Lundi 11 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/laroute.jpgQuatrième de couverture : L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l'extrême. Prix Pulitzer 2007, La Route s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires aux États-Unis.

Mon avis :  je m'attendais à quelque chose de plus vivant, avec plus d'action ; certaines phrases sont longues, quasi sans verbe, et globalement c'est très descriptif, on a sous les yeux le tableau du monde dévasté, et nos deux personnages cherchent sans cesse de quoi manger au milieu des débris, on ne comprend pas vraiment ce qu'ils fuient, on ne comprend pas non plus où ils vont ; on a le point de vue du père, sans qu'il soit pour autant le narrateur du récit, et on ignore leurs noms. Pas de structure définie non plus, juste des paragraphes assez courts qui s'enchaînent, tout le temps. Des descriptions, des pensées, avec quelques souvenirs d'un monde ancien mais très rarement, et des dialogues entre le père et le fils, dialogues rapportés de façon très brute, sans la mise en page traditionnelle, sans qu'on sache clairement parfois qui dit quoi ; bref, tout ça pour dire que le style de ce roman m'a déconcertée les premières pages...

Assez rapidement cependant j'ai considéré ce roman autrement et je suis alors véritablement entrée dedans, et j'ai alors compris que ce style un peu étrange était en fait en parfaite adéquation avec le contenu : en effet, les actions des personnages sont lentes, on a peur de leur mort cent fois, voire plus, tant tout est désespéré, sans issue, et la lenteur, la pesanteur du style reflète vraiment bien l'atmosphère du livre, où les personnages avancent péniblement ; sur la route ils vont bien connaître quelques aventures, croiser d'autres personnages, mais rien qui change tellement la situation initiale... ne soyez pas découragés par le manque de péripéties remuantes que je vous annonce ! Lire un tel tableau du monde et de l'humanité est certes très déprimant, mais certains passages sont tellement beaux.... la relation entre le père et son fils est magnifique, alors que tous deux souffrent et n'ont au fond pas d'espoir, voir le père consoler son fils, l'encourager, le protéger, et voir le petit lutter avec un courage inouï, et garder une conscience morale envers et contre tout, j'ai trouvé ça juste... bluffant ! La fin m'a un peu déçue, elle m'a semblé un peu "facile", mais de toute façon, la fin de La Route, ça me semble quelque chose de plutôt impossible, alors il fallait bien que l'auteur s'en sorte avec un truc un peu frappant, je ne lui en veux pas.

Le sujet du livre m'a d'abord rappelé Ravage, de Barjavel, à la différence près que dans Ravage, on voit la chute du monde : dans la Route au contraire, on est placé dans un "après" horrible, mais les premiers évènements catastrophiques, et plus loin encore le monde d'avant (qui correspondrait à notre monde actuel) est relégué dans un passé qui semble lointain, en passe de devenir une légende oubliée, et l'apocalypse, qui n'est pas évoquée, semble alors encore plus effrayante, parce que carrément indicible. Avant de lire La Route j'avais un peu peur de me trouver face à un roman de science-fiction plein de péripéties rocambolesques, et complètement irréaliste ; ce n'est pas du tout le cas, au contraire si j'ai été tant touchée par ce livre, je pense que c'est parce qu'on peut justement le trouver crédible... comme vous le savez certainement une adaptation cinématographique est sortie récemment, je suppose que je ne pourrai pas la voir en salles, alors j'attends le dvd...

Extraits :

"Il disait que les rêves qui convenaient à un homme en péril étaient les rêves de danger et que tout le reste était une invite à la langueur et à la mort. Il dormait peu et il dormait mal. Il avait rêvé qu'ils marchaient dans un bois en fleurs où des oiseaux s'envolaient devant eux, l'enfant et lui, et où le ciel était d'un bleu à faire mal mais il apprenait à se réveiller de ces univers trop sereins. Allongé là dans l'obscurité tandis que s'évaporait dans sa bouche l'insolite saveur d'une pêche d'un verger fantôme. Il se disait que s'il vivait assez longtemps le monde aurait à la fin tout à fait disparu. Comme le monde mourant qu'habite l'aveugle quand il vient de perdre la vue, quand toute chose de ce monde s'efface lentement de sa mémoire." (p.22)

"Il commençait à penser que la mort était sur enfin sur eux et qu'ils devraient trouver un endroit pour se cacher où on ne pourrait pas les trouver. Il y avait des moments où il était pris d'irrépressibles sanglots quand il regardait l'enfant dormir mais ce n'était pas à cause de la mort. Il n'était pas sûr de savoir à cause de quoi mais il pensait que c'était à cause de la beauté ou à cause de la bonté. Des choses auxquelles il n'avait plus aucun moyen de penser jamais. Ils étaient accroupis dans un bois sinistre et buvaient de l'eau d'un fossé qu'ils filtraient à travers un chiffon. Il avait vu le petit en rêve allongé sur une planche dans une morgue et s'était réveillé terrorisé. Ce qu'il pouvait supporter à l'état de veille il ne pouvait pas le supporter la nuit et il s'asseyait et restait éveillé de peur que le rêve ne revienne." (p. 114)

Jeudi 14 janvier 2010

Depuis un moment je me dis que cela serait quand même bien de connaître au moins un livre de chaque pays du monde...
ou au moins du plus grand nombre de pays possibles.
Et j'ai découvert deux challenges sans limite de temps qui répondent à cette envie :

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• Le World Books Challenge, sur le blog
Viviane-Voyage, et aussi sur facebook, puisque Viviane a créé une application bien pratique permettant d'associer des livres à des pays sur un planisphère... il est également possible de trouver des idées de lectures pour chaque pays puisqu'on voit le choix des autres participants. 187 pays sont listés.

• Le challenge Tour du Monde, sur le blog de
Livresque : le principe est le même, il s'agit de découvrir des œuvres d'auteurs étrangers, le but étant toutefois plus limité, puisque ce challenge est considéré comme réussi dès qu'on a lu des œuvres de 50 pays différents !

Vous pouvez vous inscrire à ces deux challenges sur les blogs de Viviane et de Livresque en cliquant sur les liens ci-dessus. Je mettrai cet article à jour au fur et à mesure de mes lectures (cliquez sur l'étoile pour voir l'article correspondant à chaque livre). Vous pouvez aussi me conseiller des livres pour les pays que je n'ai pas encore découverts !

