Samedi 17 décembre 2005

Quatrième de couverture :(accrochez-vous !) Dans la tragédie racinienne, l'issue fatale imposée par le genre constitue un intérêt secondaire : ce qui importe, c'est la représentation et l'étude de la complexité de la condition humaine aux prises avec les formes multiples de la fatalité. Dans Britannicus, la tragédie est celle d'un instant où un être, Néron, "monstre naissant, mais qui n'ose encore se déclarer", oscille entre le Bien et le Mal. De ce point de vue, Britannicus est la forme dramatique d'un champ de bataille où s'affrontent pulsions, passions et pouvoirs.

Mon avis : d'un côté, le méchant Néron, empereur depuis peu, qui cherche à se libérer de l'emprise de sa redoutable mère Agrippine, et qui deviendra un tyran sanguinaire ; de l'autre, le pauvre et bon Britannicus qui s'est fait piquer son trône. Au milieu ? Junie, aimée à la fois de Britannicus et du terrible Néron (mais qui aime seulement le gentil bien sûr). ça, c'est l'histoire racontée par moi-même. Mais quand c'est Racine qui la raconte, c'est violent, il y a du sang, de l'amour, de la passion, des grandes tirades lyriques et des personnages ô combien tragiques ! Et le tout en alexandrins ! Bon voyage !
Quand vous êtes une petite seconde non initiée à la tragédie racinienne et qu'on vous dit de lire cette pîèce, vous galérez bien sûr. Quand ladite pièce est ensuite étudiée en classe avec une prof aussi géniale que Mme Caillet, et jouée à la cérémonie des Ronsard et tout le toutim, vous arrivez en première L en vous disant que, quand même, Britannicus c'est une sacrée œuvre !!!

Mercredi 21 décembre 2005

Parce qu'il fallait bien que je présente un livre que je n'aime pas, au moins une fois...

Résumé : Nous sommes en Pologne où Ubu, ancien roi d'Aragon et capitaine des dragons, jouit d'une haute situation et de la faveur du roi. Mais sa femme, la Mère Ubu, n'est pas satisfaite de ce rang : elle aspire au trône et réussit à convaincre son mari en évoquant les "andouilles" qu'il pourrait manger en s'enrichissant. Ubu décide alors de monter une conspiration avec le vaillant capitaine Bordure.

Mon avis : hé non, j'ai dû lire ce livre pour le lycée et ça m'a franchement déçue. Répétition tout le long d'expressions telles que "Merdre" ou "De par ma chandelle verte", absurde pas drôle, scénario invraisemblable, personnage grossier, gamin et misogyne... je nuancerai ma critique en admettant qu'en classe on joue quelques scènes et que c'est plutôt marrant... peut-être qu'en la voyant jouée on peut trouver cette pièce bien sympathique ? Et en y réfléchissant bien on peut prendre ça comme une originale dénonciation du despotisme mais... la lecture en tout cas, à mon humble avis, est bien ennuyeuse !

Extraits ici et , pour que vous jugiez par vous-même (je ne veux pas que vous vous priviez d'une lecture que vous pourriez aimer à cause de moi - j'ai tendance à penser que tout livre mérite d'être lu)

Vendredi 23 décembre 2005

Quatrième de couverture : Ne pleurez pas. Non, non, ne pleurez pas ! Vous voyez bien que c'est le jour de la justification. Quelque chose s'élève à cette heure qui est notre témoignage à nous autres révoltés : Yanek n'est plus un meurtrier. Un bruit terrible ! Il a suffi d'un bruit terrible et le voilà retourné à la joie de l'enfance.

Mon avis : lu pour le lycée, et ne regrette pas.
1905, Russie. Un groupe de terroristes se prépare à tuer le Grand-Duc Serge pour libérer leur pays du despotisme. A l'intérieur même de l'Organisation, on voit, pour la première fois, des terroristes sous un autre angle. Ce sont avant tout des humains, qui ont leurs propres motivations, leurs doutes aussi. Leurs difficultés à tuer, leurs différents conceptions de la Justice. Il y a les terroristes durs et qui se veulent insensibles, comme Stepan. Il y a les poètes, comme Kaliayev. Il y a des femmes terroristes enfin. Il y a même l'amour... bourré de très jolies phrases à méditer. Court et efficace. A lire.

