Quatrième de couverture : Le Charme des après-midi sans fin, sans doute le livre de Dany Laferrière le plus autobiographique, nous conte une jeunesse haïtienne en une succession de brefs tableaux sur le cours des jours à Petir-Goâve.
Manifeste d'amour adressé par l'auteur à Da, la grand-mère qui l'a élevé, mais aussi, sur fond de crise politique haïtienne, roman initiatique de l'adolescence, ce livre nous émeut par sa tendresse et sa justesse.
Mon avis : j'ai aimé le découpage en très très brefs chapitres (le terme de "tableaux" de la quatrième de couverture convient mieux d'ailleurs), que j'ai trouvé original et bien choisi, mais je suis dans l'ensemble déçue par cette lecture. Peut-être que je n'ai pas lu ce livre au bon moment, que j'ai besoin d'exaltation et que la douceur de ces "après-midi sans fin" n'est pas ce dont j'ai envie en ce moment. J'ai eu du mal à entrer dans le livre. Le narrateur est un enfant (ou plutôt, un jeune adolescent) mais comme une andouille, je me suis d'abord fiée à son surnom, Vieux Os, et j'ai donc mis un certain temps à comprendre son âge... -_-' c'est un héros assez attachant (ne serait-ce que pour l'amour qu'il porte à sa grand-mère Da, et à la jeune Vava) qui "aime observer les gens".
C'est plutôt agréable de suivre ce personnage, de rencontrer avec lui différents personnages qui nous font découvrir le quotidien de Petit-Goâve, ancienne capitale d'Haïti (merci wikipedia)... mais je me suis demandée pourquoi il accompagnait le notaire Loné pendant presque toute une journée, enfin j'ai surtout trouvé un peu étrange que le notaire n'en ait pas marre de l'avoir dans les pattes... c'est au lecteur de s'adapter, et de plonger à la suite du narrateur dans cet univers qui m'a semblé plus hospitalier que le nôtre, le rituel qui consiste à venir boire du café chez l'un ou chez l'autre m'a fait sourire. Et j'ai surtout aimé les quelques passages (hélas trop rares à mon goût) où il est question de surnaturel... sans que les personnages ne semblent s'étonner plus que ça justement, j'ai trouvé que c'était un des aspects qui nous montrait peut-être le mieux la différence de mentalité (je me suis sentie une minable petite cartésienne en pensant "hein ? mais quoi, comment ? c'est pas possible ?!" alors que le sujet était simplement accepté, et pas plus développé que ça.)
Un peu après la moitié du livre, un évènement assez important (qui correspond à la "crise politique" évoquée par la quatrième de couverture) vient bouleverser la vie plutôt tranquille de tout ce petit monde et le roman prend alors un tour un peu plus dramatique... mais sans que le rythme ne change vraiment finalement. J'ai eu du mal à situer la période (dans les années 60 si j'ai bien compris), j'ignore encore quelle est exactement la crise politique dont il est question, on a le sentiment que ce qui se passe est vraiment très grave et laisse présager des choses bien pires encore, mais à cause de mon inculture totale concernant l'Histoire d'Haïti, je me suis sentie un peu à côté de la plaque et je suis restée sur ma faim.
Pas désagréable donc, mais je me suis un peu ennuyée parfois, disons que l'aura du livre n'était pas assez forte pour effacer complètement toutes mes pensées parasites, l'évasion n'a pas totalement marché pour moi cette fois-ci, j'ai presque toujours eu la sensation de rester un peu étrangère à ma lecture... et j'ai bien peur qu'au final il ne m'en reste pas grand souvenir dans quelques mois voire semaines. A retenter dans dix ans peut-être, pour voir si cela me fait plus d'effet ?
1er livre que je lis d'un auteur haïtien... j'améliore donc mon "score" à mon challenge "mondial" ;)
Je vous conseille l'avis d'Exxlibris qui a aimé ce livre plus que moi (car même s'il ne m'a personnellement pas emballée, je ne le vous déconseille pas !!!) et qui contient de chouettes extraits ! Je suis d'accord avec elle quand elle nous conseille de lire ce roman "seul, en pleine chaleur d’été, en pleine campagne", je pense que je l'aurais peut-être plus apprécié dans ces conditions...
Extrait :
"Tiens, voilà Fifi là-bas, en train de parler à Gina. Il n'y a pas si longtemps, Rico était fou de cette fille. (...) Rico lui écrivait un poème par jour que je devais donner à ma cousine Didi pour qu'elle le lui remettre en mains propres. Gina ne lui a jamais répondu. Mais depuis deux semaines Rico n'envoie plus de poèmes, et il semble, selon Didi, que ça lui manque. Le problème c'est que Rico ne joue pas à l'indifférent, il n'est tout simplement plus intéressé. La fièvre est tombée. Avant, je savais par Rico ce que faisait Gina toute la sainte journée. Maintenant, c'est comme si elle était morte, comme si elle n'avait jamais existé. Je ne suis pas comme ça. Si j'ai aimé une fille, elle ne me sera jamais indifférente. Mon cœur battra toujours plus vite en entendant son nom. Frantz, lui, n'a pas de cœur. Rico s'enflamme vite, mais pas pour longtemps. J'essaie de ne pas trop laisser paraître mes sentiments. Mon cœur est un volcan en éruption. Cela me tue. Je suis épuisé. Parfois, j'ai l'impression de cracher de la cendre. J'aurais préféré être comme Frantz ou même comme Rico. J'ai un cœur qui ne se repose jamais, même pendant mon sommeil. Je rêve d'elle. Et elle ne sait même pas que je suis amoureux d'elle. Je n'ose pas prononcer son nom."
