Vendredi 31 août 2007

Quatrième de couverture :
"Jour après jour, les petits garçons grandissent. Ils en sont très fiers : je ne sais pas s'ils ont raison, mais enfin c'est comme ça, on ne peut rien y changer.
Ils commencent à vivre leur propre vie. A l'école, ils jouent un nouveau personnage, bien différent de celui qui rentre le soir à la maison.
Ils ont de nouveaux amis, que leurs parents ne connaissent pas, et ils gardent jalousement leurs petits secrets.
C'est cette époque de notre vie que j'ai voulu décrire dans ce livre. Elle est très importante, car c'est comme une seconde naissance ; c'est à ce moment que nous commençons à apprendre que rien n'est facile, et qu'il ne suffit pas d'aller pleurer sur l'épaule de sa mère pour obtenir ce que l'on veut."
Marcel Pagnol

Mon avis :
J'aime de plus en plus les aventures de Marcel, ce livre est assez différent des deux premiers tomes des Souvenirs d'enfance, car Marcel entre dans ce qu'on appellerait aujourd'hui la pré-adolescence, et alors qu'il était très proche de sa famille dans la Gloire de mon père et le Château de ma mère, il commence à s'en éloigner dans ce tome-ci. Du coup il commence à vivre ses propres aventures et on apprend à mieux le connaître, sa personnalité s'affirme peu à peu. Toujours très agréable à lire !

Info : Le Temps des Secrets a été adapté en téléfilm, je l'ai vu et il était bien sympa :) on retrouve assez bien l'esprit du livre. (+ d'infos sur ce téléfilm)
IDEM pour la suite, Le Temps des Amours (cf article ci-dessous)

Mercredi 5 septembre 2007

Résumé : Marcel Pagnol laisse parler sa mémoire et c'est un enchantement. Une fête de jeunesse. Autour du personnage de Lagneau, il évoque ainsi le gentil et turbulent monde des collégiens. Classe de cinquième, versions latines, tricheries de toutes sortes pour échapper aux punitions et pour donner meilleure allure au terrible carnet de notes, bataille de boules puantes, sociétés secrètes et amitiés ferventes. Mais, à l'école, on rêve aussi de la guarrigue provençale où l'on peut traquer le lapin et rencontrer un génial "fada" de Marseille, M. Sylvain. Des portraits, on en trouvera beaucoup dans ces pages, de Mond des Parpaillouns, l'illustre braconnier, à la cohorte des camarades de lycée du petit Marcel et à celle des professeurs comme M. Lepelletier dit "Socrate"* ou M. Verdot dit "Funérailles". C'est aussi l'histoire d'un adolescent qui rate son bac pour avoir trop rêvé à la belle Lucette. L'heure des premières amours.

Mon avis : Marcel s'est tout à fait bien adapté à son lycée et c'est maintenant un adolescent plus sûr de lui. Il ne parle presque plus de sa famille, au début cet éloignement m'a un peu attristée, mais il se fait au profit des nouveaux personnages hauts en couleur que sont ses camarades de classe, et de leurs palpitantes frasques !
J'ai bien aimé aussi le récit des "Pestiférés", c'est une digression très émouvante. Un seul regret, ce livre est inachevé : publié après la mort de Pagnol, on sait que le dernier chapitre aurait dû raconter la première véritable histoire d'amour de l'auteur ; mais ce chapitre n'a jamais été écrit... Marcel Pagnol nous laisse cependant une oeuvre formidable, que je vous conseille fortement !


Samedi 22 septembre 2007

Quatrième de couverture : Un titre léger et lumineux qui annonce une histoire d'amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant. Dans cette ½uvre d'une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d'un nénuphar, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir. Seuls deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des Noirs américains...

Mon avis : Enorme coup de coeur, Boris VIAN est un génie ! Ce livre est plein de fantaisie et tellement poétique ! Il nous emporte dans un monde étrange ou des individus meurent sans que cela ne gêne personne, un monde où il existe des pianocktails et où votre appartement rétrécit en même temps que votre fortune... tous les personnages sont attachants, qu'il s'agisse de Colin qui rêve d'être amoureux, de son ami Chick fan de Jean-Sol Partre, du cuisinier Nicolas, des belles Alise et Chloé ou même de la souris aux moustaches noires ! Le style est très ludique, VIAN mélange néologismes, mots familiers et soutenus pour notre plus grand plaisir, le tout nous émeut, nous captive et se révèle en plus très divertissant ! Il me paraissait incroyable que tant de bonheur et tant de malheur puissent coexister dans un même roman, et pourtant Vian l'a fait !

