Quelle lecture étrange. Il y a deux ans (je crois), j'avais emprunté ce livre, qui était en mauvais état, je n'ai rien compris à la première page que j'ai détestée et j'ai rendu ce livre. C'était donc non sans appréhension que j'ai de nouveau emprunté ce bouquin (dans une édition plus récente), et que je me suis relancée dedans.

Le titre et la quatrième de couverture nous font croire que cette femme, Nadja, est le centre de ce roman... ce qui n'est pas faux, sauf que sur 190 pages, Nadja n'apparaît qu'à la 71ème. Et autant dire que les 70 pages ont été difficiles pour moi.... surtout les dix premières. André Breton part dans des digressions (je ne sais pas pourquoi je dis "pars" car impossible de vraiment discerner le fil conducteur, tout ne m'a semblé être que des digressions, donc, ces réflexions peuvent-elles porter le nom de digressions ? Je ne sais pas.) J'ai saisi, en très gros, qu'il commençait par poser la question "qui suis-je ?", et, à partir de là, il se demande ce que cette question implique, etc, et j'ai été très souvent larguée. Au milieu de tout ça, on a quelques réflexions de critique littéraire, puis il évoque une pièce de théâtre, des relations qu'il a avec d'autres écrivains... le tout m'a semblé très mondain et incompréhensible. Je ne dis pas que tout cela est dénué d'intérêt : seulement, tout ces passages ne sont pas encore pour moi. Mais je persévère, je reste intriguée et j'espère qu'un jour, qui ne surviendra peut-être que dans quelques décennies, je relirai tout cela en ayant l'impression que c'est beaucoup plus clair.

Heureusement, l'apparition (enfin !) de Nadja a bien avivé mon intérêt pour ce livre. Tout ne s'est pas éclairci, loin de là, et encore fréquemment, André s'égare (ou plutôt, M'égare) dans des réflexions obscures pour moi, mais tant pis, je me suis accrochée et je me dis que ce flou donne aussi un certain charme au roman (mais est-ce un roman ?). Mais qui est Nadja ? Une inconnue qu'il va rencontrer par hasard à Paris, à plusieurs reprises... là, au moins, je me suis sentie presque l'égale de l'auteur, qui ne la connaissait pas avant  (lui qui auparavant ne cessait d'évoquer des choses qu'il semblait parfaitement maîtriser et qui m'étaient inconnues !) et nous fait connaître ses impressions sur elle.... nous les suivons tous les deux, tout le livre est régulièrement illustré de photographies des lieux parcourus, des personnalités dont il est question, d'affiches, de dessins...  et on essaie, nous aussi, de comprendre qui est Nadja, question peut-être un peu vaine puisqu'il s'agit d'une femme mystérieuse, fascinante, je ne saurais pas du tout comment la définir ni résumer sa relation avec André.

Même si je me suis très souvent sentie perdue, suite à la première apparition de Nadja je me suis laissée emporter par ma lecture, je me suis "décrispée" je dirais, et j'ai eu envie de noter de nombreux passages que j'ai trouvés très beaux (du coup j'ai noté les pages pour les retrouver après ^^)

Une lecture qui m'a déconcertée, dont j'ai bien du mal à parler de façon satisfaisante (mais de toute façon, parler d'un livre de façon satisfaisante, qu'est-ce que ça veut dire ?), mais qui m'a plongée dans une ambiance étrange et finalement, pas désagréables, malgré les 70 premières pages qui ont pour moi été assez pénibles. J'ai bien peur que cet avis ne vous décourage, et pourtant, je pense que cela vaut le coup de dépasser ces difficultés... d'autant plus que certaines personnes ont peut-être compris ce livre bien mieux que moi, qui suis passée forcément à côté de tant de choses que je ne désespère pourtant pas d'atteindre plus clairement un jour.... cette rencontre avec Nadja n'a pas été tout à fait manquée pour moi étant donné que certaines pages m'ont ravie et que le tout m'a perturbée, mais pour tout apprécier, c'est encore bien trop tôt pour moi. Pour l'heure, j'ai envie de continuer ma découverte à tâtons du surréalisme (dont je n'avais jusqu'à aujourd'hui qu'une connaissance théorique, en-dehors de quelques poèmes), peut-être avec L'Amour fou du même auteur ?

