Quatrième de couverture : Usbek, un grand seigneur persan intelligent et désabusé, accompagné de son jeune ami Rica, plus malléable et enthousiaste, vient à Paris afin de découvrir les secrets et l'art de vivre du monde occidental. Les mœurs, les caractères, les types sociaux, le décor et la vie - tout les surprend et les pousse au parallèle avec leur propre monde. Puis, une fois surmonté le premier désarroi, cette société nouvelle révèle peu à peu ses fondements et ses lois, mais également ses drames. L'étranger d'abord étonné devient observateur politique, philosophe et quasi-sociologue avant l'heure : " Comment peut-on être persan ? " Si dès leur parution en 1721, les Lettres persanes rencontrent un considérable succès, c'est qu'au-delà du roman par lettres ce livre étrange et neuf est une chronique politique en même temps qu'un journal de voyage. C'est aussi un essai de morale, mais convenons qu'en Montesquieu le moraliste est gai, et que le ton de ses lettres est volontiers narquois. Voltaire, ainsi, a pu juger que, dans cet " ouvrage de plaisanterie ", " plein de traits annoncent un esprit plus solide que son livre ". En réalité, le livre est aussi solide que l'esprit car la leçon du roman est que l'impertinence est libératrice : l'écrivain accepte le monde où il vit, mais refuse d'en être la dupe.
Mon avis : difficile de juger cette lecture en la réduisant à une seule impression : autant certaines lettres m'ont beaucoup touchée, intéressée, fait sourire, autant d'autres m'ont laissée froide, je ne pense pas non plus les avoir toutes comprises ! Disons qu'en général, j'ai préféré les lettres parlant des femmes, des défauts des hommes, de la société en général, à celles traitant de politique et de religion ; j'ai admiré les arguments qu'a exposé l'auteur, notamment au sujet de la liberté des femmes ; jusqu'ici je n'avais réussi à envisager des arguments positifs justifiant la séquestrations de femmes dans des sérails, et même si je juge encore maintenant cette pratique assez ignoble, je me rends compte qu'il y a bien des façons différentes de voir les choses, au cours de ma lecture j'ai maintes fois été étonnée ; toutes les lettres parlant du sérail m'ont vraiment passionnée, en fait ! Il y a 150 lettres en tout, qui restent brèves (rarement plus de deux-trois pages, celles qui sont plus longues contiennent des histoires, des anecdotes la plupart du temps légères et divertissantes) ; on passe d'un sujet à l'autre sans transition, c'est donc très varié, il y a pas mal de destinataires différents, vers la fin je peinais un peu, finissant par trouver tout cela un peu décousu, étant lassée par certains sujets ; je pense que je relirai les Lettres Persanes quand j'aurai fini mes études, en étalant cette lecture sur plus longtemps, pour mieux savourer chaque lettre et ne pas avoir une impression de "saturation" vers la fin.