Mardi 13 mai 2008

Quatrième de couverture : Après quelques premières expéditions, Robinson Crusoé, marin d'York, s'embarque pour la Guinée le 1er septembre 1659. Mais le bateau essuie une si forte tempête qu'il dérive pendant plusieurs jours et finalement fait naufrage au nord du Brésil. Seul survivant, Robinson parvient à gagner une île située au large de l'Orénoque où il va peu à peu s'assurer une subsistance convenable : il y restera près de vingt-huit ans, d'abord seul, puis accompagné d'un fidèle indigène qu'il baptise Vendredi. Inspiré de l'aventure réelle d'un marin écossais, le roman que Defoe fait paraître en 1719 connaît un succès foudroyant qui ne s'est plus démenti.

Mon avis : On connaît tous l'histoire de Robinson Crusoé, mais souvent sans avoir lu la version originale ; je trouve cette aventure passionnante, très riche, mais j'ai un peu été déçue par ma lecture : je trouve que le narrateur est quelquefois répétitif, et j'aurais aimé que la période où il vit avec Vendredi soit plus développée, car c'est leur relation qui m'intéresse le plus dans toute cette histoire... en fait je pense que je cherchais toujours à comparer ce livre avec une réécriture que j'ai lue plus jeune, Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier. Dans la version originale Robinson Crusoé ne se remet jamais vraiment en question, et à ses yeux Vendredi est toujours son "serviteur" et il ne cherche pas réellement à le comprendre... c'est dommage mais sans doute révélateur de la mentalité de l'époque !
L'adaptation pour la TV de Thierry Chabert (avec Pierre Richard), que j'aime beaucoup, me donnait pourtant l'impression que le héros à un moment donné était plus ouvert à la culture de Vendredi, mais on ne retrouve pas vraiment cet aspect dans le livre selon moi. Cela dit c'est un grand classique qu'il faut connaître je pense :)

Note sur l'édition que j'ai lue : (Editions du Chêne) format original et agréable, un livre séduisant plein d'illustrations d'artistes divers. Cependant, on y trouve de nombreuses fautes de frappe/d'orthographe, ce qui m'a un peu agacée !

Jeudi 15 mai 2008

Quatrième de couverture / extrait : Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français...

Mon avis : le style est simple, tout à fait en accord avec le personnage principal, meurtier par hasard pour ainsi dire, à cause du soleil, et de l'absurdité de la vie,, mais sans haine ni colère ; on est frappé par ce style dépouillé, cette apparente insensibilité, on a accès à tous les gestes du héros, même les plus insignifiants ; car tout a le même sens au final, rien n'a d'importance. Vision de la vie assez déprimante... mais lucide au fond, il me semble. Un livre qui m'a rendue perplexe, j'aimerais le relire. Je crois qu'il me marquera ; c'est effrayant de s'y reconnaître, quelquefois.












300EME ARTICLE....

Jeudi 29 mai 2008

Résumé (Evene) : Nous sommes en 1949 dans une pension de la côte est américaine. Holden Caulfield pourrait être un adolescent américain tout ce qu'il y a de plus ordinaire : une famille qui lui tape sur le système, une scolarité chaotique... des problèmes d'adolescence ordinaires. Expulsé, Holden s'enfuit trois jours avant le début des vacances de Noël. Il prend le train pour New York et, ayant trop peur de la réaction de ses parents, s'installe dans un hôtel. L' attrape-c½urs relate les trois jours durant lesquels ce jeune garçon est livré à lui-même. A chaque pas, à chaque rencontre, ne trouvant toujours pas les réponses à ses questions, ne comprenant pas le monde qui l'entoure, complètement paumé, il se rapproche un peu plus d'une crise qui nous guette finalement tous.

