Lundi 7 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/leclubdusuicide.jpgQuatrième de couverture : Toujours en quête d'aventures extravagantes, le prince Florizel et son compagnon, le colonel Geraldine, rencontrent un soir un étrange jeune homme qui les convie à une soirée du Club du suicide. Les deux amis découvrent avec horreur et fascination un diabolique jeu de cartes où le seul gain est la mort... Une histoire aussi inquiétante qu'ironique par l'auteur de L'étrange cas du Dr Jekyll et M. Hyde.

Mon avis : une série de trois nouvelles qui ont un rapport puisqu'elles ont toutes les trois un lien avec le Club du Suicide. La première nouvelle, intitulée "le Club du suicide", correspond au résumé de la quatrième de couverture, le prince Florizel découvre le Club du Suicide. On a un certain suspense, on ignore pendant une partie de la nouvelle le fonctionnement de ce club... une fois qu'ils ont compris son fonctionnement, les personnages sont alors pris au piège, ce qui relance la tension dramatique...

J'ai seulement été un peu déçue par le point de vue du héros, qui, dès qu'il parvient à prendre le pouvoir, condamne ce club qu'il juge immoral et criminel sans plus chercher à l'analyser. Peut-être suis-je un peu sadique, mais au fond je trouvais amusant ce Club du Suicide, qui punit en quelque sorte la fatuité des participants qui s'y inscrivent par jeu, sans le prendre au sérieux... le but du héros est de réparer le mal qui a été causé par ce Club, j'avoue que j'aurais préféré une histoire qui aurait suivi la malédiction d'un des membres qui aurait été complètement fasciné par ce club démoniaque...

Dans les deux nouvelles qui suivent, le Club du Suicide n'est plus à proprement parler le sujet de l'action, mais c'est la recherche et la poursuite de son Président qui constitue le nœud des intrigues. La deuxième nouvelle, "Histoire du docteur et de la malle de Saratoga" nous fait croiser un personnage un peu naïf, Silas Q. Scuddamore qui se retrouve malgré lui entraîné dans une histoire de meurtre... sa situation est désespérée et propre à inquiéter le lecteur qui se demande comment il va s'en sortir... interrogation qui ne se pose pas plus de quelques minutes hélas puisqu'un personnage bienfaiteur (même s'il reste ambigu) va immédiatement venir à son secours. Le problème est donc résolu un peu trop facilement et rapidement à mon goût, et celui qui devait être le héros de la nouvelle a finalement un rôle très minime, il est très passif, j'en espérais plus de sa part.

La troisième nouvelle m'a bien plus séduite : des gentilshommes sont invités d'une façon étonnante à une réception dans une demeure qui leur est inconnue, une curieuse sélection s'effectue, ceux qui restent sont mené dans un endroit étrange... bref, l'intérêt du lecteur est ranimé sans cesse et même si la toute fin n'est pas imprévisible, cette nouvelle est celle qui m'a le plus tenue en haleine.

Ces nouvelles sont donc assez originales et le narrateur a bien su maîtriser le rythme de son récit pour garder éveillée l'attention du lecteur, même si la deuxième nouvelle m'a parue un peu plate ; j'ai passé un bon moment à lire ces nouvelles, qui sont en vérité extraites du recueil Nouvelles mille et une nuits, recueil qui doit être bien plus imposant que ce qui nous est proposé là ! L'enchaînement rappelle fortement celui des Mille et une nuits (enfin, pour ce que j'en sais), puisqu'à la fin de chaque nouvelle la nouvelle suivante est annoncée ; il n'y a donc pas vraiment de chute, le dénouement de l'action se fait toujours un peu avant, et d'ailleurs ces nouvelles me feraient presque plus penser à des contes. Le style est soigné, et c'est amusant de voir que les paroles des personnages sont pleines de civilité et d'esprit alors même que leur situation est noire, et cet aspect rajoute un charme indéniable au texte.

Je remercie pour finir Matilda sans qui je n'aurais pas vécu cette lecture, puisque c'est elle qui m'a gentiment offert ce livre suite au concours qu'elle a organisé pour fêter le premier anniversaire de son blog !

Citation : "La jeunesse n'est que le temps de la lâcheté, (...) où les soucis paraissent plus noirs qu'ils ne le sont en réalité."

Mardi 8 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/okviergeCopieCopie.jpg
J’ai découvert chez Meli un Challenge organisé sur Livraddict  : « Un livre qui dort », joli nom qui  n’est pas sans me rappeler bien sûr un de mes livres fétiches, Un Homme qui dort de Georges Perec.

Le but du challenge ? S’engager à lire d’ici la fin de l’année un livre qui prend la poussière dans notre bibliothèque depuis longtemps… et pour animer un peu le défi, on ne choisit pas le livre qu’on va lire ; chacun présente sa (plus ou moins petite) liste de livres délaissés, on défie quelqu’un de lire un livre de sa liste, et on attend d’être défié à notre tour.
Je suis donc entrée dans la chaîne en défiant Avalon de lire Lolita, de Vladimir Nabokov.

Voici la liste des livres qui attendent sur mes étagères depuis des années (pas tout à fait exhaustive, je n’ai pas eu le temps de fouiller dans l’armoire, et , comme je l’ai dit sur le forum, j’ai volontairement exclu de cette liste quelques pavés qui mériteraient quand même d’y être comme Les Bienveillantes de Jonathan Litell ou L’Idiot de Dostoievski, car je sais que si on me demande de lire un pavé énorme d’ici la fin de l’année, en plus de tous mes autres challenges, je ne vais pas y arriver !)

La Chartreuse de Parme, de Stendhal
Les neiges du Kilimandjaro, d'Ernest Hemingway
Malika, ou un jour comme tous les autres, de Valérie Valère
Lettres de mon moulin, d'Alphonse Daudet
La Rabouilleuse, de Balzac
Little Big Man, de Thomas Berger
Chroniques martiennes, de Ray Bradbury
L'orange mécanique, d'Anthony Burgess
Sido, de Colette
Les vrilles de la vigne, de Colette
L'illusion comique, de Corneille
Le pays où l'on n'arrive jamais, d'André Dhôtel
Le concile de pierre, de Grangé
L'homme qui rit, de Victor Hugo
Un sac de billes, de Joseph Joffo
Le monstre, d'Ismail Kadaré
Les oiseaux se cachent pour mourir, de Coleen McCullough
Les confessions d'un mangeur d'opium anglais, de Thomas de Quincey
Les aventures de Tom Bombadil, de J.R.R. Tolkien
La Pitié Dangereuse, de Stefan Zweig

Et j'ai été défiée par Nymi de lire Les Oiseaux se cachent pour mourir, depuis le temps qu'on (Maxence je pense à toi ^^) me dit de le lire... :-)

Si vous voulez participer, rendez-vous ICI, défiez quelqu'un et proposez votre liste pour être défié à votre tour ! Les inscriptions à ce défi se poursuivent jusqu’au 13 juin, plus que 5 jours pour donner une chance à un livre délaissé de votre PAL d’être lu avant 2011 ! ^^

image : aucun logo n'a encore été proposé pour ce défi, j'ai fait ce petit montage (comme si je n'avais rien de mieux à faire ^^), s'il vous plaît, vous pouvez l'utiliser. (une version plus petite est disponible ici)

[ EDIT, octobre 2010 ] Voilà, j'ai lu Les Oiseaux se cachent pour mourir, défi réussi dans les temps ! ]

Lundi 14 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lapianiste.jpgPour un public averti
 
CHALLENGE ABC 2010, 11ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : Elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle. Chaque fois que ses horaires de professeur de piano au conservatoire de Vienne le lui permettent, elle se plaît à fréquenter les cinémas pornos, les peep-shows et les fourrés du Prater. Et quand un de ses étudiants tombe amoureux d'elle, Erika Kohut ne sait lui offrir en échange qu'un scénario éculé, propre à redorer la vieille relation du maître et de l'esclave.
Cru, féroce et en même temps d'un comique irrésistible, ce livre n'épargne ni l'amour maternel et ses vaines ambitions, ni la vénérable institution qu'est à Vienne la grande musique, ni le sexe et ses névroses.

