Dimanche 28 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/kitchen.jpgChallenge ABC 2010, 8ème livre lu ♦

[ Coup de coeur !!! ]

(ouais, le deuxième de la journée, et je viens d'ailleurs de commander Mourir et Kitchen, car ce sont vraiment des livres que je veux avoir dans ma bibliothèque pour pouvoir les relire à ma guise !)

Quatrième de couverture : Que faire à vingt ans, après la mort d'une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu'on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l'héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l'invite à partager l'appartement où il loge avec sa mère. Mikage s'installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente...

Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de « minimalisme flou », une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s'est reconnue.

Mon avis : J'avais sélectionné ce titre pour le Challenge ABC sans grande envie, un peu au hasard, pour avoir un auteur en Y quoi, mais j'avais oublié la quatrième de couverture et je n'attendais pas grand-chose de ce bouquin, je l'ai même ouvert un peu à reculons je dois dire. Et quelle claque ! J'ai immédiatement ressenti énormément d'empathie pour l'héroïne, qui m'a un peu fait penser à Young-goon, l'héroïne du film Je suis un cyborg (si vous connaissez pas, eh bien vous ratez quelque chose, c'est un de mes films préférés !). Ce roman évoque des situations difficiles, Mikage est vraiment désespérée au départ, elle n'a plus envie de rien, la rencontre avec la famille Tanabe est providentielle, et elle ne comprend pas trop pourquoi ils la recueillent, enfin vous voyez, ce genre d'action bonne et désintéressée arrive trop rarement dans la réalité, et ça me fait toujours beaucoup beaucoup de bien de me dire que des choses comme ça existent quand même, ou du moins que des gens les imaginent (mais c'est pareil n'est-ce pas !). Ce roman magnifique essaie de répondre à sa façon à des questions qu'on se pose tous à un moment ou à un autre, par exemple, comment faire pour avancer encore, quand on se retrouve complètement seul, quand ceux qu'on aime ne sont plus là, comment faire pour être de nouveau avec quelqu'un ensuite...?

Le style m'a aussi bluffée, parce que c'est simple sans être simpliste, c'est-à-dire que les personnages, qui ont déjà bien assez de problèmes, essaient de voir les choses simplement, de façon spontanée, sans se compliquer encore plus les choses, ils osent des choses qui pourraient paraître incongrues, ou inconvenantes, et ça les aide beaucoup. Je rêverais de parvenir à voir les choses, à vivre comme ça en fait ! Parfois c'est un peu décousu, mais pas plus que dans la vraie vie, on a la vie en direct, des pensées qui s'ajoutent, et puis des souvenirs qui reviennent, des petites anecdotes, qui surviennent sans qu'on sache trop comment mais qui comptent, qui ont leur place malgré tout dans le présent.

J'ai pas envie d'argumenter posément, j'ai juste envie que vous sachiez que j'ai adoré ce livre, que je viens de le commander donc, et que j'ai déjà envie de le relire pour noter plein de passages doux qui parlent de solitude, de tristesse, d'amitié, et du charme incroyable qui émane de certaines personnes extraordinaires et qui font que la vie vaut le coup quoi qu'il arrive. Mais là je m'emporte, hum. (mais non, j'ai pas à m'excuser merde, j'aime m'emporter !)

Après Kitchen, il y a un autre texte, une nouvelle qui s'appelle Moonlight Shadow, et qui brasse un peu les même thèmes (la perte d'un être cher et comment se reconstruire après), en montrant encore une fois des personnages que j'ai senti proches de moi, et qui sont hors du commun. Les similitudes avec Kitchen ne m'ont pas ennuyée, au contraire, il s'agit des mêmes thèmes mais abordés de façon différente (et je pense que c'est un sujet assez inépuisable de toute façon, on peut parler longtemps de l'amour et de la mort sans se répéter), c'est encore plus douloureux d'une certaine façon, mais des éléments fantastiques viennent bouleverser tout ce marasme... je me suis plus attachée à Mikage, l'héroïne de Kitchen, car cette première histoire est développée plus longuement, et je l'avais encore complètement en tête en commençant à lire Moonlight Shadow, mais cette nouvelle mérité largement qu'on la lise aussi et qu'on s'y intéresse tout autant !
Par Sita le Dimanche 28 février 2010
J'ai vu et beaucoup aimé Je suis un cyborg, et l'ambiance de ce livre a l'air d'être le genre d'ambiance douce-amer que j'aime :)
Merci pour cette découverte ! J'essaierai de me procurer ce livre dès que je pourrai !
Par exlibris le Mercredi 3 mars 2010
C'est marrant, je l'avais soulevé à la bibliothèque, et en me rappelant les milliers de livres encore non-lus chez moi, je l'ai reposé.. Je vais de ce pas le rechercher ;)
Par Akkantha le Jeudi 11 mars 2010
Ca me donne bien envie de le lire tiens ! Pour changer un peu de style de lecture.
Par Dicky le Canard le Dimanche 16 mai 2010
C'est amusant cette liaison avec Je suis un cyborg de Park Chan-wook, je m'étais fais exactement la même reflexion quand j'ai vu le film. Un autre court-métrage qui m'y a fait pensé, c'est celui de Michel Gondry dans le triptyque Tokyo !. Il y a ce petit quelque chose de barré et passant de l'amusant à l'émouvant en quelques phrases... Kitchen est un roman qui se laisse apprivoiser, des situations improbables qui prennent leur sens dans le bordel psychique de Mikage, c'est une histoire sur la vie, sur le fait de se sentir devenir comme un meuble dans une vie qu'on ne contrôle plus. Un petit voyage qui dure 100 pages et qui dépayse pour un long moment.
Par fersenette le Vendredi 16 juillet 2010
J'ai moi aussi adoré ce livre, hélas lu en période de deuil, tu imagines l'effet qu'il m'a fait ...
 

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