Jeudi 18 février 2010

http://storage.canalblog.com/46/10/675433/49862010_p.jpgSoukee et Hilde proposent à la blogosphère un challenge autour de la littérature indienne (cliquez sur leurs pseudos pour voir leurs billets de présentation du Challenge et vous y inscrire !).

Il s'agit de lire en 2010 un livre sur l'Inde/d'auteur indien. Ce challenge peut aussi être élargi puisqu'on peut choisir en plus de s'intéresser à l'Inde en regardant des films, en écoutant de la musique de ce pays... (perso j'ai une amie qui m'en a déjà fait écouter et j'aime bien, même si j'écoute plus de musique tamoule ^^ !)

Ce défi recoupe pour moi mon challenge sans limite de temps World Books Challenge/Tour du monde, puisque j'avais déjà prévu de lire pour l'Inde Le dieu des petits riens, d'Arundhati Roy. Ce challenge-ci me permettra donc de ne pas laisser cette lecture de côté trop longtemps !

Je suis aussi curieuse de voir la bibliographie liée à l'Inde qui sera proposée pour ce challenge, j'y puiserai peut-être d'autres idées pour plus tard !

[EDIT, août 2010] Challenge réussi ! J'ai lu Le Dieu des Petits Riens, mon avis ici :)

Samedi 20 février 2010

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Le Read-A-Thon, c'est un marathon de lecture dont je vous avais parlé il y a quelque temps remember.... et c'est aujourd'hui !
Le top départ est à 10h, et comme j'ai pris la version "mini", (il existe aussi une version Big RAT de 24h pour les plus aguerris), je vais passer une journée intensive de lecture, qui se finira à 22h !

Voici ma liste de livres pour ce défi (elle est bien trop longue mais c'est normal, je préfère prévoir large !) :
- Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle (que je dois finir avant tout)
- L'Etrange Vie de Nobody Owens, de Neil Gaiman
- La Quête d'Ewilan, tome 1 : d'un monde à l'autre, de Pierre Bottero
- La Quête d'Ewilan, tome 2 : les frontières de glace, de Pierre Bottero
- La Quête d'Ewilan, tome 3 : l'île du destin, de Pierre Bottero
- Kitchen, de Banana Yoshimoto
- Soudain dans la forêt profonde, d'Amos Oz
- Mourir, d'Arthur Schnitzler

Comme vous le voyez cette liste est plutôt axée "jeunesse". La Quête d'Ewilan, cela fait un moment que j'ai envie de la découvrir, et elle est dans le Challenge Livraddict ; Kitchen et Soudain dans la forêt profonde font partie de mon Challenge ABC ; Soudain dans la forêt profonde me permettra aussi de découvrir un auteur israélien, pour le Challenge Tour du monde.

Toutes les heures sur le blog officiel du Read-A-Thon des petits quizzs rigolos seront proposés afin de détendre les participants, je ne sais pas encore si j'y participerai régulièrement ou pas, cela dépendra de mon humeur : si j'ai besoin de pause je les ferai sûrement, si je suis pleinement absorbée par mes bouquins, non.
J'ignore aussi si j'écrirai mes articles ici au fur à mesure pour faire des pauses ou si je ferai tout ça après le Read-A-Thon (je précise que tous les livres de la liste sont des découvertes pour moi et pas des relectures).
Je donnerai peut-être de mes nouvelles ici dans la journée, we'll see... et de toute façon un questionnaire de fin fera le bilan ;)

Bonne journée à tous les valeureux participants !!! (et aux autres aussi après tout ^^)

MeL

 
P.S : Faire le Read-A-Thon pour la page 100 de ce blog, si c'est pas la classe ça... ;)

Samedi 20 février 2010

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Fini à 11h10 pendant le Read-A-Thon
(394 pages - 97 pages lues pour le RAT)

Quatrième de couverture : Courant parmi les branches, épuisé, les pieds en sang, Tobie fuit, traqué par les siens...Tobie Lolness ne mesure pas plus d'un millimètre et demi. Son peuple habite le grand chêne depuis la nuit des temps. Parce que son père a refusé de livrer le secret d'une invention révolutionnaire, sa famille a été exilée, emprisonnée. Seul Tobie a pu s'échapper. Mais pour combien de temps ? Au cœur d'un inoubliable monde miniature, un grand roman d'aventure, d'amitié et d'amour. Le premier tome de l'histoire de Tobie.

Mon avis : Ce roman pour enfants qui met en scène des personnages évoluant dans un monde extrêmement petit m'a un peu fait songer au Peuple du Tapis de Terry Pratchett... à la différence que la psychologie des personnages est bien plus développée dans le roman de Timothée de Fombelle ; le monde de Tobie Lolness est moins microscopique que l'univers du Peuple du Tapis, et plus de parallèles peuvent être faits entre notre propre monde et le monde fictif du roman. On s'attache vite au héros, et le style, tout en restant simple, est assez poétique par moments ; l'auteur n'a pas cédé à la facilité qui consiste à mettre des dialogues partout sans s'attacher aux descriptions. On trouve au contraire plein de détails pittoresques qui nous permettent vraiment d'imaginer un monde à part, avec ses propres expressions, ses propres objets, ses propres coutumes... mais il y a sans cesse des échos à notre propre monde, ce qui fait qu'on peut quasi considérer ce roman comme une parabole, assez explicite pour que le message soit compris même par les plus jeunes, mais assez subtile pour que le tout reste une fiction intéressante avec ses propres aventures, et pas seulement un reflet romancé et moralisateur de la réalité ; on comprend bien que l'arbre, lieu de vie peu à peu dégradé par ses habitants, est une allégorie de la Terre, ce roman nous livre un beau message écologique. Jo Mitch représente une figure dictatoriale, qui utilise la peur pour gouverner, la peur des Pelés, peuple étranger présenté comme un bouc émissaire...

Les relations que Tobie Lolness entretient avec les autres personnages le rend très humain et attachant : pas de manichéisme puisque on se rend compte au fur et à mesure que les personnages ont des personnalités complexes, Tobie doit apprendre à se méfier de ses amis, mais aussi à pardonner, à comprendre le comportement des personnages qu'il croise... ce premier tome raconte l'histoire de la fuite de Tobie ; cette fuite se fait selon un parcours prévu dès le départ, afin de maintenir éveillé l'intérêt du lecteur ce récit est donc entrecoupé de nombreux flash-back qui nous permettent de connaître progressivement tout le passé du héros et les raisons de sa fuite. Notre héros se retrouve souvent confronté à la solitude, solitude qu'il essaie toujours de rompre, ou en tout cas de vivre le mieux qu'il peut : dans ce roman on a un véritable éloge de l'amitié, de la famille, mais aussi de l'art et de l'imagination qui l'empêchent de devenir fou dans les moments les plus durs.