Livres lus :
(32)
Afrique du Sud : Disgrâce, de J. M. Coetzee *
Algérie : L'amour, la fantasia, d'Assia Djebar
*
Allemagne : Les souffrances du jeune Werther, de Goethe
*
Angleterre : Orgueil et Préjugés, de Jane Austen *
Argentine : Fictions, de Borges *
Australie : Tim, de Colleen McCullough *
Autriche : Le joueur d'échecs, de Stefan Zweig
*
Belgique : Hygiène de l'assassin, d'Amélie Nothomb
*
Brésil : L'Alchimiste, de Paulo Coelho
*
Canada : Le Matou, d'Yves Beauchemin
*
Chili : Le Vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepulveda
Chine : Balzac et la petite tailleuse chinoise, de Dai Sijie
*
Colombie : Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez
*
Côté d'Ivoire : Allah n'est pas obligé, d'Ahmadou Kourouma
*
Ecosse : Peter Pan, de James Barrie *
Espagne : L'Ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon
*
Etats-Unis : Frankie Addams, de Carson McCullers
*
France : L'Etranger, d'Albert Camus
*
Grèce : Au-delà de l'humain, de Nikos Athanassiadis
*
Haïti
: Le Charme des après-midi sans fin, de Dany Laferrière*
Inde : le Dieu des petits riens, d'Arundhati Roy * (Challenge "Bienvenue en Inde")
Iran : Le Goût âpre des kakis, de Zoyâ Pirzâd
*
Irlande : Le Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde
*
Israël : Soudain dans la forêt profonde, d'Amos Oz *
Italie : Si c'est un homme, de Primo Levi
*
Japon : Je vous écris, d'Hisashi Inoue
*
Liban : Le Prophète, de Khalil Gibran *
Norvège : Une maison de Poupée, de Henrik Ibsen *
Pays de Galles : Matilda, de Roald Dahl *
République Tchèque : L'Insoutenable Légèreté de l'Être, de Milan Kundera *
Russie : Oblomov, d'Ivan Gontcharov
*

Livres que j'ai prévus de lire :
Finlande : Petits suicides entre amis, d'Arto Paasilinna
Guatemala : L'homme qui avait tout tout tout, de Miguel Angel Asturias

Mexique : Chocolat amer, de Laura Esquivel
Nouvelle-Zélande : Garden Party, de Katherine Mansfield
Portugal : Un singulier regard, de Fernando Pessoa
Serbie : La Bouquineuse, de Zoran Zivkovic
Sri Lanka : Drôle de garçon, de Shyam Selvadurai
Suède : Fifi Brindacier, d'Astrid Lindgren
Suisse : Belle du Seigneur, d'Albert Cohen

Mercredi 20 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lucienleuwen.jpgQuatrième de couverture : Chassé de l'École polytechnique dans les années 1830, Lucien Leuwen, grâce aux relations de son père, riche banquier parisien, obtient de devenir sous-lieutenant et gagne Nancy. Tandis que son régiment de lanciers entre dans la ville, il aperçoit, derrière une persienne entrouverte, une jeune femme blonde, Mme de Chasteller. Lui qui se croyait insensible à l'amour va s'éprendre d'elle et, lorsqu'une nouvelle carrière fera suite à sa vie d'officier de province, il n'oubliera pas cette passion. Ce roman qui s'ouvre sur la délicate peinture des premiers sentiments de Lucien pour Bathilde, avant de faire place à cette comédie qu'est la politique et dont l'auteur s'amuse, Stendhal le commence en 1834, puis, après l'avoir quasiment achevé, l'abandonne sans le corriger. Lucien Leuwen est ainsi demeuré un manuscrit de travail, avec lequel les éditeurs posthumes ont pris leurs libertés. Pour la première fois, la présente édition le propose tel qu'il est, accompagné des annotations de Stendhal : jugements, repentirs ou désirs. Ainsi se découvre une œuvre en train de se faire entre le galop et la bride : entre l'écriture spontanée et le moment de l'évaluation critique.

Mon avis : je dois lire ce roman pour la fac (cours de littérature du XIXème siècle) et j’appréhendais assez cette lecture, j’aime en général les gros romans avec un style passé mais le côté "politique" me faisait peur ; mais finalement ce pavé de 800 pages est plutôt sympathique. La lecture des 150 premières pages environ a été un peu pénible ; la quatrième de couverture dit que « ce roman s’ouvre sur la délicate peinture des premiers sentiments de Lucien pour Bathilde » : mais que nenni ! Avant ces passages passionnants, on a la présentation assez longue de Lucien et de sa situation : fils d’un riche banquier, sans grandes convictions dans quelque domaine que ce soit, il devient militaire pour la beauté de l’uniforme, et parce que son cousin lui a reproché son oisiveté ; il est donc un peu frivole, un peu vaniteux, mais il est assez lucide sur la médiocrité des gens qui l’entourent, l’hypocrisie qui règne dans le monde lui déplaît, même s’il la pratique lui-même avec succès ; il ne tarde pas à s’ennuyer à Nancy, et même s’il y a pas mal d’ironie dans tout cela, le lecteur aussi attend avec impatience la venue d’une péripétie qui viendrait débloquer la situation.

Péripétie qui finit par arriver heureusement, et comme je m’y attendais, les pages qui concernent Mme de Chasteller sont celles que j’ai le plus aimées. Hélas elles durent trop peu à mon goût, pour des raisons que je ne dévoilerai pas Lucien quitte Nancy et comme alors pour lui une nouvelle carrière, celle d’employé d’un ministère. Magouilles électorales, corruption et compagnie nous montrent de nouveau la fausseté du monde ; ce qui est le plus intéressant dans ce roman selon moi, c’est peut-être de voir le combat perpétuel qui se joue entre la sphère publique, la place dans le monde que Lucien Leuwen se sent obligé de tenir, et ce qui lui tient réellement à cœur, son dégoût de toutes ces manigances, son regret de Nancy.

Un passage assez long ensuite concerne le père de Lucien, et c’est, avec le début de la carrière militaire de Lucien, les pages du roman qui m’ont le moins plu, je dois même admettre que je me suis même un peu ennuyée ; mais étant donné que tout cela fait référence à une période historique que je ne connais guère et qui ne m’intéresse que moyennement, je m’attendais vraiment à peiner plus que cela sur ce roman ; en général Stendhal a réussi à m’intéresser à ce qu’il racontait, j’avais peur de trouver toute l’évocation des manigances politiques confuse, mais c’est resté assez clair finalement, et la lecture de ce roman n’a pas été désagréable, même si certains passages m’ont beaucoup plus passionnée que d’autres.

Je suis même étonnée de constater que j’aurais aimé au fond que cela soit plus long ; le roman est inachevé et je suis un peu restée sur ma faim, à nous de nous imaginer ce qui peut suivre… les notes sont nombreuses, je ne les ai pas toutes lues, beaucoup n’indiquent que des variantes pour un mot, et ne sont pas très utiles ; mais d’autres sont amusantes, les commentaires que Stendhal écrit au sujet de ses personnages par exemple sont assez drôles parfois, et on a alors l’impression de véritablement accompagner l’auteur dans son travail d’écriture. Voir par exemple que Stendhal lui-même semble capable de se lasser d’un sujet politique qui n’était pas non plus ce que je préférais m’a fait sourire : note 2 p 662 : "deux cent soixante-quatre pages d’élection. For me : il est bien temps de sortir des idées d’élection et d’intérêts d'ambition."

Extraits : "L'homme malheureux cherche à se fortifier par la philosophie, mais pour premier effet elle l'empoisonne jusqu'à un certain degré en lui faisant voir le bonheur impossible."

"En amour, il faut oser, ou l'on s'expose à d'étranges revers."

"La vieillesse n'est autre chose que la privation de folie, l'absence d'illusion et de passion. Je place l'absence des folies bien avant la diminution de la force physique.  Je voudrais être amoureux, fût-ce de la plus laide cuisinière de Paris, et qu'elle répondît à ma flamme. (...) Plus ta passion serait absurde, plus je l'envierais."

