Mercredi 4 mars 2009

Quatrième de couverture : Dans un lieu qui pourrait s'appeler cabaret ou théâtre, où le sérieux et la légèreté, la gravité et la dérision pour un soir ne s'opposeraient plus, quelques spécimens de l'humanité viennent se raconter ou se chercher une vérité sous la conduite d'un présentateur plutôt déconcertant. N'ayant d'autre principe que de faire spectacle de tout et d'échapper aux limites entre le bon et le mauvais goût, le vrai et le faux, ce lieu se voudrait un miroir, ce même miroir des contes dans lequel on vient s'interroger ou se dévoiler.

Mon avis : Une pièce de théâtre atypique, tournée vers le public, les personnages viennent l'un après l'autre nous raconter des bribes de leur vie, de leur vérité, certains de ces personnages sont complètement farfelus, comme "l'homme vampire" et "l'homme qui n'existe pas", les rapports qui unissent les personnages sont assez flous parfois, tout ne semble pas toujours très cohérent au premier abord, et ce n'est que très progressivement que, grâce au "présentateur" et à sa propre vie, ses propres problèmes, on fait le lien entre toutes ces histoires, et j'ai trouvé la fin vraiment frappante, dérangeante même. Mon avis est un peu confus, mais j'ai trouvé cette pièce vraiment étrange... je la relirai je pense, je vous la conseille en tout cas, elle vaut vraiment le coup !

Samedi 28 mars 2009

Présentation (merci Evene) : Encore jeune écrivain, Bernard-Marie Koltès s'est penché sur le cas 'Hamlet' pour en donner sa version sous forme de condensé de la pièce de Shakespeare. L'écrivain y découvre sa propre fougue, y invente une langue fulgurante. Il est déjà un très grand écrivain.

Mon avis : une pièce très courte, qui se lit en moins d'une heure (je l'ai lue en allant au théâtre et l'ai finie environ deux minutes avant le début de la représentation !). Très intense, cette pièce m'a donné envie, d'une part de lire la pièce de Shakespeare, de l'autre de lire d'autres pièces de Koltès !!!

Jeudi 23 juillet 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/hamlet.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre S - 9ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Pour mener à bien sa vengeance sans éveiller les soupçons, Hamlet feint la folie. Lorsque le fantôme de son père lui révèle que Claudius, souverain actuel et frère du défunt roi, est le meurtrier de celui-ci, on s'attend à une stratégie ingénieuse, d'autant que le prince semble plein de courage, d'insolence et d'esprit. Or, durant quatre actes, il ne commet qu'un seul meurtre, conséquence d'une erreur de perception. À la fin de la pièce, il venge son père, mais in extremis.
Hamlet
est une tragédie intérieure, presque intime, dont le rythme est motivé par les hésitations du héros qui donnent lieu à des scènes superbes de grandeur pathétique, car elles disent l'aspiration de l'homme à la liberté et au repos, malgré l'enfermement obsessionnel auquel l'existence le condamne. Tragédie du doute, voyage dans un esprit qui ne rêve que d'immatérialité mais ne parvient pas à prendre son envol, Hamlet, pièce mélancolique, nous invite à un saut existentiel.

Mon avis : j'avais peur de trouver cette pièce trop compliquée à lire, mais en fait j'ai beaucoup aimé ! Une pièce pleine d'action, j'ai particulièrement aimé les passages qui concernent la folie d'Hamlet, difficile de savoir dans quelle mesure elle est feinte... ce héros change des héros habituels, son amour pour Ophélia n'est guère constant (j'aurais aimé que le personnage d'Ophélia ait plus d'importance, tant pis), sa sensibilité, ses doutes en font un personnage unique, difficile à cerner, c'est ce qui fait la complexité de la pièce je pense et la rend si intéressante... je ne peux pas dire que j'ai tout compris, tout vu dans cette pièce, mais ça a été une lecture agréable, que je referai avec plaisir.