Une ou deux péripéties m'ont paru peu crédibles, mais il faut se souvenir qu'il s'agit d'un roman pour enfants fantastique, voire même empreint de merveilleux, il faut donc jouer le jeu ; et l'ensemble est très bien ficelé, cohérent et non dénué d'humour, j'aimerais lire le deuxième tome, Les Yeux d'Elisha, quand j'en aurai l'occasion, afin de suivre encore Tobie dans ses aventures...

Ce roman m'a été offert dans le cadre d'un partenariat (mon tout premier partenariat !), je tiens donc à remercier Les éditions Gallimard Jeunesse et Livraddict !!!
 
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Citations : "Un enfant solitaire parviendra toujours à s'inventer de la compagnie."

"Un compliment, dit par un salopard, fait aussi plaisir qu'une bonne crème servie dans un cendrier sale."

Samedi 20 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/nobodyowens.jpgLivre fini à 15h50 pendant le Read-A-Thon
311 pages

Quatrième de couverture : Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois. Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux...

L'Étrange Vie de Nobody Owens est un roman enchanteur, noir, magique, tendre et profond. La grâce absolue de Neil Gaiman, de retour après son livre-culte, Coraline.

Mon avis : j'avais beaucoup aimé Coraline il y a quelques années, et j'avais donc envie de lire un autre livre de cet auteur pour voir si je serais séduite une deuxième fois... et ça a été le cas ! J'aime les histoires fantastiques un peu sombres, et avec ce roman j'ai été servie ! A travers ce roman on découvre un nouveau monde, une sorte de monde parallèle caché à l'intérieur de notre propre monde, et dont l'existence serait tout à fait cohérente et plausible, puisqu'il s'agit d'un monde de morts inaccessible aux vivants, sauf à Nobody Owens, dont la vie a été sauvée grâce à un couple de fantômes... on découvre donc l'enfance exceptionnel de ce petit garçon élevé dans un cimetière...

Je me demandais quelle intrigue allait être développée dans un lieu censé être morne et clos, j'avais aussi peur que le côté "policier" de l'histoire (puisqu'on ignore qui est le meurtrier de la famille de Bod - diminutif de Nobody Owens, quel est son mobile....) soit développé au détriment de son côté fantastique mais il n'en est rien ! Neil Gaiman a réussi à créer tout un monde dans son cimetière, avec ses règles, ses légendes... on y croit complètement ! Les illustrations sont très nombreuses, elles nous suggèrent une ambiance brumeuse sans pour autant brider notre imagination, et ici le noir et blanc est parfaitement approprié. On s'aperçoit rapidement que le monde des défunts est plein d'aventures et de personnages hauts en couleur, on rencontre ainsi sorcières, loup-garous, goules, et autres créatures étranges comme le mystérieux Silas... l'incursion dans le monde des vivants, vu du point de vue d'un enfant plus habitué à celui des morts, rend notre propre monde étrange, hors du commun. J'ai aussi été impressionnée par le style, je n'ai pas eu à me dire "attention tolère la simplicité du style, c'est un livre pour enfants", j'ai vraiment savouré la plume de Neil Gaiman ! J'ai trouvé l'émotion de la fin parfaitement bien distillée.... vraiment un très bonne lecture pour moi, j'ai eu du mal à m'arracher de cet univers pour me glisser dans le livre suivant, le cimetière de la colline m'est resté en tête un moment, j'adorerais qu'une adaptation en film soit faite !

Samedi 20 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/laquetede.jpgLivre fini à 20h pendant le Read-A-Thon
276 pages

Challenge Livraddict 2010, 2/6 ♦
 
Quatrième de couverture : "Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier... Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable... "

Résumé : En pénétrant accidentellement dans l'univers de Gwendalavir, Camille découvre qu'elle est l'élue sur qui repose la survie de tout un peuple. Après avoir réussi à maîtriser le Don du dessin et terrassé de nombreux ennemis, Camille devient Ewilan... Sa quête lui permet de faire la lumière sur son identité, ses responsabilités, ses aspirations et sa place dans le monde.

Mon avis : j'avais entendu énormément de bien de cette trilogie, et j'ai été assez déçue. Etait-ce parce que j'avais déjà fait trop d'escapades livresques dans des mondes différents aujourd'hui ? Je ne sais pas trop, mais c'est surtout le style qui m'a gênée. Peut-être l'auteur avait-il simplement l'intention de sublimer ses personnages et de rendre la moindre de leur action héroïque, mais j'ai eu l'impression que l'auteur en faisait trop ; la réaction des personnages surtout m'a sans arrêt paru façon exagérée, dès que le moindre rebondissement survient, on a droit à des formules décrivant des états extrêmes du genre "un flot d'angoisse l'envahit", "des larmes lui montèrent aux yeux", "elle ne put retenir un cri de joie"... et au bout d'un moment ça m'a sérieusement exaspérée. Peut-être que je suis trop tatillonne, mais rien que dans la quatrième de couverture, préciser que sa curiosité est "irrépressible" me semble un peu superflu, maladroit. J'ai eu le sentiment que l'auteur cherchait à enrichir son style en collant trop souvent des adverbes pas forcément nécessaires, et qui ne font que rendre son texte artificiel. Toutes ces impressions sont tout à fait subjectives bien sûr, mais les réticences que j'ai eu sur la forme m'ont pas mal gâché la lecture.

En-dehors de ces remarques formelles, j'ai apprécié l'intrigue et le monde que nous fait découvrir Pierre Bottero : un monde nouveau, peuplé de différentes ethnies étranges et où les choses qu'on imagine peuvent devenir réelles, c'est tout à fait séduisant... certains personnages, comme Salim et Bjorn, sont très attachants. Ellana la marchombre m'est aussi très sympathique. L'amitié ambiguë entre Ewilan et Salim est plutôt bien décrite, et de façon amusante. Quand un peu avant la fin du premier tome Ewilan apprend l'existence d'un personnage important qui va peut-être venir bouleverser l'histoire, j'ai eu un vrai regain d'intérêt... hélas cette piste n'est pas développée de la manière dont je l'aurais souhaité, tant pis !