Mercredi 17 octobre 2007

Résumé : Dans un bourg d'Amsterdam où se croisent matelots de toutes nations, souteneurs, prostituées et voleurs, un homme que le hasard a mis sur le chemin de l'un de ses compatriotes, se raconte. Qui est-il ? C'est la source de cet admirable monologue, où Jean-Baptiste Clamence retrace le parcours autrefois brillant de son existence. Jusqu'au jour où différents évènements ruinent les derniers vestiges de sa normalité existentielle. Il fuit dans la débauche ce qu'il découvre tous les jours un peu plus. Fuir l'hypocrisie des coeurs, de la charité, de la solidarité, l'hypocrisie du monde, fuir cette existence fausse où le plaisir personnel décide des actes les plus beaux. Il part alors pour la cosmopolite Amsterdam et s'y institue " juge pénitent " pour dénoncer l'ignominie humaine.

Mon avis : un livre insolite et captivant qu'il vaut mieux lire d'une traite (il est asez court) ! J'y ai trouvé un tas de réflexions très pertinentes, mais qui sont toutefois déprimantes : l'homme est incapable d'accomplir une bonne action de façon désintéressée, tout acte généreux cache de l'amour-propre par exemple... ce n'est qu'à la fin que l'on comprend quelques sont les intentions de Clamence quand il se confesse ainsi et c'est un choc pour le lecteur ! Le style est vivant, et c'est bien agréable à lire en plus d'être intelligent.

Mercredi 17 octobre 2007

Résumé : A la suite d'un pari avec les membres de son club, Phileas Fogg, accompagné de son domestique Passe-Partout, s'embarque pour un tour du monde en 80 jours. Nous sommes en 1872... Gagnera-t-il son pari ?

Mon avis : très amusant à lire. J'ai aimé suivre les aventures de ce duo étonnant, Phileas Fogg l'Anglais imperturbable et Passepartout, le Français joyeux qui s'emporte pour un rien ! Les descriptions des pays traversés sont ludiques et pittoresques, et jusqu'au bout l'auteur arrive à maintenir un certain suspense. Le style est impeccable. Lire ce roman en 2007 est délicieusement décalé, la vision du monde que nous livre ici Jules VERNE est complètement dépassée : les moyens de transport sont aujourd'hui différents et bien plus rapides, et les pays traversés, qui étaient pour beaucoup des colonies anglaises à l'époque, sont aujourd'hui indépendants, et la vision qu'on a de leurs habitants dans le livre ne nous paraîtrait pas très correcte aujourd'hui, ils sont par exemple appelés "indigènes"... je ne pense pas cependant que Jules Verne soit raciste pour le moins du monde, car il montre les richesses des cultures étrangères. En résumé un livre très bien, et qui peut être lu par des enfants assez facilement !

Mardi 30 octobre 2007

Quatrième de couverture : Cette nouvelle conduira le lecteur au centre d'une Afrique encore inexplorée, où la civilisation n'imprime une trace précaire et dérisoire que par la sauvagerie routinière de l'exploitation coloniale. Au terme de ce périple, il y a M.Kurtz, continent inconnu au coeur de l'Afrique inconnue, et qui, au fond de lui-même, n'a découvert que l'horreur. M.Kurtz, ange exterminateur et prophète sanglant, instrument ambigu de sa propre barbarie, en qui T.S. Eliot voyait l'archétype de l'homme du XX siècle.

Mon avis : Voilà un récit qui, comme son titre l'indique, est très obscur : le cadre spatio-temporel reste toujours très flou. Il s'agit de l'histoire étrange de Marlow (un marin dont on ne sait pas grand-chose) qui, à la fin du XIX siècle, veut se rendre au coeur du Congo (mais ce pays n'est jamais nommé). Pendant son voyage il entend parler de M.Kurtz, un colon que tout le monde décrit comme "génial". Ce personnage va le fasciner, et on se rend compte peu à peu qu'il est très ambigu. Le lecteur manque de repères auxquels se rattacher, il ne se passe presque rien, mais le tout est vraiment très bien écrit et il se dégage de ce récit une atmosphère surprenante, qui nous mène à une réflexion pessimiste.
Conseil : pour mieux comprendre ce récit je vous conseille de lire le chapitre 9 qui s'intitule "Connaissance du vide : Au coeur des ténèbres" extrait de l'essai Poétique de la prose de TODOROV. Ce chapitre de 12 pages expose de façon synthétique l'intérêt de ce récit.
Film : le film Apocalypse now (que je n'ai pas vu) s'inspire de ce récit. Attention cependant, il y a une transposition, tout se déroule pendant le guerre du Vietnam, et non plus au Congo.

