Jeudi 6 novembre 2008

Mon avis : Quel livre étrange ! J'avoue qu'au début, j'ai vraiment été déconcertée. Le lecteur n'a aucun point de repères. Tropismes se compose de 24 parties tout à fait séparées les unes des autres, et sans lien (à chaque fois, on a affaire à des personnages, des lieux différents, enfin il me semble). Textes brefs s'enchaînent donc en donnant un ensemble décousu. On n'a aucune information concrète sur aucune chose, tout est très imagé, flou et à la fois précis, on se demande pendant un moment ce que l'on lit, et je me le demande encore, l'expression la plus appropriée que j'ai trouvé pour qualifier cet ouvrage unique serait peut-être "collection d'atmosphères." En l'espace de quelques paragraphes, l'auteur parvient à nous emmener dans un univers précis, un univers non identifié précisément, on n'a aucun nom, aucune action notable, seulement quelques gestes, quelques mots empruntés à un monde, ici nous rencontrons une femme maniaque et matérialiste qui houspille ses proches, là des femmes qui font du shopping, là encore, nous voyons un vieux couple qui entre dans un café... moments volés à des vies anonymes et banales que l'auteur nous offre, gratuitement, simplement peut-être pour nous faire saisir l'essence de toutes ces vies, furtivement. Un livre extraordinaire que j'ai hâte de m'acheter pour pouvoir le relire à mon aise.

" Tropisme : terme utilisé par Nathalie Sarraute pour désigner la succession des phénomènes psychiques qui glissent à la lisière de la conscience : "un foisonnement innombrable de sensations, d'images, de sentiments, de souvenirs, d'impulsions, de petits actes larvés qu'aucun langage intérieur n'exprime, qui se bousculent aux portes de la conscience." (L'Ere du soupçon)."
[ Source : Lexique des termes littéraires, Michel Jarrety ]


Jeudi 6 novembre 2008

Quatrième de couverture : A Paris, dans les années 30, l'avocat Charles Benesteau décide de quitter famille, amis, situation et richesse pour chercher la liberté dans la solitude et l'exil intérieur. Il rejette un un monde cruel et incapable d'un geste désintéressé. En rompant avec son passé, il rompt avec son milieu social, mais changer de vie ne paraît extraordinaire que pour les autres. Ceux qui l'entourent ne sont guère différents du monde qu'il a quitté, ils sont seulement plus pauvres.
Pris dans une spirale infernale, Charles Benesteau - anti-héros emblématique de l'oeuvre d'Emmanuel Bove - ne pourra échapper à la méchanceté et à la cruauté qu'il a voulu fuir.

Mon avis : J'ai été touchée par le film avant de lire le livre. Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur, pourtant très célèbre à une époque, et qui a écrit de nombreux ouvrages. Ce roman est très court (130 pages), le style est simple, mais fluide, et, j'ai envie de dire, "posé". On trouve très vite attachant cet homme solitaire qui se retire du monde un peu par dégoût des hommes, un peu parce qu'il espère pouvoir les aider, changer les choses par son attitude. Si peu sûr de lui, si fragile cependant. Les autres personnages ne sont pas vraiment décrits de façon approfondie, et pourtant, en peu de mots, on arrive à comprendre qui ils sont, quels sont leur point de vue vis-à-vis de notre héros, quel genre de relation ils vont tisser avec lui... une lecture vraiment agréable.

Dimanche 16 novembre 2008

Quatrième de couverture : Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat brun. Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros ni des purs salauds. Simplement pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux.

Mon avis : une nouvelle très courte, (une dizaine de pages, lue en quelques minutes), plutôt destinée je pense à des jeunes (collège ?), il se dégage vraiment quelque chose de cette histoire, cela permet de comprendre, de façon extrêmement simple, ce qu'ont pu ressentir les gens pendant la Seconde Guerre Mondiale face aux lois antisémites, et plus généralement, quelle est la mentalité des gens vivant dans une dictature... effrayant :s Cette nouvelle m'a rappelé ce poème de Niemöller :

«Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n'ai rien dit,
Je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs,
Je n'ai pas protesté,
Je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n'ai pas protesté,
Je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.»

