Jeudi 26 août 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/ledieudespetitsriens.jpg(lu le 11 août)


Quatrième de couverture : Rahel et Estha Kochamma, deux jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l'oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, désertée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable.

Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir "qui aimer, comment et jusqu'où  ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l'amour d'une mère ? Un récit envoûtant, plein d'humour et d'émotion, servi par une écriture neuve et poétique, qui recrée le monde de l'enfance - celui de l'imaginaire et de la liberté.

Mon avis : un roman foisonnant qui nous fait découvrir jusque dans leur intimité une foule de personnages, comme si l’auteur connaissait le secret de chacun et nous l’esquissait grâce à de petites touches bien senties, bribes de pensées, de chansons, paroles, images, sensations… on va d’un personnage à un autre, et on voyage dans le temps sans cesse ; ce roman, c’est avant tout l’histoire d’un drame qui a marqué toute une famille indienne, et en priorité, nous suivons le destin de deux jumeaux, Rahel et Estha, et indirectement, celui de leur mère, Ammu.
 
Au début du roman, Rahel adulte retrouve son frère Estha, devenu muet, qu’elle n’a pas vu depuis leur enfance ; et tout l’enjeu du roman sera de comprendre quelle est la tragédie qui a causé leur séparation… on comprend bien vite que cette séparation est liée à la mort de leur cousine, Sophie Mol, mais impossible de deviner ce qui s’est vraiment passé, et alors que s’enchaînent des anecdotes nous illustrant la vie des deux enfants, je me suis demandée à plusieurs reprises où l’auteur voulait en venir, quel était le rapport avec le secret qu’on aimerait voir révélé….
 
Mais maintenant que j’ai fini ce roman extraordinaire, autant du point de vue du style que du point de vue de l’univers qu’il contient (serait-ce le premier roman que je lis qui a lieu en Inde ? Possible…), je comprends l’intérêt de tout cela, car comme Estha le dit, « N’Importe Quoi peut Arriver à N’importe Qui », est c’est pourquoi « Mieux Vaut Se Tenir Prêt ».  C’est le mélange de tous ces Petits Riens qui mènent à la conclusion, Petits Riens majuscules car malgré leur apparente insignifiance, leurs conséquences sont importantes… un beau mélange de hasard, de réactions liées aux différents personnages, leurs goûts, leurs choix, leurs frustrations, leurs peurs, leurs regrets… qui mèneront à d’autres évènements qui paraîtront anodins sur le coup, et pourtant…
 
Un roman non linéaire, flash-backs de différentes époques et temps présent se confondent tant que je m’y suis parfois un peu perdue, et même parfois ennuyée parce que j’avais l’impression de ne plus comprendre… et pourtant, malgré ce désordre apparent on se dirige toujours, lentement mais sûrement, vers le jour qui bouleversera tout, somme logique (si tant est que la Vie est logique…) de tout le reste. Les trois personnages qui me resteront le plus en tête sont bien sûr Ammu, femme qui se sacrifie pour ses enfants, pour sa famille, broyée par une société injuste envers les femmes censées être soumises et dans la norme, une société qui impose, comme cela est répété plusieurs fois, des « Lois de l’Amour. Qui disaient qui devait être aimé et comment. Et jusqu’à quel point. » Et ses enfants donc, les faux jumeaux, Rahel et Estha, qui longtemps ne sont qu’un « Nous » avant d’être absurdement séparés…
 
Une lecture vibrante, surtout vers la fin pour moi, car c’est là que toutes les expressions récurrentes et parfois un peu incompréhensibles qui rythmaient tout le roman ont pris leur sens à mes yeux, que j’ai compris à quel point elles symbolisaient de façon poétique et forte ce qui comptait pour chaque personnage. L’histoire m’a pas mal rappelé Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, car c’est une histoire d’enfance, d’amour concernant un « intouchable », et d’injustices, mais le style, s’il n’est pas forcément toujours très aisé, est unique.
Par cocola le Vendredi 10 septembre 2010
Le style n'est pas des plus évidents, c'est vrai, mais j'avais trouvé que c'était un roman magnifique ! Un bon livre pour découvrir une partie de l'Inde en tout cas :)
 

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