Lundi 3 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/407758630Ljpg.gifQuatrième de couverture : À la fin du XVIIIe siècle, un vallon ensommeillé sur les bords de l'Hudson où vit une paisible communauté d'origine hollandaise... La légende qui s'y colporte d'un fantômatique cavalier furieux vient à menacer la quiétude de ses habitants. On raconte qu'il décapite dans sa course folle tous ceux qu'il rencontre, et lui-même serait sans tête...
Sur un ton parodique, Washington Irving (1783-1859) brocarde un rêve américain qui tourne rapidement au cauchemar. La Légende du Cavalier sans tête constitue une surprenant mélange d'enchantement et de fantastique.
Tim Burton s'est approprié cet univers pour en donner une version très noire dans son film, Sleepy Hollow.


Mon avis : J'adore le film de Tim Burton et j'ai donc lu cette nouvelle de 70 pages par curiosité, pour voir quelles sont les différences entre le livre et le film, et j'ai été bien étonnée ! Le fait d'illustrer cette nouvelle avec une image du film n'a pas beaucoup de sens tant les deux oeuvres sont différentes ! Les personnages, tout comme l'intrigue, n'ont rien en commun ou presque : il n'y aucun meurtre, le Cavalier sans Tête a peu d'importance dans la nouvelle, Ichabod Crane n'est en aucun cas un détective moderne venu de New York, il n'est qu'un instituteur peureux vivant à Sleepy Hollow (qui est appelé "le Val Dormant"), Katrina n'est pas amoureuse de lui, etc. Je ne peux donc que saluer l'extrême inventivité de Tim Burton et des scénaristes !

Pour autant, loin de moi l'idée de déprécier la nouvelle de Washington Irving, qui a son intérêt, mais il est assez inutile d'essayer de la juger exclusivement sur la base d'une comparaison avec le film... autant l'univers de Burton est noir, autant la nouvelle nous laisse voir un univers, certes un peu étrange, mais surtout très pittoresque, avec une narration plutôt légère (l'auteur porte un regard assez ironique sur Ichabod lorsque celui-ci se met en tête de séduire Katrina...), et des descriptions savoureuses de paysages, de bons petits plats... et si la fin est assez sombre et nous laisse perplexe, la tonalité générale de la nouvelle est plutôt bucolique, avec ici et là quelques touches de merveilleux. Un style intéressant, j'aimerais lire d'autres œuvres de cet auteur que je ne connaissais absolument pas.

Lundi 3 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/51PXE1DCB5LSS500.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre O - 15ème livre lu <~
[ Matilda's Contest ]

Quatrième de couverture : Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule de Neige et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement :
" Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. " Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :
" Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres. "

Mon avis : Un livre tout simplement... effrayant ! Les animaux, ne supportant plus le joug des hommes, font la révolution, mais le nouveau régime, idéal au départ, devient progressivement une dictature, et tout cela est si crédible, si facilement transposable au monde des humains... mi-fable mi-science-fiction, ce livre, tout en étant divertissant et facile à lire, nous livre un message pessimiste et très frappant ! Court et culte, je le conseille à tous.... (j'ai même envie d'inciter mon petit frère de 13 ans à le lire, c'est dire...)

Samedi 8 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/hadrien.jpg
~> CHALLENGE ABC 2009, lettre Y - 16ème livre lu <~

Quatrième couverture : Marguerite Yourcenar trouva un jour cette phrase, dans la Correspondance de Flaubert : "Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc, Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été." Et l'auteur de Mémoires d'Hadrien ajoute : "Une grande partie de ma vie allait se passer à essayer de définir, puis à peindre, cet homme seul et d'ailleurs relié à tout." Traduit dans seize langues, salué par la presse du monde entier, Mémoires d'Hadrien n'a jamais cessé, depuis sa publication en 1951, d'entraîner de nouveaux lecteurs vers cet empereur du IIe siècle, "cet homme presque sage" qui fut, en même temps qu'un initiateur des temps nouveaux, l'un des derniers libres esprits de l'Antiquité.