Un avis mitigé pour ma part donc : vers le milieu, j'en avais marre, et j'ai pensé que je ne lirai pas les tomes suivants. J'ai fini le premier tome, je suis allée dîner... et je me suis rendue compte finalement que j'avais quand même envie de commencer le deuxième pour connaître la suite ! Malgré les points négatifs que j'ai soulevés, je suis curieuse de savoir ce qui va se passer... peut-être que mon avis va évoluer favorablement par la suite ?

Samedi 20 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/P1000145Copie.jpgLe mini-RAT s'est terminé à 22h00, il est temps de faire le bilan !  

   1. Combien de pages lues au total ?

787 pages. (ce qui est un résultat médiocre comparé à certaines... je suis donc très normale ! ^^)

   2. Ca représente combien de livres ?
4, mais pas 4 livres entiers.

   3. Liste des livres lus, avec précision du genre (roman/nouvelles adultes, roman/nouvelles jeunesse, manga, album jeunesse, BD, etc..) et du nombre de pages lues pour chacun d'entre eux.

- Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle ~> 97 pages lues pour le RAT (je l'avais commencé avant)
- L'Etrange Vie de Nobody Owens, de Neil Gaiman  ~> 311 pages
- La Quête d'Ewilan, tome 1 : D'un monde à l'autre, de Pierre Bottero ~> 276 pages
- La Quête d'Ewilan, tome 2 : Les frontières de glace, de Pierre Bottero ~> 103 pages lues pour le RAT

Ce sont tous des romans pour la jeunesse.

   4. Avez-vous participé à des mini-défis ? Si oui, lesquels et avec quels livres ?
Le mini-challenge jeunesse, pour tous les livres lus. Et j'avais sélectionné le tome 1 de la Quête d'Ewilan pour mon Challenge Livraddict, mais je sais pas si ça compte pour le Read-A-Thon ?

   5. Quel est le meilleur livre que vous ayez lu ?
Indubitablement, L'Etrange Vie de Nobody Owens, de Neil Gaiman ! *_*

   6. Quel livre avez-vous abandonné pendant le marathon (quitte à le reprendre tranquillement la semaine prochaine) et pourquoi ? Ou quel est celui qui vous a le moins plu ?
Le premier tome de La Quête d'Ewilan m'a déçue. Je m'attendais vraiment à quelque chose de formidable, or le style ne m'a pas conquise et je me suis même assez ennuyée au milieu... mais je ne l'ai pas abandonné car je sais que je n'aurais pas pu reprendre un autre livre en n'ayant pas fini le précédent, ça m'aurait perturbée... et puis j'avais quand même envie de connaître la suite malgré mes franches réticences à un moment donné !

   7. Tenir 12h, finalement c'était dur ou pas ? Un petit regret de ne pas vous être inscrite pour le BIG Read-A-Thon ?
Un petit regret, oui. Quand je me suis arrêtée pour dîner à 20h00, et que j'ai pris conscience que le Read-A-Thon se finissait dans deux heures, j'étais triste qu'il reste si peu de temps. Mais je me sens quand même un peu étourdie, et je ne sais pas si j'aurais tenu encore autant de temps... mais j'aimerais bien tenter une fois au moins le Big RAT !!!

   8. Quelle a été l'heure la plus décourageante, celle où vous avez eu envie de tout laisser tomber ?
Vers 18h00 je dirais, je devais être à un peu plus de la moitié du premier tome de la Quête d'Ewilan et je n'arrêtais pas de commenter intérieurement et avec mauvaise humeur les tournures qui m'agaçaient... mais bon je n'aurais pas laissé tomber pour autant !

   9. La plus enthousiasmante ?
Vers 15h00, j'étais en plein dans L'Etrange Vie de Nobody Owens, je prenais vraiment mon temps pour savourer et à la fin d'un chapitre je me suis souvenue du cadre de ma lecture... j'avais oublié que c'était le Read-A-Thon, c'est tout juste si je me souvenais où j'étais ! ^^

  10. Votre meilleur ami pendant ces 12 heures ?
Neil Gaiman :p ? Et la lumière du jour, ma chambre était très lumineuse, et ce matin il a neigé à gros flocons pendant un moment, c'était vraiment très joli comme ambiance !

  11. Votre pire ennemi ?
Pas vraiment de pire ennemi, j'étais assez à l'aise, personne n'est venu me déranger... mon dos peut-être craquait un peu et m'obligeait à changer de position de temps en temps, mais bon, rien de très différent de d'habitude !

  12. Rendez-vous à la prochaine édition ?
Oui j'aimerais bien, en espérant que je n'aurai pas d'empêchement et que les conditions soient optimales, pour peut-être tenter le Big-RAT ;)

  13. Avez-vous des suggestions / améliorations à apporter pour la prochaine édition ?
Euuh non ça me vient pas là... le côté interactif du jeu avec les quizzs et les messages d'encouragements des cheerleaders est bien sympa même si j'avoue que j'ai pas mal négligé cet aspect du jeu, j'ai un peu fait mon insociable en restant dans mon coin avec mes bouquins (comme d'hab' quoi ! ^^) mais c'était quand même bien sympa de voir la progression des autres participants de temps en temps !

  14. Vos conseils pour les prochains participants ?
Pas tellement... bien dormir la nuit avant, j'étais un peu dans le cirage ce matin... ne pas sauter les repas, ça permet de faire des pauses "utiles" sans culpabiliser (moi j'ai vraiment eu de la chance, mes pauses déjeuner-goûter-dîner étaient tout à fait au moment où je changeais de livre ! Je digérais donc le livre que je venais de terminer en mangeant avant d'en attaquer un nouveau !)

  15. Le mot de la fin ?
J'ai bien aimé, même pas dur héhé, pour que ça soit vraiment un défi je pense qu'il faut prendre la version de 24 heures... là c'était vraiment tranquillou, je ne pensais pas au côté "compétition" du truc, j'ai vraiment passé un chouette moment, même si tous les livres lus ne m'ont pas exaltée, ça a été la meilleure journée de ma semaine ! En fait je me dis que je devrais m'organiser des journées comme ça toute seule parfois, je me sens apaisée et je n'ai pas perdu mon temps ! Je vais peut-être même encore lire un peu avant d'aller dormir je pense.

