Quatrième de couverture : Un homme a froid parce qu'il a oublié un ancien prénom. Il collectionne sur la terre entière tout ce qu'une main d'enfant peut étreindre. A Rome, à Tokyo, à Paris, à Londres, Edouard Furfooz vend des vieux jouets, des poupées, des miniatures, des dessus de tabatière : il vend les dons des Saturnales. Arrive le solstice d'hiver, où tout ce qui est petit est aimé, où les jours sont les plus courts. Alors que l'année, le feu, le soleil se préparent à revenir, c'est un intense amour qui revient.
Mon avis : assurément ma meilleure lecture d'avril ! (oui, je peux dire ça puisque je rédige mon avis début mai). La quatrième de couverture est assez énigmatique, alors laissez-moi vous éclairer un peu - même si vous pouvez aussi parfaitement choisir de lire le livre sans rien savoir ou presque, c'est ce que j'ai fait et je m'en porte très bien ! Le héros, Edouard Furfooz, est un collectionneur et marchant de jouets anciens qui ne cesse de voyager et qui connaît au cours du roman de nombreuses liaisons amoureuses. Ce héros ne se sent pas serein, il a l'impression malgré toutes ses conquêtes de ne pas réellement être capable d'aimer, et on comprend, au fur et à mesure, que ce "blocage" est lié à un souvenir d'enfance qu'il a si bien enfoui qu'il ignore de quoi il s'agit... et le roman est l'histoire de cette quête. Quête passionnante et qui mène à une révélation bouleversante.
Le personnage d'Edouard, enfantin et qui a des goûts bien tranchés, est très attachant. Les autres personnages ont aussi tous des particularités qui les rendent intéressants, atypiques, et comme je l'ai dit, la quête du souvenir est passionnante ; le lecteur sent qu'il y a quelque chose à trouver, cherche des indices, essaie de deviner les choses avant le personnage... mais malgré tous nos efforts, la révélation nous laisse baba, et j'aimerais relire ce livre pour voir tous ces indices disséminés tout au long du livre d'un autre œil ; j'en ai déjà vu pas mal puisque j'ai eu un exposé à faire sur cette œuvre en théorie littéraire, on a cherché à le disséquer, à le comprendre à fond, et je vous assure qu'il y a vraiment de quoi faire ! :p
Le style enfin m'a ravie, Pascal Quignard a une façon très belle et très spéciale de voir les choses ; pas de phrases emberlificotées, non, mais des phrases simples qui touchent, qui nous font voir les choses autrement, à travers les yeux de l'étonnant Edouard Furfooz, nous voyons la beauté du monde. De nombreux beaux passages qu'on a envie de noter, en bref je vous conseille fortement ce livre ! :)
Extraits :
"La lumière du soleil devenait si blanche et si vive qu'elle lui était pénible aux yeux. On était en mai. Il se dit qu'il achèterait des lunettes de soleil qui protègeraient ses yeux de l'intensité des rayons du soleil. Il se reprocha sur-le-champ de vouloir se protéger de la beauté du monde."
"Il ne savait plus s'il aimait l'amour. Les parades, la dépendance, le désir et les caquets, les joutes de domination - dans le fond ce sentiment peu humain était, depuis plus de deux siècles, parfaitement surestimé."
"Ce qu'Edouard admirait dans les chats - au contraire des chiens ou des amis ou de lui-même - était qu'ils ne cherchaient pas à plaire. Ils n'étaient pas comme ils croyaient qu'ils devaient être. Ils sont. Ils se taisent comme à jamais, comme définitivement. Ils triomphent."
Le personnage d'Edouard, enfantin et qui a des goûts bien tranchés, est très attachant. Les autres personnages ont aussi tous des particularités qui les rendent intéressants, atypiques, et comme je l'ai dit, la quête du souvenir est passionnante ; le lecteur sent qu'il y a quelque chose à trouver, cherche des indices, essaie de deviner les choses avant le personnage... mais malgré tous nos efforts, la révélation nous laisse baba, et j'aimerais relire ce livre pour voir tous ces indices disséminés tout au long du livre d'un autre œil ; j'en ai déjà vu pas mal puisque j'ai eu un exposé à faire sur cette œuvre en théorie littéraire, on a cherché à le disséquer, à le comprendre à fond, et je vous assure qu'il y a vraiment de quoi faire ! :p
Le style enfin m'a ravie, Pascal Quignard a une façon très belle et très spéciale de voir les choses ; pas de phrases emberlificotées, non, mais des phrases simples qui touchent, qui nous font voir les choses autrement, à travers les yeux de l'étonnant Edouard Furfooz, nous voyons la beauté du monde. De nombreux beaux passages qu'on a envie de noter, en bref je vous conseille fortement ce livre ! :)
Extraits :
"La lumière du soleil devenait si blanche et si vive qu'elle lui était pénible aux yeux. On était en mai. Il se dit qu'il achèterait des lunettes de soleil qui protègeraient ses yeux de l'intensité des rayons du soleil. Il se reprocha sur-le-champ de vouloir se protéger de la beauté du monde."
"Il ne savait plus s'il aimait l'amour. Les parades, la dépendance, le désir et les caquets, les joutes de domination - dans le fond ce sentiment peu humain était, depuis plus de deux siècles, parfaitement surestimé."
"Ce qu'Edouard admirait dans les chats - au contraire des chiens ou des amis ou de lui-même - était qu'ils ne cherchaient pas à plaire. Ils n'étaient pas comme ils croyaient qu'ils devaient être. Ils sont. Ils se taisent comme à jamais, comme définitivement. Ils triomphent."