Dimanche 10 mai 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/unsilongchemin.jpgL'été de mes 14 ans (je rappelle à mon aimable population que j'en ai 19 à présent), j'ai fouiné dans la bibliothèque de ma grand-mère, qui (hélas) apprécie grandement tout un tas de romans à l'eau de rose. Et j'ai donc découvert sa collection de bouquins de Danielle Steel... Un si long chemin est le premier que j'ai lu de cet auteur, et je me souviens que sur le coup, il m'avait vraiment plu. Alors, j'en ai lu d'autres de cet auteur, peut-être 5 ou 6, mais je me suis très vite lassée, parce que bon sang, ce que ces livres sont agaçants en fait ! Ils sont très répétitifs, c'est toujours l'histoire d'une jeune femme abîmée par la vie qui finit invariablement, après avoir vécu bien des horreurs, par rencontrer un prince charmant -_-
Cet aprèm, j'ai relu en diagonale Un si long chemin (c'est-à-dire que j'ai relu le début, quelques pages au milieu, et la fin). J'ai trouvé ça terriblement culcul. La démarche de l'auteur est tellement grossière, tellement visible : pendant les trois quarts du bouquin, le lecteur (ou plutôt la lectrice) est censée s'apitoyer sur le sort de la pauvre petite héroïne si parfaite à qui il arrive plein de misères, mon dieu que c'est injuste et pathétique ! Et à la fin, la lectrice est censée s'extasier parce que la pauvre petite héroïne atteint enfin le bonheur qu'elle méritait depuis le début ! La lectrice est contente, décrète que Danielle Steel est un grand auteur et achète à la pelle tous ses autres bouquins, et elle ne sera pas déçue vu qu'ils sont tous construits selon le même schéma, le tout dans un style très passe-partout.
Bref, beurk. Un si long chemin est mon "préféré" de cet auteur parce que c'est le premier que j'ai lu, et à l'époque on va dire que j'étais très bon public. Mais chercher à comparer les best-sellers de Danielle Steel à de la littérature, c'est comme chercher à comparer un mauvais téléfilm à un chef d'oeuvre du septième art.... inconcevable ! Je pense que la quatrième de couverture vous permettra tout à fait de voir le genre d'histoire, et le ton utilisés par l'auteur. Je trouve ça complètement bidon. Qu'en pensez-vous ?

Quatrième de couverture :
Pour Gabriella, la vie est un cadeau empoisonné. Depuis toujours sa mère la déteste et la bat, tandis que son père feint d'ignorer les brutalités qu'elle subit. A six ans, elle n'attend plus qu'une chose : le coup fatal qui lui apportera la délivrance. Mais les années passent et la haine de sa mère s'accentue en même temps que ses souffrances, d'autant plus que son père les a définitivement quittées. Sa terreur est à son comble le jour où elle est abandonnée dans un couvent. Cet univers strict et feutré devient pourtant un havre de paix pour Gabriella. Enfin loin de sa mère, il n'y a plus ni sévices ni humiliations. Le bonheur se cache-t-il derrière le lourd portail de la maison de Dieu ?

Mardi 30 juin 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lattentat.jpg
Quatrième de couverture :
Dans un restaurant bondé de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, Israélien d'origine arabe opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. Il faudra l'audace rare de Yasmina Khadra pour oser aborder un tel sujet. Dans ce roman extraordinaire, on retrouve toute la générosité d'un écrivain qui n'en finit pas d'étonner par son imaginaire et son humanisme.

Mon avis : l'histoire est bouleversante, on s'attache très vite au mari et on prend plaisir à l'accompagner dans sa quête de vérité désespérée, mais j'ai été assez déçue cependant ; je n'ai pas trop aimé le style, je l'ai trouvé un peu artificiel : certains passages constituent de très beaux textes, mais j'ai trouvé ces fort beaux passages parfois trop sophistiqués pour passer réellement pour du dialogue, je veux dire par là que j'ai senti un décalage entre la situation décrite, très douloureuse et qui fait que les personnages auraient dû réagir avec violence, spontanéité, et l'éloquence qu'on sent dans leur propos ; c'est joli mais ça ne sonne pas toujours très juste, j'ai même trouvé certains passages un peu mièvres, et à la fin, on n'a pas de réelle réponse aux questions que se pose le narrateur, qui ne parvient jamais à vraiment se sortir de sa douleur. Un livre qui plaira sans doute à ceux qui recherchent un livre triste, plein d'émotions, car cet aspect constitue le point fort de ce roman ; mais personnellement je reste un peu sur ma faim.