"J'oublie de vivre, se dit-il. Ces sottises d'ambition me distraient de la seule chose au monde qui ait de la réalité pour moi. Il est drôle de sacrifier son cœur à l'ambition , et pourtant de n'être pas ambitieux..."

"(...) Qu'est-ce qu'un amant ? C'est un instrument auquel on se frotte pour avoir du plaisir."

Vendredi 22 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/thornytorinxcamilledeperetti080918103838.jpgQuatrième de couverture : Depuis toujours, Camille est une princesse. Elle doit donc avoir de jolies robes (traduisez: faire du shopping), être intelligente (comprenez intégrer une grande école de commerce) et être toujours la plus belle (en d'autres termes être mince). Elle s'attelle consciencieusement à la tâche et, à vingt ans, c'est une élève brillante, élégante, et une véritable brindille de 50 kilos pour 1 mètre 70. Mais lorsque ses études l'éloignent de ses rêves, que son cœur s'enflamme pour un beau ténébreux et que son poids commence à fluctuer, rien ne va plus. Son recours? Se faire vomir, systématiquement, jusqu'à l'obsession: Camille est devenue une boulimique anorexique. Seulement, les princesses ne sont pas malades, et pour l'ex-petite fille modèle va alors commencer un long et tortueux combat...

Mon avis : Un livre distrayant et vite lu, trop vite lu sans doute, je ne pense pas qu'il me marquera. Je ne me suis pas ennuyée, mais bizarrement ce livre m'a laissée froide. Je dis bizarrement car habituellement les livres qui parlent d'anorexie m'émeuvent beaucoup. Alors quoi ? Aurais-je trop lu sur ce sujet ? Je ne crois pas, il y a quelques mois j'ai bien lu Jours sans faim de Delphine de Vigan et je l'ai beaucoup aimé, rien à voir avec celui-ci.... en lisant Thornytorinx j'ai eu une impression de "déjà-lu", pas seulement à cause du sujet abordé, mais surtout à cause de la manière d'écrire. Ça va vite, c'est enthousiaste, ça interpelle le lecteur d'une façon un peu agressive parfois, avec une énergie un peu à la Lolita Pille. Je me disais qu'après Stendhal, j'avais envie d'une lecture qui demande peu de réflexion mais là en fait j'ai trouvé ce style trop facile, trop banal.

Et le problème surtout, c'est que je n'ai ressenti aucune empathie, aucune sympathie pour l'héroïne. Cette manie de se considérer comme une princesse m'a exaspérée. Et puis, quelle idée d'intégrer une grande école de commerce et de travailler pour une banque quand on a horreur des chiffres ? Facile de se plaindre après... alors ce n'est pas gentil de ma part de juger ainsi un personnage, d'autant plus que ce roman est autobiographique, mais... j'ai pas envie de me censurer non plus. On sent venir le happy end grâce au grand amour salvateur à des kilomètres, et l'image très complaisante que l'auteur a d'elle-même m'a agacée. A la fin elle semble un peu dédramatiser sa maladie d'une façon qui ne me semble pas très saine, et rien que le début, "j'ai vomi partout", me semble dit sur un ton provocateur, et je ne vois pas l'intérêt d'employer un tel ton... et ce qui m'a gênée enfin, ce sont les conclusions pleines de certitudes qu'elle nous fait subir, du genre "mon histoire, c'est l'histoire d'une fille qui..." Comment peut-on résumer en quatre mots des pans entiers de sa vie, sait-on jamais qui on est vraiment ?

Ce n'est pas un roman que je déconseille vraiment, si comme moi vous vous intéressez aux livres qui traitent de ce sujet vous pouvez essayer, mais si ce sujet vous intrigue et que vous n'avez encore jamais lu de roman abordant cette maladie je vous conseille plutôt Le pavillon des enfants fous de Valérie Valère, Petite de Geneviève Brisac, Jours sans faim de Delphine de Vigan ou Biographie de la faim d'Amélie Nothomb...
 


Nouveauté sur le blog : Remarquez qu'en bas de la colonne de droite j'ai installé un nouveau petit gadget que je trouve marrant, vous pouvez me poser toutes les questions qui vous passent par la tête, et mes réponses se trouvent . (vous pouvez aussi accéder à la page des réponses en cliquant sur formspring.me - ferioj) Les questions sont posées de façon anonyme mais rien ne vous empêche de signer vos questions si le cœur vous en dit !

Dimanche 24 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/baguetteschinoises.jpgChallenge ABC 2010, 3ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : "Je vais leur montrer, moi, à tous ces villageois, qui est une baguette et qui est une poutre ! " C'est ce cri qui a donné envie à Xinran d'écrire cette histoire. Celle, lumineuse, chaleureuse, émouvante, de trois sœurs qui décident de fuir leur campagne et le mépris des autres, pour chercher fortune dans la grande ville. Sœurs Trois, Cinq et Six n'ont guère fait d'études, mais il y a une chose qu'on leur a apprise : leur mère est une ratée car elle n'a pas enfanté de fils, et elles-mêmes ne méritent qu'un numéro pour prénom. Les femmes, leur répète leur père, sont comme des baguettes : utilitaires et jetables. Les hommes, eux, sont les poutres solides qui soutiennent le toit d'une maison. Mais quand les trois sœurs quittent leur foyer pour chercher du travail à Nankin, leurs yeux s'ouvrent sur un monde totalement nouveau : les buildings et les livres, le trafic automobile, la liberté de mœurs et la sophistication des habitants... Trois, Cinq et Six vont faire la preuve de leur détermination et de leurs talents, et quand l'argent va arriver au village, leur père sera bien obligé de réviser sa vision du monde. C'est du cœur de la Chine que nous parle Xinran. De ces femmes qui luttent pour conquérir une place au soleil. De Nankin, sa ville natale, dont elle nous fait voir les vieilles douves ombragées de saules, savourer les plaisirs culinaires et la langue truculente de ses habitants. Et d'un pays, une Chine que nous découvrons par les yeux vifs et ingénus des trois sœurs, et qui nous étonne et nous passionne car nous ne l'avions jamais vue ainsi.

Mon avis : une très bonne surprise ! Et pourtant, j'ai eu assez de mal à entrer dans cette histoire au début, le style me paraissait un peu simple, et les trois héroïnes un peu trop naïves, du moins leur façon de parler, certaines tournures de phrase m'ont donnée cette impression. Mais peu à peu, je me suis vraiment attachée aux personnages : chacune de ces trois sœurs a vraiment une personnalité bien à elle, l'alternance entre les récits qui concernent chacune d'entre elles est fluide, tout s'enchaîne très bien, et ce roman nous montre bien plus de trois points de vue ! Nous lisons les pensées, les ambitions des trois sœurs, leurs différentes visions du monde, des relations hommes-femmes, mais l'auteur intègre aussi de façon habile l'histoire de leur entourage, famille, amis... à travers ce roman nous allons donc à la rencontre de nombreux personnages, qui nous livrent autant de visions diverses du monde, et ce livre nous montre bien à quelles points les mentalités peuvent être différentes selon le sexe, l'âge, le pays mais aussi les régions, et enfin selon la personnalité de chacun !

