Mardi 20 octobre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/51YX8NFFX5LSS500.jpgQuatrième de couverture : J'aimais éperdument la Comtesse de ... ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. Elle était amie de Mme de T..., qui semblait avoir quelques projets sur ma personne, mais sans que sa dignité fût compromise. Comme on le verra, Mme de T... avait des principes de décence auxquels elle était scrupuleusement attachée.

Mon avis : un conte que je vais étudier dans le cadre de mon cours sur la littérature française du XVIIIème siècle. Il s'agit d'un conte libertin, mais le langage utilisé n'est pas du tout cru, il est au contraire "gazé". L'action est rapide, cela se lit très vite (mais certains de mes camarades ne sont pas du tout de mon avis), et ce qui fait surtout l'intérêt de ce conte, c'est le décalage entre le style... comment dire ? Très correct et délicat, et le contenu même du livre, complètement immoral... dans un univers assez proche de celui de la Princesse de Clèves, on voit une anecdote qui montre la légèreté des moeurs de certaines personnes de l'époque, et j'ai trouvé ce conte plutôt amusant à lire !

Deux versions sont proposées dans mon édition : la version de 1812, présentée en premier (la quatrième de couverture correspond à l'incipit de cette version), et la version de 1777, qui commence ainsi : "La comtesse de ... me prit sans m'aimer, continua Damon : elle me trompa. Je me fâchai, elle me quitta : cela était dans l'ordre. Je l'aimais alors, et, pour me venger mieux, j'eus le caprice de la ravoir, quand, à mon tour, je ne l'aimais plus."  Le héros est un peu plus ingénu dans la version de 1812, qui est également plus rythmée je trouve, mais à part ça, il n'y a presque aucune différence, ce qui m'a un peu déçue, j'espérais une plus grande divergence entre les deux versions, pourquoi pas une fin alternative ? ^^ quoiqu'il en soit, ça a été pour moi une lecture agréable, que je vous conseille si vous désirez connaître une courte œuvre libertine au style élégant.
Par dtc le Mardi 20 octobre 2009
Si tu as étudié ce livre, lit aussi La Lenteur de Kundera, tu seras surprise !
Par MeL le Mardi 20 octobre 2009
Oui je pense que je le lirai aussi, ou du moins j'en aurai un petit aperçu, un exposé sera fait sur La Lenteur dans ce même cours.
Par Raison-et-sentiments le Mercredi 21 octobre 2009
Ravie de revoir tes lectures !
Et d'ailleurs tu me donne envie de lire ce livre =D Ca me rappelle que j'ai la princesse de Clèves ici à lire !
Par citron-ciboulette le Mercredi 28 octobre 2009
Ma prof de français nous l'a fait acheter et lire en première, en nous interdisant avec un énorme sourire de lire les notes de la deuxième version (celle de 1777) ! Sans les notes, je n'aurais jamais deviné ce qu'il se passait entre le héros et la dame. Ceux qui n'ont pas compris que seules les notes de la version de 1777 contenaient les passages érotiques n'ont pas du tout compris en quoi le roman était libertin.
Par MeL le Mercredi 28 octobre 2009
Ah ouais ? Ayant lu la version de 1812 en premier, et ayant plus parcouru que lu ligne à ligne la version de 1777, je ne me suis pas aperçu qu'il y avait plus de passages "érotiques" dans la version de 1812, ça mériterait peut-être que je relise la version de 1777 avec plus d'attention alors, pour mieux voir les différences...
 

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