Quatrième de couverture : Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu'ils n'ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun d'eux ne pouvait exister seul, somme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu'ils jettent l'un sur l'autre, pouvait se révéler ce qui n'est jamais tout à fait dit dans l'un, jamais tout à fait dit dans l'autre, mais seulement dans leur fragile intersection.
L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. Le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture.
L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. Le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture.
G.P.
Mon avis : un autre livre pour les cours (sur le roman réflexif encore), et que j'avais également prévu de lire depuis longtemps. J'étais enthousiaste à l'idée de lire ce livre, parce que j'aime énormément l'auteur pour son livre Un homme qui dort qui reste un de mes livres de chevet. Il s'agit en partie d'une autobiographie (pour la période de l'enfance uniquement), ou plutôt d'une quête du passé, que l'auteur nous retranscrit de façon progressive, en réfléchissant à son travail d'autobiographe, puisqu'il écrit au début de façon étonnante : "Je n'ai pas de souvenirs d'enfance."... l'enjeu du livre va donc être en partie de comprendre les raisons de cette absence (relative) de souvenirs. Le début de la partie autobiographique m'a beaucoup plu, mais j'ai été un peu déçue par la suite : quand Perec entre dans le vif du sujet et nous narre des anecdotes précises sur son enfance, je me suis demandée parfois où il voulait en venir, pourquoi il s'attardait sur tel passage, même si on voit que certains motifs sont liés à l'absence de ses parents (le motif de la blessure par exemple), et qu'ils n'ont en fait rien d'anodins, à la lecture le fait qu'il s'appesantisse sur certains détails ne m'a pas passionnée, même si ces passages sont significatifs.
Je pensais être moins intéressée par les passages qui décrivent la vie à W, la structure de cette société "idéale" où le Sport est roi, mais contrairement à ce à quoi je m'attendais (certains de mes camarades m'avaient dit s'être ennuyés en lisant certains de ces passages), cette partie du livre m'a entièrement plu, je l'ai préférée à la partie où l'auteur raconte ses souvenirs... il faut dire aussi que je connaissais d'avance le fin mot de l'histoire, je savais quel était l'élément qui permettait de se faire rejoindre les deux parties, l'autobiographique et la fictive : la révélation finale qui relie les deux n'a donc pas été une surprise pour moi car on me l'avait lue avant que je ne commence le livre (et j'ai eu envie de pleurer à ce moment-là, et c'est rare qu'un texte si court me fasse tant d'effet, surtout lu à voix haute - j'ai du mal avec les textes lus à voix haute, en général je préfère lire par moi-même)... en lisant les passages qui parlaient de W, je cherchais donc à voir quels étaient les indices qui permettaient de deviner la clé de lecture, et cet exercice m'a glacée et émue.
Je dois aussi préciser pour finir que je ne suis pas non plus dans une bonne période livresque, après être restée un bon moment sans lire ou presque (par rapport à des périodes où j'ai lu beaucoup plus) je me réhabitue doucement, et j'ai lu ce livre d'une façon fragmentaire qui je pense, a beaucoup nui à ma lecture ; j'aimerais le relire plus tard dans une meilleure période.
Ton billet me fait réaliser que j'aimerais relire ce livre, histoire de le redécouvrir, hors du cadre scolaire, sans être obligée de m'arrêter sur certains passages pour les décortiquer.