Le combat que mènent ces trois sœurs est émouvant, j'ai surtout été passionnée par ce roman à partir du moment où on sent qu'elles s'interrogent de façon plus profonde sur ce qu'elles vivent, qu'elles remettent en question les idées qu'on leur a mis dans le crâne depuis toujours, tout en interrogeant aussi la manière de vivre plus "moderne" et "occidentale" en quelque sorte des citadins. Tout en soutenant de tout son cœur leur désir de liberté, on sent bien aussi que l'auteur n'a pas voulu donner de leçon, ni imposer son opinion, elle nous conte l'histoire de ses personnages en simple confidente et conteuse sans chercher à nous imposer sa propre vision des choses, à nous de réfléchir à tout ça... les descriptions du mode de vie chinois (ou plutôt des modes de vie, car on se rend bien compte que tout est très complexe !) m'ont fortement intéressée, et me donnent envie d'en savoir plus sur cette culture si éloignée de la nôtre par certains aspects. Ce roman nous livre vraiment une vision de l'intérieur de la Chine, pleine d'humanité mais sans dramatisation excessive, et j'ai eu un coup de cœur pour le personnage de Six.

Dimanche 24 janvier 2010

http://i652.photobucket.com/albums/uu249/mauviette/bigfish.jpgChallenge ABC 2010, 4ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : "Les gens qui ont rendez-vous avec lui procèdent ainsi : ils se débrouillent pour savoir où il sera tel jour, calculent qu'un conducteur aussi lent restera dans les parages jusqu'à la fin de la semaine, puis prennent un avion pour l'aéroport le plus proche. Une fois arrivés, ils louent une voiture et roulent jusqu'à ce qu'ils l'aient rattrapé. Ils le dépassent et klaxonnent, mon père se tourne lentement vers eux (à la façon dont Abraham Lincoln aurait tourné la tête s'il avait jamais conduit une voiture, parce que, dans ma tête, dans le souvenir qui s'est logé imperturbablement dans mon cerveau, mon père ressemble à Lincoln, cet homme aux longs bras, aux poches profondes et aux yeux sombres) et il leur fait signe. Il s'arrête, et celui qui a besoin de lui parler vient prendre place à côté de lui, l'adjoint ou l'avocat s'assied à l'arrière, et, tout en roulant sur ces superbes routes vagabondes, ils concluent leur affaire. Et, qui sait, peut-être a-t-il même des liaisons amoureuses dans cette voiture, des idylles avec des femmes splendides, des actrices célèbres... "
Imaginez un père extraordinaire; imaginez des histoires à dormir debout qu'il vous ramène des quatre coins du monde, imaginez un héros mythique dont les berceuses sont comme autant d'épopées; imaginez un homme incapable de rester sérieux plus de quelques secondes; et puis, à l'heure de son dernier voyage, soudain, vous ne savez plus trop lequel de vous deux joue à faire l'enfant.

Mon avis : j’adore le film de Tim Burton depuis des années (c’est le premier Tim Burton que j’ai vu, aussi ^^), j’ai même fait un exposé dessus récemment, et j’avais donc envie de lire le livre pour enfin connaître l’histoire originale. Un de mes amis l’a lu et n’a pas aimé, j’avais donc peur que cela soit une grande déception pour moi aussi mais en fait, ça a été une lecture bien agréable. Dans ce livre, on a une foule de petits récits divers qui racontent des épisodes décousus de la vie du père, et ce n'est qu'en assemblant ce puzzle qu'on parvient à avoir une image à peu près entière de lui, ce procédé original qui fait d'Edward Bloom un personnage hors du commun m’a plu.

J’ai trouvé que tous ces portraits différents du même homme nous donnent une vision très positive, très élogieuse de lui, le conflit qui existe entre le père et le fils est montré dans le livre de façon moins claire, plus subtile que dans le film, et c’est selon moi un bon point pour le livre. On sent bien l’admiration que l’enfant avait pour le caractère extraordinaire de son père, qu’il considère pendant toute son enfance comme un héros, voire même comme un dieu (le sous-titre du roman, "roman aux proportions mythiques" permet aussi de comprendre à quel point le personnage d'Edward Blomm est vu comme un personnage hors du commun !) ; du coup quand son fils William est à son chevet pendant ses derniers moments et lui fait comprendre qu’il n’a pas été un père si parfait que cela, l’incompréhension entre les deux hommes me paraît encore plus cruelle en quelque sorte, plus triste que dans le film.

De manière générale le livre m’a peut-être plus attristée que le film, peut-être aussi parce que la scène qui concerne la mort réelle d’Edward Bloom est racontée plusieurs fois, de façon un peu différente, mais cette répétition de la réalité, qui s’oppose à la diversité des histoires, a quelque chose de lancinant, d’accablant… la relation entre Edward Bloom et Jenny Hill (la jeune femme de Specter) est aussi plus ambigüe dans le livre que dans le film…

Tim Burton a modifié de façon intelligente certains épisodes, a apporté sa propre vision des choses, l’univers du film m’a semblé plus coloré, plus gai, plus « fantastique » ; mais le livre a lui aussi des choses à dire, je m’attendais à quelque chose de plus chronologique (ce qui n’est pas du tout le cas), plus plat, plus creux… mais en fait le livre lui aussi renferme son propre univers, donc même si ma préférence va au film, ça n’a pas été une lecture décevante pour moi (attendu que je savais d’avance que les deux œuvres sont assez différentes)

Vendredi 29 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/ouonvapapa.jpgQuatrième de couverture /extrait : Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J'avais honte ? Peur qu'on me plaigne ?

Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c'était pour échapper à la question terrible : « Qu'est-ce qu'ils font ? »
Aujourd'hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j'ai décidé de leur écrire un livre.

Pour qu'on ne les oublie pas, qu'il ne reste pas d'eux seulement une photo sur une carte d'invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n'ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d'ange, et je ne suis pas un ange.

Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d'eux avec le sourire. Ils m'ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement.
Grâce à eux, j'ai eu des avantages sur les parents d enfants normaux. Je n'ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n'avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu'ils feraient plus tard, on a su rapidement ce que ce serait : rien.

Et surtout, pendant de nombreuses années, j'ai bénéficié d'une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j'ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.

Mon avis : un livre original, par son sujet (je ne connais pas beaucoup de livres qui parlent d'enfants handicapés, quels sont ceux que vous me conseilleriez sur ce sujet ?) mais surtout par la manière dont ce sujet est traité. Loin de chercher à minimiser les problèmes multiples que leur handicap entraîne, l'auteur nous donne une vision réaliste, lucide de leur état. Ce regard particulier qu'il porte sur ses enfants peut sembler choquant, cruel si on le prend au premier degré ; mais on comprend bien vite que la cruauté vient surtout du sort, ou en tout cas du hasard qui les ai fait naître ainsi... il démonte toutes les paroles généralement proférées par les personnes bien-pensantes. Il ne cherche pas du tout hypocritement le bon côté des choses, ou plutôt, ce "bon côté des choses", il nous le livre de manière cynique. Il y a beaucoup d'humour noir, et j'ai vraiment apprécié cet aspect.