Mon avis : J'ai mis du temps à le lire car les passages traitant strictement de la politique romaine ne m'ont que moyennement intéressée ; l'évocation du début du règne d'Hadrien m'a même franchement barbée... mais d'autres aspects de cette œuvre ont finalement largement compensé ce moment d'ennui ! L'illusion autobiographique est parfaite, et j'ai dû plusieurs fois me raisonner pour me souvenir qu'Hadrien n'est pas l'auteur de ce livre... J'ai apprécié la personnalité de cet empereur, son héllénisme, son humanisme, et sa lucidité. Et toutes les pages où il est question de son amour pour Antinoüs m'ont bouleversée, elles sont magnifiques !!! Je pense que c'est cet aspect qui me marquera le plus, personnellement... je vous conseille ce livre, quitte à sauter les passages les plus "historiques" qui peuvent ne pas plaire à tout le monde.


Citations : "Qu'est la volupté elle même, sinon un moment d'attention passionnée au corps ?"

"Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier les vertus qu'il n'a pas, et de négliger de cultiver celles qu'il possède."

Lundi 10 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lamiretrouve.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre U - 17ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Agé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigent idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence.
C'est en 1932 qu'a lieu cette rencontre, qui sera de courte durée, les troubles déclenchés par le vanue de Hitler ayant fini par gagner la paisible ville de Stuttgart. Les parents de Hans, qui soupçonnent les vexations que subit le jeune homme au lycée, décident de l'envoyer en Amérique, où il fera sa carrière et s'efforcera de rayer de sa vie et d'oublier l'enfer de son passé. Ce passé qui se rappellera un jour à lui de façon tragique.

Mon avis : J'ai apprécié la relation d'amitié qui unit Hans et Conrad, elle m'a rappelé celle, tout aussi touchante, qui est décrite dans Aliocha de Henri Troyat. Même si la dénonciation des horreurs de la Seconde Guerre Mondiale est au coeur du récit, elle reste à l'arrière-plan de la vie des protagonistes, c'est pourquoi ces personnages semblent si naturels, si réalistes : les deux amis ont leur univers à eux, peuplé de collections de pièces de monnaie,  de discussions littéraires enthousiastes... on sent bien que la politique ne fait pas partie de leurs préoccupations majeures ! Et ce n'est que très progressivement qu'on voit l'Histoire entrer dans leur vie pour tout détruire sur son passage... la fin m'a beaucoup touchée.

Lundi 10 août 2009

Quatrième de couverture : Bastien Balthasar Bux a douze ans. Orphelin de mère, élevé par un père absent, il s’évade de son quotidien grâce à sa passion pour la lecture. Un matin, il entre dans une librairie et dérobe un livre ancien. Un livre pas comme les autres, qui décrit un monde peuplé d’elfes et de monstres… Mais le Pays Fantastique est rongé par un mal étrange et vit une lente agonie. Un héros, Atréju, est nommé par la Petite Impératrice, souveraine incontestée, pour accomplir une grande quête: trouver un remède afin de sauver leur monde. Et voilà que Bastien, irrésistiblement, passe de l’autre côté du miroir et entre dans l’histoire, l’histoire sans fin…

Mon avis : Un livre merveilleux ! Au début, je n'étais guère convaincue par le personnage de Bastien, ses réactions et commentaires au fil de sa lecture me paraissaient plutôt enfantins... mais à partir du moment où il entre dans l'Histoire sans Fin, là ça devient palpitant ! En ce qui concerne le Pays Fantastique, j'ai beaucoup aimé les descriptions des diverses créatures qui le peuplent, tous très bizarres... on passe sans arrêt d'un aventure à l'autre, il y a beaucoup de rebondissements étonnants... j'ai été particulièrement séduite par cette idée de mélange, d'interaction entre le monde imaginaire et le monde réel, cela fait rêver sans qu'on tombe pour autant dans le manichéisme monde imaginaire = bien et monde réel = pas bien ; au contraire, l'influence du Pays Fantastique sur Bastien est ambiguë, tout n'est pas rose, et l'évolution de Bastien au cours de ses pérégrinations est plutôt effrayante !
En fait, en inventant ce monde magique où il se passe plein d'aventures passionnantes, l'auteur fait à la foi un éloge de l'évasion que procure la lecture, tout en nous rappelant de ne pas oublier en route la beauté du monde réel ! Un grand livre pour petits et grands (mais pas trop petits), très divertissant et plus profond qu'il n'y paraît...

