Quatrième de couverture :
"Pour une raison bizarre, sans qu'on sache se l'expliquer, on se sent parfois plus proche d'un de ses enfants. De tous les livres que j'ai écrits, Marina est l'un de mes favoris. Au fur et à mesure que j'avançais dans l'écriture, tout dans cette histoire prenait peu à peu le goût des adieux, et quand je l'eus terminée, j'eus l'impression que quelque chose était resté au fond de moi, quelque chose qu'aujourd'hui encore je ne peux définir mais qui me manque chaque jour."
Carlos Ruiz Zafón
Dans la Barcelone des années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies.
Publié il y a plus de dix ans, reparu récemment en Espagne, Marina a conquis un public aussi large que celui de l'Ombre du Vent (Grasset, 2004) et du Jeu de l'ange (Robert Laffont, 2009), traduits en plus de quarante langues et couronnés de nombreux prix.
Mon avis : il y a quelques années, j'ai adoré l'Ombre du vent et l'ai beaucoup conseillé autour de moi. Curieusement, je n'ai pas eu extrêmement envie de lire le Jeu de l'ange du même auteur quand il est sorti, sans doute par peur d'être déçue, et il me semble que la quatrième de couverture m'avait laissée indifférente, je ne sais plus très bien en fait... je m'étais cependant toujours dit que je lirais un jour un autre roman de Carlos Ruiz Zafón, alors quand Livraddict a proposé aux blogolecteurs Marina, en partenariat avec les éditions Robert Laffont, un rapide coup d'œil au résumé m'a laissé pensé que cela pourrait bien me plaire (Barcelone, une époque passée, des adolescents, un cimetière, un mystère, whouhou !) et j'ai sauté sur l'occasion ! Un grand merci pour ce partenariat, qui m'a permis de découvrir ce roman en avant-première ! :D (Marina a été publié en Espagne en 1999, mais il ne sortira en France que le 20 janvier !...)(nananère)
J'avoue qu'il m'a fallu un certain temps d'adaptation, je ne suis pas complètement entrée dans le roman dès les premières pages. Mon souvenir de l'Ombre du vent est aujourd'hui très flou, mais je me souviens parfaitement que j'avais spécialement aimé le style de l'auteur. Est-il différent dans Marina, ou est-ce mon appréciation qui a changé ? Probablement les deux ! Je suis bien plus critique aujourd'hui à ce sujet, et d'après ce que j'ai lu sur le net, Marina semble être considéré comme un roman plutôt pour adolescents (et il a été écrit avant l'Ombre du vent si je ne me trompe pas !)... ce qui expliquerait pourquoi le style m'a paru moins recherché... je n'ai noté aucun passage, aucun aphorisme remarquable, certaines tournures sont trop peu originales à mon goût, voire légèrement maladroites (exemples qui me viennent à l'esprit : la formule banale "sa gorge se serra" revient à plusieurs reprises, de même qu'un "improvisai-je" que j'ai trouvé peu judicieux) . Bon, ce n'est pas la catastrophe non plus hein, et ça reste quand même assez consistant pour être agréable à lire une fois qu'on est installé dans le livre !
Et puis je dois reconnaître que malgré un style qui m'a paru moins brillant, passé le début, j'ai eu bien du mal à lâcher le livre ! (pour preuve, je l'ai lu en moins de 24 heures). Le héros et narrateur est un peu lisse, même s'il va participer activement aux évènements qui nous sont racontés, on sent qu'il a surtout un rôle de témoin ; les personnages qui attirent toute notre attention sont plutôt le personnage éponyme, Marina, son père peintre, German, et les personnages énigmatiques qui sont au cœur de l'enquête que nos deux jeunes vont essayer de mener pour comprendre qui ils sont réellement : la dame en noir, Mihaïl Kolvenik, le docteur Shelley...