Toutes ces plaisanteries pas toujours de bon goût auraient sans doute du mal à passer si on ne sentait pas derrière l'amour immense de ce père (qui y tient à ses "petits oiseaux" malgré tout ce qu'il peut dire par ailleurs), et sa tristesse, son impuissance. C'est une œuvre autobiographique, et montrer une partie si intime de sa vie, proposer une image si peu rose de soi-même me semble un acte courageux. Cette lecture est émouvante, une grande douleur et un humour souvent grinçant se mêlent, même si certains passages sont plus joyeux.

On suit de façon chronologique (sans qu'il y ait jamais de datation précise, et on passe d'anecdotes en réflexions diverses sans transitions) le parcours de ses deux fils mais j'ai eu l'impression à un moment que l'auteur avait plus ou moins épuisé son lot d'histoires, qu'il avait craché sa rage contre la maladie et contre tous les gens qui réagissent de façon idiote ou ont des idées préconçues sur le handicap, et on n'avance plus guère ; la fin m'a donc un peu lassée, le narrateur évoque de façon répétitive toutes les choses que ses enfants ne pourront jamais faire, et toutes les choses qu'il aurait pu faire avec eux s'ils avaient été "normaux" (ce qui revient à peu près au même). C'est dans ces dernières pages que son sentiment de culpabilité est le plus manifeste. Stylistiquement, le même schéma se répète, il parle de quelque chose qui semble positif, mais on a soudain une retombée, une chute déceptive. Trop utilisé, ce procédé fait moins d'effet vers la fin au lecteur, qui devine la conclusion négative avant qu'elle survienne.  Un livre touchant et rapide à lire, que je vous conseille même si la fin m'a moins plu.

Vendredi 29 janvier 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/chocolat.jpgChallenge ABC 2010, 5ème livre lu ♦

Résumé (amazon) : À Lansquenet, petit village perdu quelque part en France, mis à part les sempiternels sermons du sombre Reynaud, le curé intégriste de la paroisse, il ne se passe jamais rien. Alors, quand Vianne Rocher et sa fille Anouk décident de s'y installer pour ouvrir une chocolaterie, c'est tout le village qui se met à jaser. Ce qui est assez facile : Vianne n'est pas mariée, elle ne va pas à l'église, et même, elle ose ouvrir sa boutique de délices en plein carême ! Cela fait d'elle la cible idéale pour ce pauvre Reynaud et sa troupe de grenouilles de bénitier. Mais, contre toute attente, Vianne semble très bien s'intégrer dans le village ensorcelé par ses douceurs : ç'en est trop pour ses adversaires, qui vont tout faire pour lui barrer la route, allant jusqu'à la traiter publiquement de sorcière. Mais sur ce point, peut-être n'ont-ils pas tout à fait tort... Un Chocolat qui réunit sans conteste tous les ingrédients d'un roman entraînant, séduisant un large public, et qui a été adapté au cinéma, avec Juliette Binoche dans le rôle principal.

Mon avis : Une lecture distrayante, même si quelques passages m'ont semblé un peu cliché ou un peu mièvre... c'est cependant un livre que je qualifierai de tendre - pas mal de bons sentiments, une vision positive de l'humanité, ça fait du bien de temps en temps... - et de gourmand : j'ai apprécié les descriptions des friandises que Vianne Rocher fabrique dans sa chocolaterie. Un roman à mi-chemin entre Le Matou d'Yves Beauchemin (que je n'ai pas aimé) et Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda (que j'avais adoré). Le mystère qui entoure Vianne Rocher, son périple avec sa mère, tout le côté fantastique de ces personnages pimente un peu l'histoire qui est sinon assez banale.

Une bonne idée de l'auteur à noter tout de même : il s'agit d'un roman polyphonique, on a successivement le point de vue de Vianne, et celui de Francis Reynaud, le prêtre, à travers des monologues qu'il adresse à un autre prêtre dans le coma, et c'est intéressant de connaître les points de vue des camps opposés. On voit que Reynaud est lâche, mais peut-être pas complètement mauvais... c'est peut-être le personnage le plus curieux du roman, il me plaît plus en tout cas que celui de Vianne : on la trouve attachante au début mais elle est si parfaitement bonne qu'elle m'a lassée à la fin... j'ai quand même du mal à imaginer Johnny Depp dans le rôle du prêtre*, j'ai hâte maintenant de voir le film pour voir ce que ça donne ! (je l'ai en DVD depuis deux ans environ mais je tenais à lire le livre avant !). Un roman agréable à lire, mais qui manque peut-être un peu d'originalité au final...

*[Edit] J'ai fait une déduction fausse, je pensais que Johnny Depp jouerait le rôle du prêtre car dans le livre c'est l'autre personnage important, avec Vianne Rocher ; mais on m'a indiqué en commentaire qu'en fait il joue le rôle de Roux, un des gitans... je préfère ça !

Mon avis sur le film

Vendredi 5 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lepeupledutapis2.jpgQuatrième de couverture : Sur tout le Tapis règne la paix de l'Empire Dumii. Aux marges de la civilisation, la tribu des Munrungues coule sous les poils une existence paisible. Mais un jour un terrible cataclysme frappe à proximité du village. Une ville Dumiie est broyée par l'ancien monstre des légendes : le grand Découdre est de retour!
Dans son sillage, des créatures féroces parachèvent son oeuvre de destruction. Cernés, les Munrungues s'engagent dans un périple à travers les poils, sous la conduite des frères Orkson.
Un voyage qui les conduit à la découverte des merveilles de leur monde et changera pour toujours la vie des Fils de la poussière...

Mon avis : alors que ce livre fait 188 pages seulement, j'ai mis énormément de temps à le lire. je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans l'histoire, je ne sais pas trop pourquoi.... je ne me suis pas vraiment ennuyée pourtant, mais je ne me suis pas senti proche des personnages, je crois que j'aurais aimé plus de descriptions, cela m'aurait peut-être permis de mieux me représenter cet univers ? Je pense cependant que c'est un bon livre, qui réunit pas mal d'ingrédients positifs.

Le Tapis a bien des points communs avec notre monde, cette métaphore est une bonne idée, à travers cette histoire on a une critique ludique de la guerre, de la violence, de divers régimes politiques. Il y a une bonne dose d'humour aussi, le côté héroïque des personnages est détourné, certains sont lâches ou ont une intelligence limitée, cela change des héros ordinaires (même si ma connaissance des héros ordinaires de fantasy est assez limitée, mais si je compare ces personnages à certains guerriers du Seigneur des Anneaux par exemple, la différence est visible). C'est une oeuvre que j'aimerais bien voir adaptée en dessin animé, je pense que ça pourrait donner quelque chose de bien.

Et si malgré tous ces bons points je n'ai pas été transportée par cette lecture, je pense que ça vient surtout de ma fatigue (au début j'ai eu du mal à me souvenir de qui était qui, alors qu'en fait ce n'est pas bien compliqué), et du fait que ce n'était pas le genre de livre dont j'avais besoin à ce moment-là, j'avais envie de quelque chose qui s'attache plus en profondeur à la psychologie des personnages peut-être....

