Quatrième de couverture : Nadja est un récit autobiographique d'André Breton. Avec le ton neutre du « procès-verbal », du document « pris sur le vif », Breton rend compte « sans aucune affabulation romanesque ni déguisement du réel » des événements quotidiens survenus durant 9 jours entre lui et une jeune femme inconnue rencontrée le 4 octobre 1926 à Paris.
"J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre... J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.
Mon avis : Quelle lecture étrange. Il y a deux ans (je crois), j'avais emprunté ce livre, qui était en mauvais état, je n'ai rien compris à la première page que j'ai détestée et j'ai rendu ce livre. C'était donc non sans appréhension que j'ai de nouveau emprunté ce bouquin (dans une édition plus récente), et que je me suis relancée dedans.
Le titre et la quatrième de couverture nous font croire que cette femme, Nadja, est le centre de ce roman... ce qui n'est pas faux, sauf que sur 190 pages, Nadja n'apparaît qu'à la 71ème. Et autant dire que les 70 pages ont été difficiles pour moi.... surtout les dix premières. André Breton part dans des digressions (je ne sais pas pourquoi je dis "pars" car impossible de vraiment discerner le fil conducteur, tout ne m'a semblé être que des digressions, donc, ces réflexions peuvent-elles porter le nom de digressions ? Je ne sais pas.) J'ai saisi, en très gros, qu'il commençait par poser la question "qui suis-je ?", et, à partir de là, il se demande ce que cette question implique, etc, et j'ai été très souvent larguée. Au milieu de tout ça, on a quelques réflexions de critique littéraire, puis il évoque une pièce de théâtre, des relations qu'il a avec d'autres écrivains... le tout m'a semblé très mondain et incompréhensible. Je ne dis pas que tout cela est dénué d'intérêt : seulement, tout ces passages ne sont pas encore pour moi. Mais je persévère, je reste intriguée et j'espère qu'un jour, qui ne surviendra peut-être que dans quelques décennies, je relirai tout cela en ayant l'impression que c'est beaucoup plus clair.
Heureusement, l'apparition (enfin !) de Nadja a bien avivé mon intérêt pour ce livre. Tout ne s'est pas éclairci, loin de là, et encore fréquemment, André s'égare (ou plutôt, M'égare) dans des réflexions obscures pour moi, mais tant pis, je me suis accrochée et je me dis que ce flou donne aussi un certain charme au roman (mais est-ce un roman ?). Mais qui est Nadja ? Une inconnue qu'il va rencontrer par hasard à Paris, à plusieurs reprises... là, au moins, je me suis sentie presque l'égale de l'auteur, qui ne la connaissait pas avant (lui qui auparavant ne cessait d'évoquer des choses qu'il semblait parfaitement maîtriser et qui m'étaient inconnues !) et nous fait connaître ses impressions sur elle.... nous les suivons tous les deux, tout le livre est régulièrement illustré de photographies des lieux parcourus, des personnalités dont il est question, d'affiches, de dessins... et on essaie, nous aussi, de comprendre qui est Nadja, question peut-être un peu vaine puisqu'il s'agit d'une femme mystérieuse, fascinante, je ne saurais pas du tout comment la définir ni résumer sa relation avec André.
Même si je me suis très souvent sentie perdue, suite à la première apparition de Nadja je me suis laissée emporter par ma lecture, je me suis "décrispée" je dirais, et j'ai eu envie de noter de nombreux passages que j'ai trouvés très beaux (du coup j'ai noté les pages pour les retrouver après ^^)
Une lecture qui m'a déconcertée, dont j'ai bien du mal à parler de façon satisfaisante (mais de toute façon, parler d'un livre de façon satisfaisante, qu'est-ce que ça veut dire ?), mais qui m'a plongée dans une ambiance étrange et finalement, pas désagréables, malgré les 70 premières pages qui ont pour moi été assez pénibles. J'ai bien peur que cet avis ne vous décourage, et pourtant, je pense que cela vaut le coup de dépasser ces difficultés... d'autant plus que certaines personnes ont peut-être compris ce livre bien mieux que moi, qui suis passée forcément à côté de tant de choses que je ne désespère pourtant pas d'atteindre plus clairement un jour.... cette rencontre avec Nadja n'a pas été tout à fait manquée pour moi étant donné que certaines pages m'ont ravie et que le tout m'a perturbée, mais pour tout apprécier, c'est encore bien trop tôt pour moi. Pour l'heure, j'ai envie de continuer ma découverte à tâtons du surréalisme (dont je n'avais jusqu'à aujourd'hui qu'une connaissance théorique, en-dehors de quelques poèmes), peut-être avec L'Amour fou du même auteur ?
Quelques extraits :
"J'ai toujours incroyablement souhaité de rencontrer la nuit, dans un bois, une femme belle et nue, ou plutôt, un tel souhait une fois exprimé ne signifiant plus rien, je regrette incroyablement de ne pas l'avoir rencontrée."
"Je suis contraint d'accepter l'idée du travail comme nécessité matérielle (...). Que les sinistres obligations de la vie me l'imposent, soit, qu'on me demande d'y croire, de révérer le mien ou celui des autres, jamais. Je préfère, encore une fois, marcher dans la nuit à me croire celui qui marche dans le jour. Rien ne sert d'être vivant, le temps qu'on travaille."
"Qui étions-nous devant la réalité, cette réalité que je sais maintenant couchée aux pieds de Nadja, comme un chien fourbe ?"
"Ne pas alourdir ses pensées du poids de ses souliers."
