Lundi 1er septembre 2008

Quatrième de couverture / extrait : « Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais : Dickens, Kipling, Emily Brontë... - Quel éblouissement! - Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara : Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »

Mon avis : une très belle histoire, et qui nous apprend bien des choses sur l'histoire de la Chine, j'ignorais tout à fait que dans les années 70, les jeunes "intellectuels" (càd les adolescents qui étaient allés à l'école) étaient séparés de leur famille pour être "rééduqués" à la campagne où ils devaient travailler durement. Dans de tels conditions, le moindre évènement, la moindre rencontre chanceuse se transforme en projet, en instant de bonheur ; le moindre livre devient un trésor inestimable et dangereux... le personnage du narrateur notamment m'a émue : amoureux de la Petite Tailleuse Chinoise, il agit en ami et frère avec elle par respect pour son ami qu'elle aime, leur relation est très intéressante et touchante ! La fin m'a vraiment beaucoup étonnée, mais je ne voudrais rien dévoiler, et je ne vous dirais donc pas si elle est triste ou joyeuse...

Film : Réalisé par l'auteur lui-même. L'avez-vous vu ? Vos avis ?

Mardi 30 septembre 2008

Quatrième de couverture : « Il y a un instant, entre la quinzième et la seizième gorgée de champagne, où tout homme est un aristocrate. »

Mon avis : ayant lu moult avis négatifs sur ce livre je m'étais psychologiquement préparée à être déçue ; préparation ô combien inutile ! J'ai beaucoup aimé ce roman, j'y ai retrouvé le souffle nothombien, mélange de grâce, d'humour, de désinvolture et de beauté ; et en même temps j'ai assisté à une aventure originale, intéressante et mystérieuse, superbe idée de départ ! La fin a frustrée beaucoup de lecteurs apparemment ; mais en même temps, je ne voyais pas quelque chose de différent, c'est tout à fait en accord avec l'esprit du livre, c'est une fin ouverte, qui permet de réfléchir, de continuer à imaginer, toute fin définitive m'aurait parue bâclée, alors que celle-ci est toute en finesse. J'aime. Amélie Nothomb a la classe, tout simplement. (j'oublais de vous dire qu'en plus le style est fluide, juste, élégant... que demande le peuple ?)

Extrait : "Nous n'avions plus le choix. Cette dernière phrase me rassura. Aussi longtemps que je crois à une possibilité de salut, je m'énerve, je m'angoisse. Quand je comprends qu'il n'y en a pas, je deviens zen et charmant. Puisque nous courions à la catastrophe, autant jouir de la vie."

"Existe-t-il vacances plus profondes que de prendre congé de soi-même ?"

Jeudi 23 octobre 2008

Quatrième de couverture : " Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse". Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.

Mon avis : J'ai vu et apprécié le film avant de lire cet ouvrage. (dont l'auteur joue le rôle principal dans le film). J'espérais que le livre apporterait plus de choses que le film, plus de détails sur les pensées des personnages notamment, et j'ai été plutôt déçue. Le style fait très "documentaire", j'aurais aimé quelque chose de plus "littéraire", là j'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment eu de travail sur la forme. Enfin le sujet reste très intéressant, et je trouve qu'on a une image moins rose des profs dans le livre, une image plus réaliste. Mais j'ai nettement préféré le film !

Jeudi 6 novembre 2008

Mon avis : Quel livre étrange ! J'avoue qu'au début, j'ai vraiment été déconcertée. Le lecteur n'a aucun point de repères. Tropismes se compose de 24 parties tout à fait séparées les unes des autres, et sans lien (à chaque fois, on a affaire à des personnages, des lieux différents, enfin il me semble). Textes brefs s'enchaînent donc en donnant un ensemble décousu. On n'a aucune information concrète sur aucune chose, tout est très imagé, flou et à la fois précis, on se demande pendant un moment ce que l'on lit, et je me le demande encore, l'expression la plus appropriée que j'ai trouvé pour qualifier cet ouvrage unique serait peut-être "collection d'atmosphères." En l'espace de quelques paragraphes, l'auteur parvient à nous emmener dans un univers précis, un univers non identifié précisément, on n'a aucun nom, aucune action notable, seulement quelques gestes, quelques mots empruntés à un monde, ici nous rencontrons une femme maniaque et matérialiste qui houspille ses proches, là des femmes qui font du shopping, là encore, nous voyons un vieux couple qui entre dans un café... moments volés à des vies anonymes et banales que l'auteur nous offre, gratuitement, simplement peut-être pour nous faire saisir l'essence de toutes ces vies, furtivement. Un livre extraordinaire que j'ai hâte de m'acheter pour pouvoir le relire à mon aise.