Vendredi 5 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/monsieurteste.jpgQuatrième de couverture : Dans La Soirée avec Monsieur Teste, Valéry explique pourquoi, à la recherche du succès littéraire, auquel il aurait pu légitimement aspirer suivant le voeu de ses amis, il a préféré autre chose. La recherche du succès entraîne nécessairement une perte de temps : " Chaque esprit qu'on trouve puissant commence par la faute qui le fait connaître. En échange du pourboire public, il donne le temps qu'il faut pour se rendre perceptible... "
M. Teste est un homme qui a mieux employé son temps : " J'ai fini par croire que M. Teste était arrivé à découvrir des lois de l'esprit que nous ignorons. Sûrement, il avait dû consacrer des années à cette recherche : plus sûrement, des années encore, et beaucoup d'autres années avaient été disposées pour mûrir ses inventions et pour en faire ses instincts. Trouver n'est rien. Le difficile est de s'ajouter ce que l'on trouve. "
Tel était bien sans doute le programme ambitieux que s'était assigné Valéry lui-même à l'époque où il rédigeait cette fameuse Soirée avec Monsieur Teste.  Cet ouvrage a paru pour la première fois en 1896 dans la Revue Centaure.

Mon avis : Un de mes profs nous a parlé de ce livre, en nous disant que c'était la seule œuvre de Paul Valéry, qui par ailleurs n'aime pas ce genre ; il en avait parlé de telle sorte qu'il m'avait donné envie de me pencher dessus ; selon sa description ce Monsieur Teste me faisait un petit peu penser à mon cher Homme qui dort (un de mes livres fétiches, de Perec), puisqu'il s'agit d'un homme qui se retire du monde en quelque sorte, il a un esprit génial mais ne veut pas l'exploiter pour en faire des œuvres effectives... mais cette lecture a été en fait  difficile et pas aussi agréable que mon prof nous la présentait, cela fait plus penser à un essai plutôt philosophique qu'à un roman. Je n'ai pas l'impression d'avoir tout saisi ; j'ai bien compris que Monsieur Teste avait un esprit fort particulier, mais je n'ai pas compris toutes ses méditations, la majorité m'a semblé bien obscure, il passe son temps à penser certes, mais à quoi exactement, je ne saurais le dire.... 

Ce livre se compose de plusieurs textes différents, tous courts : La Soirée avec Monsieur Teste, qui constitue la première version du texte. La Lettre de madame Emilie Teste complète ce premier texte. Selon mon prof cette partie est moins intéressante puisqu'au lieu de nous livrer le point de vue de Monsieur Teste, elle nous livre celui de sa femme, qui vit auprès de lui tout en étant incapable de le comprendre réellement à cause de la singularité de son esprit. C'est pourtant cette partie-là qui m'a le plus plue, à moi, elle m'a parue bien plus compréhensible... les autres textes, je ne les ai pas vraiments lus, tout juste parcourus : il y a les extraits du Log-Book de Monsieur Teste, Pour un portrait de Monsieur Teste, Quelques pensées de Monsieur Teste (certaines m'ont interpellée tout de même, leur brièveté les rend un peu plus accessibles).... je pense que je reprendrai ce livre plus tard, peut-être qu'une seconde lecture m'éclairera plus, je dois aussi préciser qu'un état de fatigue et des maux de tête que j'ai eus cette semaine ne m'ont pas aidée à apprécier cette lecture pas vraiment faite pour se détendre...

Extraits :

"Je ne suis pas tourné du côté du monde. J'ai le visage vers le MUR. Pas un rien de la surface du mur qui me soit inconnu."

"Il faut entrer en soi-même armé jusqu'aux dents."

(extrait de la lettre de madame Emilie Teste)
"Il n'y a pas de femme au monde nommé comme moi. Vous savez quels noms ridicules échangent les amants : quelles appellations de chiens et de perruches sont les fruits naturels des intimités charnelles. Les paroles du cœur sont enfantines. Les voix de la chair sont élémentaires. M. Teste, d'ailleurs, pense que l'amour consiste à pouvoir être bête ensemble - toute licence de niaiserie et de bestialié. Aussi m'appelle-t-il à sa façon. Il me désigne presque toujours selon ce qu'il veut de moi. A soi seul, le nom qu'il me donne me fait entendre d'un mot ce à quoi je m'attends, ou ce qu'il faut que je fasse. Quand ce n'est rien de particulier qu'il désire, il me dit : Être, ou Chose. Et parfois il m'appelle Oasis, ce qui me plaît.
Mais il ne me dit jamais que je suis bête - ce qui me touche bien profondément."

 
Lire Monsieur Teste en ligne ICI.

Dimanche 7 février 2010

http://4.bp.blogspot.com/_G9-Db4dQvE8/S3x0_4iK-hI/AAAAAAAAAMs/i0iukepbFqw/s320/challenge+caprice.JPG

J'ai découvert il y a quelque temps sur le blog de
Cocola qu'un nouveau challenge se préparait : le Challenge Caprice. Je m'y suis inscrite, mais avais oublié d'en parler ici, je répare donc mon oubli à présent.

Le concept : chaque participant(e) aura une challengée et une challengeuse.
La challengeuse choisit un seul roman, que la challengée devra lire avant la fin 2010. Ce sera le challenge Caprice, car il faudra donc se plier aux désirs les plus fous de votre challengeuse ! Et en tant que challengeuse, vous pouvez être conciliante et imposer un titre qui intéresse déjà votre challengée, pédagogue en l'invitant à découvrir un de vos coups de cœur, ou cruelle en l'obligeant à lire un livre terrible ! Votre seule obligation : cela doit être un livre que votre challengée n'a jamais lu.

Il s'agit donc de faire lire un livre de notre choix à une blogueuse, et inversement, de lire un livre choisi pour nous par quelqu'un d'autre...

Les inscriptions se terminent le 15 février, si vous êtes intéressée, il donc est encore temps !
Pour vous inscrire rendez-vous
ici !



[Edit du 19 février] C'est parti, la liste qui permet de savoir qui va torturer qui est à présent en ligne
ici ! J'ai donc découvert que l'Ogresse (que j'ai déjà croisé sur Livraddict) sera ma challengeuse, et Elizabeth-Bennet ma challengée !
J'ignore encore quel livre l'Ogresse va m'imposer, j'espère que malgré son pseudo son choix ne sera pas trop terrible... ;) Pour ma part je propose à Elizabeth-Bennet de lire La Vie devant soi de Romain Gary, qui a été un de mes gros coups de cœur de l'an dernier ! :D




[Edit du 21 février]
L'Ogresse m'impose de lire Le Cosmonaute, de Philippe Jaenada, un livre qui m'est totalement inconnu mais qui a priori ne me rebute pas, on dirait que j'ai de la chance :)




[Edit du 2 juillet]
Voilà, j'ai lu Le Cosmonaute de Philippe Jaenada, challenge réussi ! Et un gros coup de coeur pour moi, donc vraiment contente ! :p (mon article
ici)

Samedi 13 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lescontesduchatperche.jpgQuatrième de couverture : "Et comme le loup protestait de ses bonnes intentions, elle lui jeta par le nez :
- Et l'agneau, alors ?... Oui, l'agneau que vous avez mangé ?
Le loup n'en fut pas démonté.
- L'agneau que j'ai mangé, dit-il. Lequel ?
- Comment, vous en avez donc mangé plusieurs ! s'écria Delphine. Eh bien ! C'est du joli !
- Mais naturellement que j'en ai mangé plusieurs. Je ne vois pas où est le mal... Vous en mangez bien, vous !"