Samedi 27 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/ewilant2.jpgLa Quête d'Ewilan, tome 2 : Les Frontières de glace

Quatrième de couverture / extrait : " Les bras de la goule se refermèrent sur Camille qui poussa un cri de détresse. Un froid terrible la saisissait, figeant ses membres et menaçant de faire exploser son cœur. Camille avait si froid qu'elle aurait hurlé si elle en avait été encore capable. Elle ne sentit pas des bras la saisir, l'envelopper dans des couvertures, la frotter, la masser. Il faisait froid. Vraiment trop froid. "

Résumé (qui en dit trop je trouve !) En Gwendalavir, Ewilan et Salim partent avec leurs compagnons aux abords des Frontières de Glace pour libérer les Sentinelles garantes de la paix. Ils repoussent en chemin les attaques de guerriers cochons, d'ogres et de mercenaires du Chaos, résolus avec les Ts'liches à tuer Ewilan, mais se découvrent un peuple allié : les Faëls.
Salim se lie d'amitié avec une marchombre aux pouvoirs fascinants, tandis qu'Ewilan assoit son autorité et affermit son Don. Mais pour prétendre délivrer les Sentinelles, elle devra d'abord percer le secret du Dragon.

Mon avis : je n'avais pas été très emballée par le premier tome, et pourtant je me suis surprise à avoir envie malgré tout d'enchaîner avec le deuxième tome... dont la lecture a été plus agréable pour moi ! Est-ce que le style est moins artificiel ou bien est-ce moi qui m'y suis habituée ? Peut-être un peu des deux, en tout cas je n'ai pas été exaspérée comme ça a été le cas pendant ma lecture du 1er tome, et je ne me suis pas ennuyée non plus... la résolution positive de toutes les péripéties est assez prévisible, ce tome n'apporte pas vraiment de surprise, mais je dirais que c'est une bonne lecture pour se détendre (et que j'ai réussi à faire malgré un mal de tête ^^), l'atmosphère de camaraderie qui règne dans la petite troupe (et qui m'a pas mal rappelé l'ambiance de certains passages du Seigneur des Anneaux) est souriante, plutôt mignonne. Je trouve finalement l'ensemble des personnages attachants !

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La Quête d'Ewilan, tome 3 : l'île du destin

Quatrième de couverture / extrait : Il s'agissait d'un loup assez jeune, au torse puissant et aux crocs impressionnants. Assis sur ses pattes arrière, il les observait avec curiosité, sans une once de crainte. Camille marcha dans sa direction. Il ne lui prêta pas une attention particulière, mais, quand elle ne fut plus qu'à deux mètres de lui, il montra les dents et se mit à grogner. Elle s'immobilisa. Recule, lui ordonna Edwin à mi-voix. Sans tenir compte de ses paroles, Camille s'accroupit lentement, regardant le loup dans les yeux.

Résumé : Les Sentinelles libérées, Ewilan et Salim rejoignent la Citadelle des Frontaliers avec leurs compagnons. Là, Ewilan découvre la retraite du légendaire Merwyn, le plus grand des dessinateurs. Il leur conseille de regagner l'autre monde et de convaincre Mathieu, le frère d'Ewilan, de les suivre en Gwendalavir. A leur retour avec lui, la troupe embarque pour les îles Alines où les parents d'Ewilan sont détenus par la traîtresse Eléa Ril' Morienval. Mais des pirates les pourchassent. Ewilan parviendra-t-elle à mener sa quête jusqu'au bout ?

Mon avis : ce tome est plus riche en actions et surtout, ces actions sont plus surprenantes, le dénouement heureux ne va pas de soi, il y a un peu plus de suspense, les personnages se retrouvent vraiment en danger. La rencontre avec un des personnages les plus importants du monde m'a beaucoup plu, c'est je pense le passage que j'ai préféré dans toute la trilogie ! Les personnages deviennent aussi plus complexes, tout ce qui concerne l'identité ambiguë de Salim m'a aussi intéressée. Enfin j'ai été ravie du retour d'un des personnages qu'on avait à peine entrevus dans le premier tome ! Tous ces éléments positifs font que ce dernier tome est mon préféré, et que mon avis général sur l'ensemble de la trilogie est plutôt positif ; je pense que cette trilogie m'aurait véritablement charmée si je l'avais lue plus jeune...

Ces deux livres sont dans la liste du Big Challenge Livraddict,
il s'agit donc pour moi de lectures-bonus pour ce challenge.

Samedi 27 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/contesdepluieetdelune.jpgChallenge ABC 2010, 7ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : Le meilleur ouvrage de l'écrivain classique japonais Ueda Akinari (1734-1809) est ce recueil des Contes de pluie et de lune. Dans ces histoires fantastiques, le lecteur verra se lever, agir et disparaître toutes les variétés de fantômes. Un mélange savoureux de magie, de poésie et de réalité fait revivre d'un seul coup l'univers familier et enchanté des Japonais d'autrefois.

Liste des contes : Shiramine - Le rendez-vous aux chrysanthèmes - la maison dans les roseaux - carpes telles qu'en songe... - Buppôsô - le chaudron de Kibitsu - l'impure passion d'un serpent - le capuchon bleu - controverse sur la misère et la fortune

Mon avis : comme l'indique la quatrième de couverture, ce recueil de neuf contes fantastiques est assez varié ; c'est surtout une immersion complète dans l'imaginaire du Japon du XVIIIème siècle, immersion qui serait assez difficile sans la préface (courte et intéressante, elle présente le contexte politique et littéraire du recueil, l'auteur et le genre des contes fantastiques japonais), les notes et les commentaires qui enrichissent cette édition. Les commentaires (deux-trois pages pour chaque conte) expliquent en détail les références culturelles dont regorgent les contes (références politiques, religieuses, littéraires...)

Je suis restée assez imperméable à trois de ces contes : "Shiramine", "Buppôsô" et "Controverse sur la misère et la fortune", les références à des personnages historiques et des théories philosophiques et religieuses sont très nombreuses, ces contes ont dû charmer les lecteurs de l'époque mais aujourd'hui c'est assez obscur pour un lecteur ignorant de toutes ces choses, les notes sont là pour nous aider à nous repérer mais du coup on doit sans cesse stopper notre lecture pour s'y reporter et c'est assez fastidieux ; dans ces trois contes l'auteur développe des réflexions au détriment de l'intrigue fantastique en elle-même, qui est du coup très réduite.