Quelques extraits :
"J'ai toujours incroyablement souhaité de rencontrer la nuit, dans un bois, une femme belle et nue, ou plutôt, un tel souhait une fois exprimé ne signifiant plus rien, je regrette incroyablement de ne pas l'avoir rencontrée."

"Je suis contraint d'accepter l'idée du travail comme nécessité matérielle (...). Que les sinistres obligations de la vie me l'imposent, soit, qu'on me demande d'y croire, de révérer le mien ou celui des autres, jamais. Je préfère, encore une fois, marcher dans la nuit à me croire celui qui marche dans le jour. Rien ne sert d'être vivant, le temps qu'on travaille."

"Qui étions-nous devant la réalité, cette réalité que je sais maintenant couchée aux pieds de Nadja, comme un chien fourbe ?"

"Ne pas alourdir ses pensées du poids de ses souliers."

"Toi qui fais admirablement tout ce que tu fais et dont les raisons splendides, sans confiner pour moi à la déraison, rayonnent et tombent mortellement comme le tonnerre."

Vendredi 23 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/lliiiissstes.jpgEnvie de faire le bilan de plusieurs listes qui me plaisent :

 
1) La liste des 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie.
Un gros livre qui vaut surtout le coup pour la sélection de romans du XXème siècle qu'il propose, ouvrage collectif, dirigé par Peter Boxall, avec la participation de Jean d'Ormesson, Peter Ackroyd... (environ 160 collaborateurs au total - étudiants, journalistes, chercheurs, écrivains...), je vous en avais déjà parlé ici, il y a 2 ans jour pour jour. A l'époque, j'avais lu 5,5% de cette liste.
=> Aujourd'hui = 89 livres lus soit 8,9 %


2) La Liste des 100 romans incontournables :
Liste établie par Pierre Vavasseur éditée en Librio, je vous en avais déjà parlé il y a un peu plus d'un an ici.
L'année dernière : 20% lu
=> Aujourd'hui : 26 %

3) La liste des 139 livres incontournables selon les Livraddictiens :
Une toute nouvelle liste que vous jugerez peut-être plus représentative et intéressante que les deux autres : liste compilée par Mélusine à partir de 78 mini-listes de 20 titres proposées librement par les membres du forum (topic qui a permis de la créer ici). La voici :

(Les nombres à droite indiquent le nombre de voix que chaque titre a recueilli / en gras, ceux que j'ai lus / soulignés, les titres qui sont dans ma PAL ou dans des Challenges / en italique, des livres que j'avais déjà prévus de lire un jour)

=> 85 lus sur 139 soit 61%
une dizaine dans ma PAL
...

(pour ceux que ça intéresse, un challenge à partir de cette liste est proposé ICI)

1    Rowling, JK    Harry Potter ( série)    47
2    Tolkien, J. R. R.    Le Seigneur des anneaux (série)    27
3    Austen, J.    Orgueil et préjugés    19
4    Brontë, E.    Les hauts de Hurlevent     15
5    Orwell, G.    1984    15
6    Saint-Exupéry    Le Petit Prince    15
7    Brontë, C.    Jane Eyre    14
8    Laclos, C.    Les Liaisons Dangereuses    14
9    Wilde, O.    Le portrait de Dorian Gray    13
10    Barjavel, R.    La Nuit des temps    12
11    Suskind, P.    Le parfum    12
12    Shakespeare    Roméo et Juliette    11
13    Christie, A.    Les dix petits nègres    11
14    Meyer, S.    Fascination / Twilight (série)    11

15    Vian, B.    L'écume des jours    11
16    Keyes    Des fleurs pour Algernon    10
17    Stoker, B.    Dracula    10
18    Rostand, E.    Cyrano de Bergerac    9

19    Mitchell    Autant en emporte le vent    9
20    Nabokov, V.    Lolita    9
21    Werber, B.    Les Fourmis (trilogie)    9
22    Zola, E.    Au bonheur des dames    9