Mon avis : Il y a un an ou deux, j'ai vu le film de Mickael Haneke avec Isabelle Huppert, Benoît Magimel et Annie Girardot. Film interdit aux moins de 16 ans qui m'avait un peu choquée à l'époque mais qui m'avait tout de même beaucoup plu puisque je l'ai regardé une deuxième fois avant de le rendre à la médiathèque. J'ai appris il y a quelques mois, sur le blog des-mots-sans-bruit, que ce film était l'adaptation d'un livre ; sur ce blog le livre était présenté comme difficile, tant du point de vue du contenu que sur celui de la forme ; cette critique m'a intriguée, et j'ai pris cette lecture comme un défi, et j'ai finalement décidé d'entreprendre cette lecture non sans appréhension... en empruntant ce livre j'ai été très étonnée (et enthousiasmée, je dois le dire ^^) de découvrir que ce livre avait été traduit par Yasmin Hoffmann, une prof de ma fac que j'ai connue grâce à un cours portant sur les liens entre cinéma et psychanalyse, cours qui m'avait beaucoup plu ; du coup, voir que ce livre avait été traduit par elle m'a donnée encore plus envie de le lire et c'est pleine de bonne volonté que j'ai commencé ma lecture. :D

Allez, j'arrête le suspense : j'ai beaucoup aimé cette lecture. (j'ai même envie de dire que j'ai adoré) Ma très grande envie de lire une œuvre traduite par ma chère Mme Hoffmann (même si je ne l'ai connue que quelques mois, ce professeur m'a vraiment fait une très grande impression !) et ma connaissance préalable du film m'ont sans nulle doute bien aidée à apprécier cette oeuvre qui, il est vrai, n'est pas forcément très accessible. Ce roman se divise en deux parties : dans la première on fait amplement connaissance avec le personnage d'Erika et de sa mère : on comprend vite que leur relation est à la fois fusionnelle et malsaine, "l'enfant" (c'est ainsi qu'est désignée Erika de façon récurrente, malgré ses 36 ans) est totalement soumise à sa mère. La narration est très originale : on pense d'abord avoir affaire à un narrateur externe, à une description froide des choses, mais on se rend compte très rapidement qu'en réalité on a sans arrêt les pensées et les paroles rapportées des personnages, qui se mêlent également à des récits rétrospectifs qui nous permettent de connaître l'adolescence d'Erika. Aucun indice dans le texte ne nous aide à repérer de façon très nette les différents récits pour opérer des distinctions (si ce n'est que dans le récit rétrospectif Erika est désignée par le pronom ELLE, en majuscules). Le résultat ? Un texte décousu, mais j'hésite à employer ce terme de "décousu" qui a une connotation péjorative.... alors que ce côté décousu m'a charmée.

On ne peut dire précisément qui est le narrateur, quel est le point de vue adopté : certaines façons de désigner tel personnage laissent penser qu'il s'agit d'un jugement que la mère porte sur sa fille par exemple, mais la ligne suivante désamorce cette interprétation puisqu'on a une sensation qui ne peut être ressentie que par Erika... on est donc sans arrêt dans le flou, mais ce flou correspond très bien à la personnalité des personnages : Erika ne semble pas avoir d'identité propre tant elle est écrasée par sa mère, elle se juge donc elle-même de façon négative, avec les mots qu'utilisent sa mère à son égard ; et quand elle tente de mener sa vie propre, il s'agit d'une vie de perversités, comme si en s'exposant, en recherchant une sexualité violente, Erika cherchait à fuir pour de bon l'autorité maternelle, d'une part en faisant des choses que sa mère désapprouverait complètement, d'autre part en cherchant à se stimuler, à voir si elle peut sentir quelque chose en-dehors du cocon familial, si elle est capable d'avoir des désirs propres...

Alors même que le lecteur la suit dans son intimité, une intimité pleine d'horreur et de saleté (scènes de voyeurisme, de mutilation...) on ignore toujours ce que pense véritablement Erika ; de même, quand elle pourrait commencer un semblant d'histoire d'amour avec Walter Klemmer, elle gâche tout en refusant de se laisser aller, et en essayant de l'entraîner dans ses délires sado-masochistes... désirs qui vont tragiquement finir par se retourner contre elle ! Renversement de situation qui correspond sans doute au "comique irrésistible" mentionné par la quatrième de couverture, mais il s'agirait alors d'humour noir, indissociable d'une cruauté sans fond.

Le personnage d'Erika est véritablement passionnant et pourrait être analysé, interprété sans fin, il est le sujet central du roman tout en restant insaisissable ; Erika n'a rien de sympathique, elle apparaît la plupart du temps comme une victime consentante qui se complaît dans sa prison, ne fait aucun vrai effort pour s'en échapper, manque de courage pour se construire une véritable vie, sa vie secrète liée à la sexualité est uniquement passive, Erika cherche à assister à des actes violents, pas à rencontrer l'âme sœur pour aimer de façon authentique, tout en elle semble pourri, foutu... son comportement en public en tant que professeur est froid, désagréable, elle peut même sembler carrément méchante. Et pourtant, dès le début (peut-être parce que je connaissais déjà la fin, ayant vu le film) j'ai ressenti beaucoup de compassion pour elle. Difficile de dire qui est le méchant de l'histoire : la mère est un bourreau certes, mais un bourreau tellement dominé par ses propres faiblesses qu'il est impossible de la considérer comme un monstre qui aurait prémédité tout le mal qu'elle fait. Le personnage de Walter Klemmer inspire lui aussi de la pitié, mais son côté Don Juan a fait que je n'ai pas réussi à m'attacher à lui, et au fond c'est peut-être lui que je méprise le plus...

Ce roman nous présente donc trois personnages très différents et pourtant  unis car tous trois par leur soumission à leurs pulsions les plus négatives... une immersion totale dans l'intériorité des personnages, une intériorité à laquelle on n'a paradoxalement accès que partiellement, ce qui fait sans doute tout la force de ce roman incroyable, et sa richesse, richesse qui entraîne forcément une grande densité et donc de possibles difficultés à la lecture, même si personnellement j'ai été totalement prise par ce roman et que je n'ai pas eu à faire d'effort pour le finir en deux jours. Attention, certaines scènes sont un peu "hard", même si je dois dire que je m'attendais à pire : rien d'insoutenable à mes yeux, mais il est vrai que le fait d'avoir vu le film au préalable a dû me constituer la préparation psychologique nécessaire ! A présent, j'ai envie de re-revoir le film, et de lire d'autres œuvres du même auteur (et accessoirement d'envoyer un mail admiratif et béat à ma prof mais je vais peut-être m'abstenir, ou pas !)

(hum, je crois que c'est la première fois que je fais un avis aussi long, bravo à ceux qui m'auront lue, et le pire c'est que je n'ai pas l'impression d'avoir tout dit !)

Extraits :
"Mieux vaut user de ses semelles, pensent les dames Kohut, que servir de paillasson."

"Ni comme créateur ni comme virtuose Schubert ne correspondait à l'image de génie que se fait la foule. Klemmer, lui, n'est qu'un avec la foule. La foule se fabrique des images et n'est contente que lorsqu'elle les rencontre en pleine nature. Schubert ne possédait même pas de piano, quel bien-être est le vôtre en comparaison, M. Klemmer ! Quelle injustice de voir Klemmer en vie, de le voir renâcler au travail alors que Schubert est mort ! Erika Kohut insulte un homme dont elle souhaite pourtant être aimée. Maladroite, elle s'emporte contre lui, des mots blessants résonnent sous le voile de son palais, sur la membrane de sa langue. La nuit, son visage se tuméfie, tandis que sa mère ronfle innocemment à ses côtés. Au réveil, devant la glace, Erika arrive à peine à discerner ses yeux, au milieu de tant de drapés. Elle travaille beaucoup sur son image, mais celle-ci ne s'arrange pas. Une fois de plus, homme et femme s'affrontent en un face à face figé."

"Victime d'une sorte de crise d'asthme, elle lutte violemment pour reprendre son souffle, et ensuite ne sait que faire de tout cet air."

Samedi 19 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/onsyfera.jpgQuatrième de couverture : Quand on découvre que Zardjou, l'homme qui remet en question la vie d'Arezou, est marchand de serrures, on peut y voir l'ironie d'un signe plus subtil qu'il n'y paraît. Les apparences sont trompeuses ; on entre avec plus de vigilance et de curiosité dans une belle histoire d'amour.
À travers le destin d'une femme active, divorcée, partagée entre sa mère et sa fille, trois générations s'affrontent dans un monde où règnent depuis longtemps les interdits et le non-dit. On suit Arezou, au bord du rire ou des larmes, sous la neige, espérant avec elle profiter enfin d'une certaine beauté de la vie.
Dans un roman d'une richesse et d'une vigueur exceptionnelles, Zoyâ Pirzâd brosse à la fois le portrait d'une société pleine de contradictions et celui d'une femme passionnante, aussi drôle et attachante qu'une héroïne de Jane Austen.

Mon avis : J'avais été charmée par le style doux de Zôya Pirzâd dans Comme tous les après-midi et Le Goût âpre des kakis, deux recueils de nouvelles ; mais j'ai été déçue par ce roman. Je n'ai pas retrouvé cette lenteur sereine qui m'avait plu dans les autres œuvres de cet auteur, ni les longues descriptions exotiques ou pleines de non-dits, de signification.

Premier reproche que je ferais à ce roman : les dialogues sont beaucoup trop nombreux, on n'a pas vraiment accès à l'intériorité des personnages, j'ai eu l'impression que tout le roman était construit sur ce schéma : une réplique d'un personnage, une phrase de récit ou de micro-description pour nous donner une idée de la scène, genre didascalie, puis une nouvelle réplique, et ainsi de suite... si ça avait été comme ça sur 100 pages, je pense que ça aurait pu passer, mais 324 pages comme ça ! J'ai été lassée et ai mis 5 jours à lire ce livre.

L'héroïne, Arezou, n'a pas réussi à me toucher vraiment, j'ai trouvé que Zôya Pirzâd avait sur son personnage un regard béat, et comme je l'ai déjà dit plusieurs fois, je déteste quand les auteurs nous disent sans subtilité : "regarde comme elle est bien mon héroïne !", et là c'était "regarde, la pauvre est étouffée par sa famille et ne peut pas mener sa vie sentimentale comme elle l'entend !"... bon, j'exagère un peu, il y a bien des passages qui m'ont fait sourire et on sent quand même qu'il y a de la tendresse entre les trois femmes. Mais bon, je n'ai quand même pas été séduite.

