Quatrième de couverture : " Noir et cher scélérat, à toute heure, je lis les Contes, depuis bien des jours ; j'ai bu le philtre goutte à goutte... Tu as mis en cette oeuvre une somme de Beauté extraordinaire. La langue vraiment d'un dieu partout ! Plusieurs de tes nouvelles sont d'une poésie inouïe et que personne n'atteindra : toutes, étonnantes." (Mallarmé à Villiers de l'Isle-Adam).
" J'ai connu un certain nombre d'hommes qui ne vivaient qu'aux cimes de la pensée, je n'en ai pas rencontré qui m'aient donné aussi nettement, aussi irrévocablement l'impression du génie." (Maurice Maeterlinck).
Mon avis : j'avais envie de lire ce recueil depuis qu'on avait eu une dissertation à faire sur "Véra", en seconde : cette nouvelle fantastique m'avait impressionnée. J'ai été d'abord un peu déçue de m'apercevoir que, sur 28 nouvelles, très peu (2-3) appartiennent en fait au registre fantastique ; sur un ton parfois oral, parfois très poétique, Villiers de L'Isle-Adam dénonce l'hypocrisie des hommes facilement manipulables, le pouvoir de l'argent, les dérives des progrès techniques ; il utilise beaucoup l'humour noir, l'ironie, plusieurs de ses nouvelles se présentent comme des apologues avec des chutes frappantes qui font froid dans le dos, et où l'on décèle une relative misanthropie de l'auteur. J'ai beaucoup apprécié son style, certaines nouvelles vont me marquer je pense ! ("Le Convive des Dernières Fêtes" m'a donné un cauchemar il y a deux nuits...). Seule la dernière nouvelle, "L'Annonciateur", m'a déplue, je l'ai trouvée trop descriptive et plutôt hermétique, elle m'a semblé indigeste... Enfin, ce recueil est très riche, je pense que je prendrai plaisir à le relire plusieurs fois dans ma vie !