Jeudi 26 juin 2008

Quatrième de couverture : Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. « Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tuée. » Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...

Mon avis : ouh là là, jamais eu à émettre un avis aussi dur, et autant en décalage avec les compliments de la 4è de couv' (que j'ai pas recopiés ici tellement ça me dégoûte mais que vous pouvez lire ).... j'en suis à la page 128 (sur 350) et mon dieu quel enuiiiiii ! Style fade, histoire lente et mièvre, je m'attendais à un truc fantastique qui parlerait du paradis, de la réincarnation ou un truc comme ça et je me retrouve avec une histoire banale qui évoque la difficulté du deuil.... on sait qui est le meurtrier dès le début, et le seul intérêt de l'intrigue apparemment c'est : les parents vont-ils oui ou non découvrir qui a tué leur fille ? Et en attendant, ils pleurent, oui, ok, la soeur malgré tout reprend goût à la vie grâce à un garçon, oui, et alors ? Cela m'étonnerait que je reprenne ma lecture. A moins que vous ne me laissiez un commentaire pour me dire qu'après la page 128 on a un rebondissement qui rende tout ça passionnant... parce que franchement là, je comprends vraiment pas le succès de ce livre !

Edit : livre rendu à la bibliothèque, je l'ai donc laissé tomber... très rare que je ne finisse pas un livre mais là j'aurais vraiment eu l'impression de perdre mon temps, pas envie de me forcer !

Vendredi 4 juillet 2008

Résumé : Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles... c'est bien connu ! Depuis Voltaire, grâce à Pangloss, le plus grand des philosophes, la maxime est à la mode. Il n'est que de voir Candide pour s'en persuader. Pour un baiser échangé avec Cunégonde, fille du baron Thunder-ten-tronckh, Candide est chassé à coups de pied, confronté aux cataclysmes et à la férocité des gens.... Voleurs, soldats brutaux, femmes débauchées, inquisiteurs féroces, coquins et vieilles acariâtres se liguent pour le pousser d'aventures en désastres....

Mon avis : un conte philosophique riche en rebondissements, la lecture en est plaisante et c'est surtout un chef d'½uvre d'ironie : Candide, ou comment dénoncer avec humour les horreurs de ce monde... Voltaire s'oppose ici à l'optimisme insensé prôné par Leibniz, incarné par Pangloss.... cela faisait des années que je devais lire Candide et je ne suis pas déçue (et maintenant mon honneur de littéraire est sauf ^^)

Lundi 7 juillet 2008

Je viens de m'en rendre compte aujourd'hui seulement, Emile Zola est un DIEU. Quel style bon sang quel style !!!! La littérature dans toute sa splendeur.

Tout commence dans un hôtel miséreux à Paris, où Gervaise attend en vain Lantier, père de ses deux enfants. Mais ce goujat l'abandonne pour une autre. Après des temps assez durs, Gervaise reprend espoir, elle épouse Coupereau, un bon garçon apparemment, et ils ont une fille, Nana. On suit la vie de cette famille et de leurs amis et voisins, tout semble s'améliorer, Gervaise parvient à louer une boutique, elle est blanchisseuse.... mais tout cela ne va pas durer bien sûr. L'Assommoir, c'est l'histoire terrible de la longue descente aux enfers d'une femme, pourtant bien brave au départ.... pauvre Gervaise, si courageuse, mais tout lui retombe toujours sur la gueule, c'est à vous dégoûter des hommes !

Lire l'Assommoir c'est plonger dans un monde horrible et vrai, un monde imbibé d'alcool, de misère extrême, de mensonges, de faux amis, de coups.... on a accès aux pensées de chacun des personnages (vive le discours indirect libre) et on voit en chaque personnage tant de médiocrité, d'égoïsme, des mentalités de merde quoi, mais si proches des nôtres en même temps parfois... un livre écœurant, désespérant, j'ai eu envie de pleurer à de nombreuses reprises, l'auteur ne rajoute pas de pathétique, pas besoin, tout cela ressemble si peu à de la fiction... putain, j'en suis encore bouleversée, je ne comprends pas comment on peut ne pas aimer ce livre, ou le trouver ennuyeux, c'est facile à lire, on s'y croirait vraiment et on est complètement happé, il y a des scènes vraiment mémorables qui m'ont laissée sur le cul, le lavoir, le mariage, le festin... je l'ai bouffé en deux jours ce livre, et je l'aime, je l'aime, j'en suis toute retournée qu'un homme ait réussi à nous montrer ça.

