Samedi 7 février 2009

Quatrième de couverture : April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d'une grande entreprise de machines électroniques mais, comme April, il se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre, certains qu'un jour, leur vie changera... Pourtant les années passent sans leur apporter les satisfactions d'orgueil qu'ils espéraient. S'aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s'aimer ? Se haïssent-ils sans se l'avouer ?... Quand leur échec social devient évident, le drame éclate.

Mon avis : L'histoire de ce couple d'américains qui se croient exceptionnels, "romanesques" j'ai envie de dire, et qui vont peu à peu réaliser qu'ils sont en réalité aussi médiocres que tous ceux qu'ils méprisent, m'a personnellement beaucoup touchée, comment ne pas se sentir touchée en effet par une histoire d'amour si réaliste (enfin ! à 2000 lieues des impossibles Fascination et cie!), et assez intéressante cependant pour faire l'objet d'un roman passionnant ! Ce roman, c'est l'histoire d'une gigantesque désillusion, le style est très vivant, la narration est entrecoupée de flash-back qui concernent tous les personnages, nos héros bien sûr mais aussi les personnages secondaires c'est-à-dire leurs voisins, ainsi chacun des personnages est vraiment fouillé, l'auteur a bien su saisir l'essence de chacun d'entre eux (voyez comme je suis tentée d'en parler : comme s'il s'agissait de personnes réelles !), le lecteur a toutes les clés en main pour comprendre à fond la situation, qui est tragique, bouleversante, et si réelle, ce roman est paru en 1960 et se déroule aux Etats-Unis mais il est si proche de nous cependant, nous vivons dans un monde d'apparences où les seuls personnes lucides sont considérées comme folles par le reste de la société... un livre excellent, à méditer longuement. Je ne suis pas prête d'oublier l'histoire terrible de Franck et d'April Wheeler !

Le film : (Les Noces Rebelles) excellent, à la hauteur du livre, je dirais même qu'il le sublime, qu'il éclaire certains passages qui ne m'avaient pas frappée à la lecture. Kate Winslet interprète le rôle d'April avec une justesse incroyable, j'ai eu l'impression que ce personnage avait été créé pour elle, je la trouve géniale ! J'ai lu le livre parce que j'avais l'intention de voir le film, je n'ai cessé de comparer les deux quand je l'ai enfin vu, et je n'ai pas été déçue ! Les deux ½uvres se complètent véritablement très bien, mais mon dieu lisez le livre avant !

Lundi 9 février 2009

Quatrième de couverture : Dès sa naissance, loin d'être un beau poupon joufflu, Benjamin Button ressemble à un vieillard voûté et barbu ! Ses parents découvrent peu à peu qu'il rajeunit chaque jour : de vieillard il devient un homme mûr, un jeune homme, un enfant... Bénédiction ou malédiction ?
Sous la fantaisie et la légèreté perce une ironie désenchantée qui place Fitzgerald au rang des plus grands écrivains américains.

Mon avis : l'idée de départ est étonnante, originale, et même si on comprend assez vite comment cela va finir, on lit avec plaisir cette nouvelle fantastique de 60 pages qui retrace une vie à l'envers, et cette inversion change tout le rapport au temps du personnage, et nous propose de considérer la vie autrement. J'ai été un peu déçue de la brièveté de la nouvelle, je pense que c'est un thème qui aurait pu être plus développé, j'ai hâte de voir le film, qui je pense va ajouter plein de détails et de péripéties...

Le film (fiche allociné) : est une adaptation très très (vraiment très) libre de la nouvelle, un beau film, un peu trop triste à mon goût mais qui vaut le coup...

Vendredi 13 février 2009

Quatrième de couverture : Le narrateur, cadre technique délocalisé en province à la suite d'un plan social, tente de s'intégrer à la vie de ses collègues d'entreprise. En vain... Son défaut ? Celui d'être seul, étrange et rempli de prévenances. Car dans ce monde dominé par les rapports de force et les stéréotypes, où même la féminité a perdu de son mystère, l'être doué de sensibilité ne peut que se sentir dépassé. Mais il ne renonce pas pour autant à partir à la rencontre des autres et de leur humanité enfouie. De sorte qu'aux instants de pure paranoïa vécue au contact de leur société vulgaire et agressive, succèdent des plages d'exploration onirique.
Une fable coupée au cordeau, à mi-chemin entre la parodie et le désenchantement, qui séduira par son ton à la fois poétique et décalé.
Par l'auteur de Le Beau Désordre (Autrement, 2000) et La Maison du faune (Phébus, 2006).

