Vendredi 23 mai 2008

Quatrième de couverture : Doria a quinze ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans une cité de Livry-Gargan, depuis que son père est parti un matin pour trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ça, chez Doria, ça s'appelle le mektoub, le destin : " Ça veut dire que, quoi que tu fasses, tu te feras couiller. " Alors autant ne pas trop penser à l'avenir et profiter du présent avec ceux qui l'aiment ou font semblant. Sa mère d'abord, femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet et soleil dans sa vie. Son pote Hamoudi, un grand de la cité, qui l'a connue alors qu'elle était " haute comme une barrette de shit ". Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des porte-jarretelles et sent le Parapoux. Les assistantes sociales de la mairie qui défilent chez elle, toujours parfaitement manucurées. Nabil le nul, qui lui donne des cours particuliers et en profite pour lui voler son premier baiser. Ou encore Aziz, l'épicier du Sidi Mohamed Market avec qui Doria essaie en vain de caser sa mère.
Kiffe kiffe demain est d'abord une voix, celle d'une enfant des quartiers. Un roman plein de sève, d'humour et de vie.

Mon avis : une agréable surprise ! Ayant lu des avis négatifs à son sujet, j'ai commencé ce livre avec une méfiance qui s'est envolée dès la première page. Franchement je m'attendais à plus d'expressions familières, plus de mots en verlan, je m'attendais à un ton agressif, vindicatif, et je me suis retrouvée face à un personnage d'adolescente parfois amère mais aussi drôle et lucide. Le ton est peut-être parfois un peu enfantin, mais c'est aussi ce qui fait son charme ; l'héroïne est très attachante. Ce roman, en donnant une vision tendre et optimiste de la vie dans les cités, soulève des préjugés.

La citation : "L'avenir ça nous inquiète mais ça devrait pas, parce que si ça se trouve, on en a même pas."
(nouvel arrivage de bouquins...)

Vendredi 23 mai 2008

Quatrième de couverture : Oscar et moi, nous sommes partis. Un hiver dans les neiges de Montréal, un été sur les routes d'Amérique, une saison à Montmartre, une autre en pleine montagne... Comment s'aimer, comment rester libre dans ce monde, comment résister aux contraintes de l'argent, du mensonge, de la peur ? "Il n'y a pas de modèle, il faut inventer ses amours, inventer sa vie."

Mon avis : Lu par hasard, parce que la couverture était jolie et que le titre m'intriguait, et c'était une bonne intuition ! Tout comme dans Un homme qui dort de PEREC, je me suis reconnue dans ce livre, livre très court (92 pages) qui fait l'apologie de l'amour, de la liberté, du voyage, de l'écriture aussi... j'ai été fascinée par la personnalité, les idées de l'auteur (je jurerais que ce roman est tout à fait autobiographique !), je me suis beaucoup identifiée à elle, et c'est très bien écrit, j'avais envie de recopier pleins de passages, du coup j'ai fini par acheter le livre pour le garder près de moi =)

Citations : "Des gouttes s'écrasent sur le cahier, ce serait plus intime si je pouvais donner aussi au lecteur ces taches d'encre diluée."

"Autant que je me souvienne, j'ai toujours écrit pour dire que j'aimais. (...) Au point de ne plus très bien savoir si j'écris pour mieux aimer, ou si j'aime pour mieux écrire."

"Enfin, voilà comment j'ai perdu un peu de ma liberté. A cause de moi : parce que je n'ai pas le courage de me moquer totalement du regard des autres."