Mercredi 19 novembre 2008

Quatrième de couverture : Tout le monde connaît Pinocchio, le pantin de bois dont le nez s'allonge lorsqu'il ment. Sa désobéissance, le chagrin qu'il cause à son père, Geppetto, ses déconvenues dans le champ des Miracles, ses mauvaises rencontres, son séjour dans le ventre du requin ou sa transformation en âne, avant qu'il devienne enfin un petit garçon sage, sont autant de jalons d'une histoire familière. Mais qui connaît Collodi ? Et qui sait que le pantin tout droit sorti de nos panthéons enfantins est en fait le héros d'un des chefs-d'oeuvre de la littérature italienne du XIXe siècle ? Le texte lui-même, sa poésie, son humour, sa verve subversive, ses emprunts à la " culture parlée " florentine, sa dimension de merveilleux, valent le détour. Nicolas Cazelles, en s'attelant à la tâche d'une nouvelle traduction, et en retrouvant le ton et la langue de l'original, rend aux Aventures de Pinocchio leur véritable dimension, celle d'une oeuvre merveilleusement vivante.

Mon avis : un conte plein d'humour, agréable à lire, qui plaira aux petits comme aux grands. On connaît tous la version de Disney, qui est bien inférieure à ce conte à mon avis, où l'on a moult descriptions pittoresques de l'enfance, et une narration très vivante et talentueuse !

Jeudi 20 novembre 2008

Quatrième de couverture : Else doit trouver cinquante mille florins pour sauver sa famille de la ruine. Un vieux monsieur se propose de les lui fournir en échange de quoi il veut « voir » la jeune fille. Else commence par se révolter mais, traversée de désirs obscurs, elle finit par s'y résoudre. Cela se fera publiquement, le soir, dans la salle de musique de l'hôtel... L'amour, la folie et la mort révélant la nature et la destinée de l'homme est un thème que l'on trouve à plusieurs reprises dans l'½uvre d'Arthur Schnitzler. Mademoiselle Else apparaît en ce sens comme son roman le plus accompli

Mon avis : Quelle histoire ! Dans ce roman écrit à la première personne, nous suivons toutes les pensées d'une jeune fille au caractère vif, jolie et bien comme il faut au-dehors, elle juge avec emportement tout ce qui l'entoure, passant sans cesse d'un sujet à l'autre, on lit ces pensées vraiment comme elles sont, c'est-à-dire que certaines données ne sont pas expliquées artificiellement pour le confort du lecteur ; nous sommes pris dans un flot de pensées brut et continu. A partir du moment où M. de Dorsday fait sa proposition, les choses s'emballent, les pensées de Mademoiselle Else deviennent un véritable tourbillon, elle ne cesse de changer d'avis, d'imaginer les choses les plus folles, et son délire finit par l'emporter sur ses actions, jusqu'à l'irréparable... une lecture éreintante, bouleversante, extrêmement marquante ! J'adore.

Adaptation télévisée : j'ai vu ce téléfilm l'année dernière, je crois, j'avais beaucoup aimé, et c'est ce qui m'a donné envie de lire ce livre (en plus d'un article dans Muze qui parlait de cet auteur...)

Samedi 6 décembre 2008

Quatrième de couverture : Y a-t-il des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie ? C'est la question que se posent le professeur Antelle, Arthur Levain, son second, et le journaliste Ulysse Mérou, lorsque, de leur vaisseau spatial, ils observent le paysage d'une planète proche de Bételgeuse : on y aperçoit des villes, des routes curieusement semblables à celles de notre Terre.
Après s'y être posés, les trois hommes découvrent que la planète est habitée par des singes. Ceux-ci s'emparent d'Ulysse Mérou et se livrent sur lui à des expériences. Il faudra que le journaliste fasse, devant les singes, la preuve de son humanité...

Mon avis : Un livre super, je ne suis pas fan de science-fiction en général (même si j'aime Bernard Werber, Aldous Huxley...) mais là j'ai vraiment adoré, c'est un livre qui nous permet de nous poser des questions, de réfléchir aux frontières entre l'humanité et l'animalité... les personnages sont attachants, il y a un certain suspense, mais aussi de l'humour, des réflexions ironiques très décalées qui ne peuvent laisser personne indifférent. Je vous donnerai mon avis sur les adaptations cinématographiques * quand je les verrai.

Dimanche 21 décembre 2008

Quatrième de couverture : Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d'hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l'antidote au redoutable venin de la vieillesse : il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent d'amour, le vrai, celui qui fait souffrir. Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus.