Mon avis : J'ai mis un peu de temps à m'intéresser à cette histoire, le style est très oral, avec des expressions récurrentes comme "Sans blague", "ça me tue", "je vous jure", et au début je trouvais ça lourd, avant de me rendre compte qu'en fait ce style particulier est le point fort de ce roman ! Tout ce qu'on lit, ce sont les pensées d'Hodlen, réflexions parfois un peu superficielles, enfantines, quand il juge ses camardes au début par exemple... questions existentielles aussi, non dénuées d'humour, on finit par trouver très attachant ce jeune garçon qui ne cesse de prendre le lecteur à témoin, héros un peu paumé, misanthrope parfois, baratineur, râleur, mais tellement sincère en même temps, et qui malgré tout aime les gosses (sa petite s½ur par-dessus tout !), les vieilles dames, les filles, certains de ses profs... et on ferme le livre en se demandant comme lui où vont les canards quand la rivière est gelée...


Mercredi 11 juin 2008


Quatrième de couverture / extrait : «Olivier Twist et ses camarades supportèrent la torture d'une lente inanition trois mois durant : à la fin, ils devinrent... si enragés de faim, que l'un d'eux... laissa entendre d'un air sombre à ses compagnons qu'à moins de recevoir une écuellée supplémentaire per diem, il craignait bien d'en arriver quelque soir à dévorer son voisin de lit, un chétif freluquet d'âge tendre. Il avait l'œil égaré et avide, et tous le crurent sans hésitation. On tint conseil et on tira au sort pour désigner celui qui le soir même, à la fin du dîner, irait trouver le surveillant pour lui demander un supplément ; le sort tomba sur Olivier Twist.»

Résumé (Evene) : Agé de neuf ans, Oliver Twist est un orphelin maltraité par sa famille d'accueil. Il s'enfuit et part à Londres où il est 'recueilli' par un groupe de malfrats. Au gré de nombreuses aventures, il fera la connaissance de familles qui se prendront d'amitié pour lui et tenteront de l'arracher à son sort misérable. Oliver sera alors ballotté entre la rue et le confort d'un foyer, et tentera de percer le mystère de sa naissance. Dans ce roman, Charles Dickens dresse une fois de plus le portrait d'un coeur pur et innocent aux mains d'une ville corrompue par le crime.

Mon avis : une histoire sympathique, les personnages sont attachants, et le style est superbe, j'ai surtout apprécié le ton ironique de l'auteur ; j'ai cependant regretté l'excès de bons sentiments et de scènes pathétiques, qui ne sont pas très crédibles.

Lundi 7 juillet 2008

Je viens de m'en rendre compte aujourd'hui seulement, Emile Zola est un DIEU. Quel style bon sang quel style !!!! La littérature dans toute sa splendeur.

Tout commence dans un hôtel miséreux à Paris, où Gervaise attend en vain Lantier, père de ses deux enfants. Mais ce goujat l'abandonne pour une autre. Après des temps assez durs, Gervaise reprend espoir, elle épouse Coupereau, un bon garçon apparemment, et ils ont une fille, Nana. On suit la vie de cette famille et de leurs amis et voisins, tout semble s'améliorer, Gervaise parvient à louer une boutique, elle est blanchisseuse.... mais tout cela ne va pas durer bien sûr. L'Assommoir, c'est l'histoire terrible de la longue descente aux enfers d'une femme, pourtant bien brave au départ.... pauvre Gervaise, si courageuse, mais tout lui retombe toujours sur la gueule, c'est à vous dégoûter des hommes !

Lire l'Assommoir c'est plonger dans un monde horrible et vrai, un monde imbibé d'alcool, de misère extrême, de mensonges, de faux amis, de coups.... on a accès aux pensées de chacun des personnages (vive le discours indirect libre) et on voit en chaque personnage tant de médiocrité, d'égoïsme, des mentalités de merde quoi, mais si proches des nôtres en même temps parfois... un livre écœurant, désespérant, j'ai eu envie de pleurer à de nombreuses reprises, l'auteur ne rajoute pas de pathétique, pas besoin, tout cela ressemble si peu à de la fiction... putain, j'en suis encore bouleversée, je ne comprends pas comment on peut ne pas aimer ce livre, ou le trouver ennuyeux, c'est facile à lire, on s'y croirait vraiment et on est complètement happé, il y a des scènes vraiment mémorables qui m'ont laissée sur le cul, le lavoir, le mariage, le festin... je l'ai bouffé en deux jours ce livre, et je l'aime, je l'aime, j'en suis toute retournée qu'un homme ait réussi à nous montrer ça.