23    Baudelaire, C.    Les Fleurs du mal    9
24    Lévi, P.    Si c'est un homme    8

25    Dumas, A.    Les trois mousquetaires    8
26    Herbert    Dune    8
27    Pagnol, M.    Souvenirs d'enfance    8
28    Pennac, D.    Saga Malaussène (Bonheur des ogres, M. Malaussène, Marchande de prose)    8
29    Voltaire    Candide    8
30    Franck, A.    Journal    7

31    Alcott, L. M.    Les quatre filles du Dr March    7
32    Dahl, R.    Charlie et la chocolaterie    7
33    Gavalda, A.    Ensemble, c'est tout    7

34    Hobb    L'assassin royal (série)    7
35    King, S.    La Ligne verte    7
36    Lee    Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur    7
37    Pullmann    A la croisée des mondes (série)    7
38    Schmitt, E.-E.    Oscar et la dame rose    7
39    Goscinny, R.    Astérix (série)    7

40    Barrie, JM    Peter Pan    6
41    Bottero    Le pacte des Marchombre (trilogie)    6
42    Bradbury, R.    Fahrenheit 451    6
43    Brown    Da vinci code    6

44    Chattam, M.    Trilogie du mal    6
45    Conan Doyle, A.    Sherlock Holmes (série): pref le chien des baskerville    6
46    Goodkind    L'épée de vérité (série)    6
47    Hugo, V.    Le dernier jour d'un condamné    6
48    Huxley, A.    Le meilleur des mondes    6
49    Kafka    La métamorphose    6

50    Larsson, S.    Millenium (série)    6
51    Maupassant    Une vie    6
52    Werber    Les thanatonautes    6
53    Zola, E.    Germinal    6
54    Barjavel    Ravage    5

55    Barrows & Shaffer    Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates    5
56    Briggs    Mercy Thompson (série)    5
57    Hugo, V.    Les Misérables    5
58    King    Shining    5
59    Lehane D.    Shutter Island    5
60    Lenteric    La nuit des enfants rois    5
61    Maupassant    Le Horla    5
62    Orwell, G.    La ferme des animaux    5
63    Schmitt, E.-E.    La part de l’autre    5
64    Pennac, D.    Comme un roman    5
65    Anouilh    Antigone    4

66    Asimov    Fondation    4
67    Auel    Les enfants de la terre (série)    4
68    Barjavel    L’enchanteur    4
69    Bottero    La Quête d'Ewilan (trilogie)     4
70    Brown    Anges et démon    4
71    Caroll    Alice au pays des merveilles    4
72    Cohen    Belle du Seigneur     4
73    Dahl, R.    Matilda    4
74    Eddings    La belgariade    4
75    Feist    Krondor (série)    4
76    Flaubert    Madame Bovary    4
77    Folett    Les piliers de la terre    4
78    Golden, A.    Geisha    4
79    Goscinny    Le petit Nicolas    4
80    Hickock, L. A.    L'histoire d'Helen Keller    4
81    London, J.    Croc-Blanc    4

82    Maupassant    Bel-Ami    4
83    Pratchett     Les Annales du Disque-Monde    4
84    Rice, A.    Entretien avec un vampire (et chroniques)    4
85    Steinbeck    Les Raisins de la colère    4
86    Steinbeck    Des souris et des hommes    4
87    Cocteau    La Machine infernale    3
88    Molière    Le médecin malgré lui    3
89    Molière    Dom Juan    3
90    Sartre    Huis-clos    3

91    Shakespeare    Othello    3
92    Shakespeare    Hamlet    3

93    Blackman    Entre chien et loup    3
94    Bottero    Les Mondes d'Ewilan (trilogie)    3
95    Camus    L'étranger    3
96    Claudel    La petite fille de monsieur Linh    3
97    Coben, H.    Ne le dis à personne    3
98    Coelho    L'Alchimiste    3