Jeudi 10 juillet 2008

Quatrième de couverture : Bella décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, un jeune homme de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine.

Mon avis : J'avais pas mal de préjugés contre ce livre, son succès me paraissait suspect, je m'attendais à un truc niais et abracadabrantesque, et j'ai été très agréablement surprise, c'est un roman très réjouissant dont on sort l'âme plus romantique que jamais ! L'héroïne m'est très sympathique (sa maladresse me la rend familière ^^), et Edward, parfait en prince charmant si... spécial. Ce livre m'a captivée de bout en bout : au tout début, lorsqu'on ignore encore qui est Edward, l'auteur parvient à nous allécher, à nous intriguer complètement ; puis il y a une période de béatitude très plaisante (aaaaaah la scène de la clairière.... quel bonheur !!!) qui se gâte dans la dernière partie du livre où on est stressé à mort.... une histoire d'amour absolue et hyperbolique comme il n'en existe jamais dans la vie réelle, mais tellement séduisante ! J'aimerais bien lire les autres tomes, mais pour le moment la fin du premier tome me convient bien, je suis contente (j'avais peur que la fin soit chaotique et m'oblige tout de suite à acheter les autres tomes, j'aurais pris ça comme une stratégie commerciale dégoûtante, mais ce n'est pas le cas, donc tout va bien !) En un mot, un livre qui porte bien son nom...

Jeudi 10 juillet 2008

Résumé (Evene) : Ces jeunes amoureux sont bien attendrissants, mais tellement imprudents ! Pendant que leurs pères étaient en voyage, l'un s'est amouraché d'une bohémienne et l'autre a épousé une orpheline. Or, catastrophe ! Les vieillards reviennent plus tôt que prévu, et ce n'est pas à Silvestre, gentil mais plutôt balourd, qu'on pourra demander de l'aide. Heureusement, Scapin est là, jamais à cours de ruses ou d'inventions, Scapin virevoltant, rebondissant et retombant toujours sur ses pieds. Scapin, la vie, le théâtre même !

Mon avis : une comédie légère et amusante, facile à lire, j'ai bien aimé cet histoire de valet plus rusé que ses maîtres qui doit aider à résoudre les déboires amoureux de ces derniers, à l'époque cela devait paraître plus subversif que maintenant je suppose... avec quiproquos, coups de théâtre et bien sûr, dénouement heureux.... je doute véritablement que cette pièce me marque beaucoup, je préfère de loin des pièces comme Don Juan ou le Misanthrope, mais cela ne m'empêche pas d'en trouver la lecture plaisante.

Mercredi 16 juillet 2008

Résumé : Dans l'auberge tenue par ses parents, le jeune Jim Hawkins fait la connaissance fortuite d'un vieux marin moribond et pétri d'alcool sur qui pèse une terrifiante menace. Après le décès du marin et celui de son propre père, Jim découvre dans les bagages de Billy Bones une carte au trésor, promesse de fortune et d'aventures. Il partage sa découverte avec le docteur Livesey et le chevalier Trelawney, qui embarquent avec lui sur l'Hispaniola. Long John Silver, dont le perroquet ne quitte jamais l'épaule, fait également partie du voyage. Arrivés sur l'île, une bande de pirates dont John Silver se révèle être le capitaine, tente de s'emparer du trésor, multipliant contre l'équipage de Jim les attaques et les traîtrises.