"Toi qui fais admirablement tout ce que tu fais et dont les raisons splendides, sans confiner pour moi à la déraison, rayonnent et tombent mortellement comme le tonnerre."
"J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre... J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.
Mon avis : Quelle lecture étrange. Il y a deux ans (je crois), j'avais emprunté ce livre, qui était en mauvais état, je n'ai rien compris à la première page que j'ai détestée et j'ai rendu ce livre. C'était donc non sans appréhension que j'ai de nouveau emprunté ce bouquin (dans une édition plus récente), et que je me suis relancée dedans.
Le titre et la quatrième de couverture nous font croire que cette femme, Nadja, est le centre de ce roman... ce qui n'est pas faux, sauf que sur 190 pages, Nadja n'apparaît qu'à la 71ème. Et autant dire que les 70 pages ont été difficiles pour moi.... surtout les dix premières. André Breton part dans des digressions (je ne sais pas pourquoi je dis "pars" car impossible de vraiment discerner le fil conducteur, tout ne m'a semblé être que des digressions, donc, ces réflexions peuvent-elles porter le nom de digressions ? Je ne sais pas.) J'ai saisi, en très gros, qu'il commençait par poser la question "qui suis-je ?", et, à partir de là, il se demande ce que cette question implique, etc, et j'ai été très souvent larguée. Au milieu de tout ça, on a quelques réflexions de critique littéraire, puis il évoque une pièce de théâtre, des relations qu'il a avec d'autres écrivains... le tout m'a semblé très mondain et incompréhensible. Je ne dis pas que tout cela est dénué d'intérêt : seulement, tout ces passages ne sont pas encore pour moi. Mais je persévère, je reste intriguée et j'espère qu'un jour, qui ne surviendra peut-être que dans quelques décennies, je relirai tout cela en ayant l'impression que c'est beaucoup plus clair.
Heureusement, l'apparition (enfin !) de Nadja a bien avivé mon intérêt pour ce livre. Tout ne s'est pas éclairci, loin de là, et encore fréquemment, André s'égare (ou plutôt, M'égare) dans des réflexions obscures pour moi, mais tant pis, je me suis accrochée et je me dis que ce flou donne aussi un certain charme au roman (mais est-ce un roman ?). Mais qui est Nadja ? Une inconnue qu'il va rencontrer par hasard à Paris, à plusieurs reprises... là, au moins, je me suis sentie presque l'égale de l'auteur, qui ne la connaissait pas avant (lui qui auparavant ne cessait d'évoquer des choses qu'il semblait parfaitement maîtriser et qui m'étaient inconnues !) et nous fait connaître ses impressions sur elle.... nous les suivons tous les deux, tout le livre est régulièrement illustré de photographies des lieux parcourus, des personnalités dont il est question, d'affiches, de dessins... et on essaie, nous aussi, de comprendre qui est Nadja, question peut-être un peu vaine puisqu'il s'agit d'une femme mystérieuse, fascinante, je ne saurais pas du tout comment la définir ni résumer sa relation avec André.
Même si je me suis très souvent sentie perdue, suite à la première apparition de Nadja je me suis laissée emporter par ma lecture, je me suis "décrispée" je dirais, et j'ai eu envie de noter de nombreux passages que j'ai trouvés très beaux (du coup j'ai noté les pages pour les retrouver après ^^)
Une lecture qui m'a déconcertée, dont j'ai bien du mal à parler de façon satisfaisante (mais de toute façon, parler d'un livre de façon satisfaisante, qu'est-ce que ça veut dire ?), mais qui m'a plongée dans une ambiance étrange et finalement, pas désagréables, malgré les 70 premières pages qui ont pour moi été assez pénibles. J'ai bien peur que cet avis ne vous décourage, et pourtant, je pense que cela vaut le coup de dépasser ces difficultés... d'autant plus que certaines personnes ont peut-être compris ce livre bien mieux que moi, qui suis passée forcément à côté de tant de choses que je ne désespère pourtant pas d'atteindre plus clairement un jour.... cette rencontre avec Nadja n'a pas été tout à fait manquée pour moi étant donné que certaines pages m'ont ravie et que le tout m'a perturbée, mais pour tout apprécier, c'est encore bien trop tôt pour moi. Pour l'heure, j'ai envie de continuer ma découverte à tâtons du surréalisme (dont je n'avais jusqu'à aujourd'hui qu'une connaissance théorique, en-dehors de quelques poèmes), peut-être avec L'Amour fou du même auteur ?
Quelques extraits :
"J'ai toujours incroyablement souhaité de rencontrer la nuit, dans un bois, une femme belle et nue, ou plutôt, un tel souhait une fois exprimé ne signifiant plus rien, je regrette incroyablement de ne pas l'avoir rencontrée."
"Je suis contraint d'accepter l'idée du travail comme nécessité matérielle (...). Que les sinistres obligations de la vie me l'imposent, soit, qu'on me demande d'y croire, de révérer le mien ou celui des autres, jamais. Je préfère, encore une fois, marcher dans la nuit à me croire celui qui marche dans le jour. Rien ne sert d'être vivant, le temps qu'on travaille."
"Qui étions-nous devant la réalité, cette réalité que je sais maintenant couchée aux pieds de Nadja, comme un chien fourbe ?"
"Ne pas alourdir ses pensées du poids de ses souliers."
"Toi qui fais admirablement tout ce que tu fais et dont les raisons splendides, sans confiner pour moi à la déraison, rayonnent et tombent mortellement comme le tonnerre."