Quatrième de couverture : Le tour d'écrou est sans doute le plus célèbre des récits de Henry James. Récit, c'est-à-dire plus qu'une nouvelle et moins qu'un roman : l'exacte mesure pour mener à son terme la plus perfide stratégie narrative qu'on puisse imaginer.
Car que raconte Le tour d'écrou ? L'histoire de deux enfants que viennent hanter sous les yeux désespérés d'une jeune gouvernante impuissante, les fantômes dépravés qui se jouent de leur innocence envoûtée ? Ou l'histoire d'une jeune femme qu'un mélange d'éducation rigoriste et de vagues rêveries sentimentales mène à la névrose hallucinatoire, et que l'obsession du mal - on voudrait que l'anglais permît le même jeu de mots que le français - conduit à un délire où un garçon de dix ans trouve la mort ? Histoire de fantômes ou histoire de fantasmes ?
L'auteur, avec une virtuosité diabolique, ne choisit pas entre ces deux interprétations, préférant donner, jusqu'à la dernière ligne de son récit, un "tour d'écrou" de plus à l'angoisse de son lecteur.
Mon avis : j'avais lu une critique négative de ce récit sur le blog de Matilda, et du coup je m'étais dit que je ne le lirais peut-être pas, en tout cas que cela ne serait pas une priorité. Mais j'ai dû le lire précipitamment pour la fac, j'avais un exposé à préparer en anglais sur The Others (très bon film d'Alejandro Amenabar avec Nicole Kidman, plus d'infos ici) et une des questions auxquelles je devais répondre était : en quoi le film reflète-t-il les thèmes présents dans Le tour d'écrou ? Du coup j'ai dû lire ce récit pour répondre à cette question, la veille de mon exposé, ce n'étaient donc pas des conditions de lectures vraiment optimales... la première moitié du bouquin, j'ai vraiment bien aimé, le récit se présente majoritairement sous la forme du journal de la gouvernante (qui est donc la narratrice) écrit a posteriori, les évènements sont racontés rétrospectivement.
J'avais lu plusieurs critiques de personnes qui avaient trouvé le style de l'auteur très alambiqué, mais moi je n'ai pas trouvé, j'ai au contraire trouvé le style plutôt agréable.... on se pose plein de questions : pourquoi le petit Miles (le petit garçon que garde la gouvernante - et sa petite sœur s'appelle Flora) a-t-il été renvoyé du collège alors qu'il semble si angélique ? La gouvernante en pince-t-elle réellement pour son employeur ? Pourquoi son employeur ne donne-t-il jamais signe de vie et pourquoi refuse-t-il d'être contacté ? Qu'est-il arrivé à la précédente gouvernante ? Dès le début, on sait qu'il va se passer quelque chose de terrible (la narratrice n'arrête pas d'insister sur cela, mais ce suspense appuyé finit même par devenir un peu lourd...) mais comme tout semble aller bien d'abord, on se demande vraiment ce qui cloche au juste...
Et puis, tout de même, la gouvernante commence à voir les fantômes, et c'est là que j'ai commencé à aimer un peu moins, parce que sa réaction me paraît vraiment très étrange : elle insiste énormément sur le fait que ces visions la terrifient mais ne semble pas remettre en cause leur existence, et quand elle en parle autour d'elle, on lui dit "ah oui, ce sont les fantômes de Quentin Quint et Miss Jessel, les anciens domestiques", personne n'a l'air de vraiment se demander ce qu'ils font là. Il est ensuite question de la mauvaise influence que ces fantômes auraient sur les gosses, et là pareil, flou total, la quatrième de couverture parle de "fantômes dépravés qui se jouent de leur innocence envoûtée", mais le récit n'est pas plus explicite que cela, aucun évènement ne vient justifier ce jugement, je n'ai pas du tout compris en quoi ces fantômes corrompent les enfants, ce qu'ils peuvent bien faire de répréhensible avec eux... et ça semble pourtant évident pour la gouvernante qui est horrifiée mais ne juge pas nécessaire de nous donner plus d'informations là-dessus.