Citations : "Qui regarde la mer tourne le dos aux infortunes du monde."

"Je ne comprendrai jamais pourquoi les survivants d'un drame se sentent obligés de faire croire qu'ils sont plus à plaindre que ceux qui y ont laissé leur peau."

Vendredi 10 juillet 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/centansdesolitude.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre G - 8ème livre lu <~

Quatrième de couverture :
Une épopée vaste et multiple, un mythe haut en couleur plein de rêve et de réel. Histoire à la fois minutieuse et délirante d'une dynastie: la fondation, par l'ancêtre, d'un village sud-américain isolé du reste du monde ; les grandes heures marquées par la magie et l'alchimie ; la décadence ; le déluge et la mort des animaux. Ce roman proliférant, merveilleux et doré comme une enluminure, est à sa façon un Quichotte sud-américain: même sens de la parodie, même rage d'écrire, même fête cyclique des soleils et des mots.
Cent Ans de solitude
compte parmi les chefs d'oeuvre de la littérature mondiale du XXe siècle. L'auteur a obtenu le prix Nobel de littérature en 1982.

Mon avis : Whaouuh ! J'ai passé la journée avec ce bouquin et j'ai bien du mal à m'en sortir, tellement il nous plonge dans un univers différent du nôtre, et extrêmement riche, il se passe tellement de choses ! On suit la vie d'une famille pendant plus d'un siècle, on suit leur quotidien terrible et merveilleux dans ce village perdu qui ne cesse d'évoluer, j'ai été complètement fascinée par toutes ces histoires d'amour, de jalousie, de douleur... et tout comme les personnages, on a tendance à se perdre au milieu de tous ces gens qui ont des relations complexes et oublient eux-mêmes l'histoire de leurs ancêtres qui devient progressivement légendaire (et le fait qu'ils portent quasiment toujours les mêmes prénoms ne nous aide guère...)
Un livre qui décrit magnifiquement (c'est le style de Garcia Marquez, je vous rappelle, et ce sacré monsieur est en passe de devenir une de mes idoles !) l'influence de la marche du monde sur un groupe d'individus, qui montre que le temps détruit tout, ce livre est plein de morts, de vieux, d'oubli... Mon attention s'est un peu relâchée au moment où la guerre éclate, mais de nouveaux évènements m'ont vite happée de nouveau ! Mon avis va sans doute encore sembler excessif aux yeux de certains mais je tiens à me souvenir de mes impressions immédiates et là, plus d'une heure après l'avoir fini, je reste bouleversée et sans voix !

Extrait : "Etourdi par deux nostalgies qui se faisaient face comme des miroirs parallèles, il perdit son merveilleux sens de l'irréalité, au point qu'il finit par leur recommander à tous de quitter Macondo, d'oublier tout ce qu'il leur avait enseigné sur le monde et sur le coeur humain, d'envoyer chier Horace, et, en quelque endroit qu'il fussent, de toujours se rappeler que le passé n'était que mensonge, que la mémoire ne comportait pas de chemins de retour, que tout printemps révolu était irrécupérable et que l'amour le plus fou, le plus persistant, n'était de toute manière qu'une vérité de passade."

Mercredi 22 juillet 2009

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Quatrième de couverture :
Un simple récit, phrase après phrase sur un cahier, pour raconter la mort de Tom, quatre ans et demi, à Sydney, en Australie. Tom a un grand frère et une petite sœur, il a un père et une mère. C'est elle qui raconte, dix ans plus tard, une Française en exil, cherchant ses mots dans les Montagnes Bleues.