Mon avis : un petit livre charmant, dépaysant, serein, et qui délivre un beau message d'écologie. Je m'attendais à ce que le côté "lecteur" du personnage soit plus développé, mais ce livre reste vraiment très agréable à lire. Je vais l'offrir à Minou pour Noël. Le héros a une philosophie de vie bien à lui, et lorsqu'il chasse le jaguar, il semble être à la fois son ami et son ennemi, cette relation singulière entre l'homme et la nature m'a beaucoup rappelée Le Vieil homme et la mer d'Ernest HEMINGWAY_, je trouve qu'on a un peu le même type d'atmosphère dans ces deux livres.

Mardi 23 décembre 2008

Quatrième de couverture : Où ? Au Pôle Sud.
Quand ? Dans un futur proche.
Qui ? Un homme et une femme.
De l'aventure ! Du froid ! Du chaud ! Des spectres ! Des bons et des méchants ! De l'amour !
Jusqu'à quel point faut-il se débarrasser des fantômes pour faire l'amour ?

Mon avis : Ce qui fait l'originalité de ce livre, c'est sans doute sa narration. Le narrateur correspond à un "nous" qu'on a d'abord du mal à déterminer, il s'agit en fait de fantômes, fantômes qui observent et cherchent à intervenir dans la vie des personnages, en orientant leurs pensées par exemple. Le style est parfois assez saccadé, plein d'onomatopées, on passe sans transitions d'un personnage à l'autre, du présent au passé des souvenirs flous, et des rêves. De même , on a beaucoup de descriptions du cadre, du climat (très original lui aussi), et des réflexions sur la solitude, les sensations de vide éprouvées par les personnages à cause de cet environnement unique. Tout cela donne une ambiance très particulière au livre, intéressante, pas désagréable, un peu déprimante.
Mais j'ai été globalement déçue par cette lecture, en effet j'étais surtout intéressée par l'histoire d'amour or elle n'occupe qu'une place infime dans le roman, tout à la fin, on ignore tout des sentiments des personnages (si sentiments il y a), tout cela reste très flou, très loin du lecteur, et je n'ai guère été séduite par la façon dont l'auteur évoque le sexe dans ce livre. Je dois aussi admettre que certains passages m'ont ennuyée, il y a trop de longueurs (même si elles sont nécessaires je pense pour que l'on comprenne bien la situation des personnages, leur ennui), alors que ce livre est court (222 pages), j'ai mis presque 3 jours à le lire, ce qui n'est pas mon habitude. Avis mitigé donc, je conseillerais surtout ce livre aux fans de Darrieussecq, ou aux personnes qui recherchent des livres avec une narration inhabituelle.

Lundi 29 décembre 2008

Quatrième de couverture : Dans un archipel du Pacifique Sud ignoré des géographes, l'île des Gauchers abrite une population où les droitiers ne sont plus que l'exception. Mais là n'est pas le plus important. Cette minuscule société, fondée par des utopistes français en 1885, s'est donné pour but de répondre à une colossale question : comment fait-on pour aimer ? Sur cette terre australe, le couple a cessé d'être un enfer. C'est l'endroit du monde où l'on trouve, entre les hommes et les femmes, les rapports les plus tendres. Voilà ce que vient chercher, dans l'île des Gauchers, lord Jeremy Cigogne. A trente-huit ans, cet aristocrate anglais enrage de n'avoir jamais su convertir sa passion pour sa femme Emily en amour véritable. A trop vouloir demeurer son amant, il n'a pas su devenir un mari.

Mon avis : un livre qui m'a tapé à l'½il à cause de son titre (je suis gauchère). Au début, j'ai eu un peu de mal avec le style, je l'ai trouvé trop grandiloquent au premier abord, j'ai eu l'impression que l'auteur voulait présenter ses personnages comme des êtres quasiment parfaits et j'ai trouvé ça agaçant, mais la suite dément cette impression (même si les héros ne sont pas monsieur-tout-le-monde, ils sont très attachants), et à présent en ce qui concerne la forme, je me souviendrai surtout des très beaux passages de ce livre, qui ne manquent pas !!! Ce roman est diaboliquement intéressant, car il propose de répondre à une question essentielle en s'attachant à tous ses aspects : pour aimer de la meilleure façon possible il faut passer par plusieurs épreuves, peu à peu les personnages apprennent à s'aimer eux-mêmes, à comprendre l'autre, à tolérer puis aimer ses défauts, etc, ils apprennent à construire leur relation dans le temps, à pimenter leur quotidien... une très belle philosophie de vie, je suis tout à fait convaincue par ces théories exposées de façon concrètes, puisqu'elles sont insérées dans une fiction passionnante, avec de multiples rebondissements, impossible de deviner la fin !
J'ai trouvé ce bouquin très lucide et réaliste, en fait nous aimons à peu près tous de la même façon, et nous avons en général une conception de l'amour tellement pessimiste et irréfléchie... ! Ce livre remet pas mal de choses en questions, j'aimerais tenter de m'inspirer de toutes ces pertinentes pensées sur la vie à deux pour magnifier ma propre vie... il a de plus le mérite d'être original puisqu'il arrive à raconter un amour heureux sans ennui ni mièvrerie, au contraire (cf extrait) ! Une utopie sensationnelle !