" Tropisme : terme utilisé par Nathalie Sarraute pour désigner la succession des phénomènes psychiques qui glissent à la lisière de la conscience : "un foisonnement innombrable de sensations, d'images, de sentiments, de souvenirs, d'impulsions, de petits actes larvés qu'aucun langage intérieur n'exprime, qui se bousculent aux portes de la conscience." (L'Ere du soupçon)."
[ Source : Lexique des termes littéraires, Michel Jarrety ]


Samedi 6 décembre 2008

Quatrième de couverture : Y a-t-il des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie ? C'est la question que se posent le professeur Antelle, Arthur Levain, son second, et le journaliste Ulysse Mérou, lorsque, de leur vaisseau spatial, ils observent le paysage d'une planète proche de Bételgeuse : on y aperçoit des villes, des routes curieusement semblables à celles de notre Terre.
Après s'y être posés, les trois hommes découvrent que la planète est habitée par des singes. Ceux-ci s'emparent d'Ulysse Mérou et se livrent sur lui à des expériences. Il faudra que le journaliste fasse, devant les singes, la preuve de son humanité...

Mon avis : Un livre super, je ne suis pas fan de science-fiction en général (même si j'aime Bernard Werber, Aldous Huxley...) mais là j'ai vraiment adoré, c'est un livre qui nous permet de nous poser des questions, de réfléchir aux frontières entre l'humanité et l'animalité... les personnages sont attachants, il y a un certain suspense, mais aussi de l'humour, des réflexions ironiques très décalées qui ne peuvent laisser personne indifférent. Je vous donnerai mon avis sur les adaptations cinématographiques * quand je les verrai.

Dimanche 21 décembre 2008

Quatrième de couverture : Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d'hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l'antidote au redoutable venin de la vieillesse : il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent d'amour, le vrai, celui qui fait souffrir. Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus.

Mon avis : un petit livre charmant, dépaysant, serein, et qui délivre un beau message d'écologie. Je m'attendais à ce que le côté "lecteur" du personnage soit plus développé, mais ce livre reste vraiment très agréable à lire. Je vais l'offrir à Minou pour Noël. Le héros a une philosophie de vie bien à lui, et lorsqu'il chasse le jaguar, il semble être à la fois son ami et son ennemi, cette relation singulière entre l'homme et la nature m'a beaucoup rappelée Le Vieil homme et la mer d'Ernest HEMINGWAY_, je trouve qu'on a un peu le même type d'atmosphère dans ces deux livres.

Mardi 23 décembre 2008

Quatrième de couverture : Où ? Au Pôle Sud.
Quand ? Dans un futur proche.
Qui ? Un homme et une femme.
De l'aventure ! Du froid ! Du chaud ! Des spectres ! Des bons et des méchants ! De l'amour !
Jusqu'à quel point faut-il se débarrasser des fantômes pour faire l'amour ?

Mon avis : Ce qui fait l'originalité de ce livre, c'est sans doute sa narration. Le narrateur correspond à un "nous" qu'on a d'abord du mal à déterminer, il s'agit en fait de fantômes, fantômes qui observent et cherchent à intervenir dans la vie des personnages, en orientant leurs pensées par exemple. Le style est parfois assez saccadé, plein d'onomatopées, on passe sans transitions d'un personnage à l'autre, du présent au passé des souvenirs flous, et des rêves. De même , on a beaucoup de descriptions du cadre, du climat (très original lui aussi), et des réflexions sur la solitude, les sensations de vide éprouvées par les personnages à cause de cet environnement unique. Tout cela donne une ambiance très particulière au livre, intéressante, pas désagréable, un peu déprimante.
Mais j'ai été globalement déçue par cette lecture, en effet j'étais surtout intéressée par l'histoire d'amour or elle n'occupe qu'une place infime dans le roman, tout à la fin, on ignore tout des sentiments des personnages (si sentiments il y a), tout cela reste très flou, très loin du lecteur, et je n'ai guère été séduite par la façon dont l'auteur évoque le sexe dans ce livre. Je dois aussi admettre que certains passages m'ont ennuyée, il y a trop de longueurs (même si elles sont nécessaires je pense pour que l'on comprenne bien la situation des personnages, leur ennui), alors que ce livre est court (222 pages), j'ai mis presque 3 jours à le lire, ce qui n'est pas mon habitude. Avis mitigé donc, je conseillerais surtout ce livre aux fans de Darrieussecq, ou aux personnes qui recherchent des livres avec une narration inhabituelle.