Résumé :
Voici dix ans que son fils est mort, il avait quatre ans et demi. Pour la première fois depuis ce jour quelques moments passent sans qu'elle pense à lui. Alors, pour empêcher l'oubli, ou pour l'accomplir, aussi bien, elle essaie d'écrire l'histoire de Tom, l'histoire de la mort de Tom, elle essaie de s'y retrouver. Tom qui est devenu mort, Tom à qui on ne pense plus qu'en sachant qu'il est mort. Elle raconte les premières heures, les premiers jours, et les heures et les jours d'avant pareillement, comme s'il fallait tout se remémorer, elle fouille sans relâche, elle veut décrire le plus précisément et le plus profondément possible, pas tant les circonstances de la mort de Tom que ce qui a précédé, que ce qui s'en est suivi, la souffrance, le passage par la folie, et le fantôme de son enfant. Le plus concrètement aussi parce que, c'est sûr, la vérité gît dans les détails. C'est la raison pour laquelle ce texte qui devrait être insoutenable et qui va si loin dans l'interrogation de la douleur est si convaincant, si proche.


Mon avis : Comme le titre et le résumé l'indiquent, ce livre est tout sauf gai... c'est un récit décousu, la mère mêle ses interrogations à des souvenirs, et tous les souvenirs ont tendance à se mélanger, rien n'est exposé de façon chronologique, et pourtant, on ne se perd pas et on sort de cette lecture en ayant l'impression de bien connaître cette mère, sa souffrance, les étapes qu'elle a traversées... il n'y a pas spécialement de pic de tristesse dans ce livre, pas véritablement d'action, mais beaucoup d'émotion, une douleur profonde qui traverse toute notre lecture, la narratrice décrit ce qu'elle ressent avec simplicité, sans en rajouter, sans chercher à se faire plaindre, j'avais un peu peur de me retrouver face à une héroïne pathétique et larmoyante mais il n'en est rien, et tout cela semble si vrai, c'est effrayant, je pense que quelque part ce livre peut nous rendre plus humain, après avoir lu ce livre, je pense qu'on peut très bien comprendre qu'une mère endeuillée ne puisse pas s'en remettre...
Ce fait affreux, "Tom est mort", est l'obsession de l'héroïne, tout le livre tournant autour de cette tragédie, j'avais peur de me lasser, de trouver cela répétitif, mais ça n'a pas été le cas, car on comprend bien vite que cette mort remet absolument tout en question dans la vie de cette femme : sa vision d'elle-même, du monde, sa relation avec les autres, avec ses autres enfants... un livre que je vous conseille, à condition que vous ne soyez pas trop déprimé au départ... quoique, après cette lecture, possible que vos propres problèmes vous paraissent insignifiants !

Jeudi 23 juillet 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/31KEHXD9TSLSS500.jpgQuatrième de couverture / extrait : " La première fois que je me vis dans un miroir, je ris : je ne croyais pas que c'était moi. A présent, quand je regarde mon reflet, je ris : je sais que c'est moi. Et tant de hideur a quelque chose de drôle. Mon surnom arriva très vite. Je devais avoir six ans quand un gosse me cria, dans la cour : " Quasimodo ! " Fous de joie, les enfants reprirent en choeur : " Quasimodo ! Quasimodo !" "
Epiphane Otos serait-il condamné, par sa laideur, à vivre exclu de la société des hommes et interdit d'amour ? Tour à tour martyr et tortionnaire de ses contemporains, il sera ambassadeur de la monstruosité internationale, juré d'un concours de beauté au Japon, mais aussi et surtout, amoureux. Car que peut une âme sensible enfermée dans un corps disgracié, sinon vénérer l'absolu sous les traits d'une femme ?

Mon avis : Eblouissant ! J'ai fini cette lecture il y a peu de temps mais j'ai envie de dire qu'il est déjà en tête de mes livres préférés d'Amélie Nothomb. Au début pourtant, le style un poil pédant du narrateur ne m'enthousiasmait pas, mais j'ai à présent oublié cette première réserve, tant j'ai été rapidement et irrémédiablement emportée par cette histoire d'amour terrible et impossible. Les personnages sont tous deux très originaux, comme le sont souvent les personnages de Nothomb, et très attachants. Et je me suis énormément identifiée à Epiphane. J'ai été frappée par des tas de réflexions sur la beauté, l'amour, sa perversité toujours présente, la nécessité de le taire parfois... Il m'est impossible d'expliquer à quel point il m'a touchée, cela serait me mettre à nu.