A propos des films : j'ai déjà vu le 1er film il y a un certain temps, je l'avais trouvé très sympathique, les créatures magiques étaient bien représentées mais il me semble que le livre est bien plus riche que le film, qui ne couvre pas toute l'histoire (26 chapitres dans le livre, le film correspond aux 11 premiers si je ne me trompe pas)... Il faudrait que je le revoie !

Mardi 11 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/clezio.jpgQuatrième de couverture : Daniel ne parle presque pas et n'a pas d'amis. On dirait qu'il dort les yeux ouverts. Il a l'air de venir d'ailleurs. Il aurait pu s'appeler Sindbad le Marin, dont il a lu les aventures, le seul livre qu'il connaisse par cœur : son regard ne s'anime que lorsqu'on lui parle de mer et de voyages. Mais la mer, il ne l'a jamais vue. Alors, un jour de novembre, sans rien dire à personne, il s'en va pour ne plus jamais revenir...

Mon avis : une nouvelle poétique qui ressemble assez à Lullaby, du même auteur ; l'histoire d'un garçon passionné par la mer avant même de la connaître, fugue pour aller vivre auprès d'elle en solitaire, en harmonie avec la nature... les descriptions de la mer sont très belles, elle est considérée comme un personnage à part entière. Moi non plus, je ne connais guère la mer, et cette nouvelle me fait rêver, je l'avais déjà lue en cinquième, ma prof de français me l'avait conseillée et prêtée, à peu près en même temps que Lullaby.

La nouvelle qui suit, La Montagne du dieu vivant, raconte une histoire similaire, le héros est aussi un jeune garçon qui a soif de nature, il s'appelle Jon et décide d'escalader la montagne à côté de chez lui ; arrivé au sommet, il fait la rencontre d'un enfant mystérieux, une sorte de Petit Prince des montagnes... une nouvelle sympathique, mais j'ai nettement préféré la première, peut-être parce que je préfère la mer à la montagne, qu'elle m'intrigue plus; malgré les illustrations et les descriptions, je n'arrivais pas à imaginer cette montagne aussi bien que j'ai pu me représenter la mer de Daniel...

Mardi 11 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/jourssansfaim.jpgQuatrième de couverture / extrait : "Cela s'était fait progressivement. Pour en arriver là. Sans qu'elle s'en rende vraiment compte. Sans qu'elle puisse aller contre. Elle se souvient du regard des gens, de la peur dans leurs yeux. Elle se souvient de ce sentiment de puissance, qui repoussait toujours plus loin les limites du jeûne et de la souffrance. Les genoux qui se cognent, des journées entières sans s'asseoir. En manque, le corps vole au-dessus des trottoirs. Plus tard, les chutes dans la rue, dans le métro, et l'insomnie qui accompagne la faim qu'on ne sait plus reconnaître.
Et puis le froid est entré en elle, inimaginable. Ce froid qui lui disait qu'elle était arrivée au bout et qu'il fallait choisir entre vivre ou mourir."