Dimanche 25 mai 2008

Quatrième de couverture : « 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé.
Que se serait-il passé si L'École des Beaux-Arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde..
. »

Mon avis : je viens de finir ce livre et je dirais qu'il est assez lourd à digérer, je me sens un peu assommée... on suit en parallèle deux vies : celle d'Hitler (et on apprend à son sujet des tas de choses précises et instructives, sur sa vie, ses goûts, l'histoire de sa famille, ses relations avec les autres... apparemment l'auteur s'est beaucoup documenté !), et celle d'Adolf H. imaginée par Schmitt, la vie qu'il aurait peut-être eu s'il avait été accepté aux Beaux-Arts... effrayant d'imaginer Hitler autrement que comme l'immense criminel qu'il a été, ce qui implique aussi que chacun de nous aurait pu être un criminel ! L'auteur veut illustrer la "théorie du chaos", veut montrer que nos choix, nos vies sont orientées par des choses parfois infimes mais qui ont des conséquences vertigineuses ! Au-delà de cette portée philosophique, Schmitt est un grand narrateur, j'ai déjà dit qu'en général je n'aime pas trop le principe de narration alternée (avec changement de point de vue) qui est pourtant la règle de ce roman, mais là je me suis très bien adaptée. Il y a de vraies trouvailles dans ce roman, j'ai trouvé fascinant par exemple les rencontres d'Hitler avec Freud et les surréalistes... l'auteur a su inventer pour ce roman une foule de personnages tous plus vivants et intéressants les uns que les autres, coup de c½ur pour Onze-heures-trente et Soeur Lucie... cette ½uvre est très riche, il y aurait beaucoup de choses à dire dessus, j'aimerais beaucoup savoir ce que vous en avez pensé !

Mercredi 28 mai 2008

Quatrième de couverture : Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son c½ur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le c½ur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le c½ur de fortune de notre héros à rude épreuve prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté.
Conte désuéto-moderne mâtiné de western-spaghetti, La Mécanique du C½ur vibre d'une rugueuse force poétique où l'humour est toujours présent. Mathias Malzieu soumet aux grands enfants que nous sommes une réflexion très personnelle sur la passion amoureuse et le rejet de la différence, donnant naissance à un petit frère de Pinocchio qui aurait fait un tour chez les Freaks de Todd Browning.

Mon avis : un conte magnifique, le style est un délice d'originalité et de poésie, l'auteur sait créer une atmosphère douce et fantastique à la fois grâce à des métaphores belles et inatendues, et c'est une histoire d'amour intense qui ne laissera personne indifférent, la fin surtout m'a bouleversée. Un régal, j'ai très envie de lire les autres bébés de Mathias Malzieu ! L'album de Dionysos qui correspond à ce livre est tout aussi enchanteur, et j'adorerais que cette histoire soit adaptée en film d'animation par Tim Burton (soyons fous ^^)

Mercredi 28 mai 2008

Quatrième de couverture : Pour guérir d'une rupture sentimentale, un homme se réfugie à Ostende, ville endormie face à la mer du Nord. Sa logeuse, la solitaire Emma Van A., va le surprendre en lui racontant l'étrange histoire de sa vie, où se conjuguent l'amour le plus passionné et un érotisme baroque. Superbe mystificatrice ou femme unique ?
Cinq histoires où Eric-Emmanuel Schmitt montre le pouvoir de l'imagination dans nos existences. Cinq histoires - La rêveuse d'Ostende, Crime parfait, La guérison, Les mauvaises lectures, La femme au bouquet - suggérant que le rêve est la véritable trame qui constitue l'étoffe de nos jours.

Mon avis : Après avoir lu La part de l'autre du même auteur, je m'attendais à être un peu déçue par ce recueil de nouvelles que je prévoyais être une lecture bien plus légère ; et pourtant j'ai été envoûtée par chacune de ces nouvelles, je suis sortie de la lecture de chacune émue et songeuse ! Le style est certes plus simple, moins travaillé que dans dans La part de l'autre, et le personnage de la nouvelle "La guérison" m'a paru un peu niais, mais je lui pardonne, car la fin de cette nouvelle est... whaou, quelle fin ! Schmitt est un grand auteur à mes yeux, je le savais romancier et dramaturge, et grâce à ce recueil on découvre son talent de novelliste.