Jeudi 30 juillet 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/avare.jpgQuatrième de couverture : Dans L'Avare, l'argent est le nerf de la guerre. Il détermine les êtres, qu'ils soient vieux ou jeunes, riches ou sans le sou, avares ou prodigues, et s'insinue au coeur des rapports humains. Cette grande comédie créée en 1668 met en scène un univers où tout n'est que contrats, et ou tout a un prix : manger, boire, se vêtir, aimer, ne pas mourir ; un monde où les sentiments filiaux sont sapés par le vice pathologique d'un homme qui n'est pas seulement avare, mais aussi convoiteux et paranoïaque. Et le vice aura le dernier mot. L'Avare, pièce morale ? La question mérite d'être posée.

Mon avis : qui ne connaît pas le personnage d'Harpagon ? Une pièce au rythme endiablé, pleine de quiproquos, avec des personnages qui ont tous une importance, et qui nous font sourire d'une façon ou d'une autre : une pièce très connue, et qui mérite d'être lue ! Maintenant je pourrais voir l'adaptation avec Louis de Funès, que je m'empêchais de regarder parce que je n'avais pas lue la pièce...

Extrait :
HARPAGON : Viens çà, que je te voie. Montre-moi tes mains.
LA FLECHE : Les voilà.
HARPAGON : Les autres ?

Mercredi 12 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lemaladeimaginaire.gifRésumé : Même s'il peste contre le coût des soins, l'hypocodriaque Argan ne peut se passer des médecins. Il rêve pour sa fille d'un mari praticien, le pédant Diafoirus. Mais Angélique, qui aime Cléante, refuse son prétendant, au grand dam d'Argan qui veut la déshériter au profit de son hypocrite épouse Béline. Le Malade imaginaire exploite tous les procédés comiques de la farce et démontre le réel scepticisme de Molière envers les prétentions de la médecine de son époque.

Mon avis :
une pièce que j'ai appréciée, agréable à lire, la satire de la médecine que fait Molière est amusante, et montre bien l'audace dont il était capable !... je regrette un peu qu'on retrouve toujours plus ou moins les mêmes schémas, la dernière pièce que j'avais lue de cet auteur est l'Avare, et c'est un peu la même intrigue dans ces deux pièces : un père pas sympa, qui a un comportement ridicule et excessif et qui veut empêcher sa fille d'épouse l'homme qu'elle aime... cela dit, cette pièce garde quand même son originalité, non seulement grâce à la manière très vivante qu'a Molière de critiquer ce qui lui déplaît, mais aussi grâce à certains personnages savoureux, comme Toinette, la servante, et Béline, l'épouse intéressée... j'ai aussi beaucoup aimé le passage où les personnages parlent de Molière ^^ les intermèdes m'ont au début semblé inutiles, mais finalement je les ai bien aimés quand même, ils donnent une certaine profondeur à la pièce, et doivent prendre tout leur intérêt sur scène, comme le reste de la pièce d'ailleurs...

Citation : "Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies."

Mercredi 9 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/leroisemeurt.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre I - 21ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Dès le lever du rideau, le Roi apprend qu'il va mourir. Avant qu'il n'accepte son sort, le spectateur rit, tremble, et pleure. Ionesco cherche à montrer l'homme ramené à sa condition fondamentale, c'est-à-dire l'homme face à l'angoisse de la mort. Le roi se meurt n'est pourtant pas une pièce triste. D'abord, parce que l'humour n'y est pas absent. Ensuite, et surtout, parce que Ionesco propose les remèdes pour sortir de la crise. Cette grande œuvre classique est une leçon de dignité devant le destin.

Mon avis : une pièce dans un style simple et fort, qui nous remet en tête le problème de la mort de différentes façons (je n'y pense pas tous les jours moi...), et le fait qu'il s'agisse de l'agonie d'un roi décrit comme tout-puissant donne un accent encore plus tragique à la pièce... au fur et à mesure de la pièce, on voit le roi dépérir en même temps que le reste du monde, on assiste à ses différentes réactions, et également aux réactions des deux reines si opposées. Dans cette pièce Ionesco nous montre l'absurdité de la vie causée par la mort, tout en montrant paradoxalement sa valeur... en ce qui concerne la forme, la pièce donne une impression de cohérence, elle est donc sans doute plus compréhensible que certaines de ses autres pièces (La Cantatrice Chauve par exemple) ; seuls quelques passages sont véritablement absurdes, et ils correspondent en général aux délires du roi.