99    Collins, S    The Hunger Games (série)    3
100    Dick, P. K    Ubik    3
101    Dostoïevski    Crime et Châtiment    3
102    Du Maurier, D.    Rebecca    3
103    Eco    Le nom de la rose    3
104    Ellory    Seul le silence    3
105    Fforde    Thursday Next (série)    3
106    Gavalda, A.    L'échappée belle    3
107    Gemmell    Waylander    3
108    Homère    L'Illiade    3
109    Jacq, C.    Ramsès (série)    3
110    Kessel    Le Lion    3
111    King    Ca    3
112    Kundera    L'insoutenable légèreté de l'être    3
113    Lewis, R.    Pourquoi j'ai mangé mon père    3
114    Maupin, A.    Chroniques de San Francisco    3
115    Murail M. A.    Oh boy    3
116    Murail, M. A.    Simple    3
117    Nothomb    Hygiène de l'assassin    3
118    Nothomb    Métaphysique des tubes    3
119    Nothomb    Stupeur et tremblement    3
120    Orsenna    La grammaire est une chanson douce    3
121    Pef    Motordu    3

122    Sa, S.    La joueuse de go    3
123    Ségur, Ctesse   Les Malheur de Sophie, Les petites filles modèles, Les vacances,    3
124    Sije, D.    Balzac et la petite tailleuse chinoise    3

125    Simmons    Les Cantos d'Hypérion    3
126    Simmons    L'échiquier du mal    3
127    Stendhal    Le Rouge et le Noir    3
128    Verne    Le tour du monde en 80 jours    3

129    Verne    Voyage au centre de la terre    3
130    X    L'herbe bleue    3
131    Zafon, C. L.    L'ombre du vent    3

132    Zelazny    Le Cycle des Princes d'Ambre (série)    3
133    Zimmer Bradley, M    Les Dames du Lac (série)    3
134    Zola, E.    L'Assommoir    3
135    Zola, E.    Nana    3
136    Zusak    La voleuse de livres    3
137    Zweig    Le Joueur d'échecs    3
138    Zweig    La pitié dangereuse    3
139    Zweig    Lettre d'une inconnue    3


 Je n'ai pas envie de faire de challenge* à partir de ces listes,
que je trouve néanmoins très intéressantes
car bourrés d'idées de lectures souvent alléchantes....
Je continuerai à faire des bilans
pour évaluer ma progression de temps en temps.

*
comme j'ai tout de même envie d'améliorer au fil des ans mes "scores", il serait plus juste que je considère qu'il s'agit d'un challenge personnel et implicite ;)

Mercredi 28 juillet 2010


Quatrième de couverture : Dans l'Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d'épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles... et de saintes ruses. La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.

Mon avis :
Un roman historique que Maxence me conseille depuis trois ans, et qui est dans ma PAL depuis au moins deux, la taille de la bête (1050 pages dans mon édition) me faisait un peu peur, je dois l'avouer. Peur pour rien (comme d'hab') puisque ce pavé se lit vite et bien !

Le roman commence de façon un peu abrupte par le récit d'une pendaison, à la fin de laquelle la jeune femme enceinte du condamné maudit publiquement les notables responsables de cette exécution ; entrée en matière brutale mais qui nous plonge directement en plein Moyen Age ; le premier point fort de ce gros roman est à mon avis qu'il restitue bien les moeurs de l'époque ; attention, quand je dis qu'il "restitue bien", je ne suis pas historienne, je ne peux pas vous le garantir, mais j'aurais tendance à faire confiance à la quatrième de couverture qui nous assure que l'auteur "s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien.' Ce que je veux dire, c'est qu'on sent bien qu'il ne s'agit pas d'une histoire qui aurait pu être contemporaine qui aurait été implantée à cette époque pour faire joli ou original, non : les mentalités des personnages sont souvent bien différentes des nôtres, et la plupart des évènements découlent directement de l'époque où ils se déroulent, rien de tel ne pourrait se passer aujourd'hui (en Angleterre, en tout cas).

Les personnages les plus faibles sont à la merci des tyrans qui ont le pouvoir, mais rien de vraiment pathétique ni pessimiste puisqu'on les voit se battre pendant des années, d'abord pour survivre, ensuite pour mener à bien leur propres projets. A peu près tous les personnages se retrouvent confrontés à de gros ennuis à un moment ou à un autre, et même les plus puissants se retrouvent parfois en difficulté ! Aucun des personnages n'est vraiment à l'abri d'un coup du sort, et cette précarité constante rend possible des rebondissements phénoménaux, laisse de l'espoir dans les situations désespérées... misère comme gloire sont tour à tour extrêmes, et il s'agit donc d'une lecture riche en émotions. (j'ai retenu mes larmes suite à un évènement particulier qui m'a atterrée).