Je vous conseille cependant tous les autres contes ! On y trouve des fantômes de femmes démoniaques qui cherchent à se venger de l'inconstance des hommes, des moines devenus fous ou changés en poissons, des hommes capables de mourir au nom de l'honneur et de l'amitié... j'ai surtout apprécié les contes qui mettent en scène des femmes, mi-soumises, mi-diaboliques, j'ai trouvé ces contes fascinants... et il s'agit vraiment d'un genre fantastique différent de celui qu'on connaît en occident, les fantômes ne sont pas toujours forcément sources de terreur, les personnages croient souvent qu'il s'agit de farces de renards ou de blaireaux, ces contes nous donnent un bel aperçu des superstitions et des coutumes du Japon ancien... le dépaysement est à la fois spatial et temporel !

Samedi 27 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/mourir.jpg[ Coup de coeur ]

Quatrième de couverture : Félix et Marie forment un jeune couple à qui la vie sourit... jusqu'à ce qu'ils se retrouvent soudain confrontés à la mort. Félix apprend de la bouche d'un éminent spécialiste que ses jours sont comptés. Il va d'abord s'efforcer de faire bonne figure, se prétendre de taille à affronter en philosophe un destin cruel, tout en souhaitant le bonheur de sa compagne. Bientôt, pourtant, le masque stoïque se fissure. A mesure qu'approche l'issue fatale, Félix ne veut plus admettre que Marie puisse jouir de la vie après sa disparition et lui demande de mourir avec lui. Entre l'amour et la mort, la jeune femme devra choisir...

Mon avis : ce livre confirme amplement mon admiration pour Schnitzler, que je citerai désormais quand on me demandera quels sont mes auteurs préférés (j'avais déjà lu Mademoiselle Else et La nouvelle rêvée, et c'est un article dans Muze qui m'avait donné envie de lire ce livre-ci.)

Cette longue nouvelle (150 pages) est écrite à la première personne, mais de façon habile on arrive à connaître successivement les pensées de Félix, et celles de Marie. Au début, le style m'a un peu déçue, les dialogues entre les héros (juste avant que Félix ne révèle à Marie qu'il ne lui reste plus qu'un an à vivre) m'ont semblé plats, j'ai trouvé qu'ils semblaient un peu artificiels, qu'ils sonnaient faux... mais en poursuivant ma lecture j'ai compris qu'il ne s'agissait pas d'une maladresse de l'auteur, qui a un style très maîtrisé par la suite, surtout pour les monologues intérieurs qui sont excellents ; cette fausseté des dialogues dès le début nous montre déjà que ce couple n'est pas si uni, si sincère que cela, chacun a une partie de lui-même qu'il cherche à cacher à l'autre, et leur "grand amour" est à moitié en toc.... c'est une histoire cruelle, je n'ai pas réussi à ressentir vraiment de sympathie pour Félix, qui ne cesse de se contredire, et est égoïste du début à la fin ; j'ai un peu plus de pitié pour Marie, qui assiste à l'agonie de son compagnon et est déchirée par la culpabilité, entre son amour et sa joie de vivre... Félix et Marie, ça pourrait être n'importe qui, leurs réactions n'ont rien d'héroïque, elles sont simplement réalistes, terriblement humaines !

En suivant le parcours des deux personnages, on a un aperçu des différentes façons d'envisager la vie, l'amour, la mort, trois notions qui obsèdent le couple, qui ne parviendra pas à faire semblant, à jouer la comédie jusqu'au bout, tout finira aussi mal qu'on aurait pu l'attendre ; et la fin, qui était inévitable, nous laisse pourtant désemparé : qu'en penser ? qu'aurions-nous fait à leur place ?... ces questions modèrent les grandes idées éthérées et "romantiques" qu'on peut avoir sur l'amour et nous peuvent nous remettre à notre place je pense, en nous montrant crûment la laideur que peut revêtir tout cela en réalité... je sors triste mais éblouie de cette lecture.

Extraits :
"Il lui fallait d'abord lutter pour parvenir à un mépris total de la vie, et alors, envisageant calmement le silence de l'éternité, il rédigerait en sage ses dernières volontés. Voilà ce qu'il voulait. Mais pas de ces dernières volontés comme les écrivent les individus vulgaires, textes qui révèlent toujours la crainte secrète de la mort. Les siennes devraient être un poème, un adieu tranquille et souriant au monde surmonté. Il ne parla pas à Marie de cette pensée. Elle ne l'aurait pas compris. (...) Le sentiment de sa supériorité s'affirmait en considérant tout ce qu'il pouvait lui cacher. Sa solitude croissait, et sa grandeur." (p. 45)

[à propos des philosophes] "Ces messieurs-là - il désigna des yeux le volume posé sur la couverture - sont de méprisables poseurs. (...) Mépriser l'existence quand on jouit d'une santé de fer, et regarder calmement la mort en face quand on voyage pour son plaisir en Italie et qu'autour de vous la vie resplendit de toutes ses couleurs, j'appelle tout simplement cela de la pose. Qu'on enferme ce monsieur dans une chambre, qu'on le condamne à la fièvre, à la suffocation, et qu'on lui dise : "Vous serez enterré entre le 1er janvier et le 1er février de l'année prochaine", on verra alors quels discours philosophiques il vous tiendra..." (p. 93)

Dimanche 28 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/kitchen.jpgChallenge ABC 2010, 8ème livre lu ♦

[ Coup de coeur !!! ]

(ouais, le deuxième de la journée, et je viens d'ailleurs de commander Mourir et Kitchen, car ce sont vraiment des livres que je veux avoir dans ma bibliothèque pour pouvoir les relire à ma guise !)

Quatrième de couverture : Que faire à vingt ans, après la mort d'une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu'on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l'héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l'invite à partager l'appartement où il loge avec sa mère. Mikage s'installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente...

Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de « minimalisme flou », une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s'est reconnue.