Jeudi 23 juillet 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/leschoses.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre P - 10ème livre lu <~

Sous-titre : "une histoire des années soixante"
 
Quatrième de couverture : Notre époque s'est reconnue dans le roman de Georges Perec. De là son succès immédiat et le fait que son titre ait passé dans le langage courant. Pour nous tous, désormais, l'idée de bonheur est liée aux "choses" que l'on acquiert : divans de cuir, chaussures anglaises, vêtements de cashemire, chaînes haute-fidélité, tapis indiens, tables campagnardes et fauteuils Louis XIII. Mais de quel prix nous faut-il les payer ? Choisirons-nous la liberté ou les choses ? Tel est notre dilemme.

Mon avis : Par certains aspects, ce livre a un peu vieilli. Il décrit avec moult détails un monde d'apparences, d'objets désirés par les héros. Mais c'est un monde sans téléphone portable, sans ordinateur, quasi sans télévision. Lorsque l'auteur parle de la guerre d'Algérie, de certaines rues parisiennes, cela ne me parle pas vraiment, cela devait plus toucher les lecteurs de l'époque. Ce roman, que j'ai un peu de mal à considérer comme un roman d'ailleurs, a une narration très étrange : les temps utilisés sont principalement l'imparfait et le conditionnel. Longue description de la vie, ou plutôt du mode de vie de ce couple. Jérôme et Sylvie ne sont jamais presque jamais dissociés, il s'agit toujours d'"ils", ils ceci, ils cela. Ce qui donnent l'impression, d'une part, qu'ils sont loin du lecteur, loin du monde des vivants, loin de toute action réelle. Mais en même temps, ce "ils" donne aussi l'impression qu'au contraire, l'histoire qui est racontée là est celle de n'importe qui, de plein de gens.
Histoire banale et effrayante d'une existence vide remplie par un désir de possession, de reconnaissance sociale, de richesse. Les héros de ce roman sont incapables de se détacher de ces désirs superficiels : quand, à un moment, ils se retrouvent loin du monde civilisé bourré de tentations matérielles, ils ne sont pas plus capables d'être heureux, ils restent vides, absurdes, leurs rêves de liberté sont creux et faux, et ils n'auront l'impression de revivre que lorsqu'il retourneront en ville. Ils sont abjects, et si semblables à nous ; je pense qu'au final, ce livre n'a nullement vieilli, ce qu'il nous disait en 1965 est encore plus vrai aujourd'hui...

Note à moi-même : Décidément, j'aime Pérec.

Mercredi 29 juillet 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/cliente.jpgQuatrième de couverture : Fanny et Marco sont mariés depuis quatre ans. Ils s'aiment. Elle travaille dans un salon de coiffure, lui exécute de petits boulots sur des chantiers. Du moins, c'est ce qu'elle croit, jusqu'au jour où elle découvre son vrai métier : escort boy. Marco se prostitue. Il vend ses charmes à des femmes riches et solitaires. Parmi ces dernières, Judith, animatrice d'une émission de télé-achat, qui s'est prise d'affection pour le jeune homme au point de le recevoir chez elle... L'intrigue est nouée. Les relations du trio vont-elles tourner au drame ou à la farce, au vaudeville ou à la comédie de mœurs ? Comédienne adorée du grand public, mais aussi scénariste et réalisatrice, Josiane Balasko nous fait passer du rire aux larmes avec autant de brio que de tendresse. Et c'est en vraie romancière qu'elle dépeint aussi bien le jeune couple amoureux que l'angoisse d'une femme libre, désemparée face à l'âge qui vient...

Mon avis : un roman très agréable à lire, écrit simplement, mais pas trop, le style est familier, fluide, ça se lit tout seul, je l'ai lu d'une traite. Chacun des trois personnages est sympathique, il m'a été impossible de me sentir plus proche d'un que de l'autre, impossible d'en vouloir à aucun des personnages, cette histoire de sentiments n'est pas banale, compliquée, mais je ne vois rien de répréhensible ni d'immoral dans tout ça, on sent bien que l'auteur ne prend pas parti pour l'une ou l'autre... et du coup au final, je me suis sentie triste pour celle qui reste seule, tout en étant content pour les deux autres. Certains passages un peu crus,mais sans vulgarité, rien de choquant là-dedans, c'est très tendre, mignon. Un roman humain, en un mot, que je vous conseille si vous voulez passer un bon moment. J'aimerais bien voir le film, à présent.