Lundi 29 décembre 2008

Quatrième de couverture : Dans un archipel du Pacifique Sud ignoré des géographes, l'île des Gauchers abrite une population où les droitiers ne sont plus que l'exception. Mais là n'est pas le plus important. Cette minuscule société, fondée par des utopistes français en 1885, s'est donné pour but de répondre à une colossale question : comment fait-on pour aimer ? Sur cette terre australe, le couple a cessé d'être un enfer. C'est l'endroit du monde où l'on trouve, entre les hommes et les femmes, les rapports les plus tendres. Voilà ce que vient chercher, dans l'île des Gauchers, lord Jeremy Cigogne. A trente-huit ans, cet aristocrate anglais enrage de n'avoir jamais su convertir sa passion pour sa femme Emily en amour véritable. A trop vouloir demeurer son amant, il n'a pas su devenir un mari.

Mon avis : un livre qui m'a tapé à l'½il à cause de son titre (je suis gauchère). Au début, j'ai eu un peu de mal avec le style, je l'ai trouvé trop grandiloquent au premier abord, j'ai eu l'impression que l'auteur voulait présenter ses personnages comme des êtres quasiment parfaits et j'ai trouvé ça agaçant, mais la suite dément cette impression (même si les héros ne sont pas monsieur-tout-le-monde, ils sont très attachants), et à présent en ce qui concerne la forme, je me souviendrai surtout des très beaux passages de ce livre, qui ne manquent pas !!! Ce roman est diaboliquement intéressant, car il propose de répondre à une question essentielle en s'attachant à tous ses aspects : pour aimer de la meilleure façon possible il faut passer par plusieurs épreuves, peu à peu les personnages apprennent à s'aimer eux-mêmes, à comprendre l'autre, à tolérer puis aimer ses défauts, etc, ils apprennent à construire leur relation dans le temps, à pimenter leur quotidien... une très belle philosophie de vie, je suis tout à fait convaincue par ces théories exposées de façon concrètes, puisqu'elles sont insérées dans une fiction passionnante, avec de multiples rebondissements, impossible de deviner la fin !
J'ai trouvé ce bouquin très lucide et réaliste, en fait nous aimons à peu près tous de la même façon, et nous avons en général une conception de l'amour tellement pessimiste et irréfléchie... ! Ce livre remet pas mal de choses en questions, j'aimerais tenter de m'inspirer de toutes ces pertinentes pensées sur la vie à deux pour magnifier ma propre vie... il a de plus le mérite d'être original puisqu'il arrive à raconter un amour heureux sans ennui ni mièvrerie, au contraire (cf extrait) ! Une utopie sensationnelle !

Samedi 31 janvier 2009

Quatrième de couverture : "Elle avait l'air si jeune. En même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur."
Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d'amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes.
Jusqu'au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu'elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l'errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin.

Mon avis : ce n'est pas de la "grande littérature" (et plus le temps passe, plus je culpabilise lorsque je prends le temps de lire un livre qui n'est pas considéré comme un "classique" ^^) mais j'ai cependant adoré ce livre, que j'ai lu d'une traite, le style traduit très bien les pensées des personnages, ce qui fait que le livre est très prenant. J'ai eu un véritable coup de c½ur pour les deux personnages principaux, Lou et No, si différentes, mais en même temps complémentaires, et qui sont toutes les deux terriblement attachantes. Ce livre est plein d'humanité, ça fait du bien de lire des livres comme cela de temps en temps, on y retrouve un peu l'esprit d'Ensemble c'est tout, d'Anna Gavalda. Il m'a vraiment énormément touchée, je vous le recommande avec chaleur !

