Mardi 6 octobre 2009

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Quatrième de couverture :
Minimalistes, fantastiques, provocateurs, ces quarante-huit « textes-clips » d’Etgar Keret sont autant de plongées dans un univers littéraire inédit. Ecrits en état d’urgence, le souffle coupé, ils se jouent de la vraisemblance, font exploser les représentations attendues, brouillent les pistes, et leur brièveté redoutable ne les rend que plus pates à embrasser l’inquiétante absurdité d’un monde à la dérive. L’écrivain israélien le plus insolent et le plus salutaire de sa génération a inventé en littérature une écriture fort singulière : celle de la violence instantannée, quotidienne, qu’accompagne toujours son antidote – une poignée de valeurs sans lesquelles notre planète finira par tourner sans nous.

Mon avis : il y a quelques mois, j’ai vu et adoré Le sens de la vie pour 9,99$, film d’animation en stop-motion réalisé par Tatia Rosenthal et qui s’inspire de plusieurs nouvelles tirées de ce recueil-ci, et d’un autre recueil intitulé Pipelines. J’ai été contente de retrouver dans ce recueil certains passages qui m’avaient ravie dans le film, et plus globalement, ce recueil et le film partagent le même esprit : la vision du monde que nous propose l’auteur est originale, empreinte de fantastique mais triste à la fois, tantôt charmante, mais le plus souvent désespérée, les idées des enfants cohabitent difficilement avec cel, les hommes sont victimes de compagnes finalement décevantes, incompréhensibles et cruelles, toujours insatisfaites… un monde étrange, plaisant à lire, les nouvelles s’enchaînent souvent de façon cohérente  (un thème, un objet abordé à la fin d’une nouvelle est  parfois l’élément déclencheur de la suivante) ; si bien que le tout forme un univers possible.



 

Voici la nouvelle éponyme, qui clôt le recueil :

« Quand on a une crise d’asthme, on manque d’air. Quand on manque d’air, on a du mal à parler. La phrase est bloquée par la quantité d’air qu’on peut sortir des poumons. C’est bien peu, environ trois à six mots. Çe n’est pas comme les gens sains qui sortent tous les mots accumulés dans leur tête, comme on sortirait des poubelles. Pendant une crise, quand quelqu’un vous dit « Je t’aime » ou « Je t’aime beaucoup », il y a une différence. Celle d’un mot. Et un mot c’est beaucoup, parce que ça peut être « s’asseoir », « Ventoline » ou même « ambulance ».

Mardi 20 octobre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/51YX8NFFX5LSS500.jpgQuatrième de couverture : J'aimais éperdument la Comtesse de ... ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. Elle était amie de Mme de T..., qui semblait avoir quelques projets sur ma personne, mais sans que sa dignité fût compromise. Comme on le verra, Mme de T... avait des principes de décence auxquels elle était scrupuleusement attachée.

Mon avis : un conte que je vais étudier dans le cadre de mon cours sur la littérature française du XVIIIème siècle. Il s'agit d'un conte libertin, mais le langage utilisé n'est pas du tout cru, il est au contraire "gazé". L'action est rapide, cela se lit très vite (mais certains de mes camarades ne sont pas du tout de mon avis), et ce qui fait surtout l'intérêt de ce conte, c'est le décalage entre le style... comment dire ? Très correct et délicat, et le contenu même du livre, complètement immoral... dans un univers assez proche de celui de la Princesse de Clèves, on voit une anecdote qui montre la légèreté des moeurs de certaines personnes de l'époque, et j'ai trouvé ce conte plutôt amusant à lire !

Deux versions sont proposées dans mon édition : la version de 1812, présentée en premier (la quatrième de couverture correspond à l'incipit de cette version), et la version de 1777, qui commence ainsi : "La comtesse de ... me prit sans m'aimer, continua Damon : elle me trompa. Je me fâchai, elle me quitta : cela était dans l'ordre. Je l'aimais alors, et, pour me venger mieux, j'eus le caprice de la ravoir, quand, à mon tour, je ne l'aimais plus."  Le héros est un peu plus ingénu dans la version de 1812, qui est également plus rythmée je trouve, mais à part ça, il n'y a presque aucune différence, ce qui m'a un peu déçue, j'espérais une plus grande divergence entre les deux versions, pourquoi pas une fin alternative ? ^^ quoiqu'il en soit, ça a été pour moi une lecture agréable, que je vous conseille si vous désirez connaître une courte œuvre libertine au style élégant.

Dimanche 25 octobre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lesenfantsdelaube.jpgQuatrième de couverture : Le premier roman de Patrick Poivre d'Arvor est un roman d'amour. D'amour fou entre deux adolescents. A l'écart de la comédie des adultes qu'ils récusent. Ils se jettent dans la plus belle et la plus émouvante des aventures... comme des oiseaux contre une vitre dans les couleurs de l'aube. Cette tendre et tragique histoire d'amour, chacun de nous l'a vécue - ou rêvée.

Mon avis : mouais... petit roman de 150 pages, j'ai lu la première moitié d'une traite et avec pas mal d'intérêt, je trouvais les personnages attachants, le début de leur relation, originale, j'ai été assez touchée par certains évènements dramatiques (au sens de pathétique) qui arrivent au début du roman, mais je me suis rapidement lassée, j'ai trouvé au bout d'un moment que le héros accordait une place trop importante au sexe, qu'il en parlait de façon répétitive, et la fin est tellement prévisible, que la dernière partie du roman m'a paru longue... et globalement, j'ai trouvé que cette histoire frisait souvent la niaiserie. Je l'aurais sans doute plus appréciée il y a quelques années, quand j'étais encore une adolescente amoureuse  qui aimait lire des histoires avec de très grands et beaux sentiments, car c'est surtout ce qu'on trouve dans ce livre-ci. C'est un livre que je ne vous déconseille donc pas, mais il n'a pas su me plaire aujourd'hui.

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"A quoi servent les livres s'ils ne ramènent pas vers la vie, s'ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d'avidité ?" Henry Miller

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
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