Chacun des personnages du roman (même notre narrateur, dont on sait finalement peu de choses, il n'est pas orphelin mais on n'a aucune information sur sa famille par exemple) a sa part de mystère. L'intérêt du roman est de fouiller dans ce tas de secrets : en partant à la découverte de lieux anciens, de personnages disparus et de leur sombre histoire aujourd'hui ignorée de tous, nos héros vont également apprendre à se connaître eux-mêmes, et ce qu'ils trouveront les fera grandir, et leur permettra de peut-être mieux cerner l'âme humaine... ? J'ai apprécié la relation ambiguë entre Marina et Oscar (prévisible certes, mais bien décrite), la bienveillance et le passé de German... l'histoire de Mihaïl Kolvenik m'a aussi fascinée, car elle nous est racontée progressivement, grâce à divers points de vue, qui peuvent se contredire parfois, il nous est donc difficile d'avoir une vue d'ensemble de sa destinée et de véritablement le juger. Je ne saurais pas dans quelle catégorie ranger ce roman, car il mêle à parts égales une enquête policière, une histoire fantastique parfois même proche de l'horreur, des personnages touchants par leurs sentiments et les drames humains qu'ils traversent... je regrette un peu cette fin, forcément... mais elle était logique, tout autre fin aurait été artificielle, malvenue, alors je l'accepte quand même sans trop de regrets.
Enfin, l'un des points forts du roman réside dans son atmosphère surannée, gothique : l'histoire est censée se passer dans les années 80 mais en réalité elle m'a semblé hors du temps, les personnages ne font que parcourir des lieux anciens étranges, déserts, abandonnés ou à moitié en ruine, à l'image de leurs recherches qui les plongent dans un passé vieux de plusieurs décennies. Le tout donne une aura de merveilleux au roman, mais un merveilleux inquiétant, qui va jusqu'au macabre... à cause de cette atmosphère surtout, j'adorerais que cette histoire soit adaptée au cinéma. Si un réalisateur de talent parvenait à allier des acteurs charismatiques, de somptueux décors, des effets spéciaux satisfaisants pour donner vie aux créatures terribles qu'on croise, une bonne dose de suspense et d'action (car il y en a aussi dans ce roman !), une musique à la fois douce et menaçante... alors je suis persuadée que ce bon livre pourrait donner un film excellent !
Si je n'ai pas eu de second coup de cœur pour le style de Carlos Ruiz Zafón (ce qui est quand même bien dommage, snif), j'ai en revanche été enchantée par cette histoire prenante et je pense que je lirai avec plaisir un autre livre de cet auteur quand j'en aurai la possibilité... peut-être que je me laisserai quand même tenter par le Jeu de l'ange un jour, finalement.
"Pour une raison bizarre, sans qu'on sache se l'expliquer, on se sent parfois plus proche d'un de ses enfants. De tous les livres que j'ai écrits, Marina est l'un de mes favoris. Au fur et à mesure que j'avançais dans l'écriture, tout dans cette histoire prenait peu à peu le goût des adieux, et quand je l'eus terminée, j'eus l'impression que quelque chose était resté au fond de moi, quelque chose qu'aujourd'hui encore je ne peux définir mais qui me manque chaque jour."
Carlos Ruiz Zafón
Dans la Barcelone des années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies.
Publié il y a plus de dix ans, reparu récemment en Espagne, Marina a conquis un public aussi large que celui de l'Ombre du Vent (Grasset, 2004) et du Jeu de l'ange (Robert Laffont, 2009), traduits en plus de quarante langues et couronnés de nombreux prix.
Mon avis : il y a quelques années, j'ai adoré l'Ombre du vent et l'ai beaucoup conseillé autour de moi. Curieusement, je n'ai pas eu extrêmement envie de lire le Jeu de l'ange du même auteur quand il est sorti, sans doute par peur d'être déçue, et il me semble que la quatrième de couverture m'avait laissée indifférente, je ne sais plus très bien en fait... je m'étais cependant toujours dit que je lirais un jour un autre roman de Carlos Ruiz Zafón, alors quand Livraddict a proposé aux blogolecteurs Marina, en partenariat avec les éditions Robert Laffont, un rapide coup d'œil au résumé m'a laissé pensé que cela pourrait bien me plaire (Barcelone, une époque passée, des adolescents, un cimetière, un mystère, whouhou !) et j'ai sauté sur l'occasion ! Un grand merci pour ce partenariat, qui m'a permis de découvrir ce roman en avant-première ! :D (Marina a été publié en Espagne en 1999, mais il ne sortira en France que le 20 janvier !...)