Mercredi 31 décembre 2008

http://bouquins.cowblog.fr/images/divers/tumblrkx936xjOSB1qahcqvo1500large.jpgComme je participe à de nombreux challenges mine de rien, je crée cet article pour tous les récapituler !

2009 : 
2010 :

Mercredi 31 décembre 2008

Le principe de ce jeu/défi : établir une liste de 26 livres dont le nom de l'auteur commence chacun par une des 26 lettres de l'alphabet, et les lire en 2009 ! :p

On peut officiellement participer à ce jeu en s'inscrivant et publiant sa liste sur ce blog ; ou on peut y participer officieusement en publiant simplement sa liste sur son blog (ou en ne la publiant nul part si on n'a pas de blog ou qu'on n'en a pas envie ! ^^)

Certains participants établissent leur liste en fonction d'un thème, ce que je n'ai pas fait, même si ma liste est majoritairement composée de romans, et plutôt orientée "classiques"... La voici !

A - Jane Austen, Orgueil et Préjugés ~> Lu
B - Balzac, Le Père Goriot ~> Lu
C - Benjamin Constant, Adolphe ~> Lu
D - Diderot, La Religieuse  ~> Lu
E -
Eve Ensler, Les monologues du vagin ~> Lu
F - William Faulkner, Le Bruit et la fureur ~>
Lu
G - Garcia Marquez, Cent ans de solitude ~> Lu
H - Thomas Hardy, Tess d'Urberville ===>
lu finalement en juillet 2010
I - Ionesco, le roi se meurt ~> Lu
J - Sébastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles ~> Lu
K - Joseph Kessel, Le Lion ~> Lu
L - Jack London, Le vagabond des étoiles ~> Lu
M - Montesquieu, Lettres Persanes ~>Lu
N - Anaïs Nin, Venus Erotica ~> Lu
O - George Orwell, La Ferme des animaux ~> Lu
P - Georges Pérec, Les Choses ~> Lu
Q - Raymond Queneau, Zazie dans le métro ~> Lu
R - Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions ~> Lu
S - Shakespeare, Hamlet ~> Lu
T - Tolstoï, Anna Karénine
U - Fred Uhlman, L'Ami retrouvé ~> Lu
V - Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels ~> Lu
W - Oscar Wilde, Teleny ~> Lu
X - Françoise Xenakis, Elle lui dirait dans l'île ~> Lu
Y - Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien ~> Lu
Z - Emile Zola, Au bonheur des dames
===> fini en janvier 2010

Bilan du 31 décembre 2009 :
23 livres lus 26, j'ai donc "perdu" ce challenge, mais je préfère considérer que je l'ai réussi à 88,5 %, c'est plus positif  :D ! Et les livres que je n'ai pas lus dans les temps, je les lirai bientôt de toute façon. J'ai fait de belles découvertes grâce à ce challenge, qui m'a permis notamment de lire certains classiques que je voulais connaître depuis longtemps... et comme j'aime beaucoup le concept, je recommence avec le Challenge ABC 2010 !

Jeudi 1er janvier 2009

*


Je souhaite à tous les visiteurs de ce blog une année pleine de bonheur, de beauté... et de bouquins bien entendu !

Ma résolution livresque pour 2009 : retrouver ces moments bénis de lecture au lit avant de dormir. Ces doux moments constituaient un rituel pendant toute mon enfance, rituel qui s'est peu à peu perdu au cours de mon adolescence... et maintenant que je suis (censée être) adulte, je ne lis presque plus le soir au calme... alors que c'était tellement bien ! C'est donc une habitude que j'aimerais reprendre ! =D

Et vous ?
Des bonnes résolutions pour 2009 ?


Autre bonne résolution : réussir le challenge ABC bien sûr ! ^^

Lundi 5 janvier 2009

Quatrième de couverture / extrait :
"- Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâché, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir."