Manifeste d'amour adressé par l'auteur à Da, la grand-mère qui l'a élevé, mais aussi, sur fond de crise politique haïtienne, roman initiatique de l'adolescence, ce livre nous émeut par sa tendresse et sa justesse.
Mon avis : j'ai aimé le découpage en très très brefs chapitres (le terme de "tableaux" de la quatrième de couverture convient mieux d'ailleurs), que j'ai trouvé original et bien choisi, mais je suis dans l'ensemble déçue par cette lecture. Peut-être que je n'ai pas lu ce livre au bon moment, que j'ai besoin d'exaltation et que la douceur de ces "après-midi sans fin" n'est pas ce dont j'ai envie en ce moment. J'ai eu du mal à entrer dans le livre. Le narrateur est un enfant (ou plutôt, un jeune adolescent) mais comme une andouille, je me suis d'abord fiée à son surnom, Vieux Os, et j'ai donc mis un certain temps à comprendre son âge... -_-' c'est un héros assez attachant (ne serait-ce que pour l'amour qu'il porte à sa grand-mère Da, et à la jeune Vava) qui "aime observer les gens".
C'est plutôt agréable de suivre ce personnage, de rencontrer avec lui différents personnages qui nous font découvrir le quotidien de Petit-Goâve, ancienne capitale d'Haïti (merci wikipedia)... mais je me suis demandée pourquoi il accompagnait le notaire Loné pendant presque toute une journée, enfin j'ai surtout trouvé un peu étrange que le notaire n'en ait pas marre de l'avoir dans les pattes... c'est au lecteur de s'adapter, et de plonger à la suite du narrateur dans cet univers qui m'a semblé plus hospitalier que le nôtre, le rituel qui consiste à venir boire du café chez l'un ou chez l'autre m'a fait sourire. Et j'ai surtout aimé les quelques passages (hélas trop rares à mon goût) où il est question de surnaturel... sans que les personnages ne semblent s'étonner plus que ça justement, j'ai trouvé que c'était un des aspects qui nous montrait peut-être le mieux la différence de mentalité (je me suis sentie une minable petite cartésienne en pensant "hein ? mais quoi, comment ? c'est pas possible ?!" alors que le sujet était simplement accepté, et pas plus développé que ça.)
Un peu après la moitié du livre, un évènement assez important (qui correspond à la "crise politique" évoquée par la quatrième de couverture) vient bouleverser la vie plutôt tranquille de tout ce petit monde et le roman prend alors un tour un peu plus dramatique... mais sans que le rythme ne change vraiment finalement. J'ai eu du mal à situer la période (dans les années 60 si j'ai bien compris), j'ignore encore quelle est exactement la crise politique dont il est question, on a le sentiment que ce qui se passe est vraiment très grave et laisse présager des choses bien pires encore, mais à cause de mon inculture totale concernant l'Histoire d'Haïti, je me suis sentie un peu à côté de la plaque et je suis restée sur ma faim.
Pas désagréable donc, mais je me suis un peu ennuyée parfois, disons que l'aura du livre n'était pas assez forte pour effacer complètement toutes mes pensées parasites, l'évasion n'a pas totalement marché pour moi cette fois-ci, j'ai presque toujours eu la sensation de rester un peu étrangère à ma lecture... et j'ai bien peur qu'au final il ne m'en reste pas grand souvenir dans quelques mois voire semaines. A retenter dans dix ans peut-être, pour voir si cela me fait plus d'effet ?
1er livre que je lis d'un auteur haïtien... j'améliore donc mon "score" à mon challenge "mondial" ;)
Je vous conseille l'avis d'Exxlibris qui a aimé ce livre plus que moi (car même s'il ne m'a personnellement pas emballée, je ne le vous déconseille pas !!!) et qui contient de chouettes extraits ! Je suis d'accord avec elle quand elle nous conseille de lire ce roman "seul, en pleine chaleur d’été, en pleine campagne", je pense que je l'aurais peut-être plus apprécié dans ces conditions...
Extrait :
"Tiens, voilà Fifi là-bas, en train de parler à Gina. Il n'y a pas si longtemps, Rico était fou de cette fille. (...) Rico lui écrivait un poème par jour que je devais donner à ma cousine Didi pour qu'elle le lui remettre en mains propres. Gina ne lui a jamais répondu. Mais depuis deux semaines Rico n'envoie plus de poèmes, et il semble, selon Didi, que ça lui manque. Le problème c'est que Rico ne joue pas à l'indifférent, il n'est tout simplement plus intéressé. La fièvre est tombée. Avant, je savais par Rico ce que faisait Gina toute la sainte journée. Maintenant, c'est comme si elle était morte, comme si elle n'avait jamais existé. Je ne suis pas comme ça. Si j'ai aimé une fille, elle ne me sera jamais indifférente. Mon cœur battra toujours plus vite en entendant son nom. Frantz, lui, n'a pas de cœur. Rico s'enflamme vite, mais pas pour longtemps. J'essaie de ne pas trop laisser paraître mes sentiments. Mon cœur est un volcan en éruption. Cela me tue. Je suis épuisé. Parfois, j'ai l'impression de cracher de la cendre. J'aurais préféré être comme Frantz ou même comme Rico. J'ai un cœur qui ne se repose jamais, même pendant mon sommeil. Je rêve d'elle. Et elle ne sait même pas que je suis amoureux d'elle. Je n'ose pas prononcer son nom."
Aaargh MeL ! plus que quelques jours pour le dernier livre-challenge de l'année ! :p