Mercredi 16 juillet 2008

Résumé : Dans l'auberge tenue par ses parents, le jeune Jim Hawkins fait la connaissance fortuite d'un vieux marin moribond et pétri d'alcool sur qui pèse une terrifiante menace. Après le décès du marin et celui de son propre père, Jim découvre dans les bagages de Billy Bones une carte au trésor, promesse de fortune et d'aventures. Il partage sa découverte avec le docteur Livesey et le chevalier Trelawney, qui embarquent avec lui sur l'Hispaniola. Long John Silver, dont le perroquet ne quitte jamais l'épaule, fait également partie du voyage. Arrivés sur l'île, une bande de pirates dont John Silver se révèle être le capitaine, tente de s'emparer du trésor, multipliant contre l'équipage de Jim les attaques et les traîtrises.

Mon avis : une bien bonne surprise, j'avais décidé de le lire pour ma culture mais il ne me tentait pas plus que ça au départ, et en fait dès les premières pages j'ai été séduite ! Le héros est attachant (sa désobéissance et les situations où il se retrouve par hasard font sourire), il y a pas mal de rebondissements, c'est facile à lire tout en étant très bien écrit, et je trouve que tout le long on est plongé dans une ambiance d'aventure, de crainte aussi, c'est dépaysant... les pirates surtout sont effrayants, pas du tout comme ceux qu'on voit dans Peter Pan de Disney, là on est vraiment confronté à leur noirceur, leurs complots, leur ivrognerie... je pensais que la chasse au trésor proprement dite occuperait une place bien plus importante (en réalité elle se fait en un chapitre vers la fin), mais je ne suis pas déçue le moins du monde. Un chouette roman d'aventures quoi, pas spécialement pour enfants - même si c'est accessible - que j'ai largement préféré à d'autres classiques du même genre comme Robinson Crusoé.

Mercredi 23 juillet 2008

Quatrème de couverture : Voilà un coin de campagne où l'on a de drôles de façons... La foire aux vieux, par exemple. Curieuse institution ! On sait bien aussi que tous les enfants peuvent voler comme des oiseaux dès qu'ils étendent leurs bras - mais est-ce une raison suffisante pour les enfermer derrière des murs de plus en plus hauts, de plus en plus clos ? Le psychiatre Jacquemort se le demande puis ne se le demande plus, car il a trop à faire avec la honte des autres, qui s'écoule dans un bien sale ruisseau. Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

Mon avis : Boris Vian est en passe de devenir un de mes auteurs préférés, ce roman est tout simplement... délectable. Dans la même veine que l'Ecume des Jours, ce même style enchanteur, Boris peut nous décrire pendant une page des fleurs qui n'existent pas, et nous, bouche bée, on les voit.... on comprend aussi tout à fait ce qu'est "un sourire timide d'écureuil bleu", parce que ses mots, aussi magiques soient-ils, sont évidents, on est vraiment dans un autre univers... le plus étrange, c'est que ce monde poétique n'est pas rose niais comme on pourrait s'y attendre, mais sert au contraire à critiquer la religion, la société, les rapports mère-enfant... Un roman avec un style incomparable donc, et vraiment très riche... je ne saurais que vous le conseiller fortement !

Citation : "On ne reste jamais parce qu'on aime certaines personnes ; on s'en va parce qu'on en déteste d'autres. Il n'y a que le moche qui vous fait agir. On est des lâches."

Mercredi 30 juillet 2008

Quatrième de couverture : La jeunesse, l'ambition, la volonté d'être aimé au-dessus de ses moyens, ces vertus s'incarnent dans Julien Sorel, dix-neuf ans aux premières pages du roman de Stendhal. Fils du charpentier, le jeune homme devient précepteur chez les Rênal. Le tendre loup est entré dans la bergerie : commence alors une des plus exaltantes histoires d'amour qui soit. Louise de Rênal, son ainée, épouse de son employeur, mère des trois enfants à qui il enseigne le latin, succombe à son charme... Première partie de son éducation sentimentale qu'il poursuivra à Paris auprès de Mathilde de La Mole. Le tout au galop, jusqu'au bout, et crânement.

