Lundi 15 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/deuxjoursatuer.jpgChallenge ABC 2010, 6ème livre lu ♦

Quatrième de couverture :
Rien à dire sur la vie d'Antoine Méliot. Il a une femme ravissante, trois enfants magnifiques, des amis fidèles, une maison dans les Yvelines meublée avec goût, une cuisine équipée et un métier bien payé. Tout ça vous pose un quadragénaire en début de quarantaine. Rien à dire sur la vie d'Antoine Méliot, sinon qu'en ce mois d'octobre, il s'est donné un week-end pour saboter son bonheur : non seulement l'amour fou qui l'unit à sa femme et à ses enfants, mais aussi les liens sacrés qu'il entretient de longue date avec ses meilleurs amis. Deux jours, en vérité, pour détruire une existence. On se demande quelle part peut avoir Marion, ancien amour de lycée, dans ce comportement dément; quelle part, aussi, revient à "l'araignée noire" qu'il nourrit en lui depuis l'enfance et dont il sait qu'un choc violent peut la réveiller.

Ce roman dérangeant, au style aiguisé, brosse avec lucidité le portrait d'un homme qui va au bout de ce qu'il est.

Mon avis : Au début, je n'étais pas très convaincue par le style, je trouvais que l'auteur s'attardait un peu trop sur certains passages (le moment où il rentre chez lui par exemple, quand il n'ose pas encore parler à sa femme), qu'on s'apitoyait un peu trop sur le narrateur... on sent que quelque chose de terrible couve, on ne sait pas encore exactement quoi, on attend que tout explose, et ça met un peu de temps à venir à mon goût. L'explosion survient, et s'étire, la majeure partie du livre est bien flippante, on se demande jusqu'où il va aller, comment ça va finir, comme les autres personnages, nous sommes les spectateurs impuissants de la violence déchaînée du héros, physique et verbale. Les spectateurs, et les victimes aussi, on se sent agressé, il y a une atmosphère malsaine, qui inspire le dégoût, et qui rappelle au lecteur les mauvais moments de ce genre qu'il a pu vivre, vous savez bien, ces moments où des relations s'écroulent, à cause de disputes violentes et imprévisibles, et qui vous laissent exsangues. Et le pire c'est qu'au bout d'un moment, la première surprise passée, on en vient à prendre goût à ce déferlement de haine, à trouver ça jouissif, de voir un homme succomber à toutes ses pulsions, aller trop loin, commettre l'irréparable... on se demande si toute cette cruauté est complètement gratuite, s'il pense tout ce qu'il dit, ou si quelque chose d'inconnu et de plus profond se cache derrière ce comportement incompréhensible.

Le livre est presque fini, le paroxysme du mal a eu lieu, on s'attend à une résolution quelconque, à ce moment-là de ma lecture je ne savais plus trop ce que je pensais du héros : avais-je envie de le maudire, comme je le ferais si j'étais à la place d'un de ses proches dans la réalité, ou d'applaudir la grandeur de son geste ignoble, en me mettant à sa place ? Pas le temps de méditer ces questions, car la fin brutale remet tout en question ; pour essayer de démêler les fils, il faudrait tout relire, tout relire d'un autre œil. Ce que je n'ai ni le temps, ni l'envie de faire pour le moment ; cette fin est peut-être une trouvaille, elle choque le lecteur alors même qu'il pensait ne plus pouvoir être choqué, après tout ce qui s'est passé, et pourtant je crois qu'elle m'a un petit peu déçue, essayer d'expliquer de façon si claire tout le déroulement du week-end, me semble vain. Je ne peux accepter sans la discuter la solution proposée par l'auteur, j'aurais peut-être préféré une fin plus ouverte, ici le dénouement s'impose de telle façon qu'il nous donne l'impression que toute notre lecture a été fausse, et cela me semble un peu facile, et peu crédible, de dire d'un coup qu'on s'est simplement "fait avoir". La réaction de Cécile (sa femme) à la dernière page est cependant à la hauteur du livre, absurde, et elle permet de clore le livre en nous laissant un peu dans le flou, un flou qui me semble plus logique que l'explication rationnelle apportée au moment du dénouement...

(mon avis est peut-être un peu confus, mais la fin m'a vraiment déstabilisée et ce n'est pas évident de la commenter sans la dire...)
Par Liyah le Lundi 15 février 2010
Je suis contente de lire ton avis, même si tu n'as pas été autant emballée que moi. Mais tu as parfaitement raison sur tout dans ton billet, j'ai ressentit exactement la même chose, sauf que pour moi la fin m'a également choquée et surprise mais dans le bon sens ! C'est assez rare qu'une fin de livre me provoque une telle émotion et c'est pourquoi c'est un gros coup de cœur pour moi !
Tu as encore raison lorsque tu dis qu'il faudrait relire ce livre une deuxième fois pour le lire sous un autre œil, je pense qu'a l'occasion je le ferai !
Par lasardine (la ronde des post-it) le Mardi 16 février 2010
j'ai vu le film il y a quelques temps, il m'avait beaucoup plu, mais je ne connais pas le livre et je ne pense pas que je le lirai maintenant que je connais l'histoire...
 

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