Mon avis : J'avais sélectionné ce titre pour le Challenge ABC sans grande envie, un peu au hasard, pour avoir un auteur en Y quoi, mais j'avais oublié la quatrième de couverture et je n'attendais pas grand-chose de ce bouquin, je l'ai même ouvert un peu à reculons je dois dire. Et quelle claque ! J'ai immédiatement ressenti énormément d'empathie pour l'héroïne, qui m'a un peu fait penser à Young-goon, l'héroïne du film Je suis un cyborg (si vous connaissez pas, eh bien vous ratez quelque chose, c'est un de mes films préférés !). Ce roman évoque des situations difficiles, Mikage est vraiment désespérée au départ, elle n'a plus envie de rien, la rencontre avec la famille Tanabe est providentielle, et elle ne comprend pas trop pourquoi ils la recueillent, enfin vous voyez, ce genre d'action bonne et désintéressée arrive trop rarement dans la réalité, et ça me fait toujours beaucoup beaucoup de bien de me dire que des choses comme ça existent quand même, ou du moins que des gens les imaginent (mais c'est pareil n'est-ce pas !). Ce roman magnifique essaie de répondre à sa façon à des questions qu'on se pose tous à un moment ou à un autre, par exemple, comment faire pour avancer encore, quand on se retrouve complètement seul, quand ceux qu'on aime ne sont plus là, comment faire pour être de nouveau avec quelqu'un ensuite...?

Le style m'a aussi bluffée, parce que c'est simple sans être simpliste, c'est-à-dire que les personnages, qui ont déjà bien assez de problèmes, essaient de voir les choses simplement, de façon spontanée, sans se compliquer encore plus les choses, ils osent des choses qui pourraient paraître incongrues, ou inconvenantes, et ça les aide beaucoup. Je rêverais de parvenir à voir les choses, à vivre comme ça en fait ! Parfois c'est un peu décousu, mais pas plus que dans la vraie vie, on a la vie en direct, des pensées qui s'ajoutent, et puis des souvenirs qui reviennent, des petites anecdotes, qui surviennent sans qu'on sache trop comment mais qui comptent, qui ont leur place malgré tout dans le présent.

J'ai pas envie d'argumenter posément, j'ai juste envie que vous sachiez que j'ai adoré ce livre, que je viens de le commander donc, et que j'ai déjà envie de le relire pour noter plein de passages doux qui parlent de solitude, de tristesse, d'amitié, et du charme incroyable qui émane de certaines personnes extraordinaires et qui font que la vie vaut le coup quoi qu'il arrive. Mais là je m'emporte, hum. (mais non, j'ai pas à m'excuser merde, j'aime m'emporter !)

Après Kitchen, il y a un autre texte, une nouvelle qui s'appelle Moonlight Shadow, et qui brasse un peu les même thèmes (la perte d'un être cher et comment se reconstruire après), en montrant encore une fois des personnages que j'ai senti proches de moi, et qui sont hors du commun. Les similitudes avec Kitchen ne m'ont pas ennuyée, au contraire, il s'agit des mêmes thèmes mais abordés de façon différente (et je pense que c'est un sujet assez inépuisable de toute façon, on peut parler longtemps de l'amour et de la mort sans se répéter), c'est encore plus douloureux d'une certaine façon, mais des éléments fantastiques viennent bouleverser tout ce marasme... je me suis plus attachée à Mikage, l'héroïne de Kitchen, car cette première histoire est développée plus longuement, et je l'avais encore complètement en tête en commençant à lire Moonlight Shadow, mais cette nouvelle mérité largement qu'on la lise aussi et qu'on s'y intéresse tout autant !

Dimanche 28 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/soudaindanslaforetprofonde.jpgChallenge ABC 2010, 9ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : Un village au bout du monde, triste et gris, encerclé par des forêts épaisses et sombres. Un village maudit : toutes les bêtes, tous les oiseaux et même les poissons de la rivière l'ont déserté. Depuis, ses habitants se barricadent chez eux dès la nuit tombée, terrorisés par la créature mystérieuse nommée Nehi, et interdisent aux enfants de pénétrer dans la forêt. Mais surtout, ils gardent le silence. Personne ne veut se souvenir des animaux ni évoquer la vie d'avant. Seule Emanuela, l'institutrice du village, tente d'enseigner aux élèves à quoi ressemblaient ces animaux disparus. Deux enfants de sa classe, Matti et Maya, décident alors d'élucider le mystère et s'aventurent dans la forêt en dépit de l'interdit...

Soudain dans la forêt profonde est un conte pour enfants et adultes. Au carrefour de la tradition biblique, du folklore yiddish et du conte européen, il nous offre une magnifique parabole sur la tolérance.

Mon avis : dans un monde imaginaire plutôt mystérieux, deux enfants, Matti et Maya, vont chercher à comprendre ce que tous les autres taisent : pourquoi les animaux ont-ils disparu, où sont-ils passé ? Pourquoi la forêt et la nuit effraient tant les villageois ? Pourquoi les adultes refusent-ils de parler de tout cela ? Qu'est-il arrivé à Nimi, l'enfant qui ne parle plus depuis qu'il est revenu de la forêt ? J'ai beaucoup aimé les descriptions qui sont faites du village, de la nature environnante, qui créent une atmosphère d'étrangeté... on sent vraiment qu'il existe un fossé entre l'ensemble des villageois qui constituent l'opinion publique, et les quelques personnages marginaux qui refusent d'accepter cet état de fait et se posent des questions. Ce fossé, l'auteur propose de le combler à force de tolérance, de gentillesse, d'humanité, un beau programme plein d'espoir, même si la fin du conte montre bien qu'il est pas si évident de changer les choses... les personnages sont plutôt développés pour des personnages de contes, et certains restent ambigus jusqu'au bout, comme Neihi. Ce conte m'a permis de découvrir agréablement l'auteur israélien Amos Oz, et j'ai bien l'intention de lire par la suite d'autres œuvres de cet écrivain.

Extrait : "La dérision est peut-être un rempart contre la solitude. En effet, les moqueurs veulent un public, et celui qui en est la victime est toujours seul."

Samedi 6 mars 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lachatte.jpgQuatrième de couverture : Bien avant que Camille, la fiancée d'Alain, découvre une rivale inattendue en Saha, la chatte du jeune homme, celui-ci a déjà opposé secrètement l'élégance du félin à la présence un peu vulgaire de la future épouse. Le mariage ne fait que confirmer chez Alain le léger écoeurement qu'il éprouve en présence de l'exubérante Camille. L'arrivée de Saha révèle à Camille un monde d'affection et de tendresse dont elle se sent exclue. Elle en vient à détester la chatte, objet de toutes les attentions d'Alain. Et peu à peu, Saha s'installe dans le ménage et devient le symbole vivant de tout ce qui sépare les époux. Un jour, Camille commet le geste impardonnable. Elle tente de tuer la chatte... "Ce qui est monstrueux, c'est toi, dira Camille. Si j'avais tué, ou voulu tuer une femme par jalousie, tu me pardonnerais probablement. Mais c'est sur ta chatte que j'ai porté la main, alors mon compte est bon".