Citation : "Pourquoi suis-je né si ce n'était pas pour toujours ?"

Jeudi 8 avril 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/letheatreenliberte.jpgQuatrième de couverture : La première édition du Théâtre en liberté de Victor Hugo, tel qu'il le concevait à la fin de son exil, en 1869. Quatre drames et cinq comédies, en prose ou en vers, injouables alors à cause de la censure, mais qui tous l'ont été depuis. De la fantaisie la plus débridée (La Forêt mouillée) au réalisme le plus minutieux (L'Intervention). Du grotesque d'un tyran (Mangeront-ils ?) à la folie meurtrière du fanatisme religieux (Torquemada). Tous les âges, toutes les classes de la société : des aristocrates aux S.D.F. (Mille francs de récompense). La révolte d'un peuple (L'Epée) et celle d'une femme (la seconde des Deux Trouvailles de Gallus). Entre Shakespeare et Brecht, la série de pièces la plus géniale du répertoire dramatique universel. Ce volume contient aussi : Les Gueux, Gabonus, Sur la lisière d'un bois, Être aimé.

Mon avis : un ouvrage au programme de mon cours sur la littérature du XIXème siècle, je dois pour ce cours lire 4 des pièces de ce recueil : La Forêt Mouillée, Mangeront-ils ?, Mille Francs de Récompense, Torquemada.

Lus pour le moment : La Forêt Mouillée et Mangeront-ils ? Avis à venir.

• La Forêt mouillée :
une pièce de théâtre très courte (je n'ai pas le bouquin sous la main mais ça doit être quelque chose comme 20 pages, à vérifier), et qui nous montre un personnage solitaire vaquant au milieu des bois, Denarius. Ce personnage fait l'éloge de la nature, étale sa misanthropie et se jure de ne jamais tomber amoureux... mais il est tout à fait ridicule (ce n'est pas un avis personnel, Victor Hugo a voulu le représenter ainsi), les fleurs et les divers éléments de la nature - qui parlent entre eux - se moquent de lui, et à raison puisqu'il va finalement tomber amoureux de la première grisette venue. L'intrigue est vraiment minimaliste, et le fait que la nature s'exprime est assez étrange, cela donne plein de petites répliques diverses, je me demande comment une telle pièce peut être représentée sur scène, avec des voix off peut-être? Il faut noter que ce recueil, Théâtre en liberté, regroupe justement des pièces d'Hugo qui pour diverses raisons, n'ont pas été mises en scène de son vivant. Celle-ci est très originale et l'idée de départ est plutôt drôle, mais je n'ai pas été vraiment séduite.


Mangeront-ils ? : une pièce en vers que j'ai globalement bien aimé ! Voici l'intrigue en deux mots : un jeune couple, Lord Slada et Lady Janet, fuit pour échapper au roi de Man, cousin de Lady Janet et qui souhaite l'épouser. Le roi part à leur recherche et les deux amoureux se retrouvent pris au piège  dans une forêt qui ne peut les nourrir car tout y est empoisonné ; un vagabond qui vit dans la forêt, Aïrolo, ainsi qu'une sorcière mourrante, Zineb, vont cependant les aider. Le renversement de situation de la fin est amusant et vraiment bien amené, le roi est ridicule à souhait et j'ai beaucoup aimé les personnages sauvages d'Aïrolo et Zineb ; seul bémol, certains passages s'étirent en longueur (Victor Hugo en convenait lui-même puisqu'il avait écrit en note des choses comme "raccourcir tel passage"), et les personnages des amoureux ne m'ont guère convaincue (et manque de bol, j'ai justement dû expliquer à l'oral un passage lyrique entre les deux un poil indigeste). Mais ça reste quand même une pièce intéressante que je vous conseille, ne serait-ce que pour la tirade où Aïrolo se présente, que j'ai beaucoup aimée.