Je m'attendais à autre chose, j'aurais aimé quelque chose de plus dépaysant, là certes on a une vision des moeurs en Iran dans les classes plutôt aisées de nos jours... mais c'est trop contemporain, trop occidentalisé. Cette histoire aurait pu être transposée en France, cela n'aurait pas changé énormément les choses, et dans ce cas-là ça aurait été une petite histoire sentimentale sans intérêt ; l'idylle entre Arezou et Zardjou est plus que prévisible, dès le début, et son évolution n'est pas non plus surprenante... pas vraiment désagréable à lire, mais pas enthousiasmant non plus.

J'ai lu quelques critiques de personnes déçues comme moi par ce roman, mais qui avaient beaucoup aimé un autre roman de Zoyâ Pirzâd, Un jour avant Pâques ; roman que je lirai donc tout de même (celui-là ou bien C'est moi qui éteins les lumières, premier roman de l'auteur), pour donner une autre chance à Zoyâ Pirzâd en tant que romancière ; en attendant, je vous conseille plutôt, si vous ne la connaissez pas, de vous tourner vers ses nouvelles (et en particulier vers le recueil Comme tous les après-midi, le premier que j'ai lu et aussi mon préféré).

Lundi 21 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/sumoquinepouvaitpas.jpgQuatrième de couverture : Sauvage, révolté, Jun promène ses quinze ans dans les rues de Tokyo, loin d'une famille dont il refuse de parler.
Sa rencontre avec un maître du sumo, qui décèle un "gros" en lui malgré son physique efflanqué, l'entraîne dans la pratique du plus mystérieux des arts martiaux. Avec lui, Jun découvre le monde insoupçonné de la force, de l'intelligence et de l'acceptation de soi.
Mais comment atteindre le zen lorsque l'on n'est que douleur et violence ? Comment devenir sumo quand on ne peut pas grossir ?
Derrière les nuages, il y a toujours un ciel...

Après Milarepa, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame rose, L'Enfant de Noé, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit "le Cycle de l'Invisible" avec ce nouveau récit qui mêle enfance et spiritualité, nous conduisant ici à la source du bouddhisme zen.

Mon avis : Une petite lecture sympathique ; au début le côté vaniteux du personnage de Jun  m'agaçait, mais au fil du texte son septicisme m'a touchée et me l'a rendu plus proche. L'histoire est simple, il s'agit d'un récit initiatique qui fonctionne comme une parabole : à l'aide de son maître sumo, Shomintsu, notre héros qui est complètement perdu va apprendre à avoir confiance en lui, à agir avec détermination et persévérance, à méditer... le déclic qui s'opère quand il parvient enfin à méditer est resté un peu abstrait pour moi (je n'ai pas l'impresson que cela soit si facile, mais peut-être parce que je n'ai jamais réellement essayé ?), mais pourquoi pas... même si l'intrigue n'est pas vraiment développée, cette histoire m'a un peu fait penser à l'Alchimiste de Paulo Coelho, à l'Apiculteur de Maxence Fermine...

Je doute que cette lecture me marque vraiment, et j'aurais aimé un peu plus de poésie dans le style (que je suis difficile !), mais je ne suis pas déçue, je l'ai lue avec plaisir, en souriant, en un peu moins d'une heure. Comme les autres oeuvres du "Cycle de l'Invisible" (enfin du moins celles que je connais, je n'ai pas encore lu Milarepa ni L'Enfant de Noé), il s'agit d'une lecture-détente agréable et rapide (encore qu'Oscar et la dame rose me semble plus riche, plus construit) que je conseillerais plutôt à des enfants, ou à de jeunes adolescents, car un livre comme celui-ci initie un propos philosophique intéressant tout en restant très accessible. Remarque, ce livre m'a aussi permis d'apprendre l'existence d'une maladie génétique rare et aux symptômes étonnants.

Extrait :
"- On n'a pas besoin de religion pour vivre.
- De religion, peut-être pas. Mais de spiritualité, si.
- Foutaise ! Pipeau ! Du vent, du bruit ! Moi, je vis très bien sans ça.
- Ah oui ? Tu vis très bien, toi ?
Il marquait un point : mon angoisse empirait et je m'en rendais compte."

NOUVEAU : Cliquez sur les couvertures des livres pour voir la fiche du livre sur Livraddict et ainsi trouver des liens vers d'autres critiques. (je vais faire ça dès aujourd'hui et sur les anciens articles, de manière progressive)

Lundi 21 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/BrokebackMountain.jpgQuatrième de couverture : Brokeback Mountain : un bout de terre sauvage, hors du temps, dans les plaines du Wyoming. Ennis del Mar et Jack Twist, cow-boys, nomades du désert américain, saisonniers des ranchs, n'ont pas vingt ans. Ils se croisent le temps d'un été. La rencontre est fulgurante. Ni le temps, ni l'espace, ni les non-dits, ni la société n'auront raison de cet amour - que seule la mort brisera.

Le récit déchirant d'une passion, au cœur des grands espaces américains, ces somptueuses solitudes dont Annie Proulx est sans conteste l'écrivain le plus inspiré dans la littérature américaine contemporaine. Pour Ang Lee, réalisateur du film adapté du livre, Le secret de Brokeback Mountain qui a obtenu le Lion d'or 2005 à la Mostra de Venise, c'est "une grande histoire d'amour épique qui représente le rêve d'une complicité totale et honnête avec une autre personne".

Mon avis :  l'écriture de l'auteur est à l'image de l'amour entre Jack et Ennis : simple et brutal. Ma grand-mère, qui m'a prêté ce livre, m'a dit avoir été choquée par certaines scènes de sexe... elle est bien impressionnable, je m'imaginais du coup une simple histoire d'amour charnel entre deux hommes, sans sentiments... tandis que la quatrième de couverture laisse entendre au contraire qu'il s'agit d'une idylle super-romantique ("un amour que seul la mort brisera, le récit déchirant d'une passion", ces expressions empreintes d'un lyrisme exacerbé me faisaient un peu peur/fuir - j'aime bien les histoires d'amour mais pas trop niais quand même).

Et en fait, ce n'est ni l'un ni l'autre : ni une histoire de cul, ni un Roméo et Juliette gay, et tant mieux : c'est plutôt un compromis entre deux extrêmes, et j'ai trouvé cette histoire belle et plutôt réaliste. Il s'agit d'une nouvelle de 89 pages (avec une grande police), contrairement à ce que ma grand-mère disait les "scènes de sexe" (je mets entre guillemets tant j'ai du mal à les appeler ainsi) ne m'ont pas semblé vulgaires, et elles sont trop courtes pour être vraiment considérées comme des descriptions obscènes (remarquez, après avoir lu des bouquins comme La Pianiste il en faut peut-être un peu plus pour me choquer maintenant), je pense que ma grand-mère a surtout été heurtée car elle n'a pas l'habitude de trouver des scènes homsexuelles dans ses livres (elle devrait s'y faire). Ces scènes me semblent d'ailleurs nécessaires pour comprendre la nature de la relation qui unit les deux hommes. Ces deux-là s'aiment sans se le dire, on n'a pas de déclaration d'amour traditionnelle, on ignore leurs pensées, mais leurs actes parlent pour eux. Comme je l'ai déjà dit, leur amour, leur vie tout entière est brutale, cependant leurs gestes sont plein de sens, et je pense qu'ici les non-dits peuvent marquer le lecteur plus fortement que si on avait eu droit à une analyse de leurs sentiments  (la fin avec l'histoire des deux chemises m'a fait un pincement au cœur....)

Minou (c'est ainsi que tout le monde appelle ma grand-mère) a vu le film (ce qui n'est pas mon cas), et l'a beaucoup aimé, ce qui me laisse espérer que je l'aimerai aussi. Peut-être que je le regarderai avec elle. Le cadre dans le livre fait rêver, il a son importance, car cette nature immense et belle est à la fois ce qui fascine les deux hommes, ce qui leur permet de se rencontrer, mais aussi ce qui les sépare (toute leur vie ils vont travailler loin l'un de l'autre), j'ai hâte de voir ce que cela donnera en images. Comme la plume d'Annie Proulx m'a plu, j'aimerais aussi un jour lire le recueil dont est extraite cette nouvelle, Les pieds dans la boue.

Samedi 26 juin 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lesmots.jpg(merci Karine de m'avoir prêté ce livre (o:)

Quatrième de couverture : J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...

Mon avis : comme vous le savez peut-être si vous avez entendu parler de ce livre, Les Mots est une autobiographie de Jean-Paul Sartre, mais une autobiographie d'un genre bien particulier, il y expose surtout son rapport aux livres, à l'écriture et on se focalise sur la période de son enfance. J'ai été un peu surprise, je m'attendais bêtement à quelque chose de plus chronologique, plus rythmé. Etant donné la relative brièveté de ce texte (200 pages environ), je me suis d'abord dit que j'allais le lire d'une traite comme j'aime souvent le faire, mais je n'ai pas pu. Sans m'ennuyer, j'ai eu l'impression étrange que j'avais besoin de digérer ce que je lisais au fur et à mesure.