Extrait : "Il était écrit que je resterais fidèle au cauchemar de mon choix."

Jeudi 8 novembre 2007

Quatrième de couverture / extrait :
«Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...»

Mon avis : C'est loin d'être le premier livre que je lis sur la Shoah, mais c'est la première fois qu'on a le point de vue non pas d'une victime, mais d'un bourreau. Même si commettre de tels crimes reste toujours incompréhensible à mes yeux, ce livre écrit à la première personne censé traduire les pensées de Rudolf Hoess, commandant d'Auschwitz (Rudolf Lang dans le texte), tente de nous montrer comment un homme a pu en arriver là, et retrace ainsi toute la vie de Lang depuis son enfance jusqu'à sa condamnation à mort. Certains passages sont assez durs, il faut une certaine force psychologique, mais c'est un roman stupéfiant qu'il faut absolument lire. Il a en plus le mérite d'être écrit de manière très claire, le style, fait de phrases brèves et saccadées, traduit bien l'esprit du personnage. Je vais sans doute choisir cette oeuvre pour une dissertation sur le problème du Mal que je dois faire pour les cours.

Préface : elle a le mérite d'être courte et je la trouve très éclairante sur les intentions de l'auteur : [p1] [p2]

Mercredi 28 novembre 2007

(2nde partie du 1er tome de A la recherche du temps perdu)

Quatrième de couverture / extrait : "Swann, lui, ne cherchait pas à trouver jolies les femmes avec qui il passait son temps, mais à passer son temps avec les femmes qu'il avait d'abord trouvées jolies (...) Quand un jour au théâtre il fut présenté à Odette de Crécy par un de ses amis d'autrefois, qui lui avait parlé d'elle comme d'une femme ravissante avec qui il pourrait peut-être arriver à quelque chose, mais en la lui donnant pour plus difficile qu'elle n'était en réalité afin de paraître lui-même avoir fait quelque chose de plus aimable en la lui faisant connaître, elle était apparue à Swann non pas certes sans beauté, mais d'un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique, de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun, et qui sont l'opposé du type que nos sens réclament."

Mon avis : comme son titre l'indique ce livre raconte l'histoire d'amour de Swann, un jeune homme riche, et Odette de Crécy, une demi-mondaine aux moeurs un peu légères. Le style de Proust est un peu tordu, les phrases sont loongues et il faut souvent s'accrocher (c.à.d relire plusieurs fois la même phrase pour comprendre ^^) mais je crois que ce style spécial sert très bien le contenu, puisqu'ici l'auteur fait une analyse psychologique complexe de l'amour et ses consééquences. C'est très intéressant de voir comment Swann devient progressivement amoureux, souffre dans les affres de la jalousie etc... c'est un personnage attachant, et on se reconnaît dans bien des situations et des comportements évoqués dans ce roman ! Pas facile à lire donc mais très beau, même si l'image que donne ce livre de l'amour n'est guère optimiste...

Vendredi 11 janvier 2008

Quatrième de couverture : Un dimanche d'avril 1917, François, seize ans, fait la connaissance de Marthe, dix-huit ans, qui est déjà fiancée à Jacques, soldat combattant sur le front. Une idylle s'ébauche entre les deux jeunes gens et lorsque Marthe, qui s'est mariée au cours d'une permission de Jacques, habite seule l'appartement conjugal, ils deviennent amants et commettent mille imprudences. Marthe s'aperçoit alors qu'elle est enceinte. C'est en enfant que va se conduire François dans une aventure d'homme.
Récit d'un amour adultère et tragique, ardent et sincère,
Le Diable au corps est un chef-d'oeuvre qui fut porté à l'écran par Claude Autant-Lara, avec Micheline Presle et Gérard Philipe. (je n'ai pas vu le film)

Mon avis : Un livre vraiment magnifique et assez court pour être lu d'une traite, un bonheur. Le style est très beau et juste, on a dans ce roman une belle analyse psychologique des sentiments du héros, on voit les différents aspects de l'amour : François est à la fois passionné et manipulateur, on a pitié de lui, on s'identifie, on s'émeut de son amour mais en lisant certains passages on le déteste aussi ! De mon point de vue des tas de passages sont cultes. J'adore tout simplement !

Extraits :
" Moi qui trouvais enfantin que Marthe découvrît dans mon mutisme une preuve d'indifférence, à mon tour, je l'accusais de ne plus m'aimer, parce qu'elle se taisait."