Samedi 24 décembre 2005

Résumé : Obéissant à l'oracle, OEdipe résout l'énigme du Sphinx, tue son père et épouse sa mère. La peste s'abat sur Thèbes qui a couronné un inceste et un parricide. Quand un berger dévoile la vérité, la machine infernale des dieux explose. OEdipe se crève les yeux et sa mère se pend.
S'inspirant du théâtre de Sophocle, Cocteau redonne vie aux grandes figures grecques : OEdipe, Jocaste, Antigone et Créon. Il philosophe ne virtuose. Non, l'homme n'est pas libre. Il naît aveugle et les dieux règlent sa destinée. Même le héros, celui qui sort du rang, doit se soumettre. Ce grand texte dit tout sur l'homme avec infiniment d'humour et de poésie.

Mon avis : pas mal du tout ce résumé... lol. Une chouette pièce de théâtre, le célèbre mythe d'OEdipe est traité avec un angle original, et les personnages sont super (je trouve Jocaste particulièrement excellente !). Je n'ia pas été émerveillée à un point de non-retour, mais j'ai trouvé ça bien agréable à lire.

THE extrait inoubliable ^^

Samedi 24 décembre 2005

Résumé : A la Cour, Alceste aime Célimène. Alceste, qui déteste l'hypocrisie qui règne à la Cour, Alceste le misanthrope... tout le contraire de sa bien-aimée Célimène, jeune, belle, qui le sait et en profite, et n'hésite pas user de ses charmes auprès d'Eliante et de Philinte, courtisans sûrs de leur valeur... ajoutons à ce charmant mélange la douce Arsinoé, plus âgée, moins belle, mais bonne et qui aimerait bien plaire à Alceste....


Mon avis : Ma pièce de théâtre préférée !!! Je suis amoureuse du personnage d'Alceste que j'ai eu la chance de jouer l'an dernier le temps d'une pièce (vante-toi, c'est ça)... pièce qu'on a étudié en classe, et on a même pu rencontrer Jean-Claude Drouot qui a incarné Alceste quelques centaines de fois :p
Un vrai chef d'oeuvre. Vous ne POUVEZ pas ne pas lire cette pièce géniale - et éternelle, car elle pourrait très bien être transposée à notre époque...

image : lol, mon édition de 1935, je l'immortalise avant qu'elle ne tombe en poussière ^^







Samedi 24 décembre 2005

Résumé : Dom Juan est un libertin cynique qui aime les femmes mais qui ne croit ni au Ciel ni à la médecine. Surnommé "l'épouseur du genre humain" par son serviteur Sganarelle, il n'hésite pas à délaisser Elvire qu'il a épousée (et fait sortir du couvent !) dès qu'il a un nouvel amour en tête. Pourchassé par les frères de cette dernière, ses pas vont le conduire dans le mausolée du Commandeur, un homme qu'il a tué en duel. Par jeu, il invite à souper la statue représentant le défunt, mais celle-ci va répondre à l'invitation...

Mon avis : presque aussi bien que le Misanthrope ! Bien qu'il ne respecte pas beaucoup les femmes, j'adore le personnage de Dom Juan que je trouve vraiment grandiose ! Une pièce empreinte de fantastique, et très accessible (contrairement au Misanthrope et à d'autres pièces de Molière, elle est en prose) A lire !


A voir : le téléfilm Dom Juan (1965), réalisé par Marcel BLUWAL, avec Michel PICCOLI et Claude BRASSEUR.







Lundi 16 janvier 2006

Résumé : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui n'aime que son époux défunt et son jeune fils. La pièce n'oppose que quatre personnages, parmi lesquels les femmes, Andromaque, Hermione, dominent. La folie emporte Hermione et Oreste, et la pièce se clôt sur la victoire de la pureté. Tant de violence et tant de dépouillement, et l'ombre de Troie, voilà les causes du succès de la première grande tragédie de Racine.


Mon avis : Pas grand-chose à ajouter à ce résumé : Racine est un génie ! L'an dernier, quand j'avais lu Britannicus, j'avais trouvé le style difficilement compréhensible. Peut-être que j'ai mûri ? Là le style n'a nullement été un obstacle, j'ai trouvé ça très beau, très juste, très émouvant, une histoire vraiment intense, prenante. Ai rarement pris autant de plaisir à lire du théâtre ! Bref, je vous conseille cette pièce à tout prix ! C'est... grandiose.