Mon avis : une bien bonne surprise, j'avais décidé de le lire pour ma culture mais il ne me tentait pas plus que ça au départ, et en fait dès les premières pages j'ai été séduite ! Le héros est attachant (sa désobéissance et les situations où il se retrouve par hasard font sourire), il y a pas mal de rebondissements, c'est facile à lire tout en étant très bien écrit, et je trouve que tout le long on est plongé dans une ambiance d'aventure, de crainte aussi, c'est dépaysant... les pirates surtout sont effrayants, pas du tout comme ceux qu'on voit dans Peter Pan de Disney, là on est vraiment confronté à leur noirceur, leurs complots, leur ivrognerie... je pensais que la chasse au trésor proprement dite occuperait une place bien plus importante (en réalité elle se fait en un chapitre vers la fin), mais je ne suis pas déçue le moins du monde. Un chouette roman d'aventures quoi, pas spécialement pour enfants - même si c'est accessible - que j'ai largement préféré à d'autres classiques du même genre comme Robinson Crusoé.

Jeudi 17 juillet 2008

Drôles et émouvants, profonds ou envoûtants, éternels, passionnels, charnels, pulsionnels, fusionnels... les dialogues amoureux ne cessent d'inspirer les scénaristes et leurs interprètes. De la rudesse de Gabin à la poésie de Clark Gable, en passant par la maladresse de Bacri, la déclaration se décline sur grand écran comme un exercice de style. De La Fureur de vivre à Bridget Jones : l'âge de raison, cette anthologie parcourt la carte du Tendre du cinéma international, depuis plus de cinquante ans. Un ouvrage forcément culte !

Mon avis : un recueil romantique qu'on feuillette avec plaisir et qui donne envie de voir (ou revoir) des tas de films comme Moulin Rouge, Autant en emporte le vent, Le Cœur des Hommes, Casablanca, Quand Harry rencontre Sally, Quai des Brumes, Le Mépris, Les Liaisons Dangereuses, Coup de foudre à Notting Hill, Un Automne à New-York, 9 semaines 1/2, Love Actually, Pretty Woman... bref, je vais arrêter là mais y'en aurait plein d'autres. Cela dit je suis un peu déçue de n'avoir vu dans ce recueil aucune réplique extraite des Hauts de Hurlevent ni de Eternal Sunshine of the Spotless Mind... mais c'est sûr que ce recueil est loin d'être exhaustif ^^

Samedi 19 juillet 2008

Quatrième de couverture : "M. Lisbon continuait d'essayer de la dégager, doucement, mais même dans notre ignorance nous savions que c'était sans espoir et qu'en dépit des yeux ouverts de Cecilia et de sa bouche qui ne cessait de se contracter, ce n'étaient que les nerfs et qu'elle avait réussi à s'arracher du monde."
Des adolescents amoureux s'efforcent de percer le mystère des filles Lisbon. Du haut d'une cabane nichée dans les arbres, ils passent leur temps à scruter les fenêtres de leur maison. Vingt ans plus tard, ils rassemblent des fragments de ragots et de ouï-dire, de conversations téléphoniques, de rapports de médecins et de confessions crues et tourmentées. Autant de pièces à conviction qui expliqueront peut-être les morts successives de Cecilia, Therese, Bonnie, Lux et Mary.

Mon avis : Un roman rédigé à la première personne du pluriel, mais ce "nous" est flou, il désigne simplement un groupe d'adolescents liés par leur amour pour les filles Lisbon. Il y a trois groupes de personnages, si indéfinis qu'on dirait qu'il s'agit de trois personnages : d'une part, les adolescents qui enquêtent sur les filles Lisbon (et qui au moment de la narration sont adultes, amis on ne sait rien d'eux ni de leur vie, on ne s'attache pas à eux, et pourtant on s'identifie à eux en tant que personnes qui cherchent à comprendre les filles Lisbon) ; il y a le groupe des filles Lisbon, ces filles mystérieuses, inaccessibles, sublimées par l'amour des garçons, élevées au rang de déesses dont on garde religieusement toutes les affaires, dont on interprète sans fin chaque geste, l'enquête que les garçons mènent à leur sujet est si fouillée, si précise, c'est effarant, ils semblent presque fous dans leur quête de vérité ! Et enfin il y a le groupe des "autres", des adultes, des parents, des voisins, ceux qui croient savoir et qui n'y comprennent pourtant rien. Leurs noms sont fréquemment évoqués mais ce sont comme des mannequins, ils ne renvoient à aucune personnalité particulière, seule leur ignorance, leur indifférence, leur distance avec les filles Lisbon est notable.