On a ici une sorte d'autobiographie intérieure : l'auteur campe d'abord les personnages principaux (ses grands-parents, sa mère et lui-même) et part ensuite dans des digressions qui se suivent sans cesse, difficile de vraiment dégager la structure de l'œuvre, qui se déroule comme un long monologue, une réflexion de l'écrivain sur l'enfant qu'il a été et sur sa relation compliquée aux mots, qui constituent le titre et l'enjeu principal du livre. ; on a deux parties certes, la première s'intitule "Lire", la seconde, "Ecrire" ; pas de chapitres, le rythme du récit est un peu inhabituel, même si on avance quand même dans le temps au fil des pages.

J'admire Sartre depuis que je l'ai découvert en terminale ; à cause des cours de philo, mais surtout grâce à deux pièces de théâtre, Huis Clos et les Mouches, et au recueil de nouvelles Le Mur ; mais j'en m'aperçois aujourd'hui, j'ignorais à peu près tout de sa personnalité, je n'avais jamais vraiment entendu sa voix, et j'ai à présent le sentiment (peut-être illusoire, mais qu'importe) de le connaître un peu mieux. Au cours de ma licence j'ai connu plusieurs profs qui détestaient Sartre... cela me choquait et maintenant cela me choque encore plus, même si paradoxalement je peux essayer de comprendre pourquoi sa personnalité peut sembler antipathique.

Ce qui est le plus étonnant, c'est la façon dont Sartre considère l'enfant qu'il a été ; il se décrit lui-même comme un enfant vaniteux et snob, dénonce les faussetés, les manies de sa personnalité d'alors ; on peut d'abord être un peu agacé par ce personnage d'enfant qui lit Corneille très jeune pour impressionner son grand-père, avant de le délaisser pour des romans d'aventures plus populaires qui seront ses premières sources d'inspiration, il semble aussi prendre sa vocation littéraire très au sérieux, dictée par le Saint-Esprit (eh oui, rien que ça !).... mais je me suis vite attachée à ce petit personnage qui au fond, semble surtout avoir été très seul pendant de nombreuses années. Le regard que Sartre porte sur le petit garçon qu'il a été est tantôt un peu sévère, tantôt plus tendre, souvent railleur et ironique ; et en tout cas, qu'il ose se présenter ainsi, sans chercher spécialement à amoindrir ses défauts, m'a paru être une démarche courageuse, et cette honnêteté m'a touchée.

L'image qu'il a de lui, et qu'il nous donne du coup) est ambivalente : d'un côté il expose ses faiblesses, ses erreurs, son manque de génie évident ; de l'autre il ne nous cache par l'idée de sa supériorité, son assurance de devenir un écrivain. Il s'agit d'un récit auto-centré, je ne crois pas qu'il s'adresse à nous, lecteur, ou alors fort peu ! Et pourtant, il nous évoque indirectement quand il pense à ceux qui le liront, et ce lien biaisé m'a plu.

Dans ce livre qui doit donc se déguster lentement (enfin c'est ainsi que je l'ai apprécié, j'ai vraiment eu envie de savourer le style, que je n'ai pas toujours trouvé évident, mais le plus souvent, doux et très agréable), on trouve aussi pas mal de passages qui m'ont beaucoup plu où Sartre parle de religion (et pourtant Dieu sait (lol) que les passages où il est question de religion me barbent en général), de la difficulté à se faire une place satisfaisante dans sa famille, de la liberté, de l'éducation, de l'existence d'un Destin, de l'ennui, du regard lucide (ou pas) qu'on peut avoir sur soi, des rêves qu'on peut avoir sur son avenir.... un livre que je déconseillerais à tous les amateurs de livres bourrés d'action et aux allergiques au narcissisme, mais les autres, allez-y :)

Quelques extraits :

"(...) Un enfant gâté n'est pas triste ; il s'ennuie comme un roi. Comme un chien.
Je suis un chien : je bâille, les larmes roulent, je les sens rouler. Je suis un arbre, le vent s'accroche à mes branches et les agite vaguement. Je suis une mouche, je grimpe le long d'une vitre, je dégringole, je recommence à grimper. Quelquefois, je sens la caresse du temps qui passe, d'autres fois - le plus souvent - je le sens qui ne passe pas. De tremblantes minutes s'affalent, m'engloutissent et n'en finissent pas d'agoniser ; croupies mais encore vives, on les balaye, d'autres les remplacent, plus fraîches, tout aussi vaines ; ces dégoûts s'appellent le bonheur ; ma mère me répète que je suis le plus heureux des petits garçons. Comment ne la croirais-je pas puisque c'est vrai ? A mon délaissement je ne pense jamais ; d'abord il n'y a pas de mot pour le nommer ; et puis je ne le vois pas : on ne cesse pas de m'entourer. C'est la trame de ma vie, l'étoffe de mes plaisirs, la chair de mes pensées."

"Je viens de raconter l'histoire d'une vocation manquée : j'avais besoin de Dieu, on me le donna, je le reçus sans comprendre que je le cherchais. Faute de prendre racine en mon cœur, il a végété en moi quelque temps, puis il est mort. Aujourd'hui quand on me parle de Lui, je dis avec l'amusement sans regret d'un vieux beau qui rencontre une ancienne belle : "Il y a cinquante ans, sans ce malentendu, sans cette méprise, sans l'accident qui nous sépara, il aurait pu y avoir quelque chose entre nous."

"J'étais élu, marqué mais sans talent : tout viendrait de ma longue patience et de mes malheurs ; (...) je n'étais fidèle à rien sauf à l'engagement royal qui me conduisait à la gloire par les supplices. Ces supplices, restait à les trouver ; c'était l'unique problème mais qui paraissait insoluble puisqu'on m'avait ôté l'espoir de vivre misérable (...). Je me promis d'atroces chagrins d'amour mais sans enthousiasme."

"L'appétit d'écrire enveloppe un refus de vivre."

Vendredi 2 juillet 2010

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http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lecosmonaute.jpgQuatrième de couverture : « J’ai rencontré Pimprenelle vers la fin du xxe siècle… La femme la plus légère de la création, la plus seule, portée par la grâce, la plus instable, la plus étrange, la plus candide et la plus cinglante, la plus bizarrement habillée, une fille irrésistible avec des yeux gris et des cheveux fins. »
Et si la première impression n’était pas la bonne ? Que se passe-t-il quand on s’endort près d’un ange de douceur et qu’on s’éveille dans les bras d’une névrosée, maniaque et misanthrope ? Qu’est-ce qu’une vie réduite aux mètres carrés d’un appartement parisien, à la violence domestique, à la jalousie morbide ? Et la liberté, serait-ce alors de partir, seul dans l’espace, sans attaches dans la ville, tel un cosmonaute ?
Dès son premier livre, Le Chameau sauvage, il y a eu un style Jaenada : la douleur et le rire, la comédie et la tragédie, l’autodérision et la tendresse lucide.

Mon avis : J'ignorais tout de cet auteur, et je ne regrette pas de m'être inscrite au Challenge Caprice  car ce livre a été pour moi une très belle découverte !  L'Ogresse (qui a choisi de me faire lire ce livre donc, suivez un peu) m'avait prévenue, pour lire ce livre il faut "aimer les parenthèses" Je n'avais pas tellement d'a priori contre les parenthèses (j'ai moi-même tendance à en utiliser un peu trop :D), j'espérais juste que cela n'entraverait pas trop la lecture, qu'on pourrait suivre le fil de l'intrigue sans difficultés... et je n'ai pas été déçue : le style est très fluide sans être du tout simpliste, le ton du narrateur et héros, Hector, est tel que je me suis illico sentie très proche de lui, j'ai été scotchée par son histoire du début à la fin !

Les parenthèses (parlons-en) qui en effet reviennent très souvent apportent indéniablement un plus : il s'agit de commentaires d'Hector, le plus souvent humoristiques, ils sont plein d'autodérision, et d'une sincérité désarmante. Ce style assez oral, qui suit de manière fidèle et enjouée les pensées de notre héros, m'a fait songer au ton si agréable qui anime souvent des billets bloguesques, si bien que j'ai été frustrée à plusieurs reprises (riez !) de ne pas pouvoir stopper ma lecture pour laisser un commentaire au héros et ainsi mettre mon grain de sel pour le réconforter et l'aider ; l'extrême sympathie que j'ai ressentie pour lui tout au long de ma lecture est sûrement ce qui explique pourquoi j'ai tant aimé ce livre ; il se passe plein de choses et j'ai été reconnaissante envers Hector (je vous préviens, je suis incapable de prendre de la distance vis-à-vis de ce personnage ! ^^) de tout nous raconter, et dans le détail.