Samedi 7 février 2009

Quatrième de couverture : April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d'une grande entreprise de machines électroniques mais, comme April, il se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre, certains qu'un jour, leur vie changera... Pourtant les années passent sans leur apporter les satisfactions d'orgueil qu'ils espéraient. S'aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s'aimer ? Se haïssent-ils sans se l'avouer ?... Quand leur échec social devient évident, le drame éclate.

Mon avis : L'histoire de ce couple d'américains qui se croient exceptionnels, "romanesques" j'ai envie de dire, et qui vont peu à peu réaliser qu'ils sont en réalité aussi médiocres que tous ceux qu'ils méprisent, m'a personnellement beaucoup touchée, comment ne pas se sentir touchée en effet par une histoire d'amour si réaliste (enfin ! à 2000 lieues des impossibles Fascination et cie!), et assez intéressante cependant pour faire l'objet d'un roman passionnant ! Ce roman, c'est l'histoire d'une gigantesque désillusion, le style est très vivant, la narration est entrecoupée de flash-back qui concernent tous les personnages, nos héros bien sûr mais aussi les personnages secondaires c'est-à-dire leurs voisins, ainsi chacun des personnages est vraiment fouillé, l'auteur a bien su saisir l'essence de chacun d'entre eux (voyez comme je suis tentée d'en parler : comme s'il s'agissait de personnes réelles !), le lecteur a toutes les clés en main pour comprendre à fond la situation, qui est tragique, bouleversante, et si réelle, ce roman est paru en 1960 et se déroule aux Etats-Unis mais il est si proche de nous cependant, nous vivons dans un monde d'apparences où les seuls personnes lucides sont considérées comme folles par le reste de la société... un livre excellent, à méditer longuement. Je ne suis pas prête d'oublier l'histoire terrible de Franck et d'April Wheeler !

Le film : (Les Noces Rebelles) excellent, à la hauteur du livre, je dirais même qu'il le sublime, qu'il éclaire certains passages qui ne m'avaient pas frappée à la lecture. Kate Winslet interprète le rôle d'April avec une justesse incroyable, j'ai eu l'impression que ce personnage avait été créé pour elle, je la trouve géniale ! J'ai lu le livre parce que j'avais l'intention de voir le film, je n'ai cessé de comparer les deux quand je l'ai enfin vu, et je n'ai pas été déçue ! Les deux ½uvres se complètent véritablement très bien, mais mon dieu lisez le livre avant !

Vendredi 13 février 2009

Quatrième de couverture : Le narrateur, cadre technique délocalisé en province à la suite d'un plan social, tente de s'intégrer à la vie de ses collègues d'entreprise. En vain... Son défaut ? Celui d'être seul, étrange et rempli de prévenances. Car dans ce monde dominé par les rapports de force et les stéréotypes, où même la féminité a perdu de son mystère, l'être doué de sensibilité ne peut que se sentir dépassé. Mais il ne renonce pas pour autant à partir à la rencontre des autres et de leur humanité enfouie. De sorte qu'aux instants de pure paranoïa vécue au contact de leur société vulgaire et agressive, succèdent des plages d'exploration onirique.
Une fable coupée au cordeau, à mi-chemin entre la parodie et le désenchantement, qui séduira par son ton à la fois poétique et décalé.
Par l'auteur de Le Beau Désordre (Autrement, 2000) et La Maison du faune (Phébus, 2006).

Mon avis : M. Poccioni a été mon professeur de français et mon professeur principal en classe de troisième. Je n'ai pas lu ses deux précédents livres mais ai été agréablement surprise par celui-ci, qui m'a rappelé Un homme qui dort_ de PEREC, mais ici on a un héros plus "réveillé" et qui cherche à s'intégrer tant bien que mal dans la société... J'ai retrouvé dans ce roman des réflexions de mon prof à propos des libraires, des chasseurs, des vendeurs... j'ai eu ainsi un peu l'impression de le reconnaître à travers son narrateur et j'ai trouvé ça touchant et amusant, étant donné en plus que je suis assez d'accord en général avec lui... le style n'est pas trop tarabusté (je ne sais pas pourquoi, j'avais peur de me retrouver face à un style pédant, alors qu'en fait ce n'est pas du tout le cas !), assez imagé, plein de sensations, agréable enfin :o) un très bon livre donc, court (90 pages), assez simple mais qui fait réfléchir, je l'ai d'ailleurs trouvé assez triste en fin de compte....