Subtil, dramatique, analysant à la perfection les rapports des humains avec les animaux, La Chatte est un des romans les plus beaux et les plus originaux de Colette.

Mon avis : Alain est un peu comme un enfant capricieux à l'aise dans son univers et qui n'aime pas qu'on lui change ses petites habitudes, ce côté immature m'a fait songer au personnage de Chéri. C'est un personnage assez hypocrite, qui ne cesse de critiquer mentalement les faits et gestes de son épouse. Ces deux-là auraient pourtant peut-être su taire leurs griefs et leur incompatibilité, et cela n'aurait été qu'une banale histoire de mariage un peu raté, si seulement il n'y avait pas Saha, un troisième personnage bien supérieur à ces deux nigauds... je pensais que le personnage de la chatte aurait encore plus d'importance, mais il faut bien reconnaître que même si elle n'est pas au centre de l'action (sauf à la fin), elle reste sans cesse au cœur des pensées d'Alain, et s'il trouve sa femme aussi médiocre, c'est sans doute parce qu'il la compare toujours indirectement avec la grâce, la dignité de la chatte.

Alain est un personnage égoïste, incapable de véritablement aimer sa femme, mais son amour pour Saha le rend touchant, le singularise en l'écartant du reste du monde, tandis que Camille est une femme tristement "normale", pragmatique, et il lui est donc impossible de combler son mari, de comprendre et de supporter la relation qu'il a avec Saha...

Extraits :

"Dans le miroir, en face d'eux, il reçut le regard de Camille, noir de reproche, qui  ne l'attendrit pas. "Je ne l'ai pas embrassée sur la bouche pendant que nous étions seuls. Eh bien ! non, je ne l'ai pas embrassée sur la bouche, là ! Elle n'a pas eu son compte de baisers-sur-la-bouche aujourd'hui. Elle a eu celui de midi moins le quart dans une allée du Bois, celui de deux heures après le café, celui de six heures et demie dans le jardin ; alors il lui manque celui de ce soir. Eh bien ! elle n'a qu'à le marquer sur le compte, si elle n'est pas contente.... Qu'est-ce que j'ai ? Je suis fou de sommeil. Cette vie est idiote ; nous nous voyons mal et beaucoup trop."

" (...) il regarda Camille de biais. Elle arborait, revendiquait sa fatigue de jeune mariée, le gonflement léger de sa paupière inférieure sous l'angle ouvert du grand oeil. "Auras-tu toujours, à toute heure, dès que tu sors du sommeil, un si grand oeil ? Ne sais-tu pas fermer les yeux à demi ? Cela me fait mal à la tête de voir des yeux si ouverts..."
Il trouvait un plaisir déshonnête, une commodité évasive à l'interpeller en lui-même. "C'est moins désobligeant que la sincérité, en somme..."


Autre résumé et autres avis ici.

Samedi 6 mars 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lemepris.jpgQuatrième de couverture : "Durant les deux premières années de mon mariage, mes rapports avec ma femme furent, je puis aujourd'hui l'affirmer, parfaits (...) L'objet de ce récit est de raconter comment, alors que je continuais à l'aimer et à ne pas la juger, Emilia au contraire découvrit ou cru découvrir certains de mes défauts, me jugea et, eu conséquence, cessa de m'aimer."

(Cette quatrième de couverture est un extrait de la première page, que je trouve très belle, et que je vais bientôt mettre en ligne)

Mon avis : Un livre lu vite, avec un certain malaise... vous est-il déjà arrivé de vous sentir accablé parce que vous avez l'impression que quelqu'un que vous aimez ne vous aime plus, suite à une dispute ou pire, sans que vous compreniez pourquoi ? Eh bien j'ai eu cette sensation désagréable en lisant Le Mépris, car c'est ce qui arrive au héros, et je me suis totalement identifiée à lui. Héros un peu maladroit, on voit ses défauts nous, et lui-même ne porte parfois pas un jugement très tendre envers sa femme, quoi qu'il en dise... mais cependant il est vrai qu'il n'apparaît pas du tout comme un être vil, et les motifs véritables du profond mépris que sa femme ressent pour lui sont bien mystérieux. Les découvrir, les comprendre, et tenter de les renverser, est donc l'objectif du narrateur, ainsi qu'il l'énonce clairement à la première page.

La suite peut faire songer à une enquête : le narrateur raconte assez méthodiquement (sans que cette rigueur devienne jamais ennuyeuse) sa vie avec sa femme et les différents évènements qui ont peut-être pu conduire à sa situation actuelle. Tout est vu du point de vue du mari, on assiste donc à tous ses doutes, à son désespoir... bien que la situation semble dès le début extrêmement critique, on espère avec lui un rebondissement qui conduirait à une réconciliation durable. Toute sa vie, ou plutôt toute son envie de vivre dépend de son bonheur conjugal ; on a aussi accès à la vie professionnelle de Riccardo Molteni, son travail de scénariste (qu'il trouve très pénible) va en effet se retrouver curieusement lié à sa vie amoureuse pour plusieurs raisons... il doit écrire un scénario adapté de l'Odyssée d'Homère, et un étrange parallèle se dessine entre la vie sentimentale désastreuse du héros et l'interprétation de l'Odyssée faite par le metteur en scène : selon lui, Ulysse fait exprès de mettre tant de temps à rentrer à Ithaque car en vérité il n'a aucun envie de rentrer chez lui sachant que Pénélope ne l'aime plus... cette interprétation originale m'a intéressée et le parallèle avec les problèmes de couple de Molteni est troublant et habilement amené...

L'auteur se joue vraiment de son lecteur, nous faisant confondre fiction et réalité, nous faisant tour à tour espérer et désespérer ; la sensation de malaise persistant dont j'ai déjà parlé prouve bien à quel point j'ai été plongée dans l'univers du roman, je me suis interrogée, j'ai souffert avec le héros, et il me semble, à l'instar du personnage, avoir aimé sa femme Emilia, femme plutôt énigmatique pendant la majeure partie du roman, et qu'objectivement je n'ai pourtant pas trouvé très sympathique... encore une très belle découverte, les œuvres d'Alberto Moravia sont un nouveau domaine que j'ai envie de creuser ! Et à présent je vais pouvoir regarder le film de Godard avec Brigitte Bardot....