Mon avis : Je commence à me demander pourquoi ça me passionne tellement, les livres qui parlent d'anorexie, je me demande si ça n'est pas un peu malsain, de s'intéresser autant à ça, pareil pour les livres qui parlent de la Seconde Guerre Mondiale, des camps...  mais est-ce le sujet de cet article ? Non. Alors passons.
J'aime décidément beaucoup le style de Delphine de Vigan, simple, mais captivant, à mes yeux en tout cas. Et ça m'a vraiment passionnée, de suivre la progression à l'hôpital de cette jeune fille, Laure, sa lente reprise de poids, ses amitiés avec d'autres malades, son "amour" pour son médecin... son envie de s'en sortir, mêlée à cette peur, cette impression dangereuse aussi, et qui existait aussi dans les autres livres parlant d'anorexie que j'ai lus (Petite, le Pavillon des enfants fous) cette impression dangereuse que la guérison correspond à un renoncement à un idéal....
Je me demande si ce livre est autobiographique, si cette dame à qui j'ai parlé au Salon du Livre, qui m'a tellement impressionnée que j'ai dû lui paraître ridicule, a vécu cela... ça n'a pas vraiment d'importance, de savoir si c'est autobiographique ou pas, mais je me le demande quand même...

Pour lire le premier chapitre, cliquer ici. (ce livre a d'abord été publié sous le pseudonyme de Lou Delvig)

Mercredi 12 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lemaladeimaginaire.gifRésumé : Même s'il peste contre le coût des soins, l'hypocodriaque Argan ne peut se passer des médecins. Il rêve pour sa fille d'un mari praticien, le pédant Diafoirus. Mais Angélique, qui aime Cléante, refuse son prétendant, au grand dam d'Argan qui veut la déshériter au profit de son hypocrite épouse Béline. Le Malade imaginaire exploite tous les procédés comiques de la farce et démontre le réel scepticisme de Molière envers les prétentions de la médecine de son époque.

Mon avis :
une pièce que j'ai appréciée, agréable à lire, la satire de la médecine que fait Molière est amusante, et montre bien l'audace dont il était capable !... je regrette un peu qu'on retrouve toujours plus ou moins les mêmes schémas, la dernière pièce que j'avais lue de cet auteur est l'Avare, et c'est un peu la même intrigue dans ces deux pièces : un père pas sympa, qui a un comportement ridicule et excessif et qui veut empêcher sa fille d'épouse l'homme qu'elle aime... cela dit, cette pièce garde quand même son originalité, non seulement grâce à la manière très vivante qu'a Molière de critiquer ce qui lui déplaît, mais aussi grâce à certains personnages savoureux, comme Toinette, la servante, et Béline, l'épouse intéressée... j'ai aussi beaucoup aimé le passage où les personnages parlent de Molière ^^ les intermèdes m'ont au début semblé inutiles, mais finalement je les ai bien aimés quand même, ils donnent une certaine profondeur à la pièce, et doivent prendre tout leur intérêt sur scène, comme le reste de la pièce d'ailleurs...

Citation : "Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies."

Jeudi 13 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/bruleevive.jpgQuatrième de couverture : Souad a dix-sept ans, elle est amoureuse. Dans son village comme dans beaucoup d'autres, l'amour avant le mariage est synonyme de mort. « Déshonorée », sa famille désigne son beau-frère pour exécuter la sentence.
Aux yeux de tous, cet homme est un héros. C'est ce que l'on appelle un « crime d'honneur ». Ce n'est en fait qu'un lâche assassinat. L'exécutant ne risque rien, il n'est presque jamais poursuivi, encore plus rarement condamné. Plus de cinq mille cas sont répertoriés chaque année dans le monde, bien d'autres ne sont jamais connus.
Atrocement brûlée, Souad a été sauvée par miracle. Elle a décidé de parler pour toutes celles qui aujourd'hui risquent leur vie. Pour dire au monde la barbarie de cette pratique. Elle le fait au péril de sa vie car l'atteinte à « l'honneur » de sa famille est imprescriptible.