Alors tout tourne autour des s½urs suicidées, ce livre fait résonner un énorme POURQUOI, les hypothèses évoquées à la fin sont terrifiantes, et franchement déprimantes... un livre sensuel, fascinant, envoûtant, les relations entre les garçons et les filles Lisbon sont troubles, presque malsaines... le style est magnifique, empli d'images uniques, divinisant, un peu fou parfois. Il se dégage de ce livre une atmosphère intense de mystère et d'incompréhension, je regrette certaines longueurs au milieu mais elles ne durent pas et les péripéties qui suivent sont si terribles et inattendues qu'on pardonne ce léger ralentissement, qui je pense est volontaire et nécessaire avant la fin si... vous verrez ^^. J'ai du mal à m'exprimer au sujet de ce livre, j'en suis encore toute retournée, je ne sais pas si je suis très claire... mais franchement lisez-le. Je vais bientôt voir le film, je vous donnerai alors mon avis pour clore cet article !

Film : fidèle au livre et surtout à son esprit, une ambiance unique, des acteurs et actrices bien choisis, musique parfaite aussi... développer mon avis sur le film reviendrait à répéter en gros ce que j'ai pensé du livre ! Vive Sofia Coppola...

Citation : "Nulle intensité érotique n'égala jamais le silence dans lequel Lux l'écorcha vif."

Mercredi 23 juillet 2008

Quatrème de couverture : Voilà un coin de campagne où l'on a de drôles de façons... La foire aux vieux, par exemple. Curieuse institution ! On sait bien aussi que tous les enfants peuvent voler comme des oiseaux dès qu'ils étendent leurs bras - mais est-ce une raison suffisante pour les enfermer derrière des murs de plus en plus hauts, de plus en plus clos ? Le psychiatre Jacquemort se le demande puis ne se le demande plus, car il a trop à faire avec la honte des autres, qui s'écoule dans un bien sale ruisseau. Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

Mon avis : Boris Vian est en passe de devenir un de mes auteurs préférés, ce roman est tout simplement... délectable. Dans la même veine que l'Ecume des Jours, ce même style enchanteur, Boris peut nous décrire pendant une page des fleurs qui n'existent pas, et nous, bouche bée, on les voit.... on comprend aussi tout à fait ce qu'est "un sourire timide d'écureuil bleu", parce que ses mots, aussi magiques soient-ils, sont évidents, on est vraiment dans un autre univers... le plus étrange, c'est que ce monde poétique n'est pas rose niais comme on pourrait s'y attendre, mais sert au contraire à critiquer la religion, la société, les rapports mère-enfant... Un roman avec un style incomparable donc, et vraiment très riche... je ne saurais que vous le conseiller fortement !

Citation : "On ne reste jamais parce qu'on aime certaines personnes ; on s'en va parce qu'on en déteste d'autres. Il n'y a que le moche qui vous fait agir. On est des lâches."

Mercredi 23 juillet 2008

Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie, c'est d'abord environ 2 kg de papier glacé, un truc imposant qu'on ne lit bien sûr pas intégralement mais qu'on feuillette avec plaisir... ça coûte 30 euros, je l'ai acheté il y a un an, pour me récompenser d'avoir survécu à mes leçons de conduite lol ^^

Une anthologie bien plaisante mais qui a ses limites, il faut mettre les points sur les i : d'abord ne sont présentés que des romans, ainsi Shakespeare, Molière, Victor Hugo, Baudelaire, Racine, Apollinaire.... ne risquent pas d'y apparaître, il vaut mieux le savoir ! Ensuite la place que les livres du XXème (et XXIème) siècles occupent est complètement disproportionnée : ils représentent 712 pages sur 945 !!! Je trouve aussi que certaines critiques sont trop tranchées dans leurs interprétations, d'autres racontent trop l'histoire, et parfois avec maladresse et inexactitude, mais ce n'est pas la majorité heureusement... et malgré ces défauts, je ne regrette pas mon achat. =D

Ce pavé est une référence en ce qui concerne les romans du XXème siècle, voilà ce qu'il faut se dire ^^ Les illustrations sont nombreuses et agréables, et les critiques la plupart du temps pertinentes. Et le véritable point fort de cette anthologie, c'est qu'elle présente vraiment des ½uvres de tous les pays, on peut vraiment piocher des idées de lectures pour s'ouvrir à d'autres cultures, découvrir des livres dont on n'aurait peut-être jamais peut-être entendu parler sinon....