Lundi 10 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lamiretrouve.jpg~> CHALLENGE ABC 2009, lettre U - 17ème livre lu <~

Quatrième de couverture : Agé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigent idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence.
C'est en 1932 qu'a lieu cette rencontre, qui sera de courte durée, les troubles déclenchés par le vanue de Hitler ayant fini par gagner la paisible ville de Stuttgart. Les parents de Hans, qui soupçonnent les vexations que subit le jeune homme au lycée, décident de l'envoyer en Amérique, où il fera sa carrière et s'efforcera de rayer de sa vie et d'oublier l'enfer de son passé. Ce passé qui se rappellera un jour à lui de façon tragique.

Mon avis : J'ai apprécié la relation d'amitié qui unit Hans et Conrad, elle m'a rappelé celle, tout aussi touchante, qui est décrite dans Aliocha de Henri Troyat. Même si la dénonciation des horreurs de la Seconde Guerre Mondiale est au coeur du récit, elle reste à l'arrière-plan de la vie des protagonistes, c'est pourquoi ces personnages semblent si naturels, si réalistes : les deux amis ont leur univers à eux, peuplé de collections de pièces de monnaie,  de discussions littéraires enthousiastes... on sent bien que la politique ne fait pas partie de leurs préoccupations majeures ! Et ce n'est que très progressivement qu'on voit l'Histoire entrer dans leur vie pour tout détruire sur son passage... la fin m'a beaucoup touchée.

Mardi 11 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/jourssansfaim.jpgQuatrième de couverture / extrait : "Cela s'était fait progressivement. Pour en arriver là. Sans qu'elle s'en rende vraiment compte. Sans qu'elle puisse aller contre. Elle se souvient du regard des gens, de la peur dans leurs yeux. Elle se souvient de ce sentiment de puissance, qui repoussait toujours plus loin les limites du jeûne et de la souffrance. Les genoux qui se cognent, des journées entières sans s'asseoir. En manque, le corps vole au-dessus des trottoirs. Plus tard, les chutes dans la rue, dans le métro, et l'insomnie qui accompagne la faim qu'on ne sait plus reconnaître.
Et puis le froid est entré en elle, inimaginable. Ce froid qui lui disait qu'elle était arrivée au bout et qu'il fallait choisir entre vivre ou mourir."


Mon avis : Je commence à me demander pourquoi ça me passionne tellement, les livres qui parlent d'anorexie, je me demande si ça n'est pas un peu malsain, de s'intéresser autant à ça, pareil pour les livres qui parlent de la Seconde Guerre Mondiale, des camps...  mais est-ce le sujet de cet article ? Non. Alors passons.
J'aime décidément beaucoup le style de Delphine de Vigan, simple, mais captivant, à mes yeux en tout cas. Et ça m'a vraiment passionnée, de suivre la progression à l'hôpital de cette jeune fille, Laure, sa lente reprise de poids, ses amitiés avec d'autres malades, son "amour" pour son médecin... son envie de s'en sortir, mêlée à cette peur, cette impression dangereuse aussi, et qui existait aussi dans les autres livres parlant d'anorexie que j'ai lus (Petite, le Pavillon des enfants fous) cette impression dangereuse que la guérison correspond à un renoncement à un idéal....
Je me demande si ce livre est autobiographique, si cette dame à qui j'ai parlé au Salon du Livre, qui m'a tellement impressionnée que j'ai dû lui paraître ridicule, a vécu cela... ça n'a pas vraiment d'importance, de savoir si c'est autobiographique ou pas, mais je me le demande quand même...

Pour lire le premier chapitre, cliquer ici. (ce livre a d'abord été publié sous le pseudonyme de Lou Delvig)

Jeudi 13 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/bruleevive.jpgQuatrième de couverture : Souad a dix-sept ans, elle est amoureuse. Dans son village comme dans beaucoup d'autres, l'amour avant le mariage est synonyme de mort. « Déshonorée », sa famille désigne son beau-frère pour exécuter la sentence.
Aux yeux de tous, cet homme est un héros. C'est ce que l'on appelle un « crime d'honneur ». Ce n'est en fait qu'un lâche assassinat. L'exécutant ne risque rien, il n'est presque jamais poursuivi, encore plus rarement condamné. Plus de cinq mille cas sont répertoriés chaque année dans le monde, bien d'autres ne sont jamais connus.
Atrocement brûlée, Souad a été sauvée par miracle. Elle a décidé de parler pour toutes celles qui aujourd'hui risquent leur vie. Pour dire au monde la barbarie de cette pratique. Elle le fait au péril de sa vie car l'atteinte à « l'honneur » de sa famille est imprescriptible.