Mon avis : Un livre bouleversant, qui nous fait vivre de l'intérieur la vie de ces femmes, qui nous montre une toute autre culture, une toute autre mentalité. Dans une première partie, Souad décrit, à travers de nombreux souvenirs un peu décousus, son quotidien avant le drame : des jours passés à travailler en esclave, ponctués par de régulières humiliations et autres atrocités causées par les hommes de sa famille, les espoirs qu'elle place dans le mariage... après la découverte de sa grossesse et sa terrible conséquence, le récit est repris par Jacqueline, la femme de l'association Terre des hommes qui l'a sauvée, alors que Souad est entre la vie et la mort. La dernière partie du livre est consacrée à la reconstruction en Europe de la jeune femme ; j'ai d'abord beaucoup apprécié le fait qu'on sache ce qui lui arrive après, mais finalement j'ai trouvé ce passage trop long à mon goût, les passages détaillés concernant ses relations avec ses filles notamment m'ont paru un peu superflus, et le style m'a semblé à la fin plus relâché, plus familier qu'au début... mais malgré cette réserve, j'estime que le message que nous délivre ce témoignage est d'une importance telle que je vous en recommande vraiment la lecture ! Ce livre nous rappelle de façon crue et efficace le sort réservé à de nombreuses femmes...

Vendredi 14 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/maintenantquilfaittoutletempsnuitsurtoi.jpgQuatrième de couverture : "Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la
vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?"

Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 mètres, "docteur en ombrologie", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur... Il le fera grandir.
Mathias Malzieu nous entraîne dans un monde onirique, intimiste et poignant, dans la lignée d'un Lewis Carroll ou d'un Tim Burton.

Mon avis :  J'avais déjà lu La Mécanique du cœur du même auteur, et j'ai retrouvé avec un grand plaisir son style si caractéristique, poétique, plein d'images étonnantes et nouvelles, un délice ! Ce livre mêle de façon très spéciale une très grande tristesse, face à cette douleur on se sent très vulnérable... et un humour, une tendresse apportée par le géant Jack, un personnage extraordinaire ! Il ne s'agit pas d'humour noir, mais d'un humour salvateur,surgi des larmes, pour continuer à vivre malgré tout... et la vision fantastique du monde des morts, des ombres etc, que nous livre l'auteur, est inédite et s'éloigne bien des clichés habituels... avant de lire ce roman, je connaissais déjà l'album Monsters in love de Dionysos (Mathias Malzieu est le chanteur de ce groupe), et on trouve beaucoup de ponts entre le livre et l'album (notamment la chanson Giant Jack)

Vendredi 14 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/ravage.jpgQuatrième de couverture / extrait : "De l'autre côté de la Seine une coulée de quintessence enflammée atteint, dans les sous-sols de la caserne de Chaillot, ancien Trocadéro, le dépôt de munitions et le laboratoire de recherches des poudres. Une formidable explosion entrouvre la colline. Des pans de murs, des colonnes, des rochers, des tonnes de débris montent au-dessus du fleuve, retombent sur la foule agenouillée qui râle son adoration et sa peur, fendent les crânes, arrachent les membres, brisent les os. Un énorme bloc de terre et de ciment aplatit d'un seul coup la moitié des fidèles de la paroisse du Gros-Caillou. En haut de la Tour, un jet de flammes arrache l'ostensoir des mains du prêtre épouvanté."

Mon avis : Oh la vache... le genre de livre dont on ne sort pas indemne... nous sommes en France, en 2052. Les machines régissent le monde des hommes, qui ne peuvent plus s'en passer. Un jour, brusquement, il n'y a plus d'électricité. Panique, tout s'écroule, c'est la fin du monde... on suit alors un petit groupe de survivants qui cherche le salut dans la fuite, l'exil... un livre très fort, leur exil n'a rien d'une partie de campagne, c'est très dur, très réaliste du coup, et ça fait peur... la fin m'a déboussolée, je ne suis pas tout à fait convaincue par le nouveau monde qu'ils essaient de recréer... alors quoi ? L'humanité serait-elle vouée à sa perte, quelle que soit la voie qu'elle cherche à suivre ? Un formidable roman d'anticipation en tout cas, peuplé de personnages héroïques, d'autres plus faibles, et l'amour n'y est pas absent...