Alors une atmosphère mystérieuse, des doutes, ok, mais il y a en tellement qu'à la fin j'avais l'impression d'ignorer plus de choses que j'en savais, et de me perdre en cours de route, plus j'avançais dans ma lecture, plus tout cela me paraissait abstrait, d'autant plus qu'à la fin je luttais vraiment contre la fatigue, dur. Je ne sais pas quoi penser de la toute fin, ma réaction a été à peu près : "Hein !?! WTF ???", et j'ai été assez embarrassée ensuite pour répondre à la question pour mon exposé d'anglais (même si j'ai réussi finalement). Je pense donc être plutôt passée à côté de ce récit, mais il est clair que j'aurais bien plus apprécié ma lecture si j'avais pu la faire dans de meilleures conditions. Je ne pense pas que ce récit soit mauvais, mais je pense qu'il demande pour ma part que je le relise attentivement en repensant à la fin, afin d'élaborer plusieurs hypothèses et voir si tout cela est cohérent... et je pense que ça doit l'être, vu que Wikipedia me dit que ce récit a été grandement loué par Oscar Wilde et Jorge Borges, deux auteurs que j'admire beaucoup, et qui ont dû examiner ce récit de manière plus consciencieuse que je ne l'ai fait...
Du même auteur, j'ai lu et aimé l'Image dans le tapis, qui est aussi une nouvelle énigmatique, mais qui est dans mon souvenir plus plaisante (plus accessible ?) que le tour d'écrou. J'ai vu que ce récit avait été adapté en BD (ici, et cf image de droite), j'aimerais bien lire cette BD si j'en ai l'occasion, peut-être qu'elle m'éclairerait sur le sens de ce récit. Ludo en commentaire nous conseille également de regarder le film Les Innocents, une adaptation du Tour d'écrou.
Car que raconte Le tour d'écrou ? L'histoire de deux enfants que viennent hanter sous les yeux désespérés d'une jeune gouvernante impuissante, les fantômes dépravés qui se jouent de leur innocence envoûtée ? Ou l'histoire d'une jeune femme qu'un mélange d'éducation rigoriste et de vagues rêveries sentimentales mène à la névrose hallucinatoire, et que l'obsession du mal - on voudrait que l'anglais permît le même jeu de mots que le français - conduit à un délire où un garçon de dix ans trouve la mort ? Histoire de fantômes ou histoire de fantasmes ?
L'auteur, avec une virtuosité diabolique, ne choisit pas entre ces deux interprétations, préférant donner, jusqu'à la dernière ligne de son récit, un "tour d'écrou" de plus à l'angoisse de son lecteur.
Mon avis : j'avais lu une critique négative de ce récit sur le blog de Matilda, et du coup je m'étais dit que je ne le lirais peut-être pas, en tout cas que cela ne serait pas une priorité. Mais j'ai dû le lire précipitamment pour la fac, j'avais un exposé à préparer en anglais sur The Others (très bon film d'Alejandro Amenabar avec Nicole Kidman, plus d'infos ici) et une des questions auxquelles je devais répondre était : en quoi le film reflète-t-il les thèmes présents dans Le tour d'écrou ? Du coup j'ai dû lire ce récit pour répondre à cette question, la veille de mon exposé, ce n'étaient donc pas des conditions de lectures vraiment optimales... la première moitié du bouquin, j'ai vraiment bien aimé, le récit se présente majoritairement sous la forme du journal de la gouvernante (qui est donc la narratrice) écrit a posteriori, les évènements sont racontés rétrospectivement.