• Mille francs de récompense : une pièce en prose relativement longue (environ 200 pages) est pour le moment, ma préférée du recueil, je l'ai trouvée assez imaginative et bien ficelée ! Elle m'a quand même pas mal fait penser à Mangeront-ils ? : on retrouve un personnage de vagabond au grand coeur (Glapieu), qui va aider deux couples d'amoureux pathétiquement pris au piège, en anéantissant du même coup le pouvoir d'un homme injuste. Le style est très vivant, la pièce est bien rythmée, j'ai bien retrouvé dans cette pièce le goût d'Hugo pour les antithèses que Tardieu évoquait en commentaire de son premier poème dans Margeries (il faudrait vraiment que je vous parle de Tardieu, un jour), et parfois j'ai trouvé qu'Hugo exagérait un peu en nous proposant des oppositions un peu trop faciles, mais bon, je pense que ce procédé fait aussi en partie la force du style hugolien, et je ne m'en plains pas, parce que malgré l'heure tardive cette pièce a réussi à me tenir en haleine et à me faire sourire de nombreuses fois !

Torquemada : un drame en vers qui raconte la montée au pouvoir de Torquemada, premier grand Inquisiteur d'Espagne (personnage qui a réellement existé), un fanatique qui pense que le salut des hommes passe par le bûcher... une figure terrifiante qui ne m'a pas laissée indifférente, et il y a quelques autres personnages intéressants dans cette pièce : Torquemada croise la route de Saint François de Paule (son opposé puisqu'il prône une religion plus indulgente, fondée sur l'amour et le pardon), et d'un pape athée (!) qui m'a plutôt amusée. On a aussi (j'ai envie de dire, comme d'hab'), un jeune couple d'innocents séparé par un roi jaloux, roi impuissant face à Torquemada... cette pièce m'a plutôt plu mais j'aurais tout de même préféré une autre fin que cette fin pathétique et sans issue que nous propose Victor Hugo !

Samedi 22 mai 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/laronde.jpgQuatrième de couverture : "... De tout l'hiver, je n'ai écrit qu'une suite de scènes parfaitement impubliables et sans grande prétention littéraire. Mais, si on les exhume dans quelques siècles, elles risquent d'éclairer d'un jour particulier certains aspects de notre civilisation." Arthur Schnitzler, Lettre à Olga Waissnix, 20.02.1897

Mon avis : Cette pièce écrite en 1897 n'a été représentée pour la première fois que vingt ans après sa rédaction... mais étant donné le scandale qu'elle a entraînée (elle a été considérée comme pornographique), l'auteur l'a retirée de la scène, où elle n'est revenue qu'en 1981, soit presque un siècle après sa création. Elle est constituée de dix scènes dont les titres explicites annoncent le programme :

1. La prostituée et le soldat
2. Le soldat et la bonne
3. La bonne et le jeune monsieur
4. Le jeune monsieur et la jeune femme mariée
5. La jeune femme mariée et le mari
6. La mari et la grisette
7. La grisette et l'auteur
8. L'auteur et la comédienne
9. La comédienne et le comte
10. Le comte et la prostituée

Chacun de ses scènes est le dialogue entre l'homme et la femme juste avant, et juste après l'acte sexuel. Les classes sociales sont mêlées, , et l'enchaînement de ces liaisons a un effet comique, même si cette pièce traduit au fond une vision de l'amour désenchantée : tout le monde trompe tout le monde (Schnitzler lui-même ne s'exclut pas de cette ronde puisqu'il y a un personnage d'auteur !), l'hypocrisie règne... dans ces scènes les personnages se séduisent, se déclarent leur amour, clament leur fidélité et vantent leur vertu... avant que la scène suivante ne vienne contredire leurs beaux discours. L'auteur semble avoir un regard à la fois amusé et ironique sur ses personnages, et cette pièce est en fait une analyse savoureuse des relations humaines ; même si les réactions des personnages semblent assez réalistes, je pense qu'il vaut mieux, pour essayer d'avoir un minimum foi en l'humanité, ne pas trop la prendre au sérieux (ben quoi, j'ai 20 ans, je suis encore naïve, laissez-moi rêver). C'est une pièce courte et agréable à lire, qui fait sourire souvent. Les deux scènes que j'ai préférées sont celle du jeune monsieur et de la femme mariée, et de la femme mariée et son mari (qui s'appellent Emma et Charles, clin d'œil amusant à Madame Bovary)

Extrait : (du dialogue entre le jeune monsieur et la jeune femme mariée. A VENIR.

 


+ Article Théâtre en liberté de Victor Hugo encore mis à jour - j'ai lu Torquemada.