Mon avis : je maudis la personne qui a possédé ce livre avant moi et qui a cru utile d'annoter sur la première page son propre commentaire : "très démodé et médiocre", car cette critique lapidaire est tout à fait opposée à ce que j'ai ressenti à la lecture de ce chef d'½uvre ! C'est intense, riche, long comme une vie, c'est plein d'une rage violente, un peu dure à supporter parfois c'est vrai, il y a bien des passages où je me suis sentie submergée, où j'ai pensé avec effroi : "mais comment peut-on écrire ça ?" tout en admettant en même temps qu'on pouvait trouver de la vérité dans toutes ces pensées, toutes ces sensations crachées à la gueule du lecteur, sans pudeur. Le héros de ce livre, Bardamu, se distingue particulièrement... par son absence d'héroïsme, sa lâcheté, sa passivité face à ce monde horrible qu'il met face à nous. J'ai bien envie de dire qu'il sait voir la merde partout, je me souviens notamment avoir été surprise par certains détails, qui pourraient sembler insignifiants mais que j'ai trouvé au contraire très significatifs, comme cette minuscule anecdote du chien qui pisse sur le kiosque à journaux sans être vu de personne d'autre que le narrateur... narrateur qu'on suit dans toutes ses aventures, qui sont nombreuses et imprévues : en France pendant la première Guerre Mondiale, en Afrique, aux Etats-Unis, en banlieue parisienne, à Toulouse... et partout c'est la même horreur, la même "nuit", même si elle est traversée de temps à autre par quelques rayons de soleils furtifs... et quel style surtout, quel ton, personnel, rebelle, fou, génial !!!! J'ai adoré ce livre, et pourtant j'ai dû prendre des notes tout le long de ma lecture (je dois faire une dissertation dessus, ça m'épouvante), ce qui est assez contraignant. Lisez-le !

Mardi 6 janvier 2009

Recueil étudié à la fac en Littérature française du XVIe siècle, que je n'ai pas lu en entier. Le français du 16ème siècle qui diffère du français moderne par la syntaxe, l'orthographe et le vocabulaire, m'a un peu fait l'effet d'une barrière linguistique, moult tournures ne sont pas du tout évidentes à comprendre... heureusement que Marot est un poète au style plus simple et clair que certains de ses contemporains ! J'ai cependant bien apprécié les rondeaux, les épitaphes (les formes poétiques les plus brèves quoi ^^), certaines épîtres aussi, certaines chansons,... une fois qu'on a compris bien à fond un poème, alors on est plus susceptible de l'apprécier et sans la fac je n'aurais peut-être jamais approché ce recueil, qui est pourtant intéressant, certains poèmes m'ont beaucoup plu, comme ce rondeau que nous avons dû expliquer en partiel :
A ses amis, auxquels on rapporta qu'il était prisonnier

Il n'en est rien, de ce qu'on vous révèle.
Ceux qui l'ont dit, ont faute de cervelle.
Car en mon cas il n'y a méprison,
Et par-dedans ne vis jamais prison :
Doncques amis, l'ennui qu'avez, ôtez-le.

Et vous causeurs pleins d'envie immortelle,
Qui voudriez bien que la chose fût telle,
Crevez de deuil, de dépit, ou poison :
Il n'en est rien.

Je ris, je chante en joie solennelle,
Je sers ma dame, et me console en elle,
Je rime en prose (et peut-être en raison)
Je sors dehors, je rentre en la maison :
Ne croyez pas doncques l'autre nouvelle,
Il n'en est rien.

Mardi 6 janvier 2009

Un autre livre étudié récemment en littérature du XVIe, que j'ai lu encore plus partiellement que l'Adolescence clémentine =(... encore plus difficile à lire que Marot, car on est ici face à une prose développée, et qui développe justement des choses pas forcément évidentes, dans un style ne nous est décidément pas familier... et pourtant il lui arrive de dire des choses qui peuvent nous intéresser ce Montaigne, si si ! J'ai en général bien apprécié les extraits qu'on a étudiés en TD... mais je n'aurais certes guère pu les apprécier seule, sans le décryptage préalable du prof je crois bien :x J'ai lu le premier chapitre en entier, puis j'ai seulement lu les passages qu'on a étudiés en cours... mais je m'y remettrai, un jour... en commençant par la lecture du livre I déjà ! Ah oui, et si vous le lisez, je vous conseille de lire une version à l'orthographe modernisée (càd l'édition du Livre de Poche ci-contre), personnellement j'ai vraiment beaucoup de mal avec l'orthographe du 16ème siècle, même si ce n'est sans doute qu'une question d'habitude !

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"Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire." Victor Hugo

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
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