Mon avis : Un livre bouleversant, qui nous fait vivre de l'intérieur la vie de ces femmes, qui nous montre une toute autre culture, une toute autre mentalité. Dans une première partie, Souad décrit, à travers de nombreux souvenirs un peu décousus, son quotidien avant le drame : des jours passés à travailler en esclave, ponctués par de régulières humiliations et autres atrocités causées par les hommes de sa famille, les espoirs qu'elle place dans le mariage... après la découverte de sa grossesse et sa terrible conséquence, le récit est repris par Jacqueline, la femme de l'association Terre des hommes qui l'a sauvée, alors que Souad est entre la vie et la mort. La dernière partie du livre est consacrée à la reconstruction en Europe de la jeune femme ; j'ai d'abord beaucoup apprécié le fait qu'on sache ce qui lui arrive après, mais finalement j'ai trouvé ce passage trop long à mon goût, les passages détaillés concernant ses relations avec ses filles notamment m'ont paru un peu superflus, et le style m'a semblé à la fin plus relâché, plus familier qu'au début... mais malgré cette réserve, j'estime que le message que nous délivre ce témoignage est d'une importance telle que je vous en recommande vraiment la lecture ! Ce livre nous rappelle de façon crue et efficace le sort réservé à de nombreuses femmes...

Vendredi 14 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/maintenantquilfaittoutletempsnuitsurtoi.jpgQuatrième de couverture : "Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la
vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?"

Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 mètres, "docteur en ombrologie", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur... Il le fera grandir.
Mathias Malzieu nous entraîne dans un monde onirique, intimiste et poignant, dans la lignée d'un Lewis Carroll ou d'un Tim Burton.

Mon avis :  J'avais déjà lu La Mécanique du cœur du même auteur, et j'ai retrouvé avec un grand plaisir son style si caractéristique, poétique, plein d'images étonnantes et nouvelles, un délice ! Ce livre mêle de façon très spéciale une très grande tristesse, face à cette douleur on se sent très vulnérable... et un humour, une tendresse apportée par le géant Jack, un personnage extraordinaire ! Il ne s'agit pas d'humour noir, mais d'un humour salvateur,surgi des larmes, pour continuer à vivre malgré tout... et la vision fantastique du monde des morts, des ombres etc, que nous livre l'auteur, est inédite et s'éloigne bien des clichés habituels... avant de lire ce roman, je connaissais déjà l'album Monsters in love de Dionysos (Mathias Malzieu est le chanteur de ce groupe), et on trouve beaucoup de ponts entre le livre et l'album (notamment la chanson Giant Jack)

Samedi 22 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/tentation.jpg
Quatrième de couverture :
" Tu ne me reverras plus. Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, je ne m'en mêlerai plus. Ce sera comme si je n'avais jamais existé. "
Rejetée par celui qu'elle aime passionnément, Bella ne s'en relève pas. Fascinée par un vampire, comment pourrait-elle retrouver goût à la pâle existence humaine ? Pourtant il faut vivre. Mais Bella n'a de goût pour rien, sinon le danger : alors elle entend la voix d'Edward, et éprouve l'illusion de sa présence. Comme s'il ne l'avait pas abandonnée, comme s'il tenait encore à elle. Bella échappera-t-elle à cette obsession amoureuse qui la hante ? A quel prix ?


Mon avis : A mon grand étonnement, j'ai préféré ce tome au premier ; je n'étais pas d'humeur à lire l'histoire d'une idylle heureuse, et le fait que ce tome est bien plus sombre que le premier m'a tout à fait convenu ! J'ai vraiment été très touchée de la détresse de Bella, au point d'en être affectée en-dehors de ma lecture (c'est-à-dire à table), et j'ai parfaitement compris ses désirs d'autodestruction...le processus d'identification a parfaitement fonctionné pour moi ! J'ai aussi été agréablement surprise par le personnage de Jacob, il ne m'avait pas du tout interpellée dans le premier tome, je savais qu'il prendrait plus d'importance dans celui-ci et je me demandais bien comment ; j'ai été un peu déçue de comprendre la révélation qui le concerne avant l'héroïne, mais bon ! Dommage, le film a effacé de ma tête l'image que je me faisais d'Edward auparavant, alors que mon image à moi était bien plus belle...