Jeudi 29 mai 2008

Résumé (Evene) : Nous sommes en 1949 dans une pension de la côte est américaine. Holden Caulfield pourrait être un adolescent américain tout ce qu'il y a de plus ordinaire : une famille qui lui tape sur le système, une scolarité chaotique... des problèmes d'adolescence ordinaires. Expulsé, Holden s'enfuit trois jours avant le début des vacances de Noël. Il prend le train pour New York et, ayant trop peur de la réaction de ses parents, s'installe dans un hôtel. L' attrape-c½urs relate les trois jours durant lesquels ce jeune garçon est livré à lui-même. A chaque pas, à chaque rencontre, ne trouvant toujours pas les réponses à ses questions, ne comprenant pas le monde qui l'entoure, complètement paumé, il se rapproche un peu plus d'une crise qui nous guette finalement tous.

Mon avis : J'ai mis un peu de temps à m'intéresser à cette histoire, le style est très oral, avec des expressions récurrentes comme "Sans blague", "ça me tue", "je vous jure", et au début je trouvais ça lourd, avant de me rendre compte qu'en fait ce style particulier est le point fort de ce roman ! Tout ce qu'on lit, ce sont les pensées d'Hodlen, réflexions parfois un peu superficielles, enfantines, quand il juge ses camardes au début par exemple... questions existentielles aussi, non dénuées d'humour, on finit par trouver très attachant ce jeune garçon qui ne cesse de prendre le lecteur à témoin, héros un peu paumé, misanthrope parfois, baratineur, râleur, mais tellement sincère en même temps, et qui malgré tout aime les gosses (sa petite s½ur par-dessus tout !), les vieilles dames, les filles, certains de ses profs... et on ferme le livre en se demandant comme lui où vont les canards quand la rivière est gelée...


Jeudi 29 mai 2008

Résumé (Amazon) : L'attente comprend deux phases, l'ennui et l'angoisse. La pièce comprend donc deux actes, l'un grotesque, l'autre grave.
Préoccupé de peu de choses hormis ses chaussures, la perspective de se pendre au seul arbre qui rompt la monotonie du paysage et Vladimir, son compagnon d'infortune, Estragon attend. Il attend Godot comme un sauveur. Mais pas plus que Vladimir, il ne connaît Godot. Aucun ne sait au juste de quoi ce mystérieux personnage doit les sauver, si ce n'est peut-être, justement, de l'horrible attente. Liés par un étrange rapport de force et de tendresse, ils se haranguent l'un et l'autre et s'affublent de surnoms ridicules. Outre que ces diminutifs suggèrent que Godot pourrait bien être une synthèse qui ne se réalisera qu'au prix d'un anéantissement, Didi et Gogo portent en leur sein la répétition, tout comme le discours de Lucky, disque rayé qui figure le piétinement incessant auquel se réduit toute tentative de production de sens.

Mon avis : une pièce assez déprimante qui montre, à travers deux personnages complètement perdus, le vide de l'existence, la dégradation de l'humanité. Certains passages sont un peu lassants, car il y a beaucoup de répétitions, mais cela conduit du coup le lecteur à ressentir les mêmes choses que les personnages, ce qui est intéressant... j'aimerais relire cette pièce plus tard, et faire des recherches pour mieux la comprendre. J'aimerais bien la voir jouée aussi, c'est sur scène à mon avis qu'elle doit prendre toute sa force.

Citation : "Nous naissons tous fous ; quelques-uns le demeurent."

Vendredi 30 mai 2008

Quatrième de couverture : Destinés l'un à l'autre, Silvia et Dorante ne se connaissent pas encore. Ils échangent leurs rôles avec leurs serviteurs pour s'observer plus à leur aise. Comédie sur la comédie, Le Jeu de l'amour et du hasard est une pièce à la fois légère et cruelle, construite autour des motifs rivaux de la naissance et du mérite, de l'apparence et de l'authenticité.

Mon avis : une comédie facile et agréable à lire, je trouve l'idée de départ amusante et le style est savoureux, les personnages se séduisent grâce à un badinage délicat et plein d'hyperboles, c'est désuet mais assez charmant (les hommes d'aujourd'hui devraient en prendre de la graine ^^)

Citation : "Un mari porte un masque avec le monde et une grimace avec sa femme."

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

"J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot..." Honoré de Balzac

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
Créer un podcast