"La troisième fois que le cocher se retourna, nous descendîmes. Cet homme croyait surprendre notre troisième baiser, il surprenait le même."

Vendredi 11 janvier 2008

Quatrième de couverture : Expérience spirituelle, récit initiatique, délire de psychopathe, Le Loup des steppes multiplie les registres. Salué à sa parution en 1927 (entre autres par Thomas Mann, qui déclare : « Ce livre m'a réappris à lire »), interdit sous le régime nazi, roman culte des années 1960 et 1970, c'est une des ½uvres phares de la littérature universelle du xxe siècle.

Mon avis : un très grand livre, qui met en scène un personnage marginal déchiré entre des pulsions contradictoires, intellectuel misanthrope ou triste solitaire en mal d'amour... je pense qu'un très grand nombre de lecteurs ont dû s'identifier au héros, la "leçon" de ce livre (il faut essayer d'allier ses différentes personnalités et tout prendre avec humour) n'en est que plus forte. Au-delà ce cet aspect universel l'histoire est touchante et fort bien écrite, comment ne pas être ému par la relation exceptionnelle entre Harry Haller et Hermine ? La fin du livre, à la fois tragique et fantastique, est bouleversante et m'a vraiment frappée !

Vendredi 18 janvier 2008

Quatrième de couverture : Les données historiques qui servent de point de départ à ce roman - la révolte des Noirs de Saint-Domingue, suivie de l'exil des colons à Santiago de Cuba ; le gouvernement du général Leclerc, beau-frère de Napoléon ; le surprenant royaume noir de Henri-Christophe - ne doivent pas nous égarer sur son véritable sens. C'est une chronique par certains côtés ésotérique sur quoi plane l'atmosphère maléfique du Vaudou. Mackandal, le sorcier manchot, envoûte tous les animaux de l'île et les fait périr. Les colons ne tardent pas à subir le même sort. L'envoûtement se mêle à la farce et le ridicule s'achève dans le sang. L'image de la belle Pauline Bonaparte faisant masser son corps admirable par le nègre Soliman se détache sur ce fond d'incendie et de meurtres.

Mon avis : Une histoire sombre, on se retrouve immergé à Haïti à l'époque de l'esclavage, je crois que c'est la première fois que je lis un livre sur ce sujet, et c'est vraiment très intéressant, l'atmosphère est bien particulière, le monde sauvage du vaudou est superbement évoqué, on ressent bien toute la haine des esclaves, il y a des passages assez violents, de plus on a le point de vue d'un esclave, Ti Noël, qui voit l'évolution de la situation dans son pays (révolte des noirs, panique des blancs, ascension du premier roi noir Henri-Christophe...). Enfin tout cela est porté par un style vraiment excellent !

Dimanche 17 février 2008

Quatrième de couverture : " Soyez de même extrêmement libre avec les hommes ; affichez avec eux l'irréligion et l'impudence : loin de vous effrayer des libertés qu'ils prendront, accordez-leur mystérieusement tout ce qui peut les amuser sans vous compromettre ; laissez-vous manier par eux (...) ; mais, puisque l'honneur chimérique des femmes tient à leurs prémices antérieures, rendez-vous plus difficile sur cela ; une fois mariée, prenez des laquais, point d'amant, ou payez quelques gens sûrs : de ce moment tout est à couvert ; plus d'atteinte à votre réputation, et sans qu'on ait jamais pu vous suspecter, vous avez trouvé l'art de faire tout ce qui vous a plu."

" Pour qui veut aller au fond de ce que signifie l'homme, la lecture de Sade est non seulement recommandable, mais nécessaire. "
Georges Bataille

Mon avis : j'ai été assez agréablement surprise par ce livre où l'on trouve de très nombreuses scènes de sexe (le début fait très "cours d'éducation sexuelle" c'est assez marrant mais ça se dégrade et à la fin c'est vraiment pervers, trash et tout ce que vous voulez....) mais qui ne se limite pas seulement à ça, les libertins exposent véritablement quelle est leur vision de la vie, il y a un long passage (de 50 pages) argumentatif où Sade défend de façon très persuasive (c'en est même assez effrayant !) des tas de choses infâmes comme l'adultère, l'inceste, le vol, le meurtre, le viol... c'est en même temps une grande apologie de la liberté. Sade, plus qu'un obsédé sexuel, était vraiment un écrivain, et cette ½uvre porte bien son titre.