P.S :
Vais voir cette pièce jouée le 6 février !!!! :D Yahaaaaa... donnerai ici mes impressions ^^


[EDIT]
Suis allée voir 2 fois
Andromaque, mise en scène par Alain Paris, jouée par la troupe de la Belle Idée... c'était vraiment magique, émouvant aux larmes... beaucoup n'ont pas su apprécier le spectacle, et ça m'a vraiment mise en boule... ! Allez au-delà des préjugés, allez voir Andromaque, ça vaut vraiment le coup !!!

Vendredi 10 mars 2006

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Quatrième de couverture :
MME SMITH : Tiens, il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise. Les enfants ont bu de l'eau anglaise. Nous avons bien mangé, ce soir. C'est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que notre nom est Smith...

Résumé d'Amazon

Mon avis : il ne se passe rien, et dès que l'on commence à comprendre un bout de conversation, quelque chose de complètement illogique vient tout bouleverser. C'est tellement absurde que ça en devient spirituel, on ne pense pas à faire des remarques pareilles... c'est drôle, complètement farfelu, j'aime ! Et comble du luxe pour la L occupée que je suis, ça se lit en une heure :p

citations

Mardi 14 mars 2006

Genre : théâtre de l'absurde

Résumé : "L'arithmétique mène à la philologie, et la philologie au crime" (p. 87). Voilà comment on peut résumer cette tragédie parodique de 1951, plutôt lubrique, obéissant à l'esthétique de la surprise et conciliant "l'esprit d'avant-garde, le divertissement et le souci de l'invraisemblance systématique"

Mon avis : Dans le même style que la Cantatrice chauve, en (un peu) moins absurde. Du coup, c'est peut-être moins déconcertant, mais la fin, très violente, est tout de même vraiment impressionante... en tout cas, j'ai trouvé ça bien divertissant et rigolo =), c'est très rapide à lire, pourquoi s'en priver ?

Mercredi 28 juin 2006

Quatrième de couverture : " C'est un roc !... c'est un pic ! c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! " La scène se passe en 1640. Provoqué par un fâcheux, Cyrano se moque. De lui-même et de son nez, objet de sa disgrâce. Séduire Roxane ? Il n'ose y songer. Mais puisqu'elle aime Christian, un cadet de Gascogne qui brille plus par son apparence que par ses reparties, pourquoi ne pas tenter une expérience ? " Je serai ton esprit, tu seras ma beauté, dit Cyrano à son rival. Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté. " Jeu étrange et dangereux. Christian ne s'y trompe pas. A travers lui, la belle en aime en fait un autre... Mais Cyrano, s'il entrevoit le bonheur un instant, ne peut oublier son physique ingrat... Un drame qui tourne au tragique... Et pourtant quel panache dans cet impossible amour...

Mon avis : Je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt ! J'adore !!! C'est bien plus facile à lire que ce à quoi je m'attendais, c'est amusant, il y a de l'action, les personnages sont superbes et j'ai même versé une petite larme à la fin ^^'... cette histoire d'amour impossible est vraiment très forte, on ne peut pas passer à côté ! MAGNIFIQUE !!!

Note : La couverture de mon édition est une photo extraite d'une adaptation cinématographique avec Gérard Depardieu dans le rôle principal... L'avez-vous vue ? Qu'en avez-vous pensé ? Ou en avez-vous vu d'autres ?

Jeudi 24 août 2006

La Nuit de Valognes : Je suis tombée sur un extrait de cette pièce pour mon oral du bac... c'est une réécriture : 5 femmes victimes de Dom Juan vont faire son procès et le forcer à rester fidèle à une femme qu'il épousera contre son gré. Mais Dom Juan n'est plus le même, il cache un terrible secret.. au début c'est plutôt drôle et au fur et à mesure ça l'est nettement moins... et ça va jusqu'au pathétique complet ! En tout cas c'est superintéressant du début à la fin et c'est un regard tout à fait neuf sur le personnage de Dom Juan !

Le Visiteur : 22 avril 1938. Un nazi arrive dans le cabinet de Sigmund Freud et emmène sa fille, Anna. Freud désespéré est alors visité par un inconnu qui lui tient des propos étranges et que Freud pourtant athée va prendre pour Dieu. Je dirai que c'est du très bon Schmitt : à la fois intéressant et amusant. A lire.

Le baillon : Monologue d'une dizaine de pages. Une vie, une maladie, une mort, un amour, c'est le baillon en très simplifié, et vous vous doutez bien que raconté par Schmitt c'est bien mieux ^^ Pas mal du tout, sans être transcendant.

L'école du diable : Le Diable est déprimé : le monde a besoin selon lui de maux nouveaux. Quelles seront donc ses inventions ? A vous de le découvrir... original !