J'avais lu plusieurs critiques de personnes qui avaient trouvé le style de l'auteur très alambiqué, mais moi je n'ai pas trouvé, j'ai au contraire trouvé le style plutôt agréable.... on se pose plein de questions : pourquoi le petit Miles (le petit garçon que garde la gouvernante - et sa petite sœur s'appelle Flora) a-t-il été renvoyé du collège alors qu'il semble si angélique ? La gouvernante en pince-t-elle réellement pour son employeur ? Pourquoi son employeur ne donne-t-il jamais signe de vie et pourquoi refuse-t-il d'être contacté ? Qu'est-il arrivé à la précédente gouvernante ? Dès le début, on sait qu'il va se passer quelque chose de terrible (la narratrice n'arrête pas d'insister sur cela, mais ce suspense appuyé finit même par devenir un peu lourd...) mais comme tout semble aller bien d'abord, on se demande vraiment ce qui cloche au juste...
Et puis, tout de même, la gouvernante commence à voir les fantômes, et c'est là que j'ai commencé à aimer un peu moins, parce que sa réaction me paraît vraiment très étrange : elle insiste énormément sur le fait que ces visions la terrifient mais ne semble pas remettre en cause leur existence, et quand elle en parle autour d'elle, on lui dit "ah oui, ce sont les fantômes de Quentin Quint et Miss Jessel, les anciens domestiques", personne n'a l'air de vraiment se demander ce qu'ils font là. Il est ensuite question de la mauvaise influence que ces fantômes auraient sur les gosses, et là pareil, flou total, la quatrième de couverture parle de "fantômes dépravés qui se jouent de leur innocence envoûtée", mais le récit n'est pas plus explicite que cela, aucun évènement ne vient justifier ce jugement, je n'ai pas du tout compris en quoi ces fantômes corrompent les enfants, ce qu'ils peuvent bien faire de répréhensible avec eux... et ça semble pourtant évident pour la gouvernante qui est horrifiée mais ne juge pas nécessaire de nous donner plus d'informations là-dessus.
Alors une atmosphère mystérieuse, des doutes, ok, mais il y a en tellement qu'à la fin j'avais l'impression d'ignorer plus de choses que j'en savais, et de me perdre en cours de route, plus j'avançais dans ma lecture, plus tout cela me paraissait abstrait, d'autant plus qu'à la fin je luttais vraiment contre la fatigue, dur. Je ne sais pas quoi penser de la toute fin, ma réaction a été à peu près : "Hein !?! WTF ???", et j'ai été assez embarrassée ensuite pour répondre à la question pour mon exposé d'anglais (même si j'ai réussi finalement). Je pense donc être plutôt passée à côté de ce récit, mais il est clair que j'aurais bien plus apprécié ma lecture si j'avais pu la faire dans de meilleures conditions. Je ne pense pas que ce récit soit mauvais, mais je pense qu'il demande pour ma part que je le relise attentivement en repensant à la fin, afin d'élaborer plusieurs hypothèses et voir si tout cela est cohérent... et je pense que ça doit l'être, vu que Wikipedia me dit que ce récit a été grandement loué par Oscar Wilde et Jorge Borges, deux auteurs que j'admire beaucoup, et qui ont dû examiner ce récit de manière plus consciencieuse que je ne l'ai fait...
Du même auteur, j'ai lu et aimé l'Image dans le tapis, qui est aussi une nouvelle énigmatique, mais qui est dans mon souvenir plus plaisante (plus accessible ?) que le tour d'écrou. J'ai vu que ce récit avait été adapté en BD (ici, et cf image de droite), j'aimerais bien lire cette BD si j'en ai l'occasion, peut-être qu'elle m'éclairerait sur le sens de ce récit. Ludo en commentaire nous conseille également de regarder le film Les Innocents, une adaptation du Tour d'écrou.
J'en ai eu un sentiment étrange, pour ma part ; la fin est très perturbante.
Connais-tu le film The Innocents ? Il date des années 70, il me semble, et il est adapté dulivre de Henry James ; c'est un très bon film et les acteurs sont très bons (surtout Miles et la gouvernante !). Ca commence par une abominable chanson qui incarne très bien l'ambiance. :)
À bientôt de te lire !