On commence très fort, avec le récit (du point de vue affolé d'Hector qui s'apprête à être père) de la fin de l'accouchement de Pimprenelle, qui se passe très mal. On a ensuite un immense flash-back, pas linéaire et tant mieux, on suit toujours les pensées d'Hector, j'ai été trop collée à l'action (et j'ai peut-être lu trop vite, emportée dans mon élan ? il faudra vraiment que je le relise) pour vous présenter de façon précise toute la structure du roman, sachez juste qu'on saura tout, les circonstances précises de sa rencontre avec Pimprenelle, l'évolution de leur relation au cours du temps... avant de revenir de nouveau à l'accouchement, de façon bien plus détaillée cette fois-ci. Ce fort long passage m'a d'ailleurs bien "dégoûtée", pas dans le sens où j'avais envie de stopper ma lecture, non, mais.... ne me parlez pas de faire un enfant maintenant, je pense qu'il va falloir un certain temps pour que les images gores qui m'ont traversé l'esprit et l'angoisse liée à cet évènement se dissipent !

Dans la deuxième partie du roman (paradoxalement intiulée "l'indépendance"), on a un autre très long passage - très mais pas trop, j'ai admiré qu'on puisse connaître la situation dans toute son ampleur et ses détails terrifiants ! - qui nous montre à quel point Pimprenelle est maniaque... mon amitié pour Hector s'est encore accrue, le pauvre se retrouve prisonnier d'une véritable tyrannie domestique, qui par contraste m'a fait savourer ma liberté actuelle, le fait simplement de pouvoir lire tranquillement sans être ennuyée par quiconque (bon, il y avait bien une télé parasite dans mon environnement mais j'étais assez concentrée pour qu'elle ne me dérange pas !) m'a semblé être un bonheur inestimable. Je ne vais pas continuer à commenter les émotions diverses qui m'ont parcourue pendant cette lecture rapide (deux jours) mais intense et intensive, mais rien que d'évoquer ce livre me donne l'impression de le revivre encore une fois, et c'est un plaisir. La fin m'a frustrée, car elle est ouverte, effrayante, et surtout, c'était la fin (MeL, reine des tautologies ahah, et quand je commence à parler de moi à la troisième personne c'est qu'il est temps que j'aille dormir), j'ai été triste de quitter cet univers bourré de digressions anecdotiques sensationnelles et délirantes, et d'analyses psychologiques qui démontrent d'une façon éblouissante comment une histoire d'amour merveilleuse peut virer progressivement au cauchemar complet.

Un livre qui a donc été pour moi très très agréable (ouais je mets en gras parce que vous serez peu à tout lire, je suis bien trop bavarde), je me considère désormais comme la meilleure pote d'Hector, et, en donnant une image négative de la vie de couple (même si....), ce roman a flatté la vision idyllique que je m'efforce d'avoir du célibat, j'ai donc bien envie de dire que c'est tout pile ce qu'il me fallait actuellement ! XD Alors que les situations décrites sont le plus souvent dramatiques (dans le sens, pas gaies et beaucoup de pression !), on sourit beaucoup et on est de tout cœur avec le personnage. J'adore *_* Merci à l'Ogresse d'avoir choisi ce livre !

Extraits :

"Depuis cette rencontre avec le chameau sauvage*, j'étais donc devenu un vrai costaud. Plus personne ne pouvait me faire du mal (ou du moins je m'en remettais vite), plus rien ne pouvait sérieusement m'atteindre, il suffisait que je me couche mentalement sur le sol, me déclarant ainsi le plus fort, et mes adversaires ne comptaient plus, mentalement (la plupart du temps ils ne s'en rendaient pas compte et me balançaient sur le crâne tout ce qu'ils avaient à portée de la main, mais dans mon esprit, ils s'en allaient tête basse en maugréant qu'ils étaient nuls). Donc j'étais invincible."

"J'allais pénétrer dans une enceinte interdite, moi qui suis si timide (depuis que j'ai une voiture, par exemple, j'attends pour la porter à réparer d'y être indiscutablement obligé (quand elle ne roule plus du tout), car je n'ose pas entrer dans un garage et demander au mécanicien d'y jeter un oeil, j'ai l'impression d'entrer chez des inconnus sans sonner, d'aller trouver la maîtresse de maison dans son salon et de lui demander de me donner un coup de brosse dans les cheveux (or les garagistes ne sont jamais surpris ni outrés qu'on leur apporte une voiture à réviser (et le pire, c'est que je le sais))), mais je n'avais plus le choix. Je ne pouvais pas laisser Pimprenelle là-bas. A toi de jouer, Orphée."


*cette allusion à un "chameau sauvage" m'a fait me demander si Le Cosmonaute n'était pas la suite du premier livre de l'auteur (si vous ne comprenez pas cette phrase, (re)lisez la quatrième de couverture ;)), mais apparemment non ce sont deux livres indépendants.

Vendredi 2 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/unemaisondepoupee.jpgCHALLENGE ABC 2010, 12ème livre lu ♦
World Book Challenge / Tour du Monde ~> Norvège

Quatrième de couverture :
"Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu'il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d'y voir clair", dit Nora, avant de prendre la porte. Celle qui semblait avoir tout misé sur le compromis tourne le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Pour mieux renaître à elle-même, peut-être. Cette porte qui claque à la fin du drame fit scandale à l'époque et continue, aujourd'hui encore, de résonner à nos consciences. Cette nouvelle traduction, au plus près de l'original, tente de ressaisir ce que fut l'apport rythmique d'Ibsen au théâtre : une écriture laconique, économe et précise, agencée comme un théorème.

Mon avis : une pièce de théâtre qui figurait dans la liste de livres à lire fournie par des profs de ma fac (liste que je n'ai toujours pas mise en ligne d'ailleurs, le ferais-je un jour ? Mystère), je l'ai lue sans savoir du tout ce quoi elle parlait (je mets la quatrième de couverture dans mes articles, mais je l'ignore moi-même souvent). J'ai apprécié cette lecture, mais je me suis demandée pendant presque toute la pièce où l'auteur (et surtout l'héroïne, Nora) voulait en venir. J'ai mis un certain temps à comprendre en quoi consistait le déshonneur qui la guettait, et quand je l'ai enfin compris, j'ai pensé "tout ça pour ça ?" même si, en y réfléchissant bien, je peux deviner, comprendre le désastre qui la menace. Dès le début, l'apparente niaiserie (qui en fait cache une relation artificielle) du couple Nora-Helmer m'a un peu agacée, et j'ai été bien contente, du coup, de voir que la remise en cause de ce couple était plus ou moins l'enjeu de la pièce.

J'aurais aimé que les personnages de Madame Linde (une amie d'enfance de Nora qui resurgit) et de Krogstad soient plus développés, qu'on sache de manière plus claire (plus rapide ?) leur véritable rôle dans la pièce car j'ai parfois trouvé ça un peu flou, mais au fond, développer ces personnages n'aurait pas été vraiment utile, je peux donc bien sacrifier de bon cœur cet infime confort de lecture, en savoir plus et plus clairement aurait nui à l'intrigue. On sent que quelque chose de grave se prépare, sans savoir vraiment quoi craindre, et cette incertitude augmente la tension dramatique. J'ai beaucoup de compassion pour le personnage du docteur Rank (mais je n'expliquerai pas pourquoi, tant pis pour vous). Et enfin, le personnage de Nora, qui me laissait un peu perplexe (qu'a-t-elle derrière la tête ?, n'ai-je cessé de penser) devient grandiose à la fin, quand elle montre sa vraie nature j'ai eu envie d'applaudir son très beau plaidoyer pour la vérité et la liberté., et j'imagine bien le scandale que ce discours féministe a pu provoquer lors de la création de cette pièce en 1879 ! J'aimerais voir cette pièce jouée, je pense qu'alors chacun des personnages (tous ont un intérêt) serait bien mieux mis en valeur.

Lundi 5 juillet 2010


Quatrième de couverture : Dans une petite ville d'Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
Couronné par le Prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.

« Ce livre est magique. D'une tendresse, d'un humour, d'une mélancolie sans pareils. »
Frédéric Vitoux, Nouvel Observateur.

« Un phénomène comparable à l'Attrape-Coeurs de Salinger, et donc l'un des plus beaux livres jamais écrits. »
Femina

Mon avis : toutes les critiques que j'ai eu l'occasion de lire sur ce livre jusqu'ici sont très positives, j'en attendais donc beaucoup. Mais environ jusqu'à la moitié du livre, j'étais un petit peu déçue. Je pensais "mmmh, c'est très bien, mais pour le moment je n'ai pas de magistral coup de cœur". Au tout début du roman, Scout (dont le vrai nom est Jean Louise) évoque la fracture du bras que son frère s'est faite à 13 ans et tous deux, une fois adultes, se demandent quels sont exactement "les évènements qui avaient conduit à cet accident." Le roman tout entier est en fait un immense récit rétrospectif : Scout, la narratrice, va revenir sur des tas d'aventures dont, de manière plus ou moins directe, les circonstances de cet accident bien plus important qu'on ne pourrait le penser au départ sont la conséquence... accident qui sera raconté finalement en détails à la fin du livre (et à ce moment-là, on pense "aaaaaah !", et on relit le début ^^).

On suivra donc la vie de Scout, son frère Jem, leur père Atticus, leur domestique Calpurnia, leur ami Dill et les voisins sur une période de trois ans. A travers bien des anecdotes (que je n'évoquerai pas de manière précise pour ne pas vous gâcher la lecture :)), on apprend à connaître les différents personnages, et de manière générale, la mentalité des gens de Maycomb, qui peut nous sembler bien étrange : les traditions ont beaucoup de poids et les préjugés font loi, chacun étant censé avoir un comportement strictement conforme à ce que la réputation de sa famille lui prescrit.... à travers ses yeux d'enfant, Scout nous parle du fonctionnement de cette petite société, qu'elle accepte comme une évidence au début, mais qu'elle va progressivement remettre en question.