Mon avis : Un très grand classique qui m'intimidait beaucoup et qui mérite amplement son succès, je suis épatée... le personnage de Julien Sorel est complexe et terrible, c'est un ambitieux, un amoureux tellement inconstant, et qui séduit de manière toujours stratégique.... on suit sa carrière, ses deux amours, et on a toujours ses espoirs de fortune et sa vie sentimentale en parallèle au point que les deux se confondent. Souvent j'ai trouvé Julien odieux, mais finalement je crois qu'il m'inspire plutôt de la compassion, enfin c'est très dur de savoir ce que je pense de lui au fond, il est si changeant, si difficile à saisir, si humain en un mot.... les passages au séminaire et chez le marquis de la Mole (avant qu'il ne connaisse mieux Mathilde) ne m'ont pas transcendée, même s'ils restent intéressants, et nécessaires dans l'ensemble de l'½uvre quand on y réfléchit après coup. Une ½uvre très riche, qui nous montre bien la politique et les mentalités en France à cette époque, et qui donne surtout une vision de l'amour bien particulière, très loin des contes de fées ou des histoires d'amour parfaites et absolues qu'on lit si souvent. Le style est très beau, très classe, avec une narration agréable, vivante... Et la fin m'a littéralement estomaquée, elle est... parfaite.

Jeudi 31 juillet 2008

Quatrième de couverture : Manifeste exalté de l'impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette oeuvre parue en 1774 fut étonnant pour l'époque et le personnage de Werther devint le symbole d'une génération entière. Quête d'absolu, transcendance de l'amour, lyrisme de la douleur... il s'agit bien là d'un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu'il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L'objet de son désir n'est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l'idée même d'une trahison. Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n'est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d'un terrible constat d'échec : l'humain ne peut atteindre l'absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une ½uvre qui met en lumière la cruauté de l'existence, qui inflige à l'innocence son macabre cortège de désillusions.

Mon avis : J'avais peur de trouver le héros trop pathétique, j'avais peur d'être agacée par un excès d'hyperboles ; mais non, le héros est un jeune homme sympahique, sensible à la beauté de la nature et qui pense que l'on peut, par un effort de volonté, chasser sa mauvaise humeur, et ce n'est que très progressivement qu'il se laisse submerger par sa douleur, douleur bien compréhensible d'ailleurs... et le style est d'une poésie.... magnifique, il y a aussi beaucoup de réflexions intéressantes sur l'amour, la vie, le suicide, la tristesse.... génial ! Un roman (sous forme épistolaire, mais le correspondant ne répond jamais alors ces confidences font plus penser à un journal intime...) intense et merveilleux, qui se lit d'une traite.

Dimanche 3 août 2008

Quatrième de couverture : L'île du Nègre... Que de bruits courent sur son nouveau propriétaire... Richissime yankee, star hollywoodienne, ou bien encore l'Amirauté britannique ? Bref, quand tous les dix - du juge au play-boy, sans oublier la secrétaire - reçoivent cette invitation à passer des vacances sur l'île, aucun d'eux n'hésite à accourir... Mais là-bas, dans la somptueuse demeure, personne... sauf, bien entendu, cette voix, sur un disque, qui accuse tour à tour chacun des participants... C'est la panique. Alors, au rythme des couplets de la ronde des dix petits nègres, le nombre des invités commence à diminuer. Inexorablement...

Mon avis : Style simple mais agréable, pour une histoire très bien ficelée ! Ce que j'ai préféré dans ce livre, c'est la narration, on a l'impression de connaître successivement les pensées de tous les invités, et donc tous paraissent innocents, on sent leur panique monter, c'est intéressant de voir comment, progressivement, ils se soupçonnent mutuellement, comment ils essaient de se protéger, et de voir comment malgré tout les meurtres s'enchaînent, toujours à un moment inattendu, autant pour les personnages que pour le lecteur ! Alors qu'à chaque fois on essaie de deviner ce qui va se passer, en s'appuyant sur la chanson... La confession de la fin est bouleversante, et je n'aurais jamais pu deviner qui était le coupable. Bref, un excellent policier (et dieu sait que ce n'est pas mon genre favori pourtant !)