Mon avis : (hum, j'avais écrit mon avis sur un cahier que j'ai oublié loin de chez moi, je suis contrariée !) J'ai lu ce recueil, qui rassemble les Contes Bleus et Les Contes Rouges du Chat Perché, pour mon cours de littérature pour la jeunesse. J'avais lu certains de ces contes quand j'étais gamine, mais je ne m'en souvenais quasiment plus. Comme tous ces contes se situent dans le cadre d'une ferme, j'avais peur que les intrigues soient triviales, banales, et il est vrai que je préfère le merveilleux caractéristique des contes de fées traditionnels, mais ceux-ci sont quand même très bien faits, l'auteur a réussi à créer un imaginaire rural qui lui est particulier, où les animaux parlent ; ils sont solidaires des deux petites filles, les aident à réparer leurs bêtises afin qu'elles échappent aux punitions des parents, qui ne sont pas du tout individualisés et incarnent une autorité maussade et qui confine parfois à la cruauté... (le conte "l'Âne et le Cheval" surtout m'a frappée, les parents y sont carrément odieux !) !

Les intrigues sont assez bien ficelées pour qu'on ne devine pas la fin dès le début, même si on s'aperçoit vite que les mêmes schémas se retrouvent plus ou moins d'un conte à l'autre (il y a pas mal de métamorphoses qui s'annulent au dernier moment par exemple...) L'humour est aussi très présent dans ces contes, et il n'est peut-être pas complètement perceptible par les enfants, c'est peut-être cet aspect qui leur donne un charme supplémentaire, et qui en fait une lecture aussi agréable pour les adultes.

Lundi 15 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/deuxjoursatuer.jpgChallenge ABC 2010, 6ème livre lu ♦

Quatrième de couverture :
Rien à dire sur la vie d'Antoine Méliot. Il a une femme ravissante, trois enfants magnifiques, des amis fidèles, une maison dans les Yvelines meublée avec goût, une cuisine équipée et un métier bien payé. Tout ça vous pose un quadragénaire en début de quarantaine. Rien à dire sur la vie d'Antoine Méliot, sinon qu'en ce mois d'octobre, il s'est donné un week-end pour saboter son bonheur : non seulement l'amour fou qui l'unit à sa femme et à ses enfants, mais aussi les liens sacrés qu'il entretient de longue date avec ses meilleurs amis. Deux jours, en vérité, pour détruire une existence. On se demande quelle part peut avoir Marion, ancien amour de lycée, dans ce comportement dément; quelle part, aussi, revient à "l'araignée noire" qu'il nourrit en lui depuis l'enfance et dont il sait qu'un choc violent peut la réveiller.

Ce roman dérangeant, au style aiguisé, brosse avec lucidité le portrait d'un homme qui va au bout de ce qu'il est.

Mon avis : Au début, je n'étais pas très convaincue par le style, je trouvais que l'auteur s'attardait un peu trop sur certains passages (le moment où il rentre chez lui par exemple, quand il n'ose pas encore parler à sa femme), qu'on s'apitoyait un peu trop sur le narrateur... on sent que quelque chose de terrible couve, on ne sait pas encore exactement quoi, on attend que tout explose, et ça met un peu de temps à venir à mon goût. L'explosion survient, et s'étire, la majeure partie du livre est bien flippante, on se demande jusqu'où il va aller, comment ça va finir, comme les autres personnages, nous sommes les spectateurs impuissants de la violence déchaînée du héros, physique et verbale. Les spectateurs, et les victimes aussi, on se sent agressé, il y a une atmosphère malsaine, qui inspire le dégoût, et qui rappelle au lecteur les mauvais moments de ce genre qu'il a pu vivre, vous savez bien, ces moments où des relations s'écroulent, à cause de disputes violentes et imprévisibles, et qui vous laissent exsangues. Et le pire c'est qu'au bout d'un moment, la première surprise passée, on en vient à prendre goût à ce déferlement de haine, à trouver ça jouissif, de voir un homme succomber à toutes ses pulsions, aller trop loin, commettre l'irréparable... on se demande si toute cette cruauté est complètement gratuite, s'il pense tout ce qu'il dit, ou si quelque chose d'inconnu et de plus profond se cache derrière ce comportement incompréhensible.

Le livre est presque fini, le paroxysme du mal a eu lieu, on s'attend à une résolution quelconque, à ce moment-là de ma lecture je ne savais plus trop ce que je pensais du héros : avais-je envie de le maudire, comme je le ferais si j'étais à la place d'un de ses proches dans la réalité, ou d'applaudir la grandeur de son geste ignoble, en me mettant à sa place ? Pas le temps de méditer ces questions, car la fin brutale remet tout en question ; pour essayer de démêler les fils, il faudrait tout relire, tout relire d'un autre œil. Ce que je n'ai ni le temps, ni l'envie de faire pour le moment ; cette fin est peut-être une trouvaille, elle choque le lecteur alors même qu'il pensait ne plus pouvoir être choqué, après tout ce qui s'est passé, et pourtant je crois qu'elle m'a un petit peu déçue, essayer d'expliquer de façon si claire tout le déroulement du week-end, me semble vain. Je ne peux accepter sans la discuter la solution proposée par l'auteur, j'aurais peut-être préféré une fin plus ouverte, ici le dénouement s'impose de telle façon qu'il nous donne l'impression que toute notre lecture a été fausse, et cela me semble un peu facile, et peu crédible, de dire d'un coup qu'on s'est simplement "fait avoir". La réaction de Cécile (sa femme) à la dernière page est cependant à la hauteur du livre, absurde, et elle permet de clore le livre en nous laissant un peu dans le flou, un flou qui me semble plus logique que l'explication rationnelle apportée au moment du dénouement...

(mon avis est peut-être un peu confus, mais la fin m'a vraiment déstabilisée et ce n'est pas évident de la commenter sans la dire...)

Mardi 16 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/disgrace.jpgQuatrième de couverture : Âgé de 52 ans et deux fois divorcé, David Lurie enseigne la poésie romantique et la communication à l’université du Cap. Encore jeune de corps et de cœur, ce Don Juan du campus se laisse aller à un dernier élan de désir, d’amour peut-être. Mais la petite étudiante se moque bien de Wordworth et de Byron et l’aventure tourne mal. Convaincu de harcèlement sexuel, David Lurie démissionne.
Réfugié auprès de sa fille Lucy, dans une ferme isolée, il tente de retrouver un sens au seul lien qui compte encore à ses yeux. Mais les temps ont changé. La fracture sociale est arrivée jusqu’au cœur de ce pays et la violence n’épargne pas les campagnes. L’idylle pastorale tourne au cauchemar.
Aussi sombre que magnifique, l’élégie cynique de J. M. Coetzee jette une lumière glacée et crépusculaire sur la nation arc-en-ciel et consigne l’avènement d’un nouvel âge de fer.