Samedi 6 mars 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/mamere.jpg/!\ pour lecteurs avertis /!\

Quatrième de couverture : Pierre raconte comment, après une enfance religieuse, il fut, à l'âge de dix-sept ans, initié à la perversion par sa mère. Plongeant grâce à elle dans l'orgie et la débauche, il découvre l'extase de la perdition où se mêlent l'angoisse, la honte, la jouissance, le dégoût et le respect. Respect pour cette femme, la mère, qui a su brûler ses vaisseaux jusqu'au dernier et qui, ayant touché le fond de l'abîme, entraîne son fils dans la mort qu'elle se donne. Ma mère est l'un des textes les plus violents, les plus scandaleusement beaux de Georges Bataille, qui disait de lui-même : " Je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un saint, peut-être un fou ", sachant que c'est dans cette ambiguïté même que réside la seule philosophie.

Mon avis : mouais... déçue. A la mort de son père alcoolique qu'il déteste, le héros et narrateur, Pierre, apprend de la bouche de sa mère qu'elle n'est pas aussi pure qu'il le pensait mais qu'elle est au contraire une débauchée finie ; elle lui déclare alors que non seulement elle ne veut plus rien lui cacher de ses agissements, mais qu'elle veut en plus qu'il la suive dans cette voie... aveuglé par son amour pour sa mère et convaincue que cette vie peut avoir des charmes, que de telles ignominies sont empreintes de grandeur, Pierre se laisse très facilement entraîner. S'ensuit une nouvelle vie de plaisirs et de fête, tout se déroule dans une atmosphère d'ivresse, les personnages enflammés tiennent des propos lyriques ou presque incohérents, et même si les scènes de sexe sont plus suggérées que racontées avec précision, on comprend bien que c'est l'activité qui domine... je me suis assez vite lassée, alors que ce roman est court (126 pages) j'ai eu le temps de m'ennuyer... la dernière partie du roman surtout, dans laquelle le personnage de la mère est presque totalement absent (sauf à la fin), m'a parue plutôt dénuée d'intérêt.

La brusque révélation de la véritable nature de sa mère aurait dû soulever beaucoup de questions et de réticences chez le héros (qui avant la mort de son père s'apprêtait à rentrer dans les ordres !), mais cet aspect des choses est très peu développé, je m'attendais à plus de réflexions, plus de profondeur ; même la fin tragique survient sans toucher vraiment le lecteur, alors que la dernière péripétie est le paroxysme de la déchéance entamée par les personnages, on a l'impression qu'il ne s'agit au fond que d'une aventure de plus dans le tourbillon d'une vie de plus en plus floue... certes, ce roman n'a pas été achevé, il manque certains passages non rédigés ou non lisibles, qui ont été résumés par l'éditeur, mais je pense que ce qui m'intéressait le plus, à savoir le recul du fils sur l'attitude de sa mère et sur la sienne, m'aurait de toute façon manqué. Je me demande ce que  donne l'adaptation de Christophe Honoré (avec Isabelle Huppert et Louis Garrel).

Samedi 13 mars 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lapiculteur.jpgQuatrième de couverture : "Alors il comprit que l'homme s'était éloigné petit à petit un peu plus du paradis. Et il se prit à rêver de devenir une abeille."

Mon avis : Maxence Fermine : un pseudo que je trouve très beau et qui m'intrigue depuis quelque temps. Un auteur dont j'ignore encore tout (d'abord, homme ou femme ?) Je me suis laissée tenter par l'énigmatique quatrième de couverture...

L'histoire commence en France, en Provence, en 1885, le héros s'appelle Aurélien Rochefer et est un jeune original qui rêve de devenir apiculteur parce qu'il "cherche de l'or". On dirait que l'histoire se déroule dans un tout petit monde, un cocon, les personnages sont peu nombreux et simples, comme dans les contes, ils sont définis par quelques attributs qui les suivent tout le long du roman... on a par exemple Léopold, le père d'Aurélien, cultivateur de lavande, et c'est à peu près la seule chose qu'on saura de lui. Il est toujours associé à la lavande, et à la couleur bleue. Les couleurs sont des éléments très importants dans ce livre.

On nous raconte d'abord les efforts d'Aurélien pour devenir apiculteur, à travers des scènes bucoliques, calmes, dont il se dégage une certaine douceur et une certaine sérénité - douceur et sérénité qu'on retrouve dans tout le roman d'ailleurs, aéré par de nombreux blancs typographiques... Suite à un premier échec, le héros part pour l'Afrique où il va vivre plusieurs années et être obsédé par l'amour. Cette partie du roman est onirique, et le début, plus "trivial" (encore que déjà assez poétique) ne la laissait pas présager. Le héros semble toujours être à la recherche d'une sagesse qu'il espère trouver dans des passions ou bien dans les plaisirs les plus simples de la vie, cela m'a un peu rappelé L'Alchimiste de Paulo Coelho. Certaines images souriantes sont empreintes d'une sentimentalité naÏve, qui ne sera probablement pas du goût de tout le monde, mais qui rend aussi ce roman particulier. La fin plutôt prévisible m'a un peu déçue, j'aurais préféré quelque chose qui sorte plus de l'ordinaire, cependant j'ai trouvé que ce petit livre avait un charme apaisant, et j'aimerais bien lire les autres livres de ce(tte ?) Maxence Fermine...

Extraits :
"Cette nuit-là, tout en marchant dans le désert, Aurélien eut l'intuition de cette chose qui ne vient qu'au moment de mourir : la vie ne tient qu'à la solidité d'un fil. Un fil d'or tissé par les jours où l'on comprend que le besoin d'étancher sa soif sera toujours plus fort que le plaisir de boire. Que le besoin de rester en vie sera toujours plus beau que le plaisir de vivre. Et il eut envie, de toutes ses forces, de rester attaché à ce fil."

"Vous n'êtes pas le premier. Il en passe beaucoup, par ici, de ces voyageurs de l'absolu, de ces chercheurs d'or qui ne cherchent, en fait, qu'une raison de vivre. Je les reconnais du premier coup d'oeil. Ils reviennent plus pauvres qu'avant, leurs illusions en moins. Maintenant, Monsieur, que puis-je faire pour vous ?"


Réponse à ma question existentielle : Maxence Fermine est un homme. Dommage, mais je pense que je m'en consolerai ^^

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