Samedi 9 août 2008

Quatrième de couverture / extrait : Considère, mon amour, jusqu'à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah ! malheureux ! tu as été trahi, et tu m'as trahie par des espérances trompeuses. Une passion sur laquelle tu avais fait tant de projets de plaisirs, ne te cause présentement qu'un mortel désespoir, qui ne peut être comparé qu'à la cruauté de l'absence qui le cause. Quoi ? cette absence, à laquelle ma douleur, tout ingénieuse qu'elle est, ne peut donner un nom assez funeste, me privera donc pour toujours de regarder ces yeux dans lesquels je voyais tarit d'amour, et qui me faisaient connaître des mouvements qui me comblaient du joie, qui me tenaient lieu de toutes choses, et qui enfin me suffisaient ?

Mon avis : c'est un roman épistolaire très court (environ 35 pages), constitué de cinq lettres tout à fait lyriques et passionnées, dans lesquelles une religieuse portugaise se plaint d'avoir été abandonnée par son amant, un officier français. Le style est sublime, vraiment, et l'héroïne fait avec finesse l'analyse psychologique de ses états d'âme, elle ne cesse d'osciller entre colère désespérée et soumission quasi-masochiste, je me suis malheureusement reconnue dans certains passages .... très beau.

Citations : "Je suis persuadée que j'eusse senti des mouvements moins désagréables en vous aimant, tout ingrat que vous êtes, qu'en vous quittant pour toujours."

"Il faut de l'artifice pour se faire aimer ; il faut chercher avec quelque adresse les moyens d'enflammer, et l'amour tout seul ne donne point l'amour."



Lundi 11 août 2008

Quatrième de couverture : Petite-fille et nièce adorée de deux demi-mondaines, Gigi s'applique à manger délicatement du homard à l'américaine, à distinguer une topaze d'un diamant jonquille et surtout à ne pas fréquenter " les gens ordinaires ". On lui apprend son futur métier de grande cocotte. Mais Gigi et Gaston Lachaille, le riche héritier des sucres du même nom, en décident autrement... Gigi, un des rares romans d'amour heureux de Colette, donne son titre à ce recueil qui réunit trois autres nouvelles : " L'enfant malade ", " La dame du photographe " et " Flore et Pomone ".

Mon avis : Gigi est une nouvelle vraiment amusante, tendre et légère ; l'enfant malade est poétique, fantastique, cette nouvelle raconte les rêves un peu fiévreux que fait un enfant... la dame du photographe parle d'une femme insatisfaite de sa "petite vie" ; enfin Flore et Pomone est une immense déclaration d'amour à la nature, où l'auteur nous parle d'arbres, de fleurs, d'oiseaux, de fruits et de jardins avec une très belle émotion. Un recueil varié, mais toutes les nouvelles ont en commun ce style inoubliable, incomparable, tendre, vivant, doux, une berceuse...

Extrait : : "Tous, nous tressaillons lorsqu'une rose, en se défaisant dans une chambre tiède, abandonne un de ses pétales en conque, l'envoie voguer, reflété, sur un marbre lisse. Le son de sa chute, très bas, distinct, est comme une syllabe du silence et suffit à émouvoir un poète."