+ 'a y est, JE SUIS EN VACANCES ! =D (oui oui je sais, vous avez la rage si ce n'est pas votre cas, mais tant pis :))

+ Si vous avez l'âme challengeuse - et je sais que les blogolecteurs, qui doivent constituer l'essentiel de mon lectorat (je me trompe ?) l'ont souvent - alors le Défi de l'été lancé par LyliBee a de bonnes chances de vous intéresser. Il s'agit de vous fixer un objectif pour l'été (cela peut être dans le domaine de la lecture, de la cuisine, du cinéma, de la musique, des sorties... tout ce que vous voulez ! Je n'y participe pas moi-même parce que ma liste des 101 choses à faire en 1001 jours et mes différents challenges livresques m'occupent déjà suffisamment, mais je trouve que c'est une bonne idée, aussi si ça vous tente allez voir ICI !

Vendredi 2 juillet 2010

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/unemaisondepoupee.jpgCHALLENGE ABC 2010, 12ème livre lu ♦
World Book Challenge / Tour du Monde ~> Norvège

Quatrième de couverture :
"Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu'il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d'y voir clair", dit Nora, avant de prendre la porte. Celle qui semblait avoir tout misé sur le compromis tourne le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Pour mieux renaître à elle-même, peut-être. Cette porte qui claque à la fin du drame fit scandale à l'époque et continue, aujourd'hui encore, de résonner à nos consciences. Cette nouvelle traduction, au plus près de l'original, tente de ressaisir ce que fut l'apport rythmique d'Ibsen au théâtre : une écriture laconique, économe et précise, agencée comme un théorème.

Mon avis : une pièce de théâtre qui figurait dans la liste de livres à lire fournie par des profs de ma fac (liste que je n'ai toujours pas mise en ligne d'ailleurs, le ferais-je un jour ? Mystère), je l'ai lue sans savoir du tout ce quoi elle parlait (je mets la quatrième de couverture dans mes articles, mais je l'ignore moi-même souvent). J'ai apprécié cette lecture, mais je me suis demandée pendant presque toute la pièce où l'auteur (et surtout l'héroïne, Nora) voulait en venir. J'ai mis un certain temps à comprendre en quoi consistait le déshonneur qui la guettait, et quand je l'ai enfin compris, j'ai pensé "tout ça pour ça ?" même si, en y réfléchissant bien, je peux deviner, comprendre le désastre qui la menace. Dès le début, l'apparente niaiserie (qui en fait cache une relation artificielle) du couple Nora-Helmer m'a un peu agacée, et j'ai été bien contente, du coup, de voir que la remise en cause de ce couple était plus ou moins l'enjeu de la pièce.

J'aurais aimé que les personnages de Madame Linde (une amie d'enfance de Nora qui resurgit) et de Krogstad soient plus développés, qu'on sache de manière plus claire (plus rapide ?) leur véritable rôle dans la pièce car j'ai parfois trouvé ça un peu flou, mais au fond, développer ces personnages n'aurait pas été vraiment utile, je peux donc bien sacrifier de bon cœur cet infime confort de lecture, en savoir plus et plus clairement aurait nui à l'intrigue. On sent que quelque chose de grave se prépare, sans savoir vraiment quoi craindre, et cette incertitude augmente la tension dramatique. J'ai beaucoup de compassion pour le personnage du docteur Rank (mais je n'expliquerai pas pourquoi, tant pis pour vous). Et enfin, le personnage de Nora, qui me laissait un peu perplexe (qu'a-t-elle derrière la tête ?, n'ai-je cessé de penser) devient grandiose à la fin, quand elle montre sa vraie nature j'ai eu envie d'applaudir son très beau plaidoyer pour la vérité et la liberté., et j'imagine bien le scandale que ce discours féministe a pu provoquer lors de la création de cette pièce en 1879 ! J'aimerais voir cette pièce jouée, je pense qu'alors chacun des personnages (tous ont un intérêt) serait bien mieux mis en valeur.

