Mon avis : Quel livre étrange ! J'avoue qu'au début, j'ai vraiment été déconcertée. Le lecteur n'a aucun point de repères. Tropismes se compose de 24 parties tout à fait séparées les unes des autres, et sans lien (à chaque fois, on a affaire à des personnages, des lieux différents, enfin il me semble). Textes brefs s'enchaînent donc en donnant un ensemble décousu. On n'a aucune information concrète sur aucune chose, tout est très imagé, flou et à la fois précis, on se demande pendant un moment ce que l'on lit, et je me le demande encore, l'expression la plus appropriée que j'ai trouvé pour qualifier cet ouvrage unique serait peut-être "collection d'atmosphères." En l'espace de quelques paragraphes, l'auteur parvient à nous emmener dans un univers précis, un univers non identifié précisément, on n'a aucun nom, aucune action notable, seulement quelques gestes, quelques mots empruntés à un monde, ici nous rencontrons une femme maniaque et matérialiste qui houspille ses proches, là des femmes qui font du shopping, là encore, nous voyons un vieux couple qui entre dans un café... moments volés à des vies anonymes et banales que l'auteur nous offre, gratuitement, simplement peut-être pour nous faire saisir l'essence de toutes ces vies, furtivement. Un livre extraordinaire que j'ai hâte de m'acheter pour pouvoir le relire à mon aise.
" Tropisme : terme utilisé par Nathalie Sarraute pour désigner la succession des phénomènes psychiques qui glissent à la lisière de la conscience : "un foisonnement innombrable de sensations, d'images, de sentiments, de souvenirs, d'impulsions, de petits actes larvés qu'aucun langage intérieur n'exprime, qui se bousculent aux portes de la conscience." (L'Ere du soupçon)."
[ Source : Lexique des termes littéraires, Michel Jarrety ]
" Tropisme : terme utilisé par Nathalie Sarraute pour désigner la succession des phénomènes psychiques qui glissent à la lisière de la conscience : "un foisonnement innombrable de sensations, d'images, de sentiments, de souvenirs, d'impulsions, de petits actes larvés qu'aucun langage intérieur n'exprime, qui se bousculent aux portes de la conscience." (L'Ere du soupçon)."
[ Source : Lexique des termes littéraires, Michel Jarrety ]