Mon avis : M. Poccioni a été mon professeur de français et mon professeur principal en classe de troisième. Je n'ai pas lu ses deux précédents livres mais ai été agréablement surprise par celui-ci, qui m'a rappelé Un homme qui dort_ de PEREC, mais ici on a un héros plus "réveillé" et qui cherche à s'intégrer tant bien que mal dans la société... J'ai retrouvé dans ce roman des réflexions de mon prof à propos des libraires, des chasseurs, des vendeurs... j'ai eu ainsi un peu l'impression de le reconnaître à travers son narrateur et j'ai trouvé ça touchant et amusant, étant donné en plus que je suis assez d'accord en général avec lui... le style n'est pas trop tarabusté (je ne sais pas pourquoi, j'avais peur de me retrouver face à un style pédant, alors qu'en fait ce n'est pas du tout le cas !), assez imagé, plein de sensations, agréable enfin :o) un très bon livre donc, court (90 pages), assez simple mais qui fait réfléchir, je l'ai d'ailleurs trouvé assez triste en fin de compte....

Extrait : "Je suis un homme du self-service et pratique une méfiance têtue pour toutes les races de vendeurs. Un bon vendeur est un vendeur si discret et si pâle qu'il est presque impossible de deviner qu'il est présent."

Samedi 14 février 2009

Quatrième de couverture : Héros à l'esprit guerrier jusque dans son discours amoureux, séducteur, maniant à la perfection le paradoxe et jouant à merveille sur l'ambiguïté des mots, Othello, Maure de Venise, se sert du langage comme d'une épée. Sa gloire suscite diverses réactions : Roderigo méprise "l'homme aux grosses lèvres", Désdémone est séduite par le récit de ses exploits en terres lointaines, qui fourmille d'évocations exotiques. Iago, lui, hait Othello. Que cette haine soit gratuite ou qu'elle soit le résultat d'une lucidité pragmatique, elle pousse Iago à tout détruire sur son passage. Metteur en scène machiavélique, manipulateur de l'ombre, il bat Othello sur son propre terrain, puisque c'est par le discours qu'il l'entraîne vers le meurtre. Le Maure, jaloux, boira les mots de son ennemi comme un poison pervers.

Mon avis : une pièce que je devais lire pour les cours, du coup j'ai eu du mal à me décider à la commencer, j'avais peur de trouver ça chiant, trop compliqué, ou de confondre les personnages (ma grande peur dès que je lis une pièce de théâtre !) Que de préliminaires inutiles puisqu'en vérité j'ai trouvé cette pièce supra-cool, pleine de vie, de violence, de mots qui cassent et qui ont la classe, vraiment ça déchire ^^ Iago est THE personnage, j'en suis quasi à me demander pourquoi la pièce s'appelle Othello, puisque c'est Iago qui manipule tout, et quelle ordure vraiment !!! J'ai très nettement préféré cette pièce à Roméo et Juliette _ par exemple.

En plus : je vais en voir une représentation le 20 février ! =D

Samedi 28 février 2009

Quatrième de couverture : "... Bien que je n'aie pas encore réussi à comprendre quel est le lien qui unit la vie que nous vivons et les livres que nous écrivons, je ne peux pas nier que Le jeu de l'envers ait une résonance autobiographique. Théâtre, Paradis céleste et Voix sont au contraire des histoires qui me furent racontées par d'autres. Ce qui m'appartient, c'est la façon de les raconter, qui fait que ces récits sont ces récits-là précisément et pas d'autres. Enfin, les autres récits sont nés spontanément en moi sans aucun lien apparent avec ce que je connaissais ou avais vécu. Mais tous, les uns comme les autres, sont liés à une découverte : le fait de m'être un jour aperçu, à cause des imprévisibles événements qui régissent notre vie, que quelque chose qui était "ainsi" était pourtant autrement. Ce fut une découverte qui me troubla. A la rigueur, on pourrait dire que ce livre a été dicté par l'étonnement. Par la peur, serait-il peut-être plus juste de dire. Le respect dû à la peur m'empêche de croire que l'illusion de la domestiquer par l'écriture éteigne la conscience, enfouie au fond de l'âme, qu'à la première occasion elle mordra à nouveau, suivant ainsi sa nature. "

Mon avis : Chacune de ces nouvelles nous plonge dans une ambiance, une culture particulière (quand ce n'est pas au Portugal, c'est en Italie, ou bien en Amérique du Sud) et toutes sont très énigmatiques, pleines de non-dits, avec à la fin des révélations fracassantes, qui remettent tout en question, mais en même temps très floues, peu explicites, ce qui fait qu'on a à peine terminé notre lecture qu'il nous semblerait intéressant de relire chaque nouvelle pour mieux la comprendre ; de plus certaines sont vraiment émouvantes. J'ai eu un véritable coup de foudre pour la nouvelle "Voix", j'ai également adoré "Les samedis après-midi" et "Lettre de Casablanca". Ce recueil m'a permis de découvrir Tabucchi, j'aimerais lire d'autres ½uvres de cet auteur !

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"La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté." François Mauriac

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