Extrait : "Je suis un homme du self-service et pratique une méfiance têtue pour toutes les races de vendeurs. Un bon vendeur est un vendeur si discret et si pâle qu'il est presque impossible de deviner qu'il est présent."

Jeudi 2 avril 2009


~> CHALLENGE ABC 2009, lettre X - 3ème livre lu <~

 
Quatrième de couverture : Il y a trois ans qu'il est détenu dans l'île où les pierres sont rouges du sang répandu. Depuis trois ans, elle attend l'autorisation de lui rendre visite. Elle lui dirait... Elle a tant de choses à dire ! Elle lui donnerait cette couverture tissée de la laine de ses vieilles jupes, comme font les femmes de ce pays, et elle lui dirait... le laissez-passer est venu. Dans une cellule, les voici face à face, lui l'homme brisé, elle qui veut croire en la vie... A la pointe de cette île, il y a un figuier.


Mon avis : un roman très court (96 pages) qui me fait penser à une longue poésie, le style est très particulier : aucun signe de ponctuation, de larges espaces, une suite de petits paragraphes, qui retranscrivent surtout l'état d'esprit de la femme, mais de l'homme également, et de ce qui se passe. Il y a beaucoup de non-dits, certaines choses sont simplement suggérées. Ce qui frappe le plus, c'est le décalage entre la violence, la vie horrible de la prison, et les rêves de la femme, son amour pur, passionné, fidèle, absolu envers son mari. La rencontre entre ces deux mondes, qui se fait progressivement, débouche sur quelque chose de très fort, très triste aussi... un beau livre, très poétique, sur l'amour, l'absence et l'idéalisation de l'autre, qui colle le bourdon quand même :/ premier livre que je lis de cet auteur (il me fallait un X pour le challenge ABC ^^), je me demande s'il y a la même atmosphère, à la fois lourde et épurée, dans ses autres livres.


Extrait :
"Avant lorsque j'étais vivante _ je n'étais occupée qu'à l'aimer _ et puis après quand ils me l'ont pris _ à attendre _ Le facteur un reçu une lettre de lui _ tout en sachant que c'était impossible _ Comment lui dire à cet homme qui aime les cigarettes de la Croix Rouge _ qu'il me fallait toute la journée pour me guérir du matin _ et toute la nuit pour me préparer à une nouvelle attente _ Et que les jours où j'étais plus forte je marchais d'une pièce à l'autre _ rêvant chantant ce que je lui dirais"

Mardi 21 avril 2009


~> CHALLENGE ABC 2009, lettre J - 5ème livre lu <~


Quatrième de couverture : Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Cinq soldats qu'on a jetés dans la neige de Picardie, un soir de janvier 1917, devant la tranchée ennemie, pour qu'on les tue. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n'avait pas vingt ans.
A l'autre bout de la France, la paix venue, Mathilde veut savoir la vérité sur cette ignominie. Elle a vingt ans elle aussi, elle est plus désarmée que quiconque, mais elle aimait le Bleuet d'un amour à l'épreuve de tout, elle va se battre pour le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l'a perdu. Tout au long de ce qu'on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles, Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu'au bout de l'espoir insensé qui la porte.

Mon avis : ce livre m'intriguait, en lisant le résumé j'ai pensé "oui, son petit ami est mort à la guerre, eh bien, c'est une fin tragique de roman d'amour, comment cela peut-il être le début d'un livre ? Qu'est-ce que l'auteur va bien pouvoir nous raconter à partir de cet état de fait, qui nous tienne en haleine pendant 384 pages ?". Et pourtant, il y parvient ! D'abord, il y a le personnage de Mathilde, un sacré bout de femme, amoureuse fidèle mais lucide, j'avais peur de la trouver niaise, ça n'a pas été le cas. Ses recherches vont nous faire revivre son amour pour son Manech, et la nuit terrible où il a été jeté dans le no man's land pour y être tué.
Cependant, ce livre n'est pas exclusivement centré autour des deux amants, non, les recherches entreprises par Mathilde sont compliquées (moi-même je pense que j'aurais incapable de les entreprendre, de raisonner ainsi par recoupements pour accumuler un tas d'informations étonnantes, son énergie et son intelligence sont surprenantes !) et portent également sur les destinées des autres compagnons d'infortune de Manech, ce qui rend ce livre très riche, très touffu ; hélas, ma lecture a été assez fragmentée, et il y a bien des moments où je me suis sentie un peu perdue, où je ne me souvenais plus trop ce qu'avait fait tel personnage, pour lire ce livre il vaut mieux avoir du temps pour le lire rapidement, je pense que je l'aurais compris plus facilement si ma lecture avait été moins coupée.
La fin m'a aussi laissée sur le cul ... un bon livre pour moi, très original, bien ficelé, même si la lecture n'a pas toujours été très facile. Le style est simple mais pas simpliste ; j'admire l'imagination, et le talent de narrateur de Sébastien Japrisot. J'espère maintenant voir rapidement le film !

Mercredi 29 avril 2009

Quatrième de couverture : Sierva Maria de Todos los Angeles, fille unique du marquis de Casalduero, avait douze ans quand elle fut mordue par ce chien couleur de cendre portant une lune blanche au front. Enfermée au couvent pour faire exorciser cette rage qu'elle n'a pas, prise entre les démons de l'Inquisition et cette passion toute neuve pour son exorciste, Don Cayetano Delaura, l'amante-enfant vivra un amour qui l'entraînera jusqu'à la destruction.

Mon avis : je n'avais lu que Chronique d'une mort annoncée de Garcia Marquez jusqu'ici, et j'ai nettement préféré De l'amour et autres démons. J'ai trouvé ce roman vraiment passionnant, au sujet de chaque personnage l'auteur raconte une série de petites anecdotes qui esquissent toute sa vie, toute sa personnalité, les récits rétrospectifs qui nous parlent des personnages sont parfaitement intégrés à l'histoire, on est complètement transporté dans un autre décor (petite ville des Caraïbes), à une autre époque (XVIIIème siècle)... tout est dit de façon pittoresque, avec pas mal d'humour, et le résultat est terriblement vivant ! L'histoire de cette petite fille sauvage et amoureuse est splendide et m'a beaucoup touchée (un passage à la fin m'a proprement atterrée, avec c½ur qui bat et mains qui tremblent, que d'émotions !)... mais je ne vous ai pas encore parlé de ce qui m'a le plus impressionnée dans ce livre : le STYLE de l'auteur, et je le mets en majuscule parce que ça mes amis c'est vraiment la classe, c'est précis, imagé, très soigné, avec pleins de mots inconnus dont je dois chercher la définition, mais tous ces mots inconnus, au lieu d'être une entrave à la lecture, en augmentent les délices ! Je suis très enthousiaste mais je pense que ce livre et cet auteur le méritent bien :p ce livre est magique !

Mardi 5 mai 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lelibraire.jpgQuatrième de couverture :
- Vous l'avez lu ?
- Oui, dit le libraire.
- Moi aussi, répondit le jeune homme.
Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance :
- Mais je l'ai offert à quelqu'un... à qui je n'aurais pas dû l'offrir.
- C'est difficile d'être sûr de ces choses-là, répondit le libraire.
- Oui, dit le jeune homme. Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement...

Mon avis : un livre que j'avais envie de lire depuis bien longtemps et je ne suis pas déçue, c'est un bijou ! Le style paraît très simple au premier abord, mais il a du charme, il est très poétique. J'ai été complètement subjuguée par ce personnage de libraire solitaire, plein de doutes, de peurs, mais aussi de principes amusants et parfois farfelus... ce livre n'a pas une narration suivie, il ne raconte pas vraiment une "histoire" comme on en a l'habitude, c'est simplement une immersion complète dans l'univers de cette libraire utopique mais en même temps si humaine, au fur et à mesure on découvre les petites habitudes du libraire, ses pensées, ses amours, ses relations très particulières avec ses clients (qui sont si divers !), ses livres, Dieu... un livre qui fait rêver dans tous les sens du terme, d'abord parce qu'on aimerait que cette librairie existe, mais aussi parce que les passages fantastiques nous permettent vraiment de nous évader avec le sourire ! Je pense que le libraire, ce héros unique en son genre, va me hanter encore pas mal de temps, j'ai hâte d'acheter ce livre pour le garder avec moi !

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"Les livres ne sauveront sans doute pas le monde, mais ils nous aident à supporter sa folie, et tant que les gens liront, il y aura un peu d'espoir" Ken Bruen

Un livre au hasard

Il ne se passait rien...
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