Je viens de parler de "ses yeux d'enfant", mais justement, ce point pose un peu problème. Je m'attendais vraiment à un style enfantin très marqué, comme dans L'attrape-coeurs de Salinger (un extrait de critique figurant sur la quatrième de couverture fait un rapprochement entre les deux oeuvres), ou dans Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, d'Howard Buten. Mais ce n'est pas vraiment le cas : les situations sont analysées de façon subtile, la syntaxe est tout à fait normale et le vocabulaire est d'une richesse telle que, même si on a l'impression de suivre en temps réel les actions de notre petite héroïne, on a bien du mal à croire qu'on a le point de vue d'une petite fille de huit ans, j'ai vraiment senti un décalage entre ce personnage de petite fille, et le langage utilisé : c'est d'ailleurs le seul bémol que je pourrais trouver à ce livre, et je dois d'ailleurs le nuancer ; il faut premièrement se souvenir qu'il s'agit d'un récit rétrospectif, raconté par Jean Louise adulte ; étant donné la vivacité du récit, la proximité qu'on ressent vis-à-vis des personnages, on a tendance à vite l'oublier ; deuxièmement, il me semble évident que Scout n'était de toute façon pas une petite fille ordinaire, mais au contraire un personnage très mûr pour son âge, et même, précoce (elle a appris à lire seule et très jeune par exemple). Ces deux choses justifient donc aisément le style un peu inattendu.
Cependant, certains éléments nous rappellent de manière régulière qu'elle reste une enfant : sa candeur vis-à-vis de certains sujets (la sexualité...), la description de ses jeux, la relation émouvante qu'elle a avec son frère (protecteur et taquin), l'affection qu'elle a pour son père, son refus d'être une "dame" comme sa tante le voudrait et son caractère garçon manqué la rendent authentique et amusante. On a en quelque sorte accès à la fois la sensibilité de l'enfant, et à la maturité de l'adulte, et c'est un mélange finalement très réussi puisqu'on ne peut les distinguer.
L'atmosphère de ce roman m'a fait songer à plusieurs reprises à Frankie Addams de Carson McCullers : le sud des Etats-Unis et toute la mentalité que ça implique, la chaleur, l'été, une héroïne un peu rebelle, une domestique noire comme figure maternelle, la fin de l'enfance, la densité du récit....

Tout ce qui concerne le domaine de l'enfance, des questions et des peurs qui y sont liées, font de ce livre un roman universel qui peut toucher à peu près tout le monde, je pense.... et tout l'aspect historique lié à la ségrégation raciale s'ajoute à ce premier aspect déjà riche. J'avoue d'ailleurs que c'est à partir du moment où il est question du procès de manière plus centrale que j'ai vraiment été prise dans ce roman (avant, j'arrivais à le reposer sans angoisse). Même si l'issue du procès est assez prévisible (hélas) j'ai été émue par toute cette partie de l'intrigue.

Enfin, ce roman a un côté poétique, avec plusieurs métaphores originales, plusieurs motifs en arrière-plan qui parcourent tout le roman comme un fil rouge : l'"oiseau moqueur" (qui renvoie à plusieurs personnages), et le personnage mystérieux de Boo Radley, voisin fantômatique que personne ne voit jamais, et qui va hanter l'imaginaire des enfants... et quand on finit le roman, on s'aperçoit que pas mal de questions restent en suspens, on ignore tout de la mère de Scout et Jem par exemple, et ces manques peuvent nous laisser penser que le monde des personnages est sans fin et a une véritable existence en-dehors de la lecture qu'on en a faite... ce qui donne également envie de relire ce livre plus tard, pour voir si on trouve plus de choses, plus d'indices... et en attendant on peut toujours imaginer ce qu'on ne sait pas !

Un livre très vivant, riche, avec un personnage principal excellent, un arrière-plan historique prenant.... et donc, en un mot, une vraie réussite, même s'il a fallu un certain temps pour que je m'attache complètement à tout cet univers plus complexe qu'il n'y paraît !

Extrait :

"Le problème de mes vêtements rendait tante Alexandra fanatique. Je ne pourrais jamais être une dame si je portais des pantalons ; quand j'objectai que je ne pourrais rien faire en robe, elle répliqua que je n'étais pas censée faire des choses nécessitant un pantalon. La conception qu'avait tante Alexandra de mon maintien impliquait que je joue avec des fourneaux miniatures, des services à thé de poupée, que je porte le collier qu'elle m'avait offert à la naissance - auquel on ajoutait peu à peu des perles ; il fallait en outre que je sois le rayon de soleil qui éclairait la vie solitaire de mon père. Je fis valoir qu'on pouvait aussi être un rayon de soleil en pantalon, mais Tatie affirma qu'il fallait se comporter en rayon de soleil, or, malgré mon bon fond, je me conduisais de plus en plus mal d'année en année. Elle me blessait et me faisait constamment grincer des dents, mais, quand j'en parlai avec Atticus, il me répondit qu'il y avait déjà assez de rayons de soleil dans la famille et que je n'avais qu'à continuer à vivre à ma façon, peu lui importait la manière dont je m'y prenais."

Lundi 5 juillet 2010

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv59145985.jpgCHALLENGE ABC 2010, 13ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : On siffle sa première pièce ? Musset s'en moque, il publiera les autres pour son plaisir, insouciant d'aucune règle, sauf celle de ses caprices et de sa fantaisie douloureuse et si légère. Ce sera son "spectacle dans un fauteuil". c'est pourquoi on ne cessera jamais de jouer ses comédies et proverbes. Dans quel rêve, quel château, quel parc mélancolique sommes-nous ? Le jeune seigneur Perdican devrait y épouser sa cousine Camille, mais en un instant il décide d'aimer une jeune bergère. Soudain dédaignée, Camille, qui ne croyait pas à l'amour, connaît le dépit, la jalousie, l'égoïsme de la passion. Autour d'eux, s'agitent des personnages fantoches d'une cocasserie irrésistible. Dans ce théâtre féérique, on se croise, on se déchire, on s'ennuie, on croit que tout est vain, on triche, on se désire, on souffre jusqu'à en mourir. Comme dans la vie.

Mon avis : mmh, je suis loin d'avoir détesté mais je m'attendais tellement à adorer cette pièce que c'est quand même une déception ! Une très bonne réputation, un beau titre, et j'adore depuis que j'ai vu le film L'Etudiante l'extrait très célèbre "tous les hommes sont faux, inconstants..." (cf ci-dessous). Seulement, une fois ma lecture finie, je constate que cet extrait reste mon passage préféré, et de loin, aucun autre n'a su m'exalter autant. Point fort de cette pièce : les personnages d'amoureux ne sont pas caricaturaux ; d'ordinaire, dans ce genre de comédies où il est question d'amour (remarquez, j'en connais peu, je dis peut-être de grosses bêtises ?), les deux amoureux sont sûrs de leurs sentiments, et le problème est que leur entourage, d'une manière ou d'une autre, s'oppose à leur union ; là, c'est le contraire, les deux tourtereaux supposés ne s'accordent pas et vont jouer au chat et à la souris pendant toute la pièce.

Une histoire d'amour et d'orgueil, parfait, ai-je pensé... (Catherine Earnshaw, l'héroïne des Hauts de Hurlevent et mon héroïne de fiction préférée, est une amoureuse très orgueilleuse). Sauf que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, peut-être parce que cette pièce est courte et qu'on n'a pas vraiment le temps de s'attacher à eux ? Ils m'ont simplement semblé capricieux, leur conduite m'a paru stupide, je ne leur trouve aucune excuse, n'ai pas ressenti de compassion à leur égard... bon, si, j'ai bien eu un peu pitié de Perdican vers la fin, mais j'ai pensé que son sort était mérité. Et la froideur de Camille au tout début m'a semblé tout à fait injustifiée. Le style est très fluide, on ne sent pas vraiment (je trouve) que cette pièce a été écrite il y a plus de 150 ans, le langage utilisé n'est pas vraiment dépaysant. Certains diront peut-être que c'est tant mieux, que c'est plus facile à lire, mais j'aurais préféré un style plus, je ne sais pas comment dire... flamboyant ? L'extrait si célèbre et que j'aime tant n'est pas vraiment représentatif du reste de la pièce, aucune autre réplique n'a su me faire frémir et m'extasier.

Les passages qui mettent en scène maître Bridaine (curé) et maître Blazius (gouverneur de Perdican), deux ivrognes qui se disputent les faveurs du baron, sont plutôt drôles, ces deux personnages secondaires sont réussis, et plus développés que d'ordinaire... mais au fond, ces passages, même s'ils sont agréables, n'ont rien à voir avec l'intrigue principale qui nous intéresse, et que j'aurais aimé voir plus développée, avec un peu plus de lyrisme. Peut-être que si j'ai l'occasion de voir cette pièce jouée, elle me touchera bien plus, peut-être aussi que ce n'était pas le bon moment pour moi.... dommage ! Je trouve mon extrait favori toujours aussi génial, j'ai lu cette pièce sans ennui, j'ai pu relever plusieurs bons points... mais j'en attendais tellement plus ! A relire dans quelques années pour voir si mon regard sur les personnages est moins sévère.

