Sur un ton parodique, Washington Irving (1783-1859) brocarde un rêve américain qui tourne rapidement au cauchemar. La Légende du Cavalier sans tête constitue une surprenant mélange d'enchantement et de fantastique.
Tim Burton s'est approprié cet univers pour en donner une version très noire dans son film, Sleepy Hollow.
Mon avis : J'adore le film de Tim Burton et j'ai donc lu cette nouvelle de 70 pages par curiosité, pour voir quelles sont les différences entre le livre et le film, et j'ai été bien étonnée ! Le fait d'illustrer cette nouvelle avec une image du film n'a pas beaucoup de sens tant les deux oeuvres sont différentes ! Les personnages, tout comme l'intrigue, n'ont rien en commun ou presque : il n'y aucun meurtre, le Cavalier sans Tête a peu d'importance dans la nouvelle, Ichabod Crane n'est en aucun cas un détective moderne venu de New York, il n'est qu'un instituteur peureux vivant à Sleepy Hollow (qui est appelé "le Val Dormant"), Katrina n'est pas amoureuse de lui, etc. Je ne peux donc que saluer l'extrême inventivité de Tim Burton et des scénaristes !
Pour autant, loin de moi l'idée de déprécier la nouvelle de Washington Irving, qui a son intérêt, mais il est assez inutile d'essayer de la juger exclusivement sur la base d'une comparaison avec le film... autant l'univers de Burton est noir, autant la nouvelle nous laisse voir un univers, certes un peu étrange, mais surtout très pittoresque, avec une narration plutôt légère (l'auteur porte un regard assez ironique sur Ichabod lorsque celui-ci se met en tête de séduire Katrina...), et des descriptions savoureuses de paysages, de bons petits plats... et si la fin est assez sombre et nous laisse perplexe, la tonalité générale de la nouvelle est plutôt bucolique, avec ici et là quelques touches de merveilleux. Un style intéressant, j'aimerais lire d'autres œuvres de cet auteur que je ne connaissais absolument pas.