Lundi 5 juillet 2010

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv59145985.jpgCHALLENGE ABC 2010, 13ème livre lu ♦

Quatrième de couverture : On siffle sa première pièce ? Musset s'en moque, il publiera les autres pour son plaisir, insouciant d'aucune règle, sauf celle de ses caprices et de sa fantaisie douloureuse et si légère. Ce sera son "spectacle dans un fauteuil". c'est pourquoi on ne cessera jamais de jouer ses comédies et proverbes. Dans quel rêve, quel château, quel parc mélancolique sommes-nous ? Le jeune seigneur Perdican devrait y épouser sa cousine Camille, mais en un instant il décide d'aimer une jeune bergère. Soudain dédaignée, Camille, qui ne croyait pas à l'amour, connaît le dépit, la jalousie, l'égoïsme de la passion. Autour d'eux, s'agitent des personnages fantoches d'une cocasserie irrésistible. Dans ce théâtre féérique, on se croise, on se déchire, on s'ennuie, on croit que tout est vain, on triche, on se désire, on souffre jusqu'à en mourir. Comme dans la vie.

Mon avis : mmh, je suis loin d'avoir détesté mais je m'attendais tellement à adorer cette pièce que c'est quand même une déception ! Une très bonne réputation, un beau titre, et j'adore depuis que j'ai vu le film L'Etudiante l'extrait très célèbre "tous les hommes sont faux, inconstants..." (cf ci-dessous). Seulement, une fois ma lecture finie, je constate que cet extrait reste mon passage préféré, et de loin, aucun autre n'a su m'exalter autant. Point fort de cette pièce : les personnages d'amoureux ne sont pas caricaturaux ; d'ordinaire, dans ce genre de comédies où il est question d'amour (remarquez, j'en connais peu, je dis peut-être de grosses bêtises ?), les deux amoureux sont sûrs de leurs sentiments, et le problème est que leur entourage, d'une manière ou d'une autre, s'oppose à leur union ; là, c'est le contraire, les deux tourtereaux supposés ne s'accordent pas et vont jouer au chat et à la souris pendant toute la pièce.

Une histoire d'amour et d'orgueil, parfait, ai-je pensé... (Catherine Earnshaw, l'héroïne des Hauts de Hurlevent et mon héroïne de fiction préférée, est une amoureuse très orgueilleuse). Sauf que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, peut-être parce que cette pièce est courte et qu'on n'a pas vraiment le temps de s'attacher à eux ? Ils m'ont simplement semblé capricieux, leur conduite m'a paru stupide, je ne leur trouve aucune excuse, n'ai pas ressenti de compassion à leur égard... bon, si, j'ai bien eu un peu pitié de Perdican vers la fin, mais j'ai pensé que son sort était mérité. Et la froideur de Camille au tout début m'a semblé tout à fait injustifiée. Le style est très fluide, on ne sent pas vraiment (je trouve) que cette pièce a été écrite il y a plus de 150 ans, le langage utilisé n'est pas vraiment dépaysant. Certains diront peut-être que c'est tant mieux, que c'est plus facile à lire, mais j'aurais préféré un style plus, je ne sais pas comment dire... flamboyant ? L'extrait si célèbre et que j'aime tant n'est pas vraiment représentatif du reste de la pièce, aucune autre réplique n'a su me faire frémir et m'extasier.

Les passages qui mettent en scène maître Bridaine (curé) et maître Blazius (gouverneur de Perdican), deux ivrognes qui se disputent les faveurs du baron, sont plutôt drôles, ces deux personnages secondaires sont réussis, et plus développés que d'ordinaire... mais au fond, ces passages, même s'ils sont agréables, n'ont rien à voir avec l'intrigue principale qui nous intéresse, et que j'aurais aimé voir plus développée, avec un peu plus de lyrisme. Peut-être que si j'ai l'occasion de voir cette pièce jouée, elle me touchera bien plus, peut-être aussi que ce n'était pas le bon moment pour moi.... dommage ! Je trouve mon extrait favori toujours aussi génial, j'ai lu cette pièce sans ennui, j'ai pu relever plusieurs bons points... mais j'en attendais tellement plus ! A relire dans quelques années pour voir si mon regard sur les personnages est moins sévère.

Le fameux extrait qui tue tout :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice crée par mon orgueil et mon ennui."

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"Un livre est une fenêtre par laquelle on s'évade." Julien Green

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