On apprend bien vite à suivre sans se perdre les destinées des personnages principaux : Tom le bâtisseur, Ellen la femme indépendante, Philip le prieur juste et énergique, Jack, Aliéna... ce roman est constitué de deux grandes parties (qui constituent des tomes séparés dans certaines éditions), intitulées "Ellen" et "Aliéna", qui contiennent chacune trois parties. A l'intérieur de chacune des parties, on suit en alternance (je ne pense pas que ces alternances soient tout à fait régulières, mais tout cela est soigneusement construit, cela ne fait aucun doute) la vie des différents personnages ; cette narration complexe (mais pas compliquée à suivre) permet au lecteur d'avoir une connaissance complète des personnalités des personnages et des évènements qui les concernent, et le changement fréquent de point de vue empêche toute lassitude. Le tout est très fluide, tout s'enchaîne très bien, et même si les personnages sont relativement nombreux, il est très facile de les repérer et de s'y retrouver vu qu'ils sont liés de façon logique : j'applaudis vraiment le talent de conteur de Ken Follet !

Que de louanges n'est-ce pas... et pourtant, même si j'ai grandement apprécié ma lecture, ce n'est pas un véritable coup de cœur pour moi (comment ça, je suis très exigeante ?). Si le style avait été une perle rare, un joyau d'originalité et de poésie, j'aurais pu véritablement adorer ce pavé. Mais, ce n'est pas vraiment le cas : certes, comme je l'ai dit c'est fluide, ça se lit bien, je n'ai pas à reprocher à l'auteur de grosses maladresses stylistiques, mais quand même, j'ai quelques réserves. Quand on est emporté dans l'action, pas de problème, tout va bien ; mais dans les moments de "pause", et je pense surtout aux scènes d'amour (sentimentales comme sexuelles), aïe aïe aïe. L'auteur n'hésite pas à nous asséner des métaphores éculées, et quand certaines expressions déjà vues se répètent, ça coince un peu pour moi, on tombe vite dans le mièvre et le banal !

Exemple qui m'a un peu navrée : "Elle l'aimait parce qu'il l'avait ramenée à la vie. Elle était comme une chenille dans un cocon et lui l'en avait tirée pour lui apprendre qu'elle était papillon.", et ça continue pendant encore un bon paragraphe comme ça.... Si ce genre de phrase ne vous choque pas, alors le style ne vous causera vraisemblablement pas de problème, mais perso ça m'a un plutôt gênée parfois... Je pense que si l'auteur avait passé une dizaine d'années de plus à la rédaction de cette œuvre pour fignoler chaque phrase, éviter tous les clichés etc, on aurait vraiment pu se retrouver face à un chef d'œuvre incontournable !

Autres réserve du même genre : certains personnages se ressemblent un peu trop ; si j'admire certaines analyses psychologiques en actes plutôt fouillées comme celle que Ken Follett fait au sujet de William Hamleigh, jeune homme frustré et amoureux qui devient au fil du temps un homme sanguinaire et sadique, j'ai été déçue de constater que les personnages d'Ellen et d'Aliéna étaient très similaires, j'aurais aimé qu'ils creusent leurs différences au lieu de se répéter ainsi....

=> En un mot, je suis un peu déçue par le style qui n'a pas été aussi travaillé que la structure, la narration du roman qui est elle très réussie, et pour cette raison je ne pense pas que je lirai la suite, Un monde sans fin (ou alors seulement dans plusieurs années) ; mais cette lecture restera un excellent souvenir pour moi malgré tout, car à travers une fiction elle nous apprend beaucoup de choses sur la vie au Moyen Age, et les ressorts romanesques sont très bien exploités pour nous offrir de longues heures d'évasion !

 
Lecture terminée le 20 juillet,
billet publié le 28 car c'est une Lecture Commune :
vous pouvez donc également allez voir les avis de
Frankie, Véro, Mlle Pointillés, Mam'zellebulle, Leyla...
En cliquant sur la couverture vous aurez accès à encore plus de chroniques ;)

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"A quoi servent les livres s'ils ne ramènent pas vers la vie, s'ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d'avidité ?" Henry Miller

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