Lundi 11 août 2008

Quatrième de couverture : Il est blond, calme, doux. C'est Jean. Un solide gaillard de vingt-cinq ans, rayonnant, responsable, généreux. Pierre, son frère aîné, est tout le contraire. Noir, emporté, rancunier, fragile, instable.
Au Havre, les deux frères se retrouvent chez leurs parents, le temps des vacances. Leurs journées s'écoulent paisiblement au rythme des parties de pêche en mer, les vieilles rivalités d'enfants s'apaisent... Mais, brusquement, l'horizon s'obscurcit. L'orage éclate.
C'est un notaire qui frappe à la porte. Affaire d'héritage. Avant de mourir, un lointain ami de la famille a légué sa fortune à Jean. A Jean ? Pourquoi à Jean ? Et pourquoi ce frère est-il si différent de lui ? Pierre en perd le sommeil et la raison. Ces questions le hantent jour et nuit. Il fouille le passé de sa mère. Cherche le secret enfoui. Au risque de sacrifier pour toujours son bonheur...

Mon avis : aaaah, que j'aime Maupassant, lire ses ½uvres est à chaque fois un plaisir, on s'y croirait vraiment, il décrit si bien les atmosphères, les personnages... ici l'intrigue est relativement simple, mais c'est si bien écrit, le caractère de chacun des personnages est si profond, tantôt on s'identifie à l'un, tantôt on défend plutôt l'autre... Jusqu'à la fin on est tenu en haleine en se demandant quelles seront vraiment les conséquences de cette découverte.

Lundi 25 août 2008

Quatrième de couverture : Ni loup, ni chien ! Né du croisement d'un loup et d'une mère husky, le louveteau est d'abord à l'école du Boréage, une terre sauvage au coeur glacé du Grand Nord... Vient le jour où sa mère, piégée, retourne parmi les humains. Livré à lui-même, il se soumet à Castor-Gris, faiseur de feu et pourvoyeur de nourriture. Mais, trahi par l'indien, Croc-Blanc tombe entre les mains d'un demi-fou, une brute qui le dresse, en fait une bête féroce. Un loup d'attaque qui hait tout ce qui bouge... Ni chien, ni loup ! Croc-Blanc est pourtant animal d'exception ! Mais pour trouver sa dimension, il lui faut un maître. Celui qui saura le modeler, l'apprivoiser, l'éveiller à autre chose que la haine. La route est longue avant que le loup ne devienne chien fidèle, mais qui sait ? La reconnaissance n'a pas de limites...

Mon avis : Super ! Petite j'avais déjà vu le film ; mais l'histoire que recouvre le livre est bien plus développée il me semble, elle commence avec la vie des parents de Croc-Blanc, tandis que le film est surtout axé sur la vie de Croc-Blanc à partir de son expérience de "Loup d'Attaque". On a de très belles descriptions de la vie sauvage d'un loup, le point de vue adopté est très bien choisi, on comprend vraiment très bien les sensations de l'animal, c'est.... hallucinant. Ce que j'ai trouvé épatant par exemple, c'est voir l'évolution de Croc-Blanc tout au long du livre, voir comment, à cause de son environnement, de ses maîtres, de diverses circonstances, le louveteau paumé devient une machine à tuer (il y a des passages assez violents), et c'est intéressant de voir ensuite le cheminement inverse, la façon dont il est progressivement apprivoisé par son dernier maître... On sent aussi que l'auteur a une véritable passion pour la nature, je ne doute pas un instant du réalisme de toute cette histoire, enfin le style est majestueux... j'ai été transportée !

Lundi 1er septembre 2008

Résumé : Dans la lignée des romans inspirés du monde paysan, La Mare au diable est le parcours de Germain et Marie qui, déçus par les choix qu'ils ont faits, retournent dans leur village où ils s'avouent leurs sentiments. C'est un roman champêtre et social par l'intermédiaire duquel George Sand exalte l'amour de son Berry natal et son idéal de réconciliation des classes à travers la peinture du milieu paysan dont elle décrit la noblesse et les valeurs, face à une société capitaliste pervertie.

Mon avis : Un beau roman au style soigné, chantant, pittoresque et dépaysant (et qui pourtant nous replonge dans notre pays d'une certaine façon ^^), qui peut nous sembler parfois un peu naïf, mais qui montre une vision bien positive de la campagne française et des m½urs de ses paysans... on comprend bien vite quelle va être la fin, mais cela ne m'a pas empêchée d'être enchantée par cette très agréable lecture.

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"J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot..." Honoré de Balzac

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