Le fameux extrait qui tue tout :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice crée par mon orgueil et mon ennui."

Mercredi 7 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lesenfantsterribles.gifCHALLENGE ABC 2010, 14ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : A la sortie du lycée Condorcet, Paul est terrassé par une boule de neige lancée par son idole, Dargelos, le coq du collège.
Trop faible ; il n'ira plus en classe, sa sœur le soignera dans leur chambre, navire imaginaire qui, tous les soirs, appareille pour des contrées lointaines. Ni Gérard qui aime Elisabeth, ni Agathe qui aime Paul n'empêcheront le frère et la sœur de s'adorer et se déchirer. Cette œuvre clef de Jean Cocteau est un conte fantastique, un roman de poète dont le récit devient chant. La chambre est un sanctuaire où l'on célèbre un culte à l'amour et à la mort.
Il y a une prêtresse, il y a un trésor, il y a des victimes sacrifiées. Il y a envoûtement et malédiction.

Mon avis : un livre au style étrange, différent de ce que j'ai eu l'occasion de lire ces derniers temps, et un style qui sort de l'ordinaire, c'est toujours une bouffée d'air que je respire à pleins poumons. J'ai lu ce petit livre en deux jours, seulement dans des moments volés, bus, tram, dans un parc en attendant mon train... il faut savoir que je n'ai pas (plus) du tout l'habitude de grapiller des moments de lecture, j'aime en général lire plusieurs heures d'affilée, lire un livre d'une seule traite.... lire dix minutes par-ci par-là, ce n'est pas mon truc, mais j'aimerais justement réapprendre à lire de cette façon, cela me serait bien utile. Là au début ce n'était pas du tout évident, car même si l'intrigue est plutôt facile à suivre (fans de livres d'action et rien d'autre, vous risquez de vous ennuyer), il faut plonger dans une atmosphère particulière, tout est très imagé, au début par exemple une petite bataille de collégiens est présentée comme une guerre d'importance mêlant des héros... on retrouve cette façon décalée, poétique de voir les choses dans tout le livre. Dans la première partie surtout (il y en a deux).

Suite à un accident qui semblait pourtant bénin, Paul se retrouve alité, et commence alors pour lui,  son ami Gérard et sa sœur une vie oisive mais sans ennui qui va durer plusieurs années.... leur rythme de vie bizarre, leurs jeux qui consistent à s'extraire du monde, ce qu'ils considèrent comme leurs trésors, tout cela m'a fascinée. Les enfants sont livrés à eux-mêmes tout en étant entretenus par quelques adultes (dont on saura très peu de choses), et j'avouerai que j'ai envié leur situation ^^ ! Un autre personnage viendra les rejoindre dans "la chambre", et cette chambre, qu'ils essaieront toujours de reconstituer même quand ils la quitteront, est très importante, elle est considérée comme un temple. La prêtresse dont la quatrième de couverture parle, c'est Elisabeth, la soeur de Paul. Tous deux ont une relation unique, fusionnelle et ambigüe.

Dans la deuxième partie, nos personnages continuent leur vie immobile, même si quelques changements ont eu lieu.... dans cette partie, c'est la fin de leur âge d'or, de leur innocence, les personnages unis jusqu'ici vont se monter les uns contre les autres, des sentiments viennent tout compliquer, et finalement ce qui semblait être un conte éthéré tourne à la tragédie... la tendresse turbulente du début ne laissait pas présager une telle violence, et finalement je suis sortie de ce livre un peu étourdie et confuse. Deux ou trois descriptions m'ont paru un peu longues (enfin, elles ne sont pas tellement longues, mais vu le style parfois un peu étonnant, je les ai trouvées un peu trop abstraites - et souvenez-vous des circonstances de ma lecture, être pleinement concentrée n'était pas toujours aisé), mais en-dehors de cette minuscule réserve, j'ai trouvé ce livre magique, je me suis souvent arrêtée par plaisir, pour relire une phrase. Maintenant, j'aimerais bien voir le film...

Extraits :

"Il est de ces maisons, de ces existences qui stupéfieraient les personnes raisonnables. Elles ne comprendraient pas qu'un désordre qui semble à peine devoir continuer quinze jours puisse tenir plusieurs années. Or ces maisons, ces existences problématiques se maintiennent bel et bien, nombreuses, illégales, contre toute attente. Mais, où la raison n'aurait pas tort, c'est que si la force des choses est une force, elle les précipite vers la chute.
   Les êtres singuliers et leurs actes asociaux sont le charme d'un monde pluriel qui les expulse. On s'angoisse de la vitesse acquise par le cyclone où respirent ces âmes tragiques et légères. Cela débute par des enfantillages ; on n'y voit d'abord que des jeux."

"Projets d'avenir, études, places, démarches ne les préoccupaient pas davantage que garder les moutons ne tente un chien de luxe."

Lundi 12 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/TessdUrberville.jpg[ CHALLENGE ABC 2009, lettre H - 25ème livre lu ]
[ Matilda's Contest ]

Quatrième de couverture : Un grand classique anglais où la fatalité mène le jeu en dehors de toute morale, de tout préjugé social. Cette force aveugle, présente à chaque instant, couvre de son ombre le visage de Tess, héroïne et victime désignée. Réalisme et poésie se côtoient. Thomas Hardy dépeint admirablement la nature et la vie des paysans en cette fin de XIXème siècle. Les paysages du Wessex qu'il sait si bien décrire offrent un admirable cadre, parfois riant, parfois âpre, à cette fresque victorienne. Les personnages se détachent, scrutés jusqu'à l'âme, sur ce décor brossé avec tendresse.

Paru en 1891, Tess d'Urberville a inspiré à Roman Polanski, presque cent ans plus tard, l'un de ses plus beaux films.

Mon avis : Tiens, je ne m'attendais pas à une histoire de ce genre. J'avais bien pris garde de ne pas lire de résumé pour ne pas gâcher ma lecture (et j'ai snobé la quatrième de couverture. Quand il s'agit de "grands classiques", je me méfie, les éditeurs - et les profs, mais c'est une autre histoire -  souvent ne se gênent pas pour raconter la fin, ils s'imaginent sans doute que les romans qu'ils rééditent sont universellement connus dans tous leurs détails ? Sauf que non ! Et heureusement qu'on peut encore lire un roman du passé sans forcément connaître la fin d'avance...). Je crois bien que la première fois que j'ai "entendu parler" de ce livre, c'était dans Comme un roman de Daniel Pennac. Ma grand-mère ensuite m'a incité à le lire, et c'est ainsi que ce livre s'est retrouvé dans mon challenge ABC 2009 (challenge périmé, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire...).

Simplement à partir du titre (je dirais même, simplement à cause de la particule), je m'étais imaginée que ce roman relaterait une histoire d'amour dans un milieu noble. Pour le côté "histoire d'amour", j'avais visé juste ; mais alors, de milieu noble, point du tout ! Notre fameuse héroïne, Tess, s'appelle en vérité aux yeux du monde Tess Durbeyfield... Durbeyfield, déformation dégradée de d'Urberville, nom de ses nobles ancêtres, noblesse légendaire mais bien éloignée dans les faits, puisque Tess mène une rude vie de paysanne dans la campagne anglaise (ça, j'aurais pu le deviner si j'avais lu la quatrième de couverture qui indique que "Thomas Hardy dépeint admirablement la nature et la vie des paysans en cette fin de XIXème siècle", huhu.)

Qu'importe, j'ai donc été embarquée dans un milieu bien plus modeste et rural que ce que je prévoyais, je ne vais pas m'en plaindre. Au début du roman, Tess est la jeune paysanne typique, fraîche avec de jolies joues roses, rêvant vaguement à l'amour de façon tout à fait ingénue, même si ce n'est pas le premier de ses soucis puisqu'elle doit travailler dur pour aider sa famille nombreuse et pauvre à laquelle elle est naturellement toute dévouée. Elle est bien gentille, elle va devoir quitter le foyer familial pour travailler pour un jeune homme riche et séducteur, et il va sans dire que la pauvre, malgré une résistance farouche (c'est une fille vertueuse), elle va vite tomber dans le panneau.... et tous les malheurs de sa vie découleront de cette première erreur. Au début, je dois bien admettre que je n'étais pas très emballée par Tess, qui me semblait être un personnage un peu trop cliché pour que je m'y intéresse et m'y attache vraiment.... mais peu à peu, j'ai eu beaucoup de sympathie pour elle, et je l'ai suivie dans ses (més)aventures avec plaisir. (ignoble petite sadique que je suis)

On sent bien qu'on lit un livre du XIXème siècle ; c'est plutôt facile à lire de mon point de vue (plus que ce à quoi je m'attendais, puis bon peut-être qu'à force je suis rodée, et ce qui m'aurait apparu comme une difficulté il y a 5 ans m'est aujourd'hui une originalité stylistique plaisante :)), mais ce sont surtout  les mœurs des personnages qui sont très différentes des nôtres. On est de toute façon bien forcé de garder en tête cet éloignement temporel, sans quoi on serait outré (je le serais en tout cas) par la conception de l'honneur de l'époque, et les conséquences désastreuses d'un manquement à un idéal moral si vain sont, quand on les juge avec notre regard d'aujourd'hui, complètement absurdes....de même certains préjugés sur les femmes énoncés comme des vérités générales (surtout tout ce qui concerne la nécessaire soumission au mari !) m'ont fréquemment fait lâcher un petit soupir, mais bon, j'ai bien conscience que c'était conforme à la mentalité de l'époque, et je dois aussi défendre Thomas Hardy qui aurait pu se montrer infiniment plus sévère (et donc lourd) : s'il évoque tous ces préjugés, c'est souvent pour les remettre en question (du moins je préfère le comprendre comme ça, ne me détrompez pas !), et il nous a épargné beaucoup de passages religieux qu'il aurait pu facilement insérer, là toutes les références à Dieu restent pittoresques et très supportables. Tout ce qui arrive à Tess est très injuste, et je dirais que globalement elle n'a vraiment pas de chance, heureusement elle ne stagne pas et ne cesse d'essayer de s'en sortir, et je n'ai pas arrêté d'espérer que tout s'arrange pour elle !