Et puis vous me connaissez (ou pas), j'adoooore avoir des listes de lectures... celle-ci en constitue une gigantesque !!!

Mon Bilan* :
55 livres lus sur 1001 => soit 5,5 % du total...
j'ai du pain sur la planche ! :p

* que je mettrai à jour de temps en temps, genre deux fois par an ^^

"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureuse..."

Mercredi 30 juillet 2008

Quatrième de couverture : La jeunesse, l'ambition, la volonté d'être aimé au-dessus de ses moyens, ces vertus s'incarnent dans Julien Sorel, dix-neuf ans aux premières pages du roman de Stendhal. Fils du charpentier, le jeune homme devient précepteur chez les Rênal. Le tendre loup est entré dans la bergerie : commence alors une des plus exaltantes histoires d'amour qui soit. Louise de Rênal, son ainée, épouse de son employeur, mère des trois enfants à qui il enseigne le latin, succombe à son charme... Première partie de son éducation sentimentale qu'il poursuivra à Paris auprès de Mathilde de La Mole. Le tout au galop, jusqu'au bout, et crânement.

Mon avis : Un très grand classique qui m'intimidait beaucoup et qui mérite amplement son succès, je suis épatée... le personnage de Julien Sorel est complexe et terrible, c'est un ambitieux, un amoureux tellement inconstant, et qui séduit de manière toujours stratégique.... on suit sa carrière, ses deux amours, et on a toujours ses espoirs de fortune et sa vie sentimentale en parallèle au point que les deux se confondent. Souvent j'ai trouvé Julien odieux, mais finalement je crois qu'il m'inspire plutôt de la compassion, enfin c'est très dur de savoir ce que je pense de lui au fond, il est si changeant, si difficile à saisir, si humain en un mot.... les passages au séminaire et chez le marquis de la Mole (avant qu'il ne connaisse mieux Mathilde) ne m'ont pas transcendée, même s'ils restent intéressants, et nécessaires dans l'ensemble de l'½uvre quand on y réfléchit après coup. Une ½uvre très riche, qui nous montre bien la politique et les mentalités en France à cette époque, et qui donne surtout une vision de l'amour bien particulière, très loin des contes de fées ou des histoires d'amour parfaites et absolues qu'on lit si souvent. Le style est très beau, très classe, avec une narration agréable, vivante... Et la fin m'a littéralement estomaquée, elle est... parfaite.

Jeudi 31 juillet 2008

Quatrième de couverture : Manifeste exalté de l'impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette oeuvre parue en 1774 fut étonnant pour l'époque et le personnage de Werther devint le symbole d'une génération entière. Quête d'absolu, transcendance de l'amour, lyrisme de la douleur... il s'agit bien là d'un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu'il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L'objet de son désir n'est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l'idée même d'une trahison. Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n'est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d'un terrible constat d'échec : l'humain ne peut atteindre l'absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une ½uvre qui met en lumière la cruauté de l'existence, qui inflige à l'innocence son macabre cortège de désillusions.

Mon avis : J'avais peur de trouver le héros trop pathétique, j'avais peur d'être agacée par un excès d'hyperboles ; mais non, le héros est un jeune homme sympahique, sensible à la beauté de la nature et qui pense que l'on peut, par un effort de volonté, chasser sa mauvaise humeur, et ce n'est que très progressivement qu'il se laisse submerger par sa douleur, douleur bien compréhensible d'ailleurs... et le style est d'une poésie.... magnifique, il y a aussi beaucoup de réflexions intéressantes sur l'amour, la vie, le suicide, la tristesse.... génial ! Un roman (sous forme épistolaire, mais le correspondant ne répond jamais alors ces confidences font plus penser à un journal intime...) intense et merveilleux, qui se lit d'une traite.

Vendredi 1er août 2008

Nouvelle de 124 pages extraite du recueil Huits Hommes

Quatrième de couverture : Recherché pour meurtre et poursuivi par la police, un Noir américain s'est glissé dans un trou d'égout. Réfugié sous la ville, il découvre un monde étrange, humide et mystérieux, un monde aux règles différentes de celui " sur terre ", celui des Blancs.

Mon avis : une nouvelle extraordinaire, très bien écrite, on se demande où tout cela va nous mener, les péripéties sont inattendues et intéressantes, et la fin est impressionnante... une histoire bien ficelée qui est en plus une réflexion sur les hommes et leurs valeurs. La lucidité que le héros acquiert au cours de cette expérience ressemble parfois un peu à de la folie... une nouvelle vraiment époustouflante que je vous recommande, et qui me donne envie de lire d'autres ½uvres de cet auteur !

Dimanche 3 août 2008

Quatrième de couverture : L'île du Nègre... Que de bruits courent sur son nouveau propriétaire... Richissime yankee, star hollywoodienne, ou bien encore l'Amirauté britannique ? Bref, quand tous les dix - du juge au play-boy, sans oublier la secrétaire - reçoivent cette invitation à passer des vacances sur l'île, aucun d'eux n'hésite à accourir... Mais là-bas, dans la somptueuse demeure, personne... sauf, bien entendu, cette voix, sur un disque, qui accuse tour à tour chacun des participants... C'est la panique. Alors, au rythme des couplets de la ronde des dix petits nègres, le nombre des invités commence à diminuer. Inexorablement...

Mon avis : Style simple mais agréable, pour une histoire très bien ficelée ! Ce que j'ai préféré dans ce livre, c'est la narration, on a l'impression de connaître successivement les pensées de tous les invités, et donc tous paraissent innocents, on sent leur panique monter, c'est intéressant de voir comment, progressivement, ils se soupçonnent mutuellement, comment ils essaient de se protéger, et de voir comment malgré tout les meurtres s'enchaînent, toujours à un moment inattendu, autant pour les personnages que pour le lecteur ! Alors qu'à chaque fois on essaie de deviner ce qui va se passer, en s'appuyant sur la chanson... La confession de la fin est bouleversante, et je n'aurais jamais pu deviner qui était le coupable. Bref, un excellent policier (et dieu sait que ce n'est pas mon genre favori pourtant !)

Mercredi 6 août 2008

Quatrième de couverture : Pauline et Claudine sont des soeurs jumelles que tout oppose : Pauline, rebelle, fidèle en amour, refuse le compromis. Fonceuse et paumée à la fois, un peu hardcore, un peu actrice, Claudine aime qu'on la désire. Pourtant quand Claudine se suicide, la soeur ennemie prend sa place. Elle s'enivre d'imposture, de succès et d'illusions. Chasse aux dupes de la réussite, jeu des faux semblants, plongée dans le monde frelaté des corps factices qui se vendent entre, marketing et cosmétiques, parfois au rayon de la prostitution. Le troisième roman de Virginie Despentes est le portrait à l'acide d'une femme d'aujourd'hui, garce et martyre, mutante et héroïne.

Mon avis : un chouette bouquin, style un peu saccadé, qui s'attache beaucoup à décrire les sensations, les atmosphères, on s'attache vite à Pauline, qui en endossant l'identité de sa s½ur défunte, se retrouve plongée dans un monde nouveau, malsain, opposé au sien, et dans lequel elle n'a aucun repère... et progressivement elle va elle-même changer, et comprendre cette s½ur ennemie, peu à peu on apprend leur histoire commune, leurs problèmes familiaux etc., je trouve que les personnages ont une certaine profondeur, cet aspect m'a beaucoup plu. Pour le ton, ça m'a un peu fait penser à Beigbeder, et à Lolita Pille aussi, c'est parfois tendre, parfois plus trash (scènes de sexe...) et désabusé. J'ai parfois trouvé le style un peu simple, et le milieu décrit (où tout le monde est jeune, riche, drogué et débauché) n'est pas mon sujet préféré, mais ce livre a cependant du charme, j'aime bien. J'aimerais bien voir le film (avec Marion Cotillard dans le rôle principal)

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"Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.", Montesquieu

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
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