CONCLUSION : La Nuit de Valognes et le Visiteur sont super. J'ai moins aimé les deux autres, mais tous valent largement la peine d'être lus !

Jeudi 24 août 2006

Quatrième de couverture : Parce que le public de 1666 ne comprend pas Le Misanthrope, Molière doit lui adjoindre une comédie - un chefs-d'½uvre de plus - dont la verve et la finesse nous enchantent encore. Le sujet du Médecin malgré lui vient d'un conte du lointain Moyen Âge. Une femme se venge de son ivrogne de mari en prétendant qu'il est médecin, ce qu'il n'avoue que sous les coups de bâton. Ce mauvais mari contraint de guérir une fausse muette, c'est Sganarelle. Non plus le Sganarelle ridicule des premières farces, mais un paysan rusé, un peu instruit et beau parleur, effronté comme pas un. Sa lâcheté, sa paresse, sa paillardise : on lui pardonne tout. Il est si pittoresque et si drôle ! Lire Molière, c'est rire avec le plus illustre et le plus aimé des génies français.

Mon avis : un comédie courte et très amusante. Pas la plus grande pièce de Molière, mais vraiment agréable et facile à lire (accessible dès le collège je dirais) C'est chouette de constater que l'on rit des mêmes choses en 1666 et en 2006 ^^

Samedi 23 décembre 2006

Résumé : Antigone est la fille d'Oedipe et de Jocaste, tous deux morts, la soeur de la belle Ismène, la fiancée de Hémon, fils de Créon, son oncle et le nouveau roi de Thèbes. Ses deux frères, Etéocle et Polynice, se sont entretués : Etéocle a eu droit à des funérailles grandioses tandis que le cadavre de Polynice, considéré comme un traître, est laissé aux charognards. Quiconque osera lui rendre les hommages funèbres sera puni de mort. Or la jeune Antigone est bien décidée à honorer la mémoire de Polynice...

Mon avis : un chef d'oeuvre. C'est très facile à lire, et cependant quelle force ! Le style est épuré, intense. Antigone est vraiment un personnage génial, elle est têtue, c'est la rebelle, et elle a quelque chose qui me fait un peu penser au Petit Prince, dans sa façon claire et tranchée d'exprimer ses idées. C'est tragique au possible, mais au début, la scène avec la nourrice m'a fait beaucoup rire =) une pièce de théâtre courte à lire d'urgence, si ce n'est pas encore fait !

Mardi 30 janvier 2007

(équarrissage : Action de dépouiller et dépecer un animal impropre à la consommation. Mais si vous ne le savez pas vous comprendrez quand même la pièce pas d'inquiétude ;o)

Une pièce assez indescriptible... Le lecteur se retrouve chez l'équarisseur et sa famille le jour du débarquement des Alliés. C'est absurde, drôle, un peu cruel parfois et ... oui, drôle ^^ ! Soldats américains et allemands jouent aux cartes ensemble et échangent leur uniforme, les filles s'appellent (presque) toutes Marie, on utilise un fer à repasser pour traire les vaches, ça n'a l'air de déranger personne etc... et ça n'arrête pas une seconde ! Se lit très vite. Très conseillé.

Mercredi 31 janvier 2007

Résumé (proposé par Amazon) : Garcin, révolutionnaire lâche et mari cruel : douze balles dans la peau ; Inès, femme démoniaque qui rendra folle de douleur sa jeune amante : asphyxie par le gaz ; Estelle, coquette sans coeur qui noie son enfant adultérin : pneumonie fulgurante. Morts, tous les trois. Mais le plus dur reste à faire. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, ils se retrouvent dans un hideux salon dont on ne part jamais. Ils ont l'éternité pour faire connaissance : quelques heures leur suffiront pour comprendre qu'ils sont leurs bourreaux respectifs. "L'enfer, c'est les autres".

Quatrième de couverture / extrait :
Garcin : - Le bronze... (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres.

Mon avis :
oh là là... un style clair et agréable, pour une pièce captivante qui m'a vraiment épouvantée... pour l'anecdote, Sartre a été inspiré par son expérience de ménage à trois (avec Simone de Beauvoir et... une inconnue vraisemblablement). Ceux qui font de la philo (geeenre) reconnaîtront les bases de l'existentialisme, les autres ne les reconnaîtront pas mais aimeront quand même parce que c'est génial, je suis tout à fait convaincue par cette vision de l'Enfer !

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"Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois." Pierre Dumayet

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