Quatrième de couverture : Dans Adolphe, un homme s'efforce de briser les chaînes d'une liaison amoureuse dans laquelle il s'est, comme malgré lui, fourvoyé. "... Un marivaudage tragique où la difficulté n'est point, comme chez Marivaux, de faire une déclaration d'amour, mais une déclaration de haine." (Stendhal.) Mais ce livre sèchement cruel brille de mille feux contradictoires. Chant de victoire d'un amant délivré d'une femme devenue encombrante, il est en même temps le champ clos où s'éprouve l'impossibilité de vaincre quiconque, si ce n'est soi-même. Adolphe, qui a trop durement tranché ses liens affectifs, est étrangement contraint de les retisser par l'écriture. Un travail de réparation se superpose au travail de la séparation, où le langage puise ses forces et s'épuise, incertain du rivage où la vérité s'offrira.
Adolphe s'inscrit dans la grande tradition des romans sentimentaux dans la lignée de La Princesse de Clèves et de Manon Lescaut.
Mon avis : très très bien écrit, même si j'ai eu du mal à m'attacher au héros au début ; un roman original qui ne sublime pas le sentiment d'amour, et qui le présente d'une façon qui change bien de ce qu'on a l'habitude de lire ! Ici l'amour est une prison, une source de malheurs, et les personnages sont tout aussi victimes de leur amour que de leur absence d'amour... on ne sait trop que penser de ce couple, qui plaindre, qui haïr, puisque les deux sont malheureux ? Un roman court, étonnant, et assez déprimant je dois dire !
Extrait : " C'est un affreux malheur de n'être pas aimé quand on aime ; mais c'en est un bien grand d'être aimé avec passion quand on n'aime plus."