Le style est souvent malhabile, certains termes grandiloquents sont trop souvent répétés (cela était aussi le cas pour le premier tome, je ne sais plus si j'en avais parlé dans mon avis à l'époque), mais ces maladresses formelles m'ont surtout gênée à la fin du livre, quand mon attention est un peu retombée... tant que je souffrais avec Bella, je lisais très vite, mais à partir du moment où ça s'arrange un peu, certains passages m'ont agacée, dialogues niais faciles, répétitions de serments banals... pfff.
Une lecture très distrayante toutefois, et je suis contente de voir que cetome ne s'achève pas dans un moment de suspense insoutenable - je n'ai pas une hâte démesurée de lire la suite (que je lirai quand même, hein). J'ai quand même du mal à comprendre les gens qui ne jurent que par cette saga, si je compare ce livre avec Orgueil et Préjugés par exemple, y'a pas photo ^^ Je dis juste cela pour prévenir les commentaires hystériques du genre "oh ouiiii toi aussi tu as adoré ! c'est le meilleur livre du monde !" Euh... pas à mes yeux :)

Mercredi 26 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/evangiledejimmy.jpgQuatrième de couverture : " Je m'appelle Jimmy, j'ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m'annoncer que je suis le clone du Christ. " D.V.C.

Mon avis : déçue ! Pourtant, le point de départ était alléchant, et c'est d'ailleurs une bonne histoire, avec des péripéties qu'on ne voit pas venir, parfois on a le point de vue de Jimmy, parfois on a un point de vue extérieur qui montre les tentatives de manipulation exercées sur le clone, cette alternance est intéressante. Mais j'ai trouvé que l'histoire était longue à se mettre en place, il se passe bien des choses avant que Jimmy apprenne qui il est, on fait vraiment connaissance avec lui, mais même s'il est au départ un personnage relativement sympathique, j'avais hâte que la révélation annoncée dès la quatrième de couverture survienne. J'ai trouvé qu'il y avait trop de personnages, on s'y retrouve facilement mais ils ne sont pas tous très importants et j'ai eu l'impression que du coup ce foisonnement fait qu'on ne s'attache à personne en particulier ; car c'est bien là ce qui m'a le plus gênée dans ce livre : alors qu'il aurait pu être vraiment dérangeant (et par certains aspects il l'est, j'ai apprécié les éclaircissements faits sur la Bible par exemple), je n'ai pour ainsi dire ressenti aucune émotion, je suis restée assez extérieure à tout ça, je n'ai été bouleversée par aucun des personnages, la faute au style j'ai l'impression, on avance, on avance dans l'histoire sans s'arrêter véritablement sur aucun passage... à partir du moment où Jimmy accepte son héritage génétique, il décide (on l'y incite fortement, aussi), de vivre la vie de Jésus, de chercher à le copier, et ça m'a semblé absurde, inutile, j'aurais vraiment souhaité autre chose !
Au final, toutes ces polémiques, ces conflits autour de la religion m'ont plus gavée qu'autre chose, et je termine ce livre en pensant qu'il ne me marquera pas... j'en sors encore plus écœurée de la religion qu'avant. Mais je ne vous le déconseille pas, c'est une bonne histoire, mais qui ne m'a pas touchée. Je pense vraiment que je ne suis pas le bon public pour cette œuvre, tout simplement.

Jeudi 27 août 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/levoyagedhiver.jpgQuatrième de couverture : "Il n'y a pas d'échec amoureux."

