(lu le 14 août)
Quatrième de couverture : Les histoires d'Ikezawa Natsuki nous entraînent, du Brésil à l'île d'Okinawa, dans des voyages amoureux, tour à tour réalistes et oniriques. Elles nous emportent dans des contrées, à mi-chemin du réel et du songe, où des forces anciennes sont encore à l'œuvre et influent sur les vivants. Elles nous parlent de la mystérieuse sémantique des rêves, de la fraîcheur vivace des sentiments surgie intacte de l'épaisseur du temps.
Mon avis : un livre que j’ai eu envie de lire pour plusieurs raisons : c’est un recueil de nouvelles (j’aime !), que Matilda a lu et aimé, d’un auteur japonais (ça change donc de mes lectures habituelles), et surtout (attention, argument le plus important à mes yeux, mais qui est aussi le plus bidon), le titre, La femme qui dort, m’a fait penser à mon livre fétiche, Un homme qui dort, de Georges Perec (je pense que si je tombe sur des livres intitulés le chat qui dort, le vieillard qui dort… je me sentirais peut-être obligée de les lire aussi ^^)
Un recueil de trois nouvelles, chacune faisait un peu plus de trente pages, et le point commun de ces nouvelles, c’est sans doute leur douceur, ce sont des histoires qui nous font voyager, rêver, sans qu’on passe par des sentiments de peur ou de tristesse ; on dit souvent que « les gens heureux n’ont pas d’histoires », ces nouvelles nous prouvent le contraire, elles sont toutes profondément positives !
La nouvelle éponyme, qui est la dernière du recueil, est celle que j’ai le moins aimé ; cette « Femme qui dort » et vit pendant plusieurs jours une sorte de rêve mystique m’a moins touchée que les personnages des autres nouvelles, son aventure intérieure est une série de rites spirituels plutôt répétitifs, et l’accumulations de termes japonais m’a un peu perdue en route ; ces moments de veille m’ont aussi un peu déçue, j’aurais aimé qu’une réelle discussion s’initie avec son mari mais ce n’est pas le cas, et même s’il n’y aucune dispute, aucun évènement sombre à proprement parler, c’est cette nouvelle-ci qui m’a semblée la moins joyeuse, la plus mélancolique peut-être.
Je préfère donc garder en mémoire les deux autres nouvelles du recueil ; la deuxième, intitulée « Mieux encore que les fleurs » est une aventure sentimentale entre deux personnages fort différents, chacun timide à sa façon, et qui aurait pu être banale (encore que, j’ai trouvé que les deux personnages avaient un air de candeur, d’innocence dans leur relation charnelle, qui est très humaine, réaliste et émouvante), si elle n’était mêlé à une histoire plus fantastique à la fin ; mais ma nouvelle favorite reste la première, « les origines de N’kunre », qui m’a séduite par l’impression de sérénité qu’elle dégage… je l’ai lue juste avant de m’endormir, et ce conte utopique qui nous fait croire à une incantation capable de calmer les esprits des hommes a bercé mon endormissement d’une façon délicieuse.