Samedi 15 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lodge.jpgQuatrième de couverture : Du rire aux larmes, c'est tout un éventail de son art de conteur que David Lodge nous offre. L'auteur, dans une introduction passionnante, situe ces nouvelles, écrites entre 1966 et 1992, en relation à la fois avec sa vie et avec ses romans. Trois histoires d'hiver et trois histoires d'été, typiquement "lodgiennes".

Mon avis : Ce petit recueil de 6 nouvelles m'a bien plu : certaines évoquent des vacances de personnes tout à fait "normales", couple adulte qui découvrent le monokini en France ("l'hôtel des paires et de l'impair") ou quatuor d'adolescents qui s'éveillent à la sexualité dans les années 50 ("sous un climat maussade") à qui il arrive des anecdotes amusantes, et en tout cas très réalistes ; trois autres nouvelles mettent en scène des personnages d'enfants : "mon premier job", "l'avare" (où il est question de feux d'artifices) et "pastorale" (où un jeune voudrait profiter de la mise en scène d'un spectacle organisé au sein d'une association religieuse pour sortir avec une fille) ; autour de ces personnages banals et sympathiques, sont narrées des épisodes frappants de leur vie, ou des anecdotes amusantes ou fâcheuses, souvent les deux à la fois - anecdotes fréquemment liées à la sexualité, sans que cela soit le sujet principal de la nouvelle la plupart du temps - et tout cela est très réaliste et agréable à lire ; la nouvelle éponyme du recueil, "l'homme qui ne voulait plus se lever", est différente des autres, plus sombre, puisqu'il s'agit d'un homme renonce à la vie ; mais la chute tragi-comique rattache finalement cette nouvelle au ton du reste du recueil. Des nouvelles bien sympathiques qui me donnent envie de partir à la découverte des autres oeuvres de cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler auparavant.

Dimanche 16 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/assis.jpgQuatrième de couverture : Une anthologie de contes et de chroniques du grand auteur brésilien, choisis pour présenter le cheminement philosophique de l'auteur: depuis la « Théorie du médaillon », manuel à l'usage. des arrivistes, jusqu'au « Miroir » qui révèle l'absence de moi, en passant par le cynisme et l'égoïsme. On découvre l'humour noir et décapant de sa vision du monde à travers quelques histoires bien racontées.

Mon avis : un livre que j'étais censée lire pour les cours mais que je ne lis que maintenant. Dans toutes ces nouvelles, il est question de l'individu en rapport avec le reste du monde, avec la société qui l'entoure ; ainsi, on lit des histoires de foules manipulées par des discours aussi brillants que mensongers, de gens qui deviennent orgueilleux car on parle d'eux dans le journal, de personnes incapables de rester seules... en tout, douze nouvelles, souvent ironiques, variées et agréables à lire, mes préférées sont peut-être "dernier chapitre", où un homme malchanceux expose les raisons de son suicide imminent, et "des idées de canari". En fait j'ai passé un bon moment, mais je ne sais pas si toutes les nouvelles vont vraiment me marquer (mais pour certaines, je suis sûre que oui). Comme je suis dans ma période "j'aime pas les gens", j'ai tendance à être assez en accord avec la vision du monde que nous propose l'auteur...

Mardi 18 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lanouvellerevee.jpgQuatrième de couverture : « Je ne sais chanter d'autre chant que celui trop familier de l'amour, du jeu et de la mort », écrivait Arthur Schnitzler. Exemplaire de cette triple obsession, La Nouvelle rêvée, chef-d'œuvre d'érotisme et de fantastique achevé en 1925 après une genèse de dix-sept ans, fascina Stanley Kubrick qui s'en inspira pour son dernier film Eyes wide shut. A Vienne durant le carnaval, Fridolin, qui est médecin, est appelé au chevet d'un mourant. Après la mort de son patient, il se trouve entraîné dans une soirée masquée. Mots de passe, femmes voilées, musique suave... tout concourt au mystère et au sentiment d'irréalité. De son côté, dans la même nuit, Albertine, son épouse, va vivre en rêve des aventures analogues empreintes d'une trouble sensualité. Entre les songes pervers de la femme et les transgressions « vraies » de l'homme, la réalité clignote et se trouble.