Mon avis : une très agréable surprise, ouaiis ! J'ai eu envie de lire ce livre pour découvrir une oeuvre d'un écrivain d'Afrique du Sud (cf mon challenge Tour du Monde), et aussi parce que j'ai vu qu'il était adapté au ciné (mais comme souvent je ne pourrai finalement pas le voir, peut-être en DVD...), mais la quatrième de couv' ne m'attirait que médiocrement. Mon a priori négatif s'est envolé dès les premières pages, je crois que j'aime assez le personnage du prof d'âge mûr perdu qui dérape (le seul exemple qui me vienne en tête, c'est le Humbert Humbert de Lolita, mais j'ai dû en connaître d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit là), et le style m'a comblée, parce que sans qu'on ait une narration à la première personne, on se sent très proche du héros, et on ne se limite pas à  une seule chose, c'est très riche : tout n'est pas dit, et pourtant toute la vie, tout ce qui concerne David Lurie est là : ses désirs, intimes et autres, son ex-femme, son opéra en cours d'écriture, ses conflits avec sa fille, son dégoût de la vie qui guette, la conscience de sa vieillesse qui arrive... On le voit humilié, pris au piège de la société et de lui-même, de façon progressive et toujours croissante ; on sent totalement le décalage entre sa vision des choses à lui, et ce que ces choses signifient pour le reste du monde ; accusé d'avoir abusé d'une de ses étudiantes, Mélanie (whouhou ! je dis whouhou parce que c'est mon prénom et j'ai pas l'habitude de le lire, mais on s'en fout en fait hahem fin de la parenthèse), on sait ce qui s'est réellement passé ; notre héros n'est pas innocent, mais impossible de le diaboliser, d'accepter la vision que les autres personnages ont de lui.

Ses problèmes avec sa fille m'ont aussi beaucoup touchée, car malgré son amour pour elle, il ne la comprend pas, ne comprend pas la vie qu'elle s'est choisie ; il ne cesse de tenter de se rapprocher d'elle, il se remet en question en adoptant un nouveau style de vie  tente de l'aider, de résoudre ses propres problèmes, d'avancer, et on ne peut que l'encourager silencieusement, espérer avec lui, même si on a l'impression qu'il s'engage dans une voie sans issue... le personnage de Lucy est lui aussi passionnant, elle reste toujours assez mystérieuse finalement, j'adorerais que le même livre existe avec Lucy comme narrateur ^^

J'ai beaucoup, beaucoup de sympathie pour David Lurie. Lire ce roman revient quelque part à endosser sa vie pour quelques heures, et quand j'ai vu qu'il ne me restait plus que 4 pages je me suis sentie triste et perdue, ce qui est loin d'être une réaction systématique chez moi. La fin m'a glacée. David Lurie est loin d'être un ange, mais il est tellement humain, un pauvre humain façonné par des tas de choses pas bien gaies qui lui sont arrivées... mais ça, c'est la conclusion qu'on tire une fois le livre fini, pas ce que l'auteur cherche à nous asséner de façon lourde comme ça arrive trop souvent (j'ai horreur des livres où on nous dit "regarde mon pauvre héros, plains-le !"), et cette impartialité de l'auteur est aussi une des subtilités qui fait que ce livre vaut vraiment le coup à mes yeux !

Mercredi 17 février 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lapoursuitedubonheur.jpgQuatrième de couverture : Dans l'Amérique de l'après-guerre minée par ses contradictions, des années noires du maccarthysme à nos jours, La Poursuite du bonheur nous plonge au coeur d'une magnifique histoire d'amour.

Manhattan, Thanksgiving 1945. Artistes, écrivains, musiciens... tout Greenwich Village se presse à la fête organisée par Eric Smythe, dandy et dramaturge engagé. Ce soir-là, sa soeur Sara, fraîchement débarquée à New York, croise le regard de Jack Malone, journaliste de l'armée américaine. Amour d'une nuit, passion d'une vie, l'histoire de Sara et Jack va bouleverser plusieurs générations.

Un demi-siècle plus tard, à l'enterrement de sa mère, Kate Malone remarque une vieille dame qui ne la quitte pas des yeux. Coups de téléphone, lettres incessantes... Commence alors un harcèlement de tous les instants. Jusqu'au jour où Kate reçoit un album de photos... La jeune femme prend peur : qui est cette inconnue? Que lui veut-elle ?

Douglas Kennedy nous livre ici un roman ambitieux où, à travers d'inoubliables portraits de femmes, résonnent les thèmes qui lui sont chers : la quête inlassable du bonheur, la responsabilité individuelle, la trahison.

Mon avis : depuis quelques années, j'avais noté ce livre dans ma LAL, et sur Livraddict il y a quelques temps Pimprenelle a proposé aux Livraddictiens de l'accompagner dans sa découverte de Douglas Kennedy... c'était l'occasion pour moi de découvrir enfin cet auteur. Le but était d'être plusieurs à lire des oeuvres de cet auteur, et de publier nos avis de lecture le 17 février. J'ai pensé un moment me désister car La Poursuite du Bonheur est un pavé (plus de 750 pages en poche), et je l'ai commencé hier en fin de matinée seulement... mais finalement, j'ai réussi à finir ce roman aujourd'hui, ce qui prouve bien qu'il a réussi à me captiver :)

La quatrième de couverture me faisait un peu peur, j'ai tendance à me méfier des bouquins qui nous promettent d'emblée "une magnifique histoire d'amour", au final ça donne souvent des trucs bien mièvres... mais j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre pendant deux jours la destinée de Sara. Cela se lit très bien, très vite, le style est vraiment fluide ; sans l'admirer vraiment (on cherche à avancer dans l'histoire sans s'attarder sur la beauté des phrases, je pense que vous voyez ce que je veux dire), il ne m'a pas horripilée non plus. Quelques tournures bateau du genre "Il déposa un rapide baiser sur ma joue", et puis quelques passages un peu niais avec des chapitres qui se ferment sur des "je t'aime moi aussi", mais l'ensemble m'a paru beaucoup plus agréable à lire que le seul Musso que j'ai eu l'occasion de lire par exemple (un Musso de 750 pages je n'aurais pas tenu !). Un peu trop de dialogues et de descriptions matérialistes à mon goût aussi. Mais quand l'héroine se laisse aller à un peu trop de sentimentalité, on voit en souriant qu'elle se reprend elle-même, et pendant tout le long on ne sait trop que penser de ce Jack plutôt lâche, mais qui tente de faire au mieux pour concilier femme et maîtresse... le personnage du frère de Sara, Eric, est tour à tour drôle et touchant.

En somme je dirais que ce roman procure un état d'évasion très satisfaisant, et que c'est un divertissement de bonne qualité, mais ce n'est pas le genre de livres que je porte le plus dans mon coeur non plus ; j'ai grandement apprécie les moments que j'ai passé à lire cette histoire mais je doute qu'elle me marque fortement ; je ne sais pas si je lirai d'autres œuvres de Douglas Kennedy, j'ai lu pas mal que ce livre était considéré comme son meilleur livre, et même si ça a été une bonne lecture, je ne deviendrai pas une groupie de cet auteur non plus... je ne voudrais pas gâcher ma bonne impression en découvrant que ses autres livres se répètent, ce que je crains un peu.

D'autres avis sur ce livre et d'autres du même auteur réunis ici.
Des citations extraites de ce roman .

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"Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire." Victor Hugo

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
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