Jeudi 1er mai 2008

Quatrième de couverture : Roman autobiographique mis en image par Jean-Jacques Annaud, L'amant est l'un des récits d'initiation amoureuse parmi les plus troublants qui soit. Dans une langue pure comme son sourire de jeune fille, Marguerite Duras confie sa rencontre et sa relation avec un rentier chinois de Saigon. Dans l'Indochine coloniale de l'entre deux-guerres, la relation amoureuse entre cette jeune bachelière et cet homme déjà mûr est sublimée par un environnement extraordinaire. Dès leur rencontre sur le bac qui traverse le Mékong, on ressent l'attirance physique et la relation passionnée qui s'ensuivra, à la fois rapide comme le mouvement permanent propre au sud de l'Asie et lente comme les eaux d'un fleuve de désir. Histoire d'amour aussi improbable que magnifique, L'amant est une peinture des sentiments amoureux, ces pages sont remplies d'un amour pur et entier. Ce roman vaudra un succès conséquent à Marguerite Duras.

Mon avis : le style est très inhabituel et m'a laissée perplexe au début, mais on s'habitue et je crois que j'ai bien aimé l'histoire étrange de cette drôle de famille, la mère, les deux frères, qui se mêle à ce drôle d'amour, triste et finalement beau... un peu déçue car on m'avait présenté ce livre comme une histoire d'amour grandiose, et je ne l'ai finalement pas trouvé assez axé sur l'amant en question... je pense qu'il faudrait que je le relise plus tard, j'ai apprécié mais je pense être passée à côté de certaines choses.

Jeudi 1er mai 2008

Quatrième de couverture : Une petite ville de Géorgie aux étés brûlants, des maisons sans grâce, des cafés mal tenus, de petites usines, une atmosphère malodorante de pauvreté et de laideur : âgée de douze ans, la petite Frankie croit entrevoir l'occasion de s'évader de ce cadre étouffant. Orpheline de mère, seule, «membre de rien», elle n'a pour amie et confidente que Berenice, la vieille cuisinière noire. C'est dans la cuisine que se déroulent la plupart des scènes centrales de ce récit très dense, pendant les dernières quarante-huit heures d'une torride semaine d'août...

Mon avis : J'aime le style pour commencer, c'est très lent mais on ne s'ennuie jamais, on est vraiment immergé dans l'histoire. Frankie est une adolescente solitaire à laquelle on s'attache très vite, on sent terriblement bien dans ce roman sa difficulté à grandir, on partage son ennui, ses espoirs vains, la fin est assez douloureuse, car l'égoïsme de Frankie peut aller jusqu'à la cruauté... il y a en plus plein de petites réflexions passionnantes sur le temps qui passe, le monde, les relations qui se créent entre les individus... ce livre est une mine, j'adore.

Le film : L'effrontée (film que j'aime depuis ma plus tendre enfance) de Claude Miller s'inspire librement de ce roman ; mais certains passages sont très fidèles au livre. Nulle part dans le générique il n'est indiqué que l'effrontée est une transposition de Frankie Addams, je trouve cela assez grave, il y a eu de nombreuses protestations à ce sujet !

Lundi 5 mai 2008

Quatrième de couverture : Dans le pays, on l'appelait la petite Fadette, car elle avait la taille d'un farfadet et les pouvoirs d'une fée. Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. Landry, l'un des jumeaux de la ferme voisine, tombe amoureux d'elle. Mais l'amour d'une sorcière est mal vu dans cette famille, et il rend malade de jalousie Sylvinet, l'autre "besson".
Après La Mare au diable et François le Champi, c'est le troisième roman champêtre de George Sand. Elle y exprime tout ce que la vie lui a appris. L'apparence des êtres ne compte pas, il faut percer l'écorce. La richesse des filles ne fait pas leur bonheur et l'amour est difficile à construire. Son désir inassouvi est là, aussi, d'un amour qui durerait toujours. La Petite Fadette illustre le grand dessein de George Sand : enseigner le respect de Dieu, de la nature, de la sagesse, de l'amour.

Mon avis : une mignonne petite histoire d'amour, qui montre aussi de façon réaliste la mentalité des paysans au XIXème siècle, et la relation entre les deux jumeaux est très émouvante, on s'attache vite aux personnages ! Le style a un charme désuet, avec pleins de tournures, d'expressions disparues (du parler berrichon) qui nous emmène bien loin de notre XXIème siècle... je regrette seulement le côté moralisateur de l'auteur, c'est plein de grands sentiments, et parfois peu crédible... mais bon, c'est savoureux et ça fait rêver.


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