Mon avis : une nouvelle d'une centaine de pages que j'ai eu envie de lire, d'une part parce que j'adore le film Eyes wide shut et que j'étais donc curieuse de lire l'œuvre qui l'a inspiré,et d'autre part parce que j'ai déjà lu Mademoiselle Else d'Arthur Schnitzler et ça m'avait beaucoup plu. Je pensais qu'il y aurait plus de différences entre les deux œuvres, mais en fait le film est assez fidèle à la nouvelle, certains éléments de l'intrigue ont été modifiés, plus développés, et le cadre spatio-temporel a été changé, et le livre, même s'il est considéré (dixit la quatrième de couverture) comme un "chef d'oeuvre d'érotisme et de fantastique", il est quand même bien plus soft que le film, où l'on voit de façon bien plus explicite ce qui se passe... le style du livre est assez "classe", il n'y a aucune description crue, toutes les scènes où il est question de sexe sont évoquées de façon plus suggestive... c'est une autre manière de montrer les choses, qui est tout aussi intéressante, puisqu'il est plutôt fait appel à l'imagination du lecteur.
J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle, car, tout en étant replongée dans l'atmosphère de Eyes wide shut, j'ai eu accès aux pensées du mari, Fridolin, on sent bien sa fragilité, son côté paumé, et c'est peut-être un plus par rapport au film (même si dans le film aussi, on sent bien quel est l'état d'esprit du mari !) Et, dans le livre comme dans le film, l'énigme qui entoure la fameuse soirée n'est pas véritablement résolue, j'ai apprécié que cette part de mystère soit conservée, tout expliquer aurait été dommage... Deux œuvres qui se complètent et que je vous recommande !

Mardi 18 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/laviedevantsoi.jpg
COUP DE COEUR !
!!


Quatrième de couverture : Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que " ça ne pardonne pas " et parce qu'il n'est " pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur ". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son " trou juif ", elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré " des peuples à disposer d'eux-mêmes " qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
 

Mon avis : avant de commencer ma lecture, j'ai lu la quatrième de couverture, et elle m'a énervée, j'ai pensé, rhaaa, j'aime pas ces quatrièmes de couverture qui racontent tout ! Sauf qu'en fait, elle ne raconte pas grand-chose. Parce qu'à moins de lire le livre, difficile de savoir, de comprendre l'amour de Momo pour madame Rosa, difficile de comprendre qui ils sont, tous les deux, lui, petit garçon qui raconte le monde avec ses mots, ses yeux à lui, avec sa logique particulière, mais que je serais incapable de juger, je ne me verrais pas lui dire qu'il a tort, qu'il se trompe... et madame Rosa, vieille femme réchappée d'Auschwitz, ancienne prostituée, qui cache un portrait d'Hitler sous son lit, et qui le ressort quand ça va mal, parce que "ça lui fait un souci de moins". (je rechercherai la citation exacte).... et puis, les voisins, les autres mômes... Monsieur Hamil, l'ami de Victor Hugo...

Ce livre m'a foutu une grande claque, une plus grande claque encore que Ravage lu il y a quelques jours, parce que Ravage parle du destin du monde entier, et le monde entier, que vaut-il comparé à ces deux-là ? J'ai du mal à me défaire de la fin, je me dis que si je pleurais un bon coup peut-être que ça irait mieux, mais ça ne vient pas... vraiment, je n'ai pas eu l'impression de lire cet après-midi, j'étais vraiment avec eux, au début, j'ai beaucoup souri, j'étais étonnée, et après.... La vie devant soi fera désormais probablement partie des livres que je citerai quand on me demandera quels sont "mes livres préférés"....

Extraits : Cliquez ici pour lire le début, et , pour lire un passage que j'ai particulièrement aimé, et qui vous donne une idée du style...

<< Page précédente | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | Page suivante >>

"La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver." Jean Guéhenno

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
Créer un podcast