J'avoue qu'il m'a fallu un certain temps d'adaptation, je ne suis pas complètement entrée dans le roman dès les premières pages. Mon souvenir de l'Ombre du vent est aujourd'hui très flou, mais je me souviens parfaitement que j'avais spécialement aimé le style de l'auteur. Est-il différent dans Marina, ou est-ce mon appréciation qui a changé ? Probablement les deux ! Je suis bien plus critique aujourd'hui à ce sujet, et d'après ce que j'ai lu sur le net, Marina semble être considéré comme un roman plutôt pour adolescents (et il a été écrit avant l'Ombre du vent si je ne me trompe pas !)... ce qui expliquerait pourquoi le style m'a paru moins recherché... je n'ai noté aucun passage, aucun aphorisme remarquable, certaines tournures sont trop peu originales à mon goût, voire légèrement maladroites (exemples qui me viennent à l'esprit : la formule banale "sa gorge se serra" revient à plusieurs reprises, de même qu'un "improvisai-je" que j'ai trouvé peu judicieux) . Bon, ce n'est pas la catastrophe non plus hein, et ça reste quand même assez consistant pour être agréable à lire une fois qu'on est installé dans le livre !
Et puis je dois reconnaître que malgré un style qui m'a paru moins brillant, passé le début, j'ai eu bien du mal à lâcher le livre ! (pour preuve, je l'ai lu en moins de 24 heures). Le héros et narrateur est un peu lisse, même s'il va participer activement aux évènements qui nous sont racontés, on sent qu'il a surtout un rôle de témoin ; les personnages qui attirent toute notre attention sont plutôt le personnage éponyme, Marina, son père peintre, German, et les personnages énigmatiques qui sont au cœur de l'enquête que nos deux jeunes vont essayer de mener pour comprendre qui ils sont réellement : la dame en noir, Mihaïl Kolvenik, le docteur Shelley...
Chacun des personnages du roman (même notre narrateur, dont on sait finalement peu de choses, il n'est pas orphelin mais on n'a aucune information sur sa famille par exemple) a sa part de mystère. L'intérêt du roman est de fouiller dans ce tas de secrets : en partant à la découverte de lieux anciens, de personnages disparus et de leur sombre histoire aujourd'hui ignorée de tous, nos héros vont également apprendre à se connaître eux-mêmes, et ce qu'ils trouveront les fera grandir, et leur permettra de peut-être mieux cerner l'âme humaine... ? J'ai apprécié la relation ambiguë entre Marina et Oscar (prévisible certes, mais bien décrite), la bienveillance et le passé de German... l'histoire de Mihaïl Kolvenik m'a aussi fascinée, car elle nous est racontée progressivement, grâce à divers points de vue, qui peuvent se contredire parfois, il nous est donc difficile d'avoir une vue d'ensemble de sa destinée et de véritablement le juger. Je ne saurais pas dans quelle catégorie ranger ce roman, car il mêle à parts égales une enquête policière, une histoire fantastique parfois même proche de l'horreur, des personnages touchants par leurs sentiments et les drames humains qu'ils traversent... je regrette un peu cette fin, forcément... mais elle était logique, tout autre fin aurait été artificielle, malvenue, alors je l'accepte quand même sans trop de regrets.
Enfin, l'un des points forts du roman réside dans son atmosphère surannée, gothique : l'histoire est censée se passer dans les années 80 mais en réalité elle m'a semblé hors du temps, les personnages ne font que parcourir des lieux anciens étranges, déserts, abandonnés ou à moitié en ruine, à l'image de leurs recherches qui les plongent dans un passé vieux de plusieurs décennies. Le tout donne une aura de merveilleux au roman, mais un merveilleux inquiétant, qui va jusqu'au macabre... à cause de cette atmosphère surtout, j'adorerais que cette histoire soit adaptée au cinéma. Si un réalisateur de talent parvenait à allier des acteurs charismatiques, de somptueux décors, des effets spéciaux satisfaisants pour donner vie aux créatures terribles qu'on croise, une bonne dose de suspense et d'action (car il y en a aussi dans ce roman !), une musique à la fois douce et menaçante... alors je suis persuadée que ce bon livre pourrait donner un film excellent !
Si je n'ai pas eu de second coup de cœur pour le style de Carlos Ruiz Zafón (ce qui est quand même bien dommage, snif), j'ai en revanche été enchantée par cette histoire prenante et je pense que je lirai avec plaisir un autre livre de cet auteur quand j'en aurai la possibilité... peut-être que je me laisserai quand même tenter par le Jeu de l'ange un jour, finalement.