♦ Challenge ABC 2010, 1er livre lu ♦
Quatrième de couverture :
- Qu'est-ce que tu faisais dans la chambre de maman ?
- J'ai volé une photo. Une toute petite photo.
- Tu lui ressembles tellement, a dit ma sœur.
J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans.
- La photo est ressortie de ma poche! j'ai dit à mes sœurs. J'ai vu l'homme de la photo !
- Qui ?
- Celui qui porte le même nom que nous, le même nom que moi. Ce n'est pas une photo, c'est un homme !
J'ai donc un père. Que dois-je faire? Trente ans que je réponds: « Je n'ai pas de père. Je n'ai qu'une photo. » Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : « Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça. »
Mon avis : Sylvie Testud est une comédienne que j'ai découverte dans Stupeur et tremblements, l'adaptation cinématographique du livre d'Amélie Nothomb réalisé par Alain Corneau, et dans le rôle d'Amélie elle m'a vraiment bluffée, sous son personnage on sent une forte personnalité, pétillante, d'une maladresse attachante, et qui ne mâche pas ses mots. Quand on lit ce roman, et quand on connaît un minimum sa biographie, on s'aperçoit immédiatement qu'il s'agit d'un livre autobiographique. Mais Sylvie joue avec son lecteur puisqu'elle écrit en avertissement : "Cette histoire est une fiction. Elle est librement inspirée de la vie d'une petite fille. Je ne sais pas qui ça peut être. Pas du tout. Toute ressemblance avec des personnes existantes est un peu un hasard." Par jeu, par provocation, par ironie, pour se sentir plus libre de broder ? Sans doute aussi parce qu'elle veut bien montrer qu'il s'agit de littérature et pas du tout d'une de ces confessions sulfureuses que publient sans cesse toutes sortes de people pour faire du fric, on en est très loin ici !
J'ai commencé ma lecture en pensant que c'était réellement une fiction, et j'ai séduite par le ton employé, tour à tour joyeux et grognon... J'aime beaucoup les styles "enfantins" comme celui-ci, qui dénotent une vision très personnelle et un peu naïve du monde, différente de notre regard adulte un peu formaté par les années, ne serait-ce parce que, contrairement aux enfants, nous utilisons sans y penser un langage "standard" où les expressions imagées ne nous étonnent plus, nous les utilisons sans plus songer à leur sens premier, qui est pourtant savoureux, comme le montre le style de Testud ! Je me suis très vite sentie embarquée dans le quotidien de ses trois sœurs complices tout en se chamaillant, qui vivent seules avec leur mère qu'elles adorent et font tourner en bourrique ! J'ai vraiment trouvé ça drôle, original, plein de fraîcheur, très vivant, un délice !
Premier petit regret : on bascule d'un coup de leur enfance à l'âge adulte, et cela m'a un peu frustrée, j'aurais aimé assister à leur adolescence ! La seconde partie est plus grave, moins rigolote, plus émouvante, puisque nos "gamines" vont enfin essayer de résoudre l'énigme que constitue leur père, ce fameux père objet de tant d'obsessions enfantines, un inconnu absent depuis toujours ou presque, et dont le nom même a toujours été tabou sous le toit maternel. Hélas, cette partie m'a beaucoup moins plue : elle est plus sombre, moins rythmée, et sans doute à l'image de ce qui s'est passé réellement, elle m'a paru décevante. J'ai donc un avis un peu mitigé sur ce roman, mais je vous le conseille tout de même car le récit de leurs enfance est excellent, et la personnalité étonnante de l'actrice, qui transparaît dans tout le roman, offre un style savoureux !
(tiens, mes avis ont tendance à s'allonger ces dernier temps, et je ne sais pas pourquoi !?)
- Qu'est-ce que tu faisais dans la chambre de maman ?
- J'ai volé une photo. Une toute petite photo.
- Tu lui ressembles tellement, a dit ma sœur.
J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans.
- La photo est ressortie de ma poche! j'ai dit à mes sœurs. J'ai vu l'homme de la photo !
- Qui ?
- Celui qui porte le même nom que nous, le même nom que moi. Ce n'est pas une photo, c'est un homme !
J'ai donc un père. Que dois-je faire? Trente ans que je réponds: « Je n'ai pas de père. Je n'ai qu'une photo. » Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : « Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça. »
Mon avis : Sylvie Testud est une comédienne que j'ai découverte dans Stupeur et tremblements, l'adaptation cinématographique du livre d'Amélie Nothomb réalisé par Alain Corneau, et dans le rôle d'Amélie elle m'a vraiment bluffée, sous son personnage on sent une forte personnalité, pétillante, d'une maladresse attachante, et qui ne mâche pas ses mots. Quand on lit ce roman, et quand on connaît un minimum sa biographie, on s'aperçoit immédiatement qu'il s'agit d'un livre autobiographique. Mais Sylvie joue avec son lecteur puisqu'elle écrit en avertissement : "Cette histoire est une fiction. Elle est librement inspirée de la vie d'une petite fille. Je ne sais pas qui ça peut être. Pas du tout. Toute ressemblance avec des personnes existantes est un peu un hasard." Par jeu, par provocation, par ironie, pour se sentir plus libre de broder ? Sans doute aussi parce qu'elle veut bien montrer qu'il s'agit de littérature et pas du tout d'une de ces confessions sulfureuses que publient sans cesse toutes sortes de people pour faire du fric, on en est très loin ici !
J'ai commencé ma lecture en pensant que c'était réellement une fiction, et j'ai séduite par le ton employé, tour à tour joyeux et grognon... J'aime beaucoup les styles "enfantins" comme celui-ci, qui dénotent une vision très personnelle et un peu naïve du monde, différente de notre regard adulte un peu formaté par les années, ne serait-ce parce que, contrairement aux enfants, nous utilisons sans y penser un langage "standard" où les expressions imagées ne nous étonnent plus, nous les utilisons sans plus songer à leur sens premier, qui est pourtant savoureux, comme le montre le style de Testud ! Je me suis très vite sentie embarquée dans le quotidien de ses trois sœurs complices tout en se chamaillant, qui vivent seules avec leur mère qu'elles adorent et font tourner en bourrique ! J'ai vraiment trouvé ça drôle, original, plein de fraîcheur, très vivant, un délice !
Premier petit regret : on bascule d'un coup de leur enfance à l'âge adulte, et cela m'a un peu frustrée, j'aurais aimé assister à leur adolescence ! La seconde partie est plus grave, moins rigolote, plus émouvante, puisque nos "gamines" vont enfin essayer de résoudre l'énigme que constitue leur père, ce fameux père objet de tant d'obsessions enfantines, un inconnu absent depuis toujours ou presque, et dont le nom même a toujours été tabou sous le toit maternel. Hélas, cette partie m'a beaucoup moins plue : elle est plus sombre, moins rythmée, et sans doute à l'image de ce qui s'est passé réellement, elle m'a paru décevante. J'ai donc un avis un peu mitigé sur ce roman, mais je vous le conseille tout de même car le récit de leurs enfance est excellent, et la personnalité étonnante de l'actrice, qui transparaît dans tout le roman, offre un style savoureux !
(tiens, mes avis ont tendance à s'allonger ces dernier temps, et je ne sais pas pourquoi !?)