Le style du XIXème siècle fait donc comme une petite musique, profondément dépaysante ; le narrateur intervient assez souvent (mais avec de petits sabots), soit pour donner un peu de peps à une description (cf extrait ci-dessous), soit pour railler (plus ou moins) légèrement les personnages, souvent hélas pour casser l'ambiance en rappelant à Tess que son destin est noir et que c'est pas la peine de s'enthousiasmer (méchant narrateur !). Cependant j'ai parfois regretté un léger manque de rythme... je ne me suis pas vraiment ennuyée car comme je l'ai dit les péripéties sont relativement nombreuses ; oh, ne vous emballez pas, rien de très rocambolesque, chaque "étape" (le roman est divisé en sept "phases", et pour vous donner une idée, les deux premières s'appellent "jeune fille" et "femme") est très développée donc on n'a pas non plus un enchaînement rapide des différentes actions, mais ce n'est pas ça qui m'a gênée, non, j'ai beaucoup aimé qu'on s'arrête avec Tess dans chacun des endroits qu'elle parcourt, qu'on fasse de nouvelles connaissances avec elle, qu'on la suive dans ses travaux de laiterie, dans ses réflexions un peu désespérées... (au début ses sentiments me semblaient un peu lisses, mais par la suite, on s'enflamme, on a de la passion violente, des menaces de suicide, le top. Elle essaie toujours de se modérer, dommage pour nous, mais quand même.)

Non, ce qui à mon avis a un peu alourdi inutilement le texte, c'est qu'à chaque début de chapitre (et les chapitres sont courts, il y en a 59 pour 400 pages), on a presque systématiquement un paragraphe descriptif plus ou moins long, soit pour nous présenter un nouveau lieu si Tess s'est déplacée, soit pour nous parler de la météo ; ce sont surtout le passages météo qui ont fini par me barber, au début je les lisais attentivement, ils sont même plutôt poétiques, mais ils reviennent trop souvent pour que je les accueille à chaque fois sans lassitude, et j'en ai sauté quelques-uns pour finir. Ce n'est qu'un détail, mais qui m'a empêché d'être vraiment emportée par ma lecture, ces pauses dans le récit l'ont freiné un peu trop souvent à mon goût.

Même si l'intrigue reste assez simple (machin lui pardonnera-t-il ? sera-t-elle un jour heureuse ?) je n'ai pas réussi à prévoir la fin, et plus de cent pages avant la dernière, j'ai applaudi un beau rebondissement qui, personnellement, m'a laissée sur les fesses. Je n'ai pas vraiment eu de coup de cœur pour le style, qui est pourtant bien particulier, ni pour l'héroïne, qui m'a assez régulièrement exaspérée, même si je l'aime beaucoup au fond (petite mère !), mais je ne regrette en aucun cas cette lecture qui m'a tenue occupée plusieurs jours, qui a réussi à m'angoisser et m'extasier en même temps à certains moments, et à m'emmener loin de ma chambre.... maintenant, il faut que j'emprunte le DVD pour juger le film !

Extrait :

"La société des volatiles dont Tess avait été nommée surveillante, pourvoyeuse, infirmière, chirurgien et amie, avait pour quartier général une vieille chaumière située dans un ancien jardin, maintenant sablonneux et piétiné. Le lierre envahissait la maison, et ses branches en élargissaient la cheminée, lui donnant l'aspect d'une tour en ruine. Les pièces du bas étaient complètement abandonnées aux oiseaux, qui s'y promenaient d'un air de propriétaires, comme si cet endroit avait été bâti par eux et non par certains tenanciers réduits en poussière qui gisaient maintenant dans le cimetière."

Mardi 13 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/sac1.jpg     http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/slatbag.jpg

♦ Ce soir, j'ai commencé la lecture des Piliers de la terre, de Ken Follett, un pavé qui risque de m'occuper plusieurs jours :P ; mon billet ne sera de toute façon pas publié avant le 28 juillet (remember, c'est une lecture commune). Je n'en suis qu'à la page 45 (sur 1050) et pour le moment j'aime bien !

♦ En ce moment sur Livraddict, on cherche à construire la liste de nos 100 livres incontournables ; pour cela, chacun propose une liste de 20 livres qu'il considère comme incontournables, et la courageuse Mélusine compile le tout, j'ai hâte de voir ce que la liste finale donnera et en quoi consistera le beau challenge qui suivra sûrement ! Pour proposer vos listes et ainsi participer à cette noble entreprise, c'est PAR ICI, dépêchez-vous pendant qu'il est encore temps !

♦ Il y a maintenant un petit moment, j'ai reçu deux sacs du Livre de Poche : "Laissez-moi finir ma page", je l'ai eu en achetant Clarissa et Voyage dans le passé de Stefan Zweig (et hop, deux en plus dans la PAL). Quant à "Cet été je lis", cela fait 4 ans que je rêve de l'avoir (eh oui, si vous me croyez à l'abri de désirs futiles vous vous trompez ! :p), je n'ai pas réussi à me le procurer au moment où il était gratuit, mais enfin maintenant il est à moi, grâce à la magie d'Internet *_* ! (et de priceminister)

♦ Pour finir cet article fourre-tout, je tiens à mettre en avant deux petits gadgets qui sont déjà dans mes favoris mais qui passent peut-être un peu trop inaperçus : (cliquez sur les images)

Envie de lire des avis sur un livre que les blogolecteurs que vous connaissez n'ont pas lus ?
Le moteur de recherche personnalisé des blogs de lectures est là pour vous !
Testé et approuvé par votre humble serviteur !

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/moteurderecherchelitteraire.jpg
Plus aléatoire mais tout aussi intéressant, voici la blogroulette "blogs de lectures"
qui vous permet de découvrir en un clic de nouveaux blogs à l'infini
(non, pas à l'infini, mais enfin, plus de 770 blogs référencés, ça laisse rêveur...) !

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/blogroulette.gif

Ces deux gadgets très sympathiques ont été créés par Calepin, à qui j'en profite pour dire bravo et merci !

Mercredi 14 juillet 2010

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Yess !!! Chrestomanci, la valeureuse organisatrice, vient d'annoncer sur le blog officiel du Read-A-Thon la prochaine édition : cela se passera le week-end du 9 & 10 octobre 2010, en même temps que le RAT américain. Je me suis aussitôt inscrite, et j'espère bien que je pourrai faire le BIG-RAT !


Là, tous ceux qui ne savent pas encore (quoi ? est-ce possible ???) ce qu'est le Read-A-Thon regardent leur écran d'un air dubitatif, petit rappel donc : Le Read-A-Thon est un marathon de lecture qui consiste à lire pendant 12 heures ou 24 heures d'affilée (selon la formule choisie : mini ou big RAT) (et on prend les pauses qu'on veut bien sûr, c'est un jeu hein !), le tout dans la bonne humeur. J'ai déjà participé à la première édition 2010 du RAT, le 20 février, et ça a été une super-expérience pour moi, j'ai vraiment adoré et cela faisait un moment que j'avais hâte que le prochain soit annoncé ! *_*

Pour ceux qui ne connaissent pas encore et veulent en savoir plus, allez voir l'article où je présente le Read-A-Thon, et les deux articles qui rendent compte de ma première expérience : 1 heure avant le départ, et mon bilan du 1er RAT.


Tentés ? Alors n'hésitez pas et faites comme moi, offrez-vous un week-end entièrement livresque le 9 et 10 octobre !!!! Les inscriptions se font par mail auprès de Chrestomanci, filez donc sur le blog officiel ;) Et si cet évènement vous passionne autant que moi, parlez du Read-A-Thon autour de vous !

(et pour tous ceux qui pensent que la date est trop éloignée pour savoir déjà s'ils pourront y participer, mettez des post-its partout chez vous pour ne pas oublier cet évènement - les inscriptions sont possibles jusqu'au jour J)

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"La lecture suffit pour arrêter l'intelligence, la nourrir, l'élever, la purifier ; quoique peu fatigante, elle suffit pour éloigner l'oisiveté." Henri Lacordaire

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