Mon avis : Comme souvent dans les romans de Nothomb, on assiste à une histoire d'amour contrarié, où le mal-aimé décide de se venger de façon perverse... mais je ne m'en lasse pas ! Je ne m'en lasse pas parce qu'à chaque fois, une ambiance particulière s'installe (ici, on a froid et on mange des champignons), et les personnages ont un truc bien à eux qui charme : Zoïle nous paraît antipathique et prétentieux au début du livre, et j'adore quand je me laisse progressivement séduire par un personnage comme ça a été le cas ici, j'aime qu'on me persuade du bien-fondé d'un acte que j'abominerais dans la vie réelle ; le personnage d'Aliénor est aussi très inattendu, et j'ai trouvé dans ce bouquin une foule de réflexions rigolotes et pertinentes que j'ai envie de noter ! Je n'ai pas peut-être pas été éblouie comme à la lecture d'Attentat, mais à aucun moment je ne me suis ennuyée ni n'ai été déçue, c'est un livre plutôt léger et amusant, même si l'histoire n'est pas gaie du début à la fin, et c'est justement ce mélange que j'apprécie... l'autodérision de certains passages m'a également fait sourire !

Citations : "Se délecter de la médiocrité d'autrui reste le comble de la médiocrité."

"Epoque héroïque où les amateurs d'une œuvre littéraire n'hésitaient pas à zigouiller le critique imbuvable."

Samedi 5 septembre 2009

http://bouquins.cowblog.fr/images/livres/lamaisondufaune.jpg
Quatrième de couverture :
Un homme rattrapé par l'âge s'inquiète de ce qui lui reste d'aptitude au plaisir. Lors d'un voyage dans la région de Naples, jadis fameusement vouée aux délices (l'amour, le vin, la poésie...), il rencontre un couple dont la liberté le fascine - même s'il doit s'avouer que le fascine surtout la jeune femme, double à ses yeux des belles voluptueuses que l'on peut contempler sur les fresques des villas romaines d'alentour. Amusés - et troublés - par le désir hors saison de ce passant tardif, ces deux-là l'ont baptisé le Faune...
Alternent pages du Journal que tient le vieil homme et épisodes de la vie du couple avec lequel il finira par se lier. Eros accompagne ce trio. mais comme en sourdine: les esprits, quoi qu'on dise, se parlent plus vite que les corps... Qui est vieux ? Qui est pervers. innocent ? Qui est sincère, on rusé ? Et surtout: est-il sage de renoncer à ce qui n'est plus pour nous et qui passé certaine limite de la vie (mais quelle limite ?), semble perdu d'avance ? Poccioni se garde bien de répondre à ces questions. L'essentiel pour lui est dans la façon de les poser: loin de tout discours univoque. entre tristesse et enchantement. Où il rejoint Rilke. autre voyageur émerveillé par la beauté de ce qui n'est plus et, plus loin encore, par la richesse que ne cesse de nous apporter tout ce qui nous manqué.


Mon avis : un roman avec une atmosphère bien particulière, pleine de nostalgie (un peu trop de vin à mon goût, mais bon), le personnage du héros est bien sympathique, on s'attache à lui, on assiste, d'un côté à son progressif renoncement, son acceptation de sa vieillesse, et de l'autre, à ses sursauts de vie, ses désirs de rencontres, et surtout de sexe. J'ai préféré la partie "journal" du roman, ce que le vieil homme dit de son journal correspond assez bien au rôle que j'attribue moi-même à un journal intime. Mais j'ai été un peu déçue, je pensais que le voyage à Naples occuperait une bien plus grande partie du roman...  j'ai eu un peu l'impression d'attendre tout le long quelque chose qui n'est jamais arrivé, le couple m'a paru plus banal que ce que le laissait présager la quatrième de couverture... un récit finalement plutôt doux, qui m'a laissé une sensation de tristesse, et je ne sais que penser de la fin, je ne m'attendais pas du tout à ça !  Et bien sûr, cela m'a fait un peu bizarre de lire ce roman, car l'auteur a été mon professeur de français, et professeur principal au collège, et, j'ai trouvé une certaine cohérence entre sa personnalité telle que je la connais et sa façon de raconter, impression que j'avais déjà eu en lisant Un garçon en ville, une autre de ses œuvres.

Extrait : "Il faut obligatoirement commencer un journal intime par une confession compromettante. C'est un baptême, un passage initiatique qui donnera d'emblée à la démarche sa valeur. Il faut se prouver qu'on est prêt à poser sur la page des souvenirs ambigus, des faits dont nulle fierté ne vient dorer les contours, enjoliver le résultat final."

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"Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas." Victor Hugo

Un livre au hasard

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