Quatrième de couverture / extrait :
"- Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâché, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir."
Mon avis : je maudis la personne qui a possédé ce livre avant moi et qui a cru utile d'annoter sur la première page son propre commentaire : "très démodé et médiocre", car cette critique lapidaire est tout à fait opposée à ce que j'ai ressenti à la lecture de ce chef d'½uvre ! C'est intense, riche, long comme une vie, c'est plein d'une rage violente, un peu dure à supporter parfois c'est vrai, il y a bien des passages où je me suis sentie submergée, où j'ai pensé avec effroi : "mais comment peut-on écrire ça ?" tout en admettant en même temps qu'on pouvait trouver de la vérité dans toutes ces pensées, toutes ces sensations crachées à la gueule du lecteur, sans pudeur. Le héros de ce livre, Bardamu, se distingue particulièrement... par son absence d'héroïsme, sa lâcheté, sa passivité face à ce monde horrible qu'il met face à nous. J'ai bien envie de dire qu'il sait voir la merde partout, je me souviens notamment avoir été surprise par certains détails, qui pourraient sembler insignifiants mais que j'ai trouvé au contraire très significatifs, comme cette minuscule anecdote du chien qui pisse sur le kiosque à journaux sans être vu de personne d'autre que le narrateur... narrateur qu'on suit dans toutes ses aventures, qui sont nombreuses et imprévues : en France pendant la première Guerre Mondiale, en Afrique, aux Etats-Unis, en banlieue parisienne, à Toulouse... et partout c'est la même horreur, la même "nuit", même si elle est traversée de temps à autre par quelques rayons de soleils furtifs... et quel style surtout, quel ton, personnel, rebelle, fou, génial !!!! J'ai adoré ce livre, et pourtant j'ai dû prendre des notes tout le long de ma lecture (je dois faire une dissertation dessus, ça m'épouvante), ce qui est assez contraignant. Lisez-le !
"- Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâché, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir."
Mon avis : je maudis la personne qui a possédé ce livre avant moi et qui a cru utile d'annoter sur la première page son propre commentaire : "très démodé et médiocre", car cette critique lapidaire est tout à fait opposée à ce que j'ai ressenti à la lecture de ce chef d'½uvre ! C'est intense, riche, long comme une vie, c'est plein d'une rage violente, un peu dure à supporter parfois c'est vrai, il y a bien des passages où je me suis sentie submergée, où j'ai pensé avec effroi : "mais comment peut-on écrire ça ?" tout en admettant en même temps qu'on pouvait trouver de la vérité dans toutes ces pensées, toutes ces sensations crachées à la gueule du lecteur, sans pudeur. Le héros de ce livre, Bardamu, se distingue particulièrement... par son absence d'héroïsme, sa lâcheté, sa passivité face à ce monde horrible qu'il met face à nous. J'ai bien envie de dire qu'il sait voir la merde partout, je me souviens notamment avoir été surprise par certains détails, qui pourraient sembler insignifiants mais que j'ai trouvé au contraire très significatifs, comme cette minuscule anecdote du chien qui pisse sur le kiosque à journaux sans être vu de personne d'autre que le narrateur... narrateur qu'on suit dans toutes ses aventures, qui sont nombreuses et imprévues : en France pendant la première Guerre Mondiale, en Afrique, aux Etats-Unis, en banlieue parisienne, à Toulouse... et partout c'est la même horreur, la même "nuit", même si elle est traversée de temps à autre par quelques rayons de soleils furtifs... et quel style surtout, quel ton, personnel, rebelle, fou, génial !!!! J'ai adoré ce livre, et pourtant j'ai dû prendre des notes tout le long de ma lecture (je dois faire une dissertation dessus, ça m'épouvante), ce qui est assez contraignant. Lisez-le !