Mardi 20 mai 2008

Quatrième de couverture : Jack Torrance n'imaginait sans doute pas ce qui l'attendait le jour où il décida de postuler pour ce boulot de gardien. Il s'agissait de veiller à l'entretien de l'Overlook, un grand hôtel du Colorado, pendant la saison d'hiver, une fois l'établissement fermé à la clientèle. Il s'y installerait avec sa femme Wendy et leur jeune fils, Danny. Et dès lors, ils seraient coupés du monde...
Un isolement donc Jack a bien besoin, lui qui s'apprête à écrire un nouveau livre. Mais un isolement qui a vite raison de sa santé mentale. Il faut dire que le palace semble possédé, pour avoir été le théâtre d'évènements dramatiques et de morts violentes. Et Danny, qui a des talents de médium, ressent bien vite le danger que les fantômes du passé font peser sur sa famille...

Mon avis : j'avais vu le film il y a quelques années et on m'avait dit que le livre était bien plus effrayant et je suis tout à fait d'accord ! Quand je l'ai fini (en pleine nuit évidemment) j'étais morte de trouille, obligée d'appeler mon amoureux pour qu'il me rassure et qu'il me promette "qu'il ne me fera jamais ça" lol. Stephen KING a un talent de narrateur indubitable, on est complètement emporté par ce livre qu'on ne peut plus lâcher, l'auteur est assez habile pour nous faire connaître les pensées de chacun des personnages sans que cela paraisse contraignant (vous savez, il y a des livres avec une alternance de points de vue régulière, moi j'aime pas trop ce procédé). Comme le livre est long, on a l'impression de vraiment bien connaître les personnages, l'auteur développe l'histoire personnelle de chacun, c'est très psychologique, cela montre à la fois bien l'ambiguïté des relations du couple tout en rendant réaliste ce qui va se passer, malgré tout le côté fantastique qui fait progressivement son apparition, pour basculer à la fin dans l'horreur complète... un chef d'½uvre !

Vendredi 23 mai 2008

Quatrième de couverture : Doria a quinze ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans une cité de Livry-Gargan, depuis que son père est parti un matin pour trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ça, chez Doria, ça s'appelle le mektoub, le destin : " Ça veut dire que, quoi que tu fasses, tu te feras couiller. " Alors autant ne pas trop penser à l'avenir et profiter du présent avec ceux qui l'aiment ou font semblant. Sa mère d'abord, femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet et soleil dans sa vie. Son pote Hamoudi, un grand de la cité, qui l'a connue alors qu'elle était " haute comme une barrette de shit ". Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des porte-jarretelles et sent le Parapoux. Les assistantes sociales de la mairie qui défilent chez elle, toujours parfaitement manucurées. Nabil le nul, qui lui donne des cours particuliers et en profite pour lui voler son premier baiser. Ou encore Aziz, l'épicier du Sidi Mohamed Market avec qui Doria essaie en vain de caser sa mère.
Kiffe kiffe demain est d'abord une voix, celle d'une enfant des quartiers. Un roman plein de sève, d'humour et de vie.

Mon avis : une agréable surprise ! Ayant lu des avis négatifs à son sujet, j'ai commencé ce livre avec une méfiance qui s'est envolée dès la première page. Franchement je m'attendais à plus d'expressions familières, plus de mots en verlan, je m'attendais à un ton agressif, vindicatif, et je me suis retrouvée face à un personnage d'adolescente parfois amère mais aussi drôle et lucide. Le ton est peut-être parfois un peu enfantin, mais c'est aussi ce qui fait son charme ; l'héroïne est très attachante. Ce roman, en donnant une vision tendre et optimiste de la vie dans les cités, soulève des préjugés.

La citation : "L'avenir ça nous inquiète mais ça devrait pas, parce que si ça se trouve, on en a même pas."
(nouvel arrivage de bouquins...)

Vendredi 23 mai 2008

Quatrième de couverture : Oscar et moi, nous sommes partis. Un hiver dans les neiges de Montréal, un été sur les routes d'Amérique, une saison à Montmartre, une autre en pleine montagne... Comment s'aimer, comment rester libre dans ce monde, comment résister aux contraintes de l'argent, du mensonge, de la peur ? "Il n'y a pas de modèle, il faut inventer ses amours, inventer sa vie."

Mon avis : Lu par hasard, parce que la couverture était jolie et que le titre m'intriguait, et c'était une bonne intuition ! Tout comme dans Un homme qui dort de PEREC, je me suis reconnue dans ce livre, livre très court (92 pages) qui fait l'apologie de l'amour, de la liberté, du voyage, de l'écriture aussi... j'ai été fascinée par la personnalité, les idées de l'auteur (je jurerais que ce roman est tout à fait autobiographique !), je me suis beaucoup identifiée à elle, et c'est très bien écrit, j'avais envie de recopier pleins de passages, du coup j'ai fini par acheter le livre pour le garder près de moi =)

Citations : "Des gouttes s'écrasent sur le cahier, ce serait plus intime si je pouvais donner aussi au lecteur ces taches d'encre diluée."

"Autant que je me souvienne, j'ai toujours écrit pour dire que j'aimais. (...) Au point de ne plus très bien savoir si j'écris pour mieux aimer, ou si j'aime pour mieux écrire."

"Enfin, voilà comment j'ai perdu un peu de ma liberté. A cause de moi : parce que je n'ai pas le courage de me moquer totalement du regard des autres."

Dimanche 25 mai 2008

Quatrième de couverture : « 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé.
Que se serait-il passé si L'École des Beaux-Arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde..
. »

Mon avis : je viens de finir ce livre et je dirais qu'il est assez lourd à digérer, je me sens un peu assommée... on suit en parallèle deux vies : celle d'Hitler (et on apprend à son sujet des tas de choses précises et instructives, sur sa vie, ses goûts, l'histoire de sa famille, ses relations avec les autres... apparemment l'auteur s'est beaucoup documenté !), et celle d'Adolf H. imaginée par Schmitt, la vie qu'il aurait peut-être eu s'il avait été accepté aux Beaux-Arts... effrayant d'imaginer Hitler autrement que comme l'immense criminel qu'il a été, ce qui implique aussi que chacun de nous aurait pu être un criminel ! L'auteur veut illustrer la "théorie du chaos", veut montrer que nos choix, nos vies sont orientées par des choses parfois infimes mais qui ont des conséquences vertigineuses ! Au-delà de cette portée philosophique, Schmitt est un grand narrateur, j'ai déjà dit qu'en général je n'aime pas trop le principe de narration alternée (avec changement de point de vue) qui est pourtant la règle de ce roman, mais là je me suis très bien adaptée. Il y a de vraies trouvailles dans ce roman, j'ai trouvé fascinant par exemple les rencontres d'Hitler avec Freud et les surréalistes... l'auteur a su inventer pour ce roman une foule de personnages tous plus vivants et intéressants les uns que les autres, coup de c½ur pour Onze-heures-trente et Soeur Lucie... cette ½uvre est très riche, il y aurait beaucoup de choses à dire dessus, j'aimerais beaucoup savoir ce que vous en avez pensé !

Mercredi 28 mai 2008

Quatrième de couverture : Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son c½ur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le c½ur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le c½ur de fortune de notre héros à rude épreuve prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté.
Conte désuéto-moderne mâtiné de western-spaghetti, La Mécanique du C½ur vibre d'une rugueuse force poétique où l'humour est toujours présent. Mathias Malzieu soumet aux grands enfants que nous sommes une réflexion très personnelle sur la passion amoureuse et le rejet de la différence, donnant naissance à un petit frère de Pinocchio qui aurait fait un tour chez les Freaks de Todd Browning.

Mon avis : un conte magnifique, le style est un délice d'originalité et de poésie, l'auteur sait créer une atmosphère douce et fantastique à la fois grâce à des métaphores belles et inatendues, et c'est une histoire d'amour intense qui ne laissera personne indifférent, la fin surtout m'a bouleversée. Un régal, j'ai très envie de lire les autres bébés de Mathias Malzieu ! L'album de Dionysos qui correspond à ce livre est tout aussi enchanteur, et j'adorerais que cette histoire soit adaptée en film d'animation par Tim Burton (soyons fous ^^)

Mercredi 28 mai 2008

Quatrième de couverture : Pour guérir d'une rupture sentimentale, un homme se réfugie à Ostende, ville endormie face à la mer du Nord. Sa logeuse, la solitaire Emma Van A., va le surprendre en lui racontant l'étrange histoire de sa vie, où se conjuguent l'amour le plus passionné et un érotisme baroque. Superbe mystificatrice ou femme unique ?
Cinq histoires où Eric-Emmanuel Schmitt montre le pouvoir de l'imagination dans nos existences. Cinq histoires - La rêveuse d'Ostende, Crime parfait, La guérison, Les mauvaises lectures, La femme au bouquet - suggérant que le rêve est la véritable trame qui constitue l'étoffe de nos jours.

Mon avis : Après avoir lu La part de l'autre du même auteur, je m'attendais à être un peu déçue par ce recueil de nouvelles que je prévoyais être une lecture bien plus légère ; et pourtant j'ai été envoûtée par chacune de ces nouvelles, je suis sortie de la lecture de chacune émue et songeuse ! Le style est certes plus simple, moins travaillé que dans dans La part de l'autre, et le personnage de la nouvelle "La guérison" m'a paru un peu niais, mais je lui pardonne, car la fin de cette nouvelle est... whaou, quelle fin ! Schmitt est un grand auteur à mes yeux, je le savais romancier et dramaturge, et grâce à ce recueil on découvre son talent de novelliste.

Jeudi 29 mai 2008

Résumé (Evene) : Nous sommes en 1949 dans une pension de la côte est américaine. Holden Caulfield pourrait être un adolescent américain tout ce qu'il y a de plus ordinaire : une famille qui lui tape sur le système, une scolarité chaotique... des problèmes d'adolescence ordinaires. Expulsé, Holden s'enfuit trois jours avant le début des vacances de Noël. Il prend le train pour New York et, ayant trop peur de la réaction de ses parents, s'installe dans un hôtel. L' attrape-c½urs relate les trois jours durant lesquels ce jeune garçon est livré à lui-même. A chaque pas, à chaque rencontre, ne trouvant toujours pas les réponses à ses questions, ne comprenant pas le monde qui l'entoure, complètement paumé, il se rapproche un peu plus d'une crise qui nous guette finalement tous.

Mon avis : J'ai mis un peu de temps à m'intéresser à cette histoire, le style est très oral, avec des expressions récurrentes comme "Sans blague", "ça me tue", "je vous jure", et au début je trouvais ça lourd, avant de me rendre compte qu'en fait ce style particulier est le point fort de ce roman ! Tout ce qu'on lit, ce sont les pensées d'Hodlen, réflexions parfois un peu superficielles, enfantines, quand il juge ses camardes au début par exemple... questions existentielles aussi, non dénuées d'humour, on finit par trouver très attachant ce jeune garçon qui ne cesse de prendre le lecteur à témoin, héros un peu paumé, misanthrope parfois, baratineur, râleur, mais tellement sincère en même temps, et qui malgré tout aime les gosses (sa petite s½ur par-dessus tout !), les vieilles dames, les filles, certains de ses profs... et on ferme le livre en se demandant comme lui où vont les canards quand la rivière est gelée...


Jeudi 29 mai 2008

Résumé (Amazon) : L'attente comprend deux phases, l'ennui et l'angoisse. La pièce comprend donc deux actes, l'un grotesque, l'autre grave.
Préoccupé de peu de choses hormis ses chaussures, la perspective de se pendre au seul arbre qui rompt la monotonie du paysage et Vladimir, son compagnon d'infortune, Estragon attend. Il attend Godot comme un sauveur. Mais pas plus que Vladimir, il ne connaît Godot. Aucun ne sait au juste de quoi ce mystérieux personnage doit les sauver, si ce n'est peut-être, justement, de l'horrible attente. Liés par un étrange rapport de force et de tendresse, ils se haranguent l'un et l'autre et s'affublent de surnoms ridicules. Outre que ces diminutifs suggèrent que Godot pourrait bien être une synthèse qui ne se réalisera qu'au prix d'un anéantissement, Didi et Gogo portent en leur sein la répétition, tout comme le discours de Lucky, disque rayé qui figure le piétinement incessant auquel se réduit toute tentative de production de sens.

Mon avis : une pièce assez déprimante qui montre, à travers deux personnages complètement perdus, le vide de l'existence, la dégradation de l'humanité. Certains passages sont un peu lassants, car il y a beaucoup de répétitions, mais cela conduit du coup le lecteur à ressentir les mêmes choses que les personnages, ce qui est intéressant... j'aimerais relire cette pièce plus tard, et faire des recherches pour mieux la comprendre. J'aimerais bien la voir jouée aussi, c'est sur scène à mon avis qu'elle doit prendre toute sa force.

Citation : "Nous naissons tous fous ; quelques-uns le demeurent."

Vendredi 30 mai 2008

Quatrième de couverture : Destinés l'un à l'autre, Silvia et Dorante ne se connaissent pas encore. Ils échangent leurs rôles avec leurs serviteurs pour s'observer plus à leur aise. Comédie sur la comédie, Le Jeu de l'amour et du hasard est une pièce à la fois légère et cruelle, construite autour des motifs rivaux de la naissance et du mérite, de l'apparence et de l'authenticité.

Mon avis : une comédie facile et agréable à lire, je trouve l'idée de départ amusante et le style est savoureux, les personnages se séduisent grâce à un badinage délicat et plein d'hyperboles, c'est désuet mais assez charmant (les hommes d'aujourd'hui devraient en prendre de la graine ^^)

Citation : "Un mari porte un masque avec le monde et une grimace avec sa femme."

Mardi 3 juin 2008

Quatrième de couverture : Leur amour est unique, comme la nuit qui les unit après les serments. " Veux-tu donc partir ? demande Juliette à Roméo, le jour n'est pas proche encore : c'était le rossignol et non l'alouette dont la voix perçait ton oreille craintive... " Hélas, c'était bien l'alouette, messagère de l'aube ! Il faut vivre et partir - ou mourir et rester. Cruel dilemme pour Roméo, qui a tué le cousin de Juliette. A peine les amoureux ont-ils touché le paradis qu'ils sont obligés de se séparer. Et s'il ne s'agissait que d'exil ! A Vérone, Capulet et Montaigu s'affrontent, ensanglantant la ville de leur vendetta. Juliette est Capulet ; Roméo, Montaigu. Il ne faudra que quatre jours à cet amour pour naître, se consommer, mourir... et se perpétuer. Existe-t-il mythe plus vivace que celui des amants de Vérone ?

Mon avis : Cette pièce est plus facile à lire que je ne le pensais, mais je m'attendais aussi à un style plus poétique, je suis donc légèrement déçue... (mais cela vient peut-être de la traduction ; j'ai lu celle d'Yves Bonnefoy) Tout le monde connait cette histoire d'amour tragique, il y avait certains aspects cependant que j'ignorais : Roméo était fou amoureux d'une autre jeune femme avant de rencontrer Juliette, et le père de Juliette n'est vraiment pas commode... aspects que je trouve plutôt amusants ^^ je trouve cette pièce un peu trop courte, on n'a pas vraiment le temps de bien connaître les personnages... mais c'est une histoire si forte, si émouvante, qu'elle continue de nous faire rêver, et mérite son succès !

Mercredi 11 juin 2008


Quatrième de couverture / extrait : «Olivier Twist et ses camarades supportèrent la torture d'une lente inanition trois mois durant : à la fin, ils devinrent... si enragés de faim, que l'un d'eux... laissa entendre d'un air sombre à ses compagnons qu'à moins de recevoir une écuellée supplémentaire per diem, il craignait bien d'en arriver quelque soir à dévorer son voisin de lit, un chétif freluquet d'âge tendre. Il avait l'œil égaré et avide, et tous le crurent sans hésitation. On tint conseil et on tira au sort pour désigner celui qui le soir même, à la fin du dîner, irait trouver le surveillant pour lui demander un supplément ; le sort tomba sur Olivier Twist.»

Résumé (Evene) : Agé de neuf ans, Oliver Twist est un orphelin maltraité par sa famille d'accueil. Il s'enfuit et part à Londres où il est 'recueilli' par un groupe de malfrats. Au gré de nombreuses aventures, il fera la connaissance de familles qui se prendront d'amitié pour lui et tenteront de l'arracher à son sort misérable. Oliver sera alors ballotté entre la rue et le confort d'un foyer, et tentera de percer le mystère de sa naissance. Dans ce roman, Charles Dickens dresse une fois de plus le portrait d'un coeur pur et innocent aux mains d'une ville corrompue par le crime.

Mon avis : une histoire sympathique, les personnages sont attachants, et le style est superbe, j'ai surtout apprécié le ton ironique de l'auteur ; j'ai cependant regretté l'excès de bons sentiments et de scènes pathétiques, qui ne sont pas très crédibles.

Lundi 16 juin 2008

Quatrième de couverture : Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.

Kazuo Ishiguro traite de sujets qui nous touchent de près aujourd'hui : la perte de l'innocence, l'importance de la mémoire, ce qu'une personne est prête à donner, la valeur qu'elle accorde à autrui, la marque qu'elle pourra laisser. Ce roman vertigineux, porté par la grâce, raconte une histoire d'humanité, de conscience et d'amour dans l'Angleterre contemporaine. Ce chef-d'½uvre d'anticipation est appelé à devenir le classique de nos vies fragiles.

Mon avis : J'ai beaucoup aimé la façon dont Kath raconte ses souvenirs, avec précision, en analysant son comportement et celui de ses amis, comme si cette analyse allait lui permettre de comprendre le mystère qui les entoure tous ; dès le début on est plongé dans un monde apparemment semblable au nôtre, mais il se passe des choses inquiétantes, avec des allusions aux "donneurs", aux "accompagnants" et ce n'est qu'au fil de la lecture qu'on comprend de quoi il retourne, et c'est d'autant plus effrayant qu'on s'attache aux personnages concernés par ces horreurs et que toute cette histoire est très crédible et cohérente... un excellent roman !!!

Mardi 17 juin 2008

Quatrième de couverture : Avoir pour amie la fille la plus admirée de la fac, belle, séduisante, brillante, enjouée, audacieuse ? Lorsque Christa se tourne vers elle, la timide et solitaire Blanche n'en revient pas de ce bonheur presque écrasant. Elle n'hésite pas à tout lui donner, et elle commence par l'installer chez elle pour lui épargner de longs trajets en train. Blanche va très vite comprendre dans quel piège redoutable elle est tombée. Car sa nouvelle amie se révèle une inquiétante manipulatrice qui a besoin de s'affirmer en torturant une victime. Au point que Blanche sera amenée à choisir : se laisser anéantir, ou se défendre.

Extrait : « J'avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens matériels, ni confort spirituel. Je n'avais pas d'ami, pas d'amour, je n'avais rien vécu. Je n'avais pas d'idée, je n'étais pas sûre d'avoir une âme. Mon corps, c'était tout ce que j'avais. »

Mon avis : génial, un des meilleurs Nothomb selon moi ! Ce roman cruel montre extrêmement bien comment une personne peut manipuler son entourage, dominer quelqu'un de façon insensée, envahir son foyer, la martyriser psychologiquement, la persécuter... et tout cela sous l'apparence de l'amitié ! Les deux personnages principaux sont fascinants, je me suis trouvée pas mal de points communs avec Blanche, et on continue à se demander, même après avoir achevé notre lecture, qui est vraiment Christa, et pourquoi elle fait tout ça. La fin, ambiguë, inattendue, est magistrale. Elle illustre bien l'étendue du pouvoir de Christa...

Lundi 23 juin 2008

Quatrième de couverture :"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "

Mon avis : une belle histoire, très bien écrite... j'ai mis un peu de temps à m'attacher à Renée, je la trouvais un peu trop stricte, un peu trop "hérisson"... mais finalement je crois qu'elle est vraiment formidable (et j'ai tout de suite aimé Paloma, et l'arrivée de M. Ozu est une trouvaille), j'ai beaucoup aimé toutes les réflexions diverses qu'on trouve dans ce livre, il y a des passages qui sont vraiment géniaux, sur l'Art, la philosophie, le temps, l'amitié... un livre plein de tendresse aussi, qui donne envie de boire du thé, et la fin m'a définitivement convaincue (mais elle est terrible...) !!! Je vous le conseille !

Jeudi 26 juin 2008

Quatrième de couverture : Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c'est la vie.

Mon avis : la quatrième de couverture est assez énigmatique et pourtant elle résume bien le livre... tout commence lorsque Joséphine, mère de Zoé et Hortense, met à la porte son mari Antoine, au chômage et infidèle. On entre alors dans un tourbillon fantastique, et on se retrouve immergé dans sa vie. Sa vie et celle de ses proches : ses filles et son mari donc, mais aussi celle de sa s½ur Iris, s½ur trop parfaite, de son mari Philippe, de leur mère Henriette, la vieille rombière, de son riche mari Marcel, et de la maîtresse de celui-ci, Josiane. Il y a aussi la maîtresse du mari de Joséphine, les amis de ses filles, sa voisine et meilleure amie, la dynamique et mystérieuse Shirley, plus le bel homme de la bibliothèque, et Florine, et.... ouuuh je sens que je vous embrouille, vous avez peut-être peur de vous perdre dans ce roman de 650 pages aux personnages multiples? Vous ne devriez pas, ils sont tous liés de façon si naturelle, on se familiarise progressivement avec tout ce petit monde, mieux, on s'attache à eux, en effet tout cela est si passionnant car si proche de nous, de nos sentiments, à la fois si complexe et si simple, en un mot si VIVANT ! J'ai adoré ce roman irrésistible qu'on dévore en deux jours et dont on ressort content comme si on s'était fait de nouveaux amis. En ce qui concerne le style, il est fluide, simple, mais certainement pas ennuyeux, beaucoup de passages avec de chouettes métaphores, une jolie phrase qui nous touche, et bing